MADANIYA
Ziad Majed, un
parfait représentant
de la gauche
mutante libanaise, candidat potentiel
sur la liste d’émargement d’Abou Dhabi
René Naba
Lundi 1er octobre 1018
« Avoir l’esprit
ouvert n’est pas l’avoir béant à toutes
les sottises ».
Jean Rostand, Biologiste,
Académie Française.
La réputation de
l’universitaire parisien Ziad Majed
pourrait pâtir de la présence de son nom
sur la liste d’émargement des
intellectuels chiites libanais dressée
par le gouvernement d’Abou Dhabi pour
neutraliser le Hezbollah libanais, à en
juger par les révélations contenues dans
la correspondance diplomatique des
Emirats Arabes Unis publiées en avril
2018 par le journal libanais «Al Akhbar»
sous le dossier «Abou Dhabi Leaks».
Le nom de Ziad
Majed a figuré sur la liste des
personnalités chiites dont le soutien a
été proposé par l’ambassade des Emirats
Arabes Unis à Beyrouth à son
gouvernement afin de faire pièce à la
formation para militaire chiite lors des
élections législatives libanaises de Mai
2018, et au-delà.
D’un bellicisme
vibrionnaire tant au Yémen qu’en Libye
qu’en Syrie, Abou Dhabi nourrit une vive
hostilité à l’égard de Saad Hariri, le
milliardaire saoudo libanais. Il a
d’ailleurs œuvré en coulisses auprès des
Saoudiens en vue de provoquer la chute
du premier ministre libanais, à qui
l’Emirat reproche son alliance de fait
avec la formation paramilitaire chiite.
Plus que le Qatar,
du temps de la tonitruante alliance de
Nicolas Sarkozy avec Cheikh Hamad Ben
Khalifa, la principauté d’Abou Dhabi est
le véritable bijou joujou de la France
qu’elle couve avec des yeux de Chimène,
malgré ses nombreuses turpitudes:
Sur le rôle
d’Abou Dhabi
1- La
signification de la présence du nom de
Ziad Majed sur cette liste
Etablie sur requête
du ministre adjoint des affaires
militaires et sécuritaire du
gouvernement des Emirats Arabes Unis,
portant N° 184, en date du 19 Décembre
2017, la dépêche énumérant la liste des
candidats ayant vocation à bénéficier
des prestations financières d’Abou Dhabi
porte la signature de M. Hamad Sayyed Al
Hachimi, faisant office de Consul des
Emirats au Liban.
A la date de la
publication du dossier Abou Dhabi Leaks
par le quotidien libanais «Al Akhbar»,
en avril 2018, soit quatre mois après la
requête et à un mois des élections
législatives libanaises, il n’a pas été
possible de savoir quelle suite a été
donnée à ce projet, si notamment les
«nominés» ont effectivement bénéficié
des prestations envisagées ou le fait
que le projet de financement ait été
éventé par les hackers a incité les
corrupteurs d’Abou Dhabi sinon à y
renoncer à tout le moins à le mettre en
veilleuse.
Le triomphe
électoral du Hezbollah Libanais, le 6
Mai 2018, en dépit du gisement électoral
représenté par la diaspora chrétienne
libanaise d’Europe occidentale, des
Etats Unis et d’Amérique Latine, a
révélé a contrario l’inanité d’une
manoeuvre visant à créer un contre
pouvoir au duopole chiite qui monopolise
la vie politique libanaise: le mouvement
Amal de Nabih Berry et le Hezbollah,
dirigé par Hassan Nasrallah.
