MADANIYA
Flux migratoire: L’Europe, fossoyeur de
sa propre cause, victime de ses propres
turpitudes passées et présentes
René Naba
Jeudi 2 juin 2016
Texte de
l’intervention de René Naba, Directeur
du site www.madaniya.info, dans le cadre
de la 31e session du Conseil des Droits
de l’Homme, à l’invitation de
l’organisation «the Global Network for
Rights and development-GNRD» sur le
thème «Les Conséquences immédiates, à
court et à long terme, de la crise des
réfugiés et personnes déplacées».
Le sauve qui peut de
l’Europe face au flux migratoire
actionné par la Turquie
Depuis le début des printemps arabes,
en 2011, 11.132 ont disparu sur l’une
des trois routes méditerranéennes menant
vers l’Europe, consécutif à la
dislocation de la Libye du fait
occidental et de la déstabilisation du
Mali, du fait de leurs alliés
pétromonarchiques, via leurs affidés
Ansar Eddine. Le chiffre est sans appel
et pointe du doigt la responsabilité
occidentale dans ce drame humain de
grande ampleur.
L’accord conclu vendredi 18 mars 2016
à Bruxelles entre l’Union Européenne et
la Turquie en permettant à l’ensemble
européen de renvoyer vers la Turquie les
migrants débarqués en Grèce s’apprête à
un «accord de la honte», en ce qu’il
foule au pied les principes élémentaires
du Droit International et du Droit
européen.
L’objectif était, certes, louable :
Éviter que la Grèce ne se transforme en
un gigantesque camp de réfugiés sur le
territoire de l’Europe, sur le modèle de
la Cisjordanie et de Gaza en Palestine,
après la fermeture de la «Route des
Balkans». Mais la promotion du principal
pourvoyeur de djihadistes vers la Syrie
et de réfugiés vers l’Europe au rang de
vigile de la forteresse Europe face à
une nouvelle invasion barbare, constitue
tout à la fois une prime à la fourberie
turque et une concession au populisme
rampant de l’opinion d’un continent en
crise systémique.
En contrepartie de son rôle de garde
frontière, le président Recep Tayyib
Erdogan obtient de considérables
avantages à l’effet de consolider sa
posture autocratique et liberticide.
Une aide financière importante
(environ 6 milliards d’euros d’ici à la
fin 2018), une levée de l’obligation de
visa pour les Turcs et une reprise des
négociations d’adhésion à l’Union
Européenne. Un satisfecit en dépit du
fait que la Turquie continue d’occuper
la partie nord de Chypre et que le
sultan d’Ankara bafoue les libertés de
la presse et la justice de son pays.
L’arrivée de plus d’un million de
migrants et de réfugiés en Europe a eu
raison des grands principes. Cinq ans
après le printemps arabe, l’Europe paie
ainsi le prix de démagogie et de son
bellicisme. Un nouveau rideau de fer
s’est abattu sur l’Europe, pour
reprendre l’expression de l’ancien
premier ministre brittannique Winston
Churchill.
Une lecture diachronique de
l’actualité, conjuguant une analyse
englobant l’espace et le temps de cette
séquence, aboutirait à cette surprenante
conclusion que l’Europe a été le
fossoyeur de sa propre cause, victime de
ses turpitudes passées et présentes en
ce que le flux migratoire du XXI siècle
de l’hémisphère sud, particulièrement le
flanc méridional de l’Europe, apparaîtra
rétrospectivement comme le lointain et
ultime avatar du «fardeau de l’homme
blanc»
La colonisation le
plus grand bouleversement démographique
de la planète
Il fut un temps, pas très loin, où le
«seuil de tolérance» ne faisait pas
poids face à la furie colonisatrice de
l’Europe, son besoin incompressible
d’assumer «le Fardeau de l’Homme blanc»
et sa «chargé d’ainesse», en vue
d’accomplir sa mission civilisatrice.
