Défaillance de l’État Macron :
les responsables seront jugés
Régis de Castelnau
Mercredi 1er avril 2020
L’invraisemblable
démonstration de gabegie, d’incompétence
et d’amateurisme donnée par Emmanuel
Macron et l’appareil d’État qu’il
devrait diriger en dit long sur la
responsabilité de ceux qui ont organisé
son arrivée au pouvoir par effraction en
2017.
De cela aussi il
faudra faire les comptes. Mais pour
l’instant il s’agit d’affronter dans les
moins mauvaises conditions le défi de la
catastrophe sanitaire. Incontestablement
le peuple français a trouvé des
ressources en son sein pour que ceux qui
sont indispensables soient malgré les
risques à leur poste. « Nous sommes en
guerre » nous a martelé celui qui se
prend pour Clémenceau et joue les
présidents thaumaturges, on lui répondra
qu’à la guerre, on juge les généraux
incompétents et parfois on les fusille.
Et cela, présidents ministre
fonctionnaires le savent bien,
et manifestement appréhendent l’heure
des comptes. Ils savent l’état
déplorable du système hospitalier
français dont ils sont les principaux
responsables, le scandale des masques,
des tests, la pénurie de matériel, les
mensonges, le criminel premier tour des
municipales, les invites Macroniennes à
aller au théâtre etc. etc, n’en jetez
plus ! Malgré cela, Emmanuel Macron qui
se croit toujours au cours de théâtre
joue « les pères de la nation » et
délègue Édouard Philippe au colmatage,
qui ose proclamer : « je ne laisserai
personne dire qu’il y a eu du retard sur
la prise de décision s’agissant du
confinement ». Eh bien Monsieur le
Premier ministre on ne va pas se gêner !
Et ajouter qu’il y a eu du retard en
tout et que vous n’avez pas été capables
tous tant que vous êtes de faire ne
serait-ce que convenablement votre
devoir. Et voilà qu’aujourd’hui,
pour essayer d’éviter les
responsabilités ils inventent la fable
grossière « de la crise imprévisible
». Quiconque a suivi d’un peu près la
crise déclenchée en Chine savait ce qui
nous attendait. Beaucoup d’experts le
disaient, et l’OMS avait très tôt lancé
l’alerte. Depuis les précédentes
épidémies de Corona virus, tous les
dirigeants auraient dû savoir et prévoir
ce qui nous attendait. C’est la raison
pour laquelle d’ailleurs en 2010, la
France possédait le premier stock de
masques du monde, dispersé ensuite par
Hollande et sa bande (merci à lui).
Jérôme Salomon l’actuel directeur
général de la santé avait remis
un rapport à Macron candidat en 2017
dans lequel il indiquait que la France
n’était pas prête pour encaisser une
pandémie. Cela n’a pas empêché celui-ci,
accompagné du même Salomon, de
poursuivre la mise en œuvre de la
destruction du système de santé
français, en réprimant férocement ceux
qui s’y opposaient. Imprévisible la
crise ?
Alors que raconte Agnès Buzyn dans ses
aveux ? Quand elle dit qu’elle
savait tout à partir du 10 janvier,
qu’elle a prévenu le président, le
Premier ministre et le directeur de la
santé ? Alors qu’elle mentait aux
Français en leur disant qu’ils n’avaient
pas à s’inquiéter ?
Et voilà
qu’aujourd’hui, pour essayer d’éviter
les responsabilités ils inventent la
fable grossière « de la crise
imprévisible ».
Comme tout ceci est
passablement inconsistant, les pays de
l’UE et les États-Unis cousins en
néolibéralisme austéritaire et craignant
la colère de leurs peuples cherchent
fébrilement un bouc émissaire. Ce sera
la Chine.
Les Chinois sont
fourbes, et par conséquent ils ont
menti, ils nous ont tout caché, c’est
donc à cause d’eux que ce qui nous
arrive était imprévisible. Il n’y a
aucune illusion à se faire sur la Chine
et sur sa capacité à défendre ses
intérêts de nation. Y compris en faisant
comme nous, c’est-à-dire en utilisant la
propagande. Le problème c’est que ces
accusations racontent à peu près le
contraire de ce qui s’est passé en
réalité où l’OMS et la communauté
scientifique ont eux-mêmes reconnus que
les Chinois avaient joué le jeu de la
transparence. Alors on fait courir des
bruits ridicules comme par exemple celui
de la livraison de 45 000 urnes
funéraires à Wuhan 11 millions
d’habitants capitale du Hubei 55
millions d’habitants. Les petits
propagandistes malins font une
soustraction 45 000 urnes moins les 3300
morts du Covid reconnus, reste 41 700
morts cachés ! En oubliant bien sûr de
préciser que même si cette information
était vérifiée (ce qu’elle n’est pas)
elle n’établirait pas la réalité d’un
mensonge de masse. En effet, pendant
l’épidémie la vie et la mort continuent.