Le fait que la
démarche ait émané du ministère des
Affaires militaires et sécuritaires
d’Abou Dhabi – et non du ministère des
Affaires culturelles ou du ministère de
l’enseignement supérieur- donne à penser
que ce financement ne répondait pas à
des préoccupations philanthropiques -la
promotion des Arts et des Belles Lettres
dans le prolongement du «Musée du Louvre
d’ Abou Dhabi», mais à des
considérations stratégiques, d’autant
plus impérieuses que l’Emirat est
embourbé au Yémen malgré l’engagement
dans cette guerre des mercenaires de son
hôte encombrant Erik Prince, fondateur
de Black Water, de sinistre mémoire en
Irak, et que l’opposition syrienne off
shore pétromarchique est en pleine
déroute militaire, doublée d’une
débandade politique.
Le fait que le nom
de Ziad Majed ait figuré sur cette liste
ne paraît donc pas répondre au désir
d’Abou Dhabi de distinguer un
universitaire méritant, mais plutôt au
souci de l’Emirat de gratifier un
intellectuel libanais chiite, auréolé
d’une réputation de gauche,
viscéralement hostile au Hezbollah, la
bête noire des pétromonarchies, d’Israël
et de l’Otan, dont les vues se trouvent
en parfaite concordance avec les lignes
de force de la stratégie
islamo-atlantiste à l’endroit de la
Syrie.
Une analyse
confirmée par un universitaire français
spécialiste de la Syrie, Fabrice
Balanche :
«Ziad Majed fait
partie des chantres de l’opposition
syrienne qui affirmaient que Bachar el
Assad allait tomber en quelques semaines
au début de la révolte syrienne. Il
prétendait qu’il n’existait pas de
problème communautaire en Syrie et que
les djihadistes ne pourraient jamais
s’affirmer en Syrie.
Lui et tous ceux
qui comparent la situation en Syrie avec
la guerre d’Espagne et les jihadistes
aux brigades internationales sont
assoiffés de notoriété facile. Ils
bénéficient de l’engouement d’une partie
des médias où l’émotion domine plus que
la réflexion. Enfin, je dirais que leur
émotion, à géométrie variable, sert
aussi à masquer leurs piètres analyses
sur le conflit syrien. Il serait temps
qu’ils fassent leur mea culpa, car le
désastre humanitaire en Syrie est aussi
la conséquence de cette irealpolitik».
Sur ce lien, l‘intégralité de la
déclaration de Fabrice Balanche
Autre fait d’armes
glorieux de Ziad Majed: Veuf
inconsolable d’une révolution perdue
dont il se voulait le guide lumineux, il
traînera son faux look de pâtre grec sur
les plateaux de la télévision française
multipliant incantations et
imprécations.
Activiste par
intermittence, il sera le convoyeur
médiatique à Paris de Paolo Dall’Oglio,
avant l’enlèvement du père jésuite par
les alliés objectifs de l’universitaire
chiite, le 27 juillet 2013, dans la zone
de Raqqa, fief de l’État Islamique, où
il s’était rendu pour négocier la
libération de journalistes retenus en
otage par l’organisation terroriste.
A toute chose
malheur est bon. La déconfiture
occidentale en Syrie devrait débarrasser
la scène médiatique française d’une
flopée de fieffés imposteurs. Ziad Majed
en est conscient qui laissera percer son
dépit dans un pensum d’une grande
pathologie: «Syrie, la Révolution
orpheline». Point n’est besoin d’être
grand clerc pour savoir que si en Syrie,
la révolution a été «orpheline», c’est
tout bonnement qu’une autre révolution
était, au même moment, matée à Bahreïn
par les alliés objectifs de
l’universitaire franco libanais, les
pétromonarchies rétrogrades. Et que le
«printemps» ne fleurira en Syrie que
lorsque la belle saison rayonnera aussi
de tout son éclat dans l’obscurantiste
Arabie saoudite, à Bahreïn et à Abou
Dhabi, le plus belliqueux des micro
émirats de l’ancienne Côte des Pirates.
Si la subvention
d’Abou Dhabi était confirmée, Ziad Majed
rejoindrait le coureur cycliste Richard
Virenque dans l’imaginaire français pour
être gratifié du titre de «mercenaire de
la plume à l’insu de son plein gré» tant
il était au diapason de la stratégie
islamo-atlantiste.