52 millions de personnes se sont
ainsi expatriés du «Vieux Monde», en un
peu plus d’un siècle (1820-1945), à la
découverte des nouveaux mondes,
lointains précurseurs des travailleurs
immigrés de l’époque moderne. Au rythme
de 500 000 expatriés par an en moyenne
pendant 40 ans, de 1881 à 1920, 28
millions d’Européens auront ainsi
déserté l’Europe pour peupler
l’Amérique, dont 02 millions aux
États-Unis, 8 millions en Amérique
latine, sans compter l’Océanie
(Australie, Nouvelle Zélande), le
Canada, le continent noir, le Maghreb et
l’Afrique du sud ainsi que les confins
de l’Asie, les comptoirs enclaves de
Hong Kong, Pondichéry et Macao.
Curieux cheminement. Curieux
croisement : alors que l’Africain était
extirpé de ses racines par les
colonisateurs de la Sénégambie pour se
projeter au-delà des océans en vue de
contribuer à la prospérité du Nouveau
Monde, les Français et Anglais,
Espagnols et portugais, d’abord, au
XVIII me -XIX me siècle, puis les
Libanais et les Syriens, ensuite au XX
me siècle, étaient conduit à l’exode
sous l’effet des contraintes
économiques.
Un mouvement parallèle… Le Noir
allait peupler l’Amérique, quand le
blanc se substituait à lui sur son
continent, comme intermédiaire entre
colonisateurs et colonisés. 52 millions
d’expatriés, soit le double de la
totalité de la population étrangère
résidant dans l’Union Européenne à la
fin du XX me siècle, un chiffre
sensiblement équivalent à la population
française. Principal pourvoyeur
démographique de la planète pendant
120 ans, l’Europe réussira le tour de
force de façonner à son image deux
autres continents, l’Amérique dans ses
deux versants ainsi que l’Océanie et
d’imposer la marque de sa civilisation à
l’Asie et l’Afrique.
«Maître du monde» jusqu’à la fin du
XXe siècle, elle fera de la planète son
polygone de tir permanent, sa propre
soupape de sécurité, le tremplin de son
rayonnement et de son expansion, le
déversoir de tous ses maux, une décharge
pour son surplus de population, un bagne
idéal pour ses trublions, sans
limitation que celle imposée par la
rivalité intra européenne pour la
conquête des matières premières.
La Françafrique, une
France à fric
L’indépendance des pays d’Afrique
neutralisera le rôle du continent noir
dans sa fonction de volant régulateur du
chômage français.
Mais la France, jamais à court
d’imagination lorsqu’il s’agit de faire
«suer le burnous» substituera à la
colonisation la communauté
franco-africaine, matérialisée par la
Françafrique, le plus extraordinaire
pacte de corruption des élites
françaises et africaines à l’échelle
continental. Djembés, malettes : Jamais
la Françafrique n’a autant mérité son
nom de «France à fric», une structure ad
hoc pour pomper le fric par la
vampirisation des Africains pour la
satisfaction de la veulerie française.
Aberrant et Odieux.
Cinq siècles d’esclavage pour un tel
résultat. Pour continuer à entretenir à
grands frais l’un de ses colonisateurs
les plus implacables, la France. Sans la
moindre pudeur pour les victimes de la
traité négrière, de l’esclavage, des
zoos ethnologiques… les bougnoules, les
dogues noirs de la République ? Gabon,
Congo, Cote d’Ivoire, Sénégal, Guinée
équatoriale… Honte à l’Afrique de
nourrir ses bourreaux. Vénalité
française et corruption africaine,
combinaison corrosive, dégradante pour
le donateur, avilissante pour le
bénéficiaire : 400 milliards de dollars
évaporés en 35 ans du continent africain
vers des lieux paradisiaques, de 1970 à
2005, selon les estimations de la
CNUCED.
Et Pourquoi n’avoir pas songé à déduire
ces gracieusetés de la dette, cette
nouvelle forme de traite négrière, qui
saigne l’Afrique, autant que la
précédente ? Et pourquoi ne pas
compenser par des infrastructures à
l’effet de réduire la dépendance
africaine à l’égard du vieux continent ?
L’hémorragie des
capitaux arabes et africains vers leurs
anciens colonisateurs
Les avoirs bloqués des dictateurs
arabes et africains, s’ils constituent
une manne pour l’économie occidentale en
crise systémique, elles sont une panne
pour le développement de l’hémisphère
sud. Voire une calamité.
