Vu du Droit
Laetitia Avia, Jean-Pierre Grand :
duettistes de basses-œuvres
Régis de Castelnau
Mercredi 11 décembre 2019 Petit retour sur
deux petites séquences dont nous avons
pris connaissance ces jours derniers.
On va commencer par
Madame Laetitia Avia, venue
asséner quelques vilenies chez Mediapart
sans que cela provoque une réaction
digne de Moustache dont on sait
malheureusement et depuis longtemps ce
qu’il faut penser de son amour des
libertés.
Interrogée sur les
violences policières à l’occasion des
manifestations elle a répondu : « je
suis avocate il n’y a pas plus soucieux
de l’État de droit qu’une avocate. Si
demain j’ai une violence policière
constatée que j’ai comme telle, je
serais la première à la condamner. Mais
apportez-moi une condamnation. » Donc,
la députée nous dit en substance : «
tant qu’il n’y a pas de condamnation, il
n’y a pas de violences policières. » Et
puis vous allez voir qu’elle va nous
dire qu’il faut que ces condamnations
soient définitives ! Madame Avia, ce que
vous avez dit là, vous abritant derrière
votre robe d’avocat et une référence « à
l’État de droit » est simplement une
infamie.
L’absence de
condamnation judiciaire ne fait pas
disparaître un événement. Alexia Daval a
été assassinée, et son mari a avoué
l’avoir tué. Il n’est pas encore jugé et
par conséquent il est présumé innocent.
MAIS L’ABSENCE D’UNE DÉCISION DE
CONDAMNATION NE FAIT PAS DISPARAÎTRE LE
FAIT ! Alexia Daval a-t-elle été
assassinée oui ou non ? On pourrait
multiplier les exemples, mais pour le
sujet qui nous occupe, nous savons très
bien, tous les observateurs, tous les
journalistes honnêtes, tous les témoins,
toutes les victimes, et elles dans leur
chair, savent qu’il y a eu un
déferlement sans précédent de violences
policières.
Pour vous Madame
Avia, les éborgnés, les amputés, les
blessés, les familles des morts, n’ont
donc été victimes de rien, il n’y a pas
eu de violence puisqu’il n’y a pas de
jugement ? Comment peut-on faire preuve
d’une telle bassesse ? Franchement vous
n’avez pas honte ?
Ensuite il y a le
sénateur Jean-Pierre Grand, longtemps
membre de l’UMP/LR qui y a déjà mangé à
tous les râteliers et qui vient de
quitter son parti : « parce que comment
qu’il est pas trop d’extrême droite,
quasiment nazi » nous dit-il à peu près
en version originale, ce qui après
lecture des sous-titres donne : « coucou
Monsieur Macron comment que je suis pas
trop gentil de venir vers vous, vous
n’auriez pas un petit maroquin, une
petite mission en échange, ou un
chouette petit placard dorée comme
Ségolène Royal pour m’occuper.
Maintenant à cause du cumul des mandats
j’ai dû rendre celui de maire. Et puis
vous savez, n’hésitez pas, je suis prêt
à rendre service ».
Aussitôt dit
aussitôt fait, c’est vrai qu’il est
serviable Monsieur Grand. La presse amie
lance une campagne à partir d’incidents
« menaçants » contre des policiers, dont
la réalité pour la plupart d’entre eux
est quand même sujette à caution et
commence à sentir la manipulation.(1) À
partir de là le sénateur empressé et
probablement sollicité par ses nouveaux
amis a déposé au moment de la discussion
au Sénat de la fameuse loi scélérate «
contre la haine sur Internet » appelée
loi Avia (tiens tiens !),
un amendement parfaitement liberticide
interdisant de filmer les policiers dans
les manifestations et de diffuser ses
vidéos sans leur consentement (???).
Sous peine d’une amende de, excusez du
peu, 15 000 € ! Chacun a bien compris
qu’il s’agit d’inscrire dans la loi
l’impunité totale de la violence des
policiers dévoyés. Toutes les affaires
dont la plupart ont certes été ensuite
étouffées par l’IGPN et les parquets
n’ont pu se déclencher qu’à cause des
photos et des vidéos circulant sur les
réseaux.
Nouvelle infamie,
qui vient compléter la première, parce
qu’avec cette interdiction, il n’y aura
jamais de procédure pénale possible
contre les violences policières et par
conséquent pas de condamnation et donc
comme le dit Madame Avia pas de
violences. La boucle est bouclée. Ce
régime est en train de basculer sans
état d’âme dans une dérive effrayante.
Et une fois de plus
avec ces deux personnages emblématiques
du macronisme, on comprend pourquoi
toutes les dictatures ont toujours
trouvé facilement leurs exécuteurs de
basses œuvres.
(1) À propos, ou en
est l’enquête sur « l’incendie criminel
» dont aurait été victime une
résidence secondaire inhabitée de
Richard Ferrand ? Ça avance ?
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