Le financement des
personnalités chiites anti Hezbollah
s’est accompagné de la décision du
trésor américain de placer sur la «liste
noir du terrorisme» Hassan Nasrallah et
le conseil de gouvernance du Hezbollah
en vue d’entraver la formation du
nouveau gouvernement libanais post
élections, à tout le moins de dissuader
le rescapé Saad Hariri de toute
coopération future avec la formation
chiite. La liste a été établie en
concertation avec des états réputés pour
la grande probité politique: l’Arabie
saoudite, Bahrein, Les Emirats Arabes
Unis, Qatar et le Sultanat d’Oman. Des
états satellites de l’Amérique.
Sur ce lien,
la décision du trésor américain pour le
lectorat arabophone
2- La liste des
candidats potentiels.
Sur cette liste
figuraient les personnalités suivantes,
principalement d’anciens notables
chiites, évincés de la vie politique
libanaise par la montée en puissance du
Hezbollah, notamment:
- Ahmad
Al-Assad, fils et petit fils
d’anciens présidents de la chambre,
illustre représentant de la
féodalité clanique qui a gouverné le
Liban les 30 premières années qui
ont suivi l’indépendance du Liban.
- Ghaleb Yaghi,
ancien président du Conseil
Municipal de Baalbeck. Ce notable
aux besoins financiers considérables
à la mesure de ses ambitions
démesurées, passe pour être sensible
au processus de lubrification des
rapports politiques comme en
témoigne sa culbute de membre
dirigeant de la section libanaise du
parti Baas à chef de file de la
contestation du tandem
Hezbollah-Amal.
- Lokmane Slim,
réalisateur du mémorable film
«Massaker», sur les auteurs
phalangistes des massacres des camps
palestiniens de Sabra Chatila,
banlieue sud est de Beyrouth, en
septembre 1982. Lokmane est le fils
d’un avocat chiite pro saoudien
Mohsen Slim, spécialiste de
l’arbitrage, qui s’est distingué
lors du siège de Beyrouth par
l’armée israélienne, en 1982, en
faisant des offres de service à
Bachir Gemayel, le commandant en
chef des milices chrétiennes et
candidat des Israéliens à la
magistrature suprême. Le nom de
Lokmane Slim avait déjà été cité
comme figurant sur la liste
d’émargement de l’ambassade
américaine à Beyrouth. Il appartient
au groupe désigné sous le vocable
méprisant de «Chii’t Amrika- chiites
au service des Américains».
Dans le même lot
des «chiites de service» ayant vocation
à bénéficier des largesses d’Abou Dhabi
pour leur rôle de supplétifs des
équipées atlantistes anti Hezbollah,
figurent, outre Ziad Majed:
- Waddah
Charara: Fondateur dans la décennie
1960 du groupuscule de la gauche
radicale «Loubane Al Ichtiraki- Le
Liban Socialiste». Ce théoricien
verbeux virera sa cuti à la défaite
de l’OLP à Beyrouth, en 1982, pour
assurer sa pitance auprès des
journaux pétromonarchiques Al Hayat
et Al Mostaqbal.
- Hoda Al
Husseini, épouse de Rached Al Fayed,
ancien journaliste au quotidien As
Safir, qui fut le porte parole de la
coalition palestino progressiste
durant la guerre du Liban
(1975-1990), rallié au clan Hariri.
- Mouna Fayad,
titulaire d’un doctorat en
psychologie de l’Université
française, enseignante à
l’Université Libanaise.
- Saoud Al
Maoulla, universitaire proche de
Walid Joumballt, chef féodal du
Parti Socialiste Progressiste;
Mohamad Abdel Hamid Beydoun, ancien
député (mandature de 1992 et de
2005), Imad Qoumeih: Rédacteur en
chef du site New Lebanon et Saer
Ghandour, journaliste au «New Arab»,
le journal fondé par le Qatar et
dirigé par le transfuge communiste
palestinien Azmi Béchara.