1.500 milliards de dollars, tel est
le montant des sommes en provenance
d’Afrique et du Moyen Orient dans les
places financières occidentales, dont
15% de provenance illégale. La fortune
cumulée de Hosni Moubarak (Egypte), Zine
el Abidine Ben Ali (Tunisie), Sani
Abacha (Nigeria), Moussa Traore (Mali),
Joseph Desiré Mobutu (République
Démocratique du Congo ex Zaire)
notamment est, elle, estimée à près de
40 milliards de dollars. Des miettes en
ont été restituées.
Selon le Boston Consulting Group, la
Suisse accueille près de 30 % des avoirs
privés offshore, la plupart non
déclarés. La revue professionnelle de
gestion d’actifs «My Private Banking»
estime que sur les 1.500 milliards de
dollars que représentent les fortunes
privées d’Afrique et du Moyen-Orient à
l’étranger, 33 % sont localisées en
terre suisse, et dont 15 % environ
seraient d’origine illégale, soit 74
milliards de dollars.
Les milliards de
Kadhafi
Selon la Banque mondiale et le
Programme des Nations unies pour le
développement (Pnud), la Libye bénéficie
début 2011 de «l’indice de développement
humain le plus élevé du continent
africain», avec une croissance du PIB de
7,5 % par an, un revenu par habitant
record (10 000 dollars américains par
an), l’instruction primaire et
secondaire pour tous et l’accès d’un
élève sur deux à l’enseignement
supérieur.
Plus de 2 millions d’immigrés
africains trouvent du travail dans la
Jamahiriya. Facteur de stabilité et de
développement en Afrique du Nord, la
Libye a multiplié les investissements
visant à doter l’Union africaine de
l’autonomie financière et d’une monnaie
indépendante.
Quant aux «500 milliards de Kadhafi»
répertoriés en mars 2011, il s’agit tout
simplement 500 milliards d’avoirs
libyens investis dans le monde (250 en
Amérique, 250 en Europe et dans le reste
du monde occidental) entre banques et
entreprises. Sans même parler des
investissements (50 milliards) effectués
par le Guide sur le continent africain,
et du pillage à venir du pétrole libyen.
Ils ne réapparaîtront jamais, à
l’exception de 11 à 34 milliards
restitués au Conseil national de
transition (CNT) par l’Otan et les
Occidentaux (enquête de Pascal Henry :
Pièces à conviction sur France 3, le
29/01/2014).
Chaque année, entre 20 et 40
milliards de dollars d’argent illégal
échappent aux pays en développement. Sur
les quinze dernières années, seuls 5
milliards de dollars ont été restitués.
C’est dire l’ampleur de la tâche.
L’hémorragie est substantielle,
infiniment supérieure au budget affecté
aux dépenses d’infrastructure en
Afrique. 90 milliards de dollars
quittent, en fraude, chaque année
l’Afrique pour enrichir les riches pays
occidentaux ou se nicher dans les
paradis fiscaux, appauvrissant d’autant
le continent, dont le déficit annuel de
financement de l’infrastructure s’élève
à 31 milliards de dollars par an. En
surcroît aux nombreux maux dont pâtit
l’Afrique, un mal est plus que tout
autre corrosif et ravageur : l’incivisme
en ce que l’Afrique, plus que tout autre
continent, a subi de plein fouet les
effets pervers de la colonisation, la
dépossession et l’exploitation.
La situation est si alarmante que
l’Union Africaine a invité les états
membres de l’organisation continentale à
prendre les mesures appropriées pour
freiner la fuite des capitaux qui
prennent la dimension d’une hémorragie.
La somme exportée au titre de flux
financiers non déclarés par les pays en
développement, chaque année, est «près
de dix fois les flux d’aide
internationale annuelle et deux fois le
montant de la dette annuelle des pays en
développement», indique un rapport du
Consortium pour la recherche économique
en Afrique (CREA), publié par la revue
«Afrique Asie», en date de Mai 2014.
L’effet boomerang :
l’invasion barbare
Par un rebond de l’histoire, dont
elle connaît seule le secret, l’effet
boomerang interviendra au XXe siècle,
s’accentuant eau XXIe siècle au point de
menacer la blancheur immaculée de la
population européenne.
La France devra suppléer à ses
défaillances en faisant appel aux
troupes d’outre mer, avec l’enrôlement
de près de 1,2 millions des soldats pour
sa défense lors des deux guerres
mondiales (1914-1918/1939-1945) et la
reconstruction du pays sinistré.
