La guerre contre la Syrie livre ses
petits secrets
René Naba
Dimanche 1er mai 2016
L’expression Burgat
Burqa fait flores sur le net
L’expression «Burqa», non le voile,
mais l’autre, l’islamophiliste, pour
désigner les œillères idéologiques de
celui qui se présente comme le grand
spécialiste de l’islamisme contemporain,
François Burgat, commence à faire florès
sur le net, signe du discrédit croissant
de ce tonton flingueur de la diplomatie
française. Et cela est bien réjouissant.
Ainsi dans sa dernière livraison, le
mensuel Afrique Asie, en date de Mai
2016, reproduit le texte de l’animateur
d’un site sur le net «Louban Ya Louban»,
portant la signature du prénom arabe
Nidal (le combat), –le pseudonyme d’un
français particulièrement averti des
problèmes du Monde arabe–, qui s’est
donné la peine de commenter les derniers
contorsionnements intellectuels de l’islamophiliste
prétendant en substance que la France et
l’Iran sont unis dans le même combat
contre Daech.
Une réserve toutefois: Si la
paternité de l’expression «Burqa» Burgat
mentionnée dans le papier d’Afrique Asie
revient bien à l’auteur de ce texte,
elle ne constitue nullement sa propriété
exclusive. Conformément à sa philosophie
éditoriale, elle se trouve en «copy left»,
en libre usage pour quiconque la juge
conforme à ses convictions sur cet
intervenant fébrile auprès des médias.
Pas de “Droits Réservés” donc, mais à en
faire plutôt usage sans modération.
«La guerre contre la
Syrie livre ses petits secrets»
(L’intégralité du texte de la revue
Afrique Asie)
«François Burgat – à ne pas confondre
avec burka, dixit René Naba – est un
politologue, directeur de recherche à
l’Institut de recherches et d’études sur
le monde arabe et musulman (Iremam) à
Aix-en-Provence. Il est aussi un homme
d’influence qui aurait inspiré la
politique arabe, pardon sunnite, de la
France.
Selon @Nidal, auteur du blog Loubnan
ya Loubnan, «la France a été, et
certainement grâce à l’influence de
Burgat, l’un des premiers et principaux
soutiens, avec le Qatar, de l’opposition
syrienne dite “de l’extérieur”,
essentiellement constituée des Frères
musulmans. La France a sciemment écarté
l’opposition “de l’intérieur” et le Quai
d’Orsay a partagé la détestation
affichée de Burgat pour quelqu’un comme
Haytham Manna», opposant patriote qui
refuse toute intervention étrangère en
Syrie.
Avec de tels hommes d’influence, on
comprend mieux la dérive sectaire, voire
l’aveuglement, de la politique arabe de
la France sous Sarkozy et Hollande.
Suivre sans discernement la stratégie
d’un émirat comme le Qatar vis-à-vis de
la Syrie dépasse l’entendement. Surtout
que cet émirat n’a d’autre stratégie que
de servir les intérêts de son protecteur
américain, qui dispose sur son
territoire de la plus grande base
militaire américaine en dehors des
États-Unis.
La confirmation est venue de l’ancien
premier ministre qatari, Hamad bin
Jassim, qui a confié au Financial Times:
«Je vais dire une chose pour la première
fois… Quand nous avons commencé à nous
engager en Syrie, en 2012, nous avions
le feu vert pour que le Qatar dirige,
car l’Arabie saoudite ne voulait pas le
faire à cette époque. Ensuite, il y a eu
un changement dans la politique et Riyad
ne nous a pas dit qu’elle nous voulait
sur le siège arrière. Aussi, nous
sommes-nous retrouvés en concurrence, et
cela n’était pas sain.»
L’ancien premier ministre déchu ne
dit pas, cependant, qui lui a donné le
«feu vert» pour le faire. Certainement
pas Alain Juppé, ni Laurent Fabius et
encore moins François Burgat, qui se
trouvent actuellement non pas dans le
siège arrière, mais dans le coffre. Et
pour cause: les États-Unis n’ont pas
jugé opportun d’informer ses
marionnettes de la fin de la partie. Fin
du texte d’Afrique Asie
Commentaire de Nidal
sur les exégèses filandreuses de
François Burgat.
Auteur du blog Loubnan ya Loubnan.
Je signe d’un pseudonyme arabe et
j’écris essentiellement sur l’actualité
libanaise, mais je suis français et je
vis en France.
Je m’étais résolu
à ne pas
t’enquiquiner avec
ça, mais je n’arrive
pas à m’y tenir :
alors voilà, il y a
eu un nouveau papier
de François Burgat
sur l’Iran et la
Syrie (oui, je
sais…) : Le
soulèvement syrien
au prisme iranien
Déjà le
sous-titre te laisse
deviner l’idée
finale :
Les mêmes
aveuglements que
l’Occident sur
l’islam
politique
sunnite
Puis le chapeau :
Il a été
frappé par le
parallélisme
entre le
discours tenu
sur le rôle de
l’islam
politique
sunnite et celui
tenu par les
Occidentaux.