Des dignitaires
religieux marginalisés:
- Ibrahim Mehdi
Chamseddine, fils de l’Imam Mohamad
Mehdi Chamseddine
- Cheikh Soubhi
Toufaily, ancien secrétaire général
du Hezbollah (1989-1991), contraint
à la démission.
- Moustapha
Fahs, fils d’un dignitaire religieux
chiite préconisant un oeucuménisme
inter confessionnel, membre de la
coalition saoudo américaine du 14
mars.
Enfin Okab Sakr, le
factotum chiite du clan Hariri, grand
perdant des dernières éléctions
libanaises. Au mépris des obligations
qui découlent de sa fonction, ce
parlementaire a déserté son mandat
national, sans pour autant renoncé à ses
indemnités de fonction, pour se muer en
principal pouvoyeur d’armes à
l’opposition syrienne (2011-2017).
Démasqué, il
justifiera sa présence prolongée dans la
zone frontalière syro-turque par la
nécessité de ravitailler les djihadistes
en «couverture et en lait en poudres» et
non en armes, munitions, et soldes de
combattants. Ancien animateur du site
«Now Lebanon», un journal en ligne
auquel a contribué Ziad Majed, Okab Sakr
a été écarté du cercle des
collaborateurs rapproché de Saad Hariri
pour son rôle confus lors de la
séquestration du premier ministre
libanais par les Saoudiens, en Novembre
2017. En disgrâce, grand vaicu des
dernières élections legislatives
libanaises, Okab Sakr compte sur sa
relation avec Mohamad Ben Salmane, le
prince héritier saoudien, pour
réintégrer le cercle intime du
dispensateur de sa manne.
3-La séquence de
la Gauche Démocratique Libanaise (Yad-
Al Yassar Al Dimoukrati)
Autre titre de
gloire de Ziad Majed: la création du YAD
(Gauche Démocratique Libanaise Yad- Al
Yassar Al Dimoukrati). Ce mouvement, à
l’existence météorique, se voulait
représentatif d’une nouvelle gauche,
-une gauche modérée, tolérante et
progressiste, teintée de social
libéralisme sur le modèle préconisé par
deux personnalités françaises pro
israéliennes, Dominique Strauss Khan et
Manuel Valls-, en ce que cette gauche là
se devait surtout -et là est sa
principale raison d’être-, être une
gauche indépendante de la cause
palestinienne qui aurait pu attirer des
milliers de partisans.
A l’usage, ce
groupuscule se révélera un ramassis
d’opportunistes ralliés au Roi dollar
dispensé par le flux Hariri. Des
mercenaires de la plume en somme. Ils
finiront par constituer la nouvelle
génération politique de la «gauche
mutante», phénomène marquant de l‘époque
contemporaine, le plus important vivier
de transfuges du militantisme
révolutionnaire vers le conservatisme
contemporain le plus rigide, dont les
figures de proue en France auront été
Alexandre Adler, passé de l’ultra
communisme à l’ultra sionisme, sans le
moindre sas de décompression, ainsi
qu’André Glucksmann et Romain Goupil, le
commensal d’Emmanuel Macron.
Ci joint une étude
non aseptisée de la «Révolution Colorée»
au Liban :
https://www.madaniya.info/2016/02/26/liban-2005-2015-d-une-revolution-coloree-a-l-autre/
Revue de détails
des quatre autres mousquetaires du YAD
A- Samir
Frangieh, le «Philippe Egalité» de la
Révolution des Cèdres.
En raison de son parcours sinueux, Samir
Frangieh était désigné par le cercle des
initiés de ses anciens compagnons
socialistes du sobriquet de «Philippe
Egalité» du nom de ce prince de sang de
la lignée d’Orléans, rallié à la
révolution française, qui sera cependant
guillotiné en 1793.