Au point que par transposition du
schéma colonial à la métropole, les
Français, par définition les véritables
indigènes de France, désigneront de ce
terme les nouveaux migrants, qui sont en
fait des exogènes ; indice indiscutable
d’une grave confusion mentale accentué
par les conséquences économiques que
cette mutation impliquait. Il en a été
de même pour le Royaume-Uni avec
l’enrôlement des sherpa ghurkas indo
pakistanais, du Bengladesh et de Sri
Lanka.
Socle principal de la population
immigrée malgré son hétérogénéité
linguistique et ethnique, avec près de
20 millions de personnes, dont
5 millions en France, la communauté
arabo-musulmane d’Europe occidentale
apparaît en raison de son bouillonnement
-boutade qui masque néanmoins une
réalité- comme le 29e État de l’Union
européenne. En s’y greffant, l’admission
de la Turquie, de l’Albanie et du Kosovo
au sein de l’Union européenne porterait
le nombre des musulmans à près de 100
millions de personnes, représentant 5 %
de la population de l’ensemble européen,
une évolution qui fait redouter à la
droite radicale européenne la perte de
l’homogénéité démographique de l’Europe,
la blancheur immaculée de sa population
et aux «racines chrétiennes de
l’Europe». Pour un observateur non
averti, le décompte est impressionnant :
2,6 % de la population d’Europe
occidentale est d’origine musulmane,
concentrée principalement dans les
agglomérations urbaines.
Son importance numérique et son
implantation européenne au sein des
principaux pays industriels lui
confèrent une valeur stratégique faisant
de la communauté arabo-musulmane
d’Europe le champ privilégié de la lutte
d’influence que se livrent les divers
courants du monde islamique et partant
le baromètre des convulsions politiques
du monde musulman. Fait désormais
irréversible, l’ancrage durable des
populations musulmanes en Europe au delà
du débat cyclique sur la compatibilité
de l’Islam et de la République avec sa
variante L’Islam soluble dans la
République.
Au seuil du XXIe siècle, l’Europe est
mimée par la montée des corporatismes,
du communautarisme et de la xénophobie
exacerbées par la précarité économique
et la marginalisation croissante d’un
pan de la population, à l’arrière plan
de la lutte contre le terrorisme. Sur
fond des guerres de prédation des
économies de la rive sud de la
Méditerranée (Libye, Syrie), se
superposant au conflit
israélo-palestinien, dont elle en assume
la responsabilité originelle, et
l’antagonisme judéo arabe y afférent,
l’Europe paraît à la recherche d’un
second souffle alors que les digues de
Schengen, la plus belle réalisation de
l’Europe, cédent sous le flux migratoire
de l’hémisphère sud.
L’Europe et sa
frénésie belliciste
6 ans après la chute de Kadhafi,
5 ans après la guerre de destruction de
la Syrie, la Libye et la Syrie
apparaissent comme des zones de
non-droit, déversant vers l’Europe un
flux migratoire constant, lointaine
réplique d’une colonisation intensive de
l’Occident de l’ensemble de la planète
provoquant un bouleversement radicale de
la démographie et de l’écologie
politique et économique de quatre
continents (Afrique, Amérique, Asie,
Océanie), sans la moindre considération
pour le mode de vie indigène, sans la
moindre préoccupation pour un
développement durable de l’univers. Sans
le moindre motif que la cupidité.
«La Méditerranée :
un cimetière marin
30 000 personnes ont péri en dix ans
entre 1995 et 2015 aux portes de
l’Europe dont 3.500 en 2014 et 2.000
pour le premier semestre 2015. Un nombre
record de 137 000 migrants ont traversé
la Méditerranée dans des conditions
périlleuses au cours du premier semestre
2015, soit une hausse de 83% par rapport
au premier semestre 2014. La situation
empire avec l’été en raison des
conditions climatiques : le nombre de
migrants en Méditerranée était passé en
2014 de 75 000 au premier semestre à 219
000 à la fin de l’année, selon l’agence
des Nations unies pour les réfugiés.
Vieille démocratie =
démocratie vieillissante : La Turquie,
vigile de la forteresse Europe ou Maître
chanteur ?