Et des humains continuent à mourir de
mort naturelle. Mais chez ceux qui
gobent cette propagande, personne ne
s’est interrogé sur le nombre de « morts
normaux » qu’ont connus cette région et
sa capitale pendant les trois mois du
confinement strict empêchant les rites
funéraires très importants pour les
Chinois. Le taux de mortalité en Chine
est à peu près équivalent à celui de la
France, soit 0,9 % par an. Ce qui fait
environ 123 000 morts « normaux »
pendant les trois mois pour la région et
environ toujours, 30 000 pour Wuhan.
Alors, que l’on distribue des urnes à la
fin du confinement, cela ne raconte pas
grand-chose d’autre. Même s’il est tout
à fait possible que les autorités
chinoises aient préféré minorer leur
chiffre, cela n’empêche pas que dès le
début du mois de janvier on avait le
spectacle assez sidérant de l’importance
des mesures qu’elles avaient prises. Si
cela n’était pas un signe… Il faut être
sérieux ! Et bien sûr parmi les
relayeurs de fausses nouvelles, personne
ne s’interroge sur le fait qu’en France
on ment aussi sur le bilan puisque les
morts en EHPAD et chez eux ne sont pas
comptabilisés ! Les mêmes ignorent ou
font semblant qu’en France il y a près
de 700 000 « morts normales » par an ce
qui fait environ 2000 par jour…
On ajoute aussi à
cette triste opération de communication,
une lettre signée de six anciens
ministres de la santé qui nous disent
que le gouvernement a été formidable !
Probablement une façon pour eux aussi de
tenter de se dédouaner, car
l’affaiblissement méthodique de notre
système de santé que nous payons si
cher, ils en ont été les exécutants
dociles depuis 30 ans. Ils seraient bien
avisés de tous raser les murs. Nous
sommes en guerre paraît-il ? Ces
politiciens font irrésistiblement penser
aux officiers d’état-major de Bazaine
qui avaient approuvé sa
capitulation-trahison livrant la place
de Metz aux prussiens le 28 octobre 1870
pour laquelle il fut condamné à mort.
Ce ne sera pas le
cas d’Emmanuel Macron, de ses ministres
et de ses hauts fonctionnaires, mais
cette opération de diversion étant
considérée pour ce qu’elle est, il est
important de rappeler que ces gens-là
seront jugés. Et les autres opérations
de diversion comme les missions
parlementaires présidées par Christophe
Ferrand (!) n’y changeront rien.
Nous avons déjà dit dans ces colonnes
que le nombre d’infractions pénales
qu’il était possible de reprocher à ces
décideurs publics défaillants
constituait un florilège. Le juge pénal
français en sera saisi et c’est
inéluctable. Pas pour des raisons
politiques mais pour des raisons
judiciaires et techniques.
L’article 2 du code de procédure pénale
précise qui a intérêt pour agir et se
constituer partie civile : « L’action
civile en réparation du dommage causé
par un crime, un délit ou une
contravention appartient à tous ceux qui
ont personnellement souffert du dommage
directement causé par l’infraction.
» C’est-à-dire, que les familles et les
ayants droits des personnes décédées,
ceux qui garderont des séquelles
physiques de la pandémie, mais aussi les
victimes économiques pourront déposer le
moment venu des plaintes « simples »
entre les mains du procureur de la
république de tous les tribunaux
judiciaires français. Il existe déjà des
plates-formes numériques qui fournissent
les modèles qui rassemblent les
plaignants. On peut légitimement
craindre que les parquets qui ont été si
actifs dans la répression du mouvement
social des gilets jaunes, si zélés dans
le refus de poursuivre les violences
policières et les infractions commises
par membres de l’entourage du président,
poursuivent dans la même voie de soutien
sans barguigner de l’État Macron. Qu’à
cela ne tienne, si ces parquets restent
sans réagir pendant trois mois ou
classent sans suite, les plaignants
récupéreront leur pouvoir d’initiative
et pourront déposer des plaintes avec
constitution de partie civile. La
nomination de juges d’instruction (juges
du siège théoriquement indépendants et
impartiaux) sera obligatoire. Les
instructions pourront se dérouler dans
un cadre contradictoire et dans le
respect des règles du code de procédure
pénale. Il n’est pas temps de dire si
tous les gens dont nous parlons serons
condamnés, mais en tout cas ils seront
jugés.
Face à une telle
tragédie, la colère sera immense et face
à des milliers de plaintes pénales
venant toute la France, il faudra
rappeler fermement aux corps des
magistrats, au nom de qui ils doivent
rendre justice.
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