Fils cadet d’un prestigieux ministre des
Affaires étrangères, Hamid Frangieh,
Samir vivra comme une meurtrissure la
paralysie qui frappa son propre père en
pleine gloire, l’écartant définitivement
de la vie politique libanaise au profit
de la branche cadette du clan
représentée par Soleimane Frangieh,
futur Président de la République
libanaise (1970-1976) durant la première
phase de la 2me guerre civile libanaise.
Par compensation, l’héritier frustré
s’engagera dans la contestation de
l’ordre féodal libanais, dans une
posture ultra gauchiste, paré toutefois
du prestige de son père et de la
protection que son patronyme confère.
En poste à l’AFP Beyrouth, dans la
décennie 1970, le signataire de ce texte
a pu observer le soin religieux mis par
les forces de l’ordre à épargner
l’auguste personne, concentrant leurs
coups de matraques aux communs des
mortels dans la répression des
manifestations de solidarité avec les
Palestiniens.
Il relèvera en
outre le goût prononcé de l‘héritier à
la fréquentation de hommes de l’ombre,
l’Emir Farouk Abillama, ancien directeur
de la Sûreté générale, durant la guerre
civile libanaise, puis après son
plongeon pro Hariri, le colonel Johnny
Abdo, ancien chef du 2me bureau de
l’armée libanaise et surtout agent de
liaison des Israéliens avec les milices
chrétiennes.
Ce trotskyste pur
et dur terminera son parcours militant
en 1990 par un poste grassement rétribué
de conseiller de Rafic Hariri à une
époque où le milliardaire libano
saoudien se lançait à la conquête du
pouvoir à Beyrouth, avec le soutien du
Maire de Paris, Jacques Chirac.
Le récit de cette
séquence sur ce lien:
http://www.renenaba.com/la-france-et-le-liban-le-recit-dune-berezina-diplomatique/
Trônant dans un des
luxueux «Hôtels des Maréchaux» de la Rue
de Presbourg, à Paris, l’homme se vivait
comme un vizir avec les incommensurables
avantages matériels que ce poste
conférait avec son cortège
d’appartements luxueux et de limousine,
débauchant, à tour de bras et à prix
d’or, ses anciens compagnons de la
gauche libanaise, pour une vie inespérée
au service de leur nouveau nabab. Une
mutation identique à celle de son
complice le socialiste Walid Joumblatt,
mais néanmoins partenaire en affaires du
milliardaire Rafic Hariri et
saltimbanque de la vie politique
libanaise.
En vue de son
adoubement comme héritier de la
prestigieuse famille Frangieh, Rafic
Hariri fera le déplacement de Damas pour
obtenir le feu vert de Hafez Al Assad.
Le président syrien, visiblement agacé
par le débauchage en règle des
principales figures de la gauche
libanaise par le milliardaire libanais,
assénera ce jour là au factotum des
Saoudiens au Liban, un magistral cours
non de mercantilisme politique, mais de
loyauté politique.
«Pour la Syrie, il
n’y a qu’un seul Frangieh, Soleimane
Frangieh», a lancé Assad à Hariri par
référence au patriarche de la famille,
l’ancien Président de la République
(1970-1976) et à son petit fils qui
porte le même, devenu son successeur
depuis la décapitation du clan par les
milices chrétiennes, en juin 1978.
Hariri retournera bredouille de son
voyage de Damas qui aura ainsi barré la
voie à toute promotion ministérielle du
transfuge trotskyste reconverti aux
vertus du capitalisme sauvage.
La lévitation de
Samir Frangieh durera quinze ans. A
l’assassinat de son bienfaiteur, en
2005, Samir Frangieh deviendra la
cheville ouvrière de la coalition saoudo
américaine au Liban connue sous le nom
du «Parti du 14 Mars», en commémoration
de la grande manifestation qui a célébré
la disparition du chef du clan saoudo
américain au Liban, par ailleurs
hébergeur posthume du président français
Jacques Chirac.