L’Allemagne pâtit d’un déficit
démographique qui risque de la reléguer
au 2e rang européen derrière la France à
l’horizon 2050. La France, elle même, ne
maintient son rang qu’aux capacités de
reproduction de sa composante basanée.
Dans la confusion et l’improvisation, la
Turquie est tour à tour célébrée comme
le vigile de la forteresse Europe ou un
Maître chanteur du drame migratoire en
ce que l’impulsion de départ provient
d’Ankara, l’éternel candidat à l’Union
Européenne.
Le nouveau flux migratoire en
provenance de l’hémisphère sud paraît
devoir irriguer le marche de travail
européen par une main d’oeuvre
abondante, bon marché, et sans doute
docile. Un avantage appréciable pour le
capitalisme européen car il
maintiendrait la pression sur les bas
salaires et découragerait toute velléité
contestataire ouvrière ou syndicale.
Le flux migratoire :
une délocalisation en amont
Le flux constitue en fait une forme
de délocalisation en amont, sur le sol
européen, à l’effet de maintenir la
compétitivité de l’Europe. Avec sa
contrepartie inévitable, le brassage de
la population sur son sol. Le métissage.
Deux des grands pays du Brics, le
Brésil et l’Afrique du sud, sont des
pays de métissage. Du fait européen. Les
États-Unis, la 1ere puissance militaire
de tous les temps, l’est aussi. Du fait
européen aussi. Tel sera le prix à payer
ou la chance à saisir.
Les cargaisons migratoires basanées
projetées navalement par la Libye et la
Syrie vers la rive occidentale de la
Méditerranée, au-delà du risque qu’elles
font planer selon les puristes européens
sur la blancheur immaculée de la
population européenne, résonne dans la
mémoire des peuples suppliciés comme la
marque des stigmates antérieures que
l’Europe a infligées des siècles durant
aux «damnés de la terre» et qu’elle
renvoie désormais à sa propre image. Une
image de damnation.
«Si une France de 45 millions
d’habitants s’ouvrait largement, sur la
base de l’égalité des droits, pour
admettre 25 millions de citoyens
musulmans, même en grande proportion
illettrés, elle n’entreprendrait pas une
démarche plus audacieuse que celle à
quoi l’Amérique dut de ne pas rester une
petite province du monde anglo-saxon»,
prophétisait, déjà, en 1955, l’anthorpologue
Claude Lévi-Strauss, dans son ouvrage
«tristes tropiques», en un saisissant
résumé de la problématique
post-coloniale dans laquelle se débat la
société européenne, particulièrement la
société française depuis un demi-siècle.
L’histoire est impitoyable avec les
perdants. Elle est tout aussi
impitoyable avec ceux qui l’insultent.
Croquemitaine, le brassage est capable
du pire comme du meilleur.
Ainsi aux États-Unis, le métissage a
généré les suprématistes du Ku Klux Klan
(KKK), mais aussi Alex Haley (The Roots),
James Baldwin, Toni Morison, et William
Kelly Brown (The Nig), Louis Armstrong,
Charlie Parker et Mahalia Jackson, Jesse
Owen, C0arl Lewis et Wilma Rudolph,
Michael Jackson et Denzel Washington,
enfin Martin Luther King, voire même
Barack Obama. À l’Europe de choisir et
se doter des moyens de sa politique,
faute d’être réduite à la politique de
ses moyens. De se ressaisir sans
abandonner à leur sort le combat des
démocrates turcs, ni des démocrates
syriens, ni aucun démocrate quelque soit
sa nationalité. Un acte de grande
lâcheté morale.
Pour aller plus loin sur la
problématique de l’Islam en Europe
Pour aller plus loin sur cette
thématique
«Méditerranée : Les rives de
l’espoir», aux éditions aixoises
Landogne, de l’universitaire Alain
Cabras, Chargé de Conférences à Aix
Marseille Université; Référent en
Intelligence Interculturelle à
l’Institut Supérieur en Intelligence
Sociale (http//:www.isdis.fr. L’ouvrage,
paru en mai 2016, se présente comme un
recueil de textes et de notes
stratégiques rédigées depuis les
révolutions arabes de 2011 pour
comprendre et mettre en perspectives la
Méditerranée de demain avec des
propositions concrètes.
Illustration
René Naba au Palais des
Nations-Genève le 16 Mars 2016 salle
XXIV.
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