Pourtant l’Iran
n’aurait-il pas
dû être en
mesure de
comprendre le
schématisme du
discours
occidental sur
« l’islam de
l’autre » dont
il a été
lui-même
victime ?
Enfin dans le
texte lui-même :
Et ce
wahhabisme est
mis en scène
avec une absence
de
contextualisation
qui ressemble
étonnamment au
discours de nos
élites
médiatiques les
moins
exigeantes.
Étrange
impression
d’entendre à Qom
(la capitale
religieuse)
comme à Téhéran
les héros de la
Révolution
islamique de
1979 emprunter,
pour décrire
« l’islam de
l’Autre », les
raccourcis dont
l’Occident a
systématiquement
usé pour
essentialiser et
criminaliser
leur propre
trajectoire
révolutionnaire.
(Oui parce que
Burgat déteste les
critiques
décontextualisées du
wahhabisme.)
Ce qui
logiquement conduit
à cette énormité
dans le dernier
paragraphe :
Paris
et Téhéran
combattent
désormais
ensemble (en
rivalisant
parfois d’un
même sectarisme)
un ennemi
djihadiste
commun.
(Je mets en gras
parce que c’est
vraiment épatant.)
(1) Alors
j’aimerais savoir de
quel « ennemi
jihadiste commun »
il parle. Ce n’est
pas faute de nous
avoir expliqué
depuis des lustres
que Téhéran,
soutenant le régime
syrien, ne combat
pas réellement Daesh
(c’est tout même
Burgat et Caillet
qui ont savamment
expliqué que le
Front al-Nusra était
certainement une
invention des
services
sécuritaires du
régime pour
commettre des
attentats false flag
et ternir l’image
des gentils
islamistes modérés).
Et c’est le même
Burgat qui reproche
à la France de ne
combattre que
Daesh « et seulement
Daesh ». Je ne vois
pas comment Téhéran
qui combattrait
principalement des
rebelles mainstream
et la France qui ne
combat que Daesh
auraient un « ennemi
jihadiste commun » –
qu’ils combattraient
« ensemble » qui
plus est.
(2) La France a
été, et certainement
grâce à l’influence
de Burgat, l’un des
premiers et
principaux soutiens,
avec le Qatar, de
l’opposition
syrienne dite « de
l’extérieur »,
essentiellement
constituée des
Frères musulmans. La
France a sciemment
écarté l’opposition
« de l’intérieur »,
et le Quai d’Orsay a
partagé la
détestation affichée
de Burgat pour
quelqu’un comme
Haytham Manna. Là
encore, je ne vois
pas comment on peut
parler sans rire
d’un « sectarisme »
de la politique
étrangère française
à l’encontre de
l’« islam politique
sunnite » dans le
« soulèvement
syrien ».
(3) Je suis tout
à fait convaincu du
sectarisme français,
et j’ai peu de doute
sur une forme de
sectarisme iranien.
Mais de là à parler
« d’un même
sectarisme » ! La
France est une
république laïque
pratiquant de
manière désormais
quasi ouverte une
islamophobie d’État
sur la plan
intérieur, tout en
se proclamant le
plus fidèle allié du
régime wahhabite
séoudien sur le plan
extérieur. L’Iran
est une république
islamique en guerre
quasiment ouverte
avec l’Arabie
séoudite. Parler
d’un « même
sectarisme » est un
raccourci
particulièrement
malhonnête.
(4) Bon,
ressasser les motifs
« sectaires » du
camp pro-régime et
les dangers de
l’agitation sectaire
chiite par l’Iran,
alors que les
gentils islamistes
sunnites sont, eux,
tolérants et
inclusifs, c’est une
théorie que Burgat
soutient en Syrie
depuis des années.
Heureusement, il
vient d’aller en
Iran, où il a pu
scientifiquement
confirmer que c’est
bien le sectarisme
qui motive la
politique syrienne
de l’Iran.
François Burgat sévissait déjà dans
la décennie 1990 à propos du conflit
algérien à en croire l’algérienne Leïla
Aslaoui-Hemmadi, qui a vécu dans sa
chair la décennie noire de l’Algérie.
Leila Aslaoui-Hemmadi mentionne
notamment l’affirmation de «chercheur»
du CNRS François Burgat qui écrivit:
«L’islamisme marque la naissance d’une
génération que l’Occident doit analyser
autrement que comme une pathologie»
(L’islamisme en face, aux éditions La
Découverte). «La Découverte» de François
Jéze prompt lui aussi à défendre bec et
ongles les islamistes jusqu’à ce jour»,
poursuit-elle.
Les remugles commencent à remonter en
surface. Le discrédit, amorcé lentement
mais sûrement, paraît désormais comme
irréversible. Vivement la fin d’une
imposture.
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