Pathétique
déformation par le prisme tribal et
clanique de toute vision nationale, une
spécificité libanaise, cet ancien
idéologue féodal du trotskisme mondain
de la bourgeoisie beyrouthine, un homme
au narcissisme exacerbé au point
d’incandescence, s’alliera, toute honte
bue, au fossoyeur de sa propre famille,
Samir Geagea, pour chercher à terrasser
politiquement son cousin puîné,
Soleimane, représentant de la branche
cadette de sa famille entièrement
décimée par le sanguinaire chef de
guerre milicien, dans un invraisemblable
aveuglement d’une quête désespérée du
pouvoir.
Sur ce lien, la
tuerie d’Ehden, un assassinat ciblé des
services israéliens avec leurs complices
Bachir Gemayel et Samir Geagea, les
dirigeants des milices chrétiennes
libanaises
http://prochetmoyen-orient.ch/liban-commemoration-de-la-tuerie-dehden/
Samir Frangieh
décédera en 2017 des suites d’une longue
maladie, alors que ses nouveaux
compagnons de lutte, l’opposition off
shore syrienne, subissaient une défaite
cuisante à Alep Est; Une déroute qui
allait changer le cours de la guerre de
Syrie et lui faire perdre la face à lui
et à ses comparses.
Fait inhabituel, s’agissant d’une
personne privée, le Quai d’Orsay rendra
hommage officiellement à l’héritier,
parfait mutant de la gauche vers un néo
atlantisme prédateur du Monde arabe.
Inspecteur gadget
de la révolution de Syrie et du Liban,
Jean Pierre Perrin, le journaliste de
Libération à l’imperméable couleur
passe-muraille, twittera rageusement,
sans preuves, sur «les salauds de Damas
qui rient» la mort de son «pur Samir»,
oubliant que la Syrie faisait face
depuis sept ans à une gigantesque
offensive des mercenaires islamistes de
l’alliance atlantique, de l’ordre de
200.000 djihadistes, et que par
conséquent son «Bey», était devenu
depuis longtemps le cadet des soucis de
Damas. Ah les ravages du nombrilisme.
Ci joint le tweet
de Jean Pierre Perrin
Jean-Pierre
Perrin@jpperrin21
Suivre. La liberté est en deuil. Le pur
Samir Frangié n’est plus. Les salauds à
Damas rient Les hypocrites à Beyrouth
font semblant d’être tristes. 10:06 – 11
avr. 2017
Sur ce lien, la
débandade de l’opposition off-shore
syrienne petromonarchique
https://www.madaniya.info/2018/06/01/la-debandade-de-lopposition-off-shore-syrienne-petromonarchique-1-2/
B- Samir Kassir,
un parcours curviligne
Samir Kassir empruntera, lui aussi, un
parcours tout aussi identiquement
curviligne.
Ancien compagnon de route du parti
communiste, franco-libanais de connexion
familiale syro-palestinienne et
sympathisant de la cause palestinienne
du temps de son exil parisien où il
collabora à la revue de gauche, le
mensuel français «Le Monde
Diplomatique», Samir Kassir sera, à son
retour à Beyrouth, comme grisé par les
veloutés de la société beyrouthine,
comme frappé par une sorte de transfert
amoureux, épousant et les idées et la
figure emblématique de l’expression
médiatique des milices chrétiennes
libanaises, une animatrice vedette d’une
chaîne satellitaires saoudienne, Gisèle
Khoury, …..à l’opposé du combat de
jeunesse de sa famille d’origine.
Funeste état de grâce d’un fatal état de
disgrâce.
Il périra carbonisé
dans un attentat, en Juin 2005, quatre
mois après l’implosion de son
commanditaire, et six mois avant son
employeur Gébrane Tuéni, le directeur du
journal An Nahar. Avec trois figures de
proue du clan saoudo américain au Liban
passées à trépas, l’année 2005 figurera
dans les annales de l’histoire comme
l’«ANNUS HORRIBILIS» par excellence des
supplétifs des menées néocolonialistes
contre le Liban.
C – Elias
Attalah
Le 3eme larron, Elias Atallah, a depuis
belle lurette rejoint les poubelles de
l’Histoire, victime tout à la fois de
son opportunisme exacerbé, de son
incompétence avérée et de son
lymphatisme démesuré.
D – Rima Torbey,
la «reine de la culbute»
Le quatrième personnage, Rima Torbey,
passée sans coup férir avec armes et
bagages de porte parole des milices
chrétiennes à porte parole du
milliardaire saoudo libanais Rafic
Hariri, a glané pour cet exploit le
titre de «Reine de la Culbute», dans
tout l’éclat du terme, tant son triple
axel a été sans bavure, et sa dextérité
impressionnante. Une pirouette
comparable par sa témérité à celle du
transfuge baasiste Abdel Halim Khaddam.
Longtemps propulsée par deux transfuges,
–Samir Frangieh, le conseiller occulte
de Rafic Hariri, et Johnny Abdo, l’homme
des Israéliens par excellence au Liban–,
Rima Torbey a été proposée, en Mai 2018,
pour occuper le poste de Secrétaire
générale adjointe auprès de la moribonde
«Union Pour la Méditerranée», fondée par
le moribond politique Nicolas Sarkozy
pour favoriser une normalisation entre
Israéliens et Arabes sous couvert de la
coopération trans méditerranéenne.
Sur ce lien, les
objectifs sous jacents de l’UPM : http://www.renenaba.com/1er-anniversaire-du-lancement-de-lunion-pour-la-mediterranee/
A ce poste, forte
de son immunité diplomatique, cette
opportuniste haut de gamme aurait pu
poursuivre son œuvre de normalisation,
sans craindre les poursuites
judiciaires, pensant ainsi pouvoir
offrir à Israël ce que l’état hébreu n’a
pu obtenir par sa puissance de feu. Par
malchance pour cette ambitieuse, une
fuite dans la presse libanaise a gelé sa
nomination d’autant que son affectation
à ce poste est intervenue durant la
période transitoire post électorale, en
l’absence d’un décret pris en conseil
des ministres, accréditant l’idée d’une
«magouille».
Cf à ce propos sur
ce sujet un article en ce sens du
journal
«Al Akhbar»! «La candidature de Rima
Torbey à l’UPM , une faute diplomatique
ou poliitique?».
Waddah Charara et
Ziad Majed, qui se vivaient à l’avant
garde laïque de la pensée moderniste
arabe, se retrouvent au terme d’un
parcours chaotique dans le rôle de
supplétifs chiites des équipées
israélo-américaines dans la zone. A
l’exemple d’Ahmad Chalabi, le lièvre
chiite irakien de l’invasion américaine
de l’Irak. A l’exemple des sunnites
syriens Bourhane Ghalioune et Basma
Kodmani, les supplétifs français pour la
Syrie.
Unique survivant de
cette aventure calamiteuse de la «gauche
démocratique libanaise», Ziad Majed, au
vu de ce bilan humain, devra, pour la
postérité de son œuvre, se souvenir que
les Judas, nombreux, peuplent les
cimetières. En une tâche indélébile pour
l’éternité. ……. Remember Caïn, Ziad.
Références
- Pour le
lectorat arabophone, la liste
complète des personnalités
mentionnées par le câble Abou Dhabi
Leaks,
sur ce lien
- Sur le
mercenariat journalistique libanais
:
http://www.renenaba.com/les-tribulations-de-la-presse-libanaise-1
- Al Hayat et An
Nahar, les roues dentées de la
stratégie atlantiste au Moyen orient
http://www.renenaba.com/les-tribulations-de-la-presse-libanaise-2/
Illustration
Capture de
l’émission 28 Minutes – Arte
Reçu de René Naba pour publication
Le sommaire de René Naba
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