Interview
S.Nasrallah : les préparatifs
pour la libération d’AlQuds lancés
P.A.S.
Vendredi 5 janvier 2018
Le secrétaire général du Hezbollah a
fait état de réunions et de
coordinations continues avec les
factions de la résistance palestinienne,
afin de fournir tous les soutiens
nécessaires pour lancer une troisième
Intifada.
Lors d’une
interview accordée, mercredi soir, avec
la chaine libanaise AlMayadeen,
Sayed Hassan Nasrallah a dans ce
contexte révélé que
l’axe de la résistance se prépare
pour la « guerre majeure » contre Israël
qui aboutira à la libération d’AlQuds et
non pas seulement de la Galilée.
Interrogé sur les
derniers évènements en Iran, le numéro
un du Hezbollah a assuré que les espoirs
du président américain Donald Trump
concernant le mouvement de contestation
en Iran seraient déçus.
« Il n’y a pas lieu
de s’inquiéter et ce qui s’est passé en
Iran est sous contrôle », a affirmé
Sayed Nasrallah…Les espoirs de Trump ont
été douchés, tout comme ceux des
Israéliens et des responsables saoudiens
qui pariaient sur des protestations plus
importantes qui provoqueraient la chute
du régime et le chaos en Iran », a-t-il
souligné.
S’agissant de la
Syrie, le chef du Hezbollah a affirmé
avoir rencontré M. Assad « il y a
quelques
semaines » sans
donner plus de précisions. « Nous ne
pouvons pas encore parler de victoire
finale (en Syrie). La guerre est dans
ses dernières phases. Nous ne pouvons
pas préciser combien de temps elle
durera encore. Peut-être un an ou deux
», a-t-il expliqué.
Pour ce qui est du
Liban, Sayed Nasrallah a révélé que le
Liban a échappé belle à une guerre
civile. Les Saoudiens planifiaient un
chaos au Liban, après avoir forcé le
Premier Ministre Saad Hariri à présenter
sa démission depuis Ryad.
Voici les
principaux détails de l’interview :
Les derniers
évènements en Iran
Q : Avez-vous
fêté le nouvel an ou vous étiez
préoccupé par les évènements en Iran ?
Sayed : Pour ce qui
est de l’Iran, rien ne suscite le souci.
Tout est sous le contrôle de l’Etat. La
situation diffère de celle de la Syrie
en 2009. Les circonstances des
manifestations en Iran ne sont pas liées
aux conditions politiques mais elles
sont économiques. Les courants
politiques en Iran sont unanimes à
soutenir l’Etat. La question se résume
par la faillite de certaines sociétés
financières et bancaires. Je ne suis pas
au courant des raisons de cette
faillite, mais tout ce que je sais c’est
que des milliers d’investisseurs ont
perdu leurs capitaux. Donc, les
manifestations ont commencé en raison de
facteurs économiques. Mais des
groupuscules liés au fils du Chah et de
l’organisation terroriste des Moujadines
Khalq sont intervenus pour faire virer
les manifestations vers des actes
violents. Les dirigeants en Iran ont
tranquillement géré la crise et ont
réussi à séparer les manifestants des
émeutiers… Les Etats-Unis, Netanyahu,
les médias saoudiens ont comme
d’habitude amplifié ces protestations.
Quant aux responsables iraniens, ils se
sont comportés avec une grande sagesse
et ont mis fin à ce cycle de violence…
Le dirigeant des
gardiens de la révolution vient
d’annoncer la fin des actes de violence,
bien que cette institution n’ait pas eu
besoin d’intervenir.
Q: Le président
Rohani a fait montre de plus d’ouverture
et de compréhension envers les
manifestants pour des raisons
économiques ?
Sayed: La question
économique constitue l’un des plus
grands défis pour l’Iran, soumise aux
sanctions internationales, exposée à une
guerre destructrice, auxquelles vient
s’ajouter le taux de la croissance de la
population accrue. Tout cela provoque un
problème économique majeur, et un taux
élevé du chômage. Le guide suprême a
parlé longuement de l’économie de
résistance. Les responsables iraniens
comprennent les revendications
populaires, mais ils avertissent contre
les tentatives des ennemis de faire
virer les manifestations de leurs
objectifs essentiels.
Les institutions de
l’Etat, le Parlement, le gouvernement et
autres travaillent sérieusement pour
régler la crise.
Q: On a entendu
des slogans opposés au soutien de l’Iran
à Gaza et au Liban ?
Sayed: Ce slogan
n’est pas nouveau. On l’a entendu en
2009 avant les élections. Ces appels
n’ont pas de base populaire. La majorité
du peuple iranien soutient la cause de
la Palestine et l’axe de la résistance
comme faisant partie de leur conviction
religieuse voire patriotique et
nationale.
Lors des débats sur
la Syrie, le guide suprême et les
responsables iraniens expliquaient
clairement au peuple, dans le cadre de
la démocratie populaire, que si l’Iran
ne combattait pas Daech et le terrorisme
en Syrie et en Irak, les groupes
terroristes auraient déclenché leur
guerre sur les territoires iraniens.
Si l’on demande un
soutien financier du peuple iranien
envers les groupes de la résistance, on
verra des millions d’Iraniens venir à
notre aide.
Les espoirs de
Donald Trump (le président américain)
ont été douchés et ils le seront à
l’avenir, de même que ceux des
responsables saoudiens et tous ceux qui
ont misé sur une chute du régime en Iran
ou même une guerre civile dans le pays.
Je voudrais rassurer les partisans de la
résistance et de l’Iran: ne craignez
rien et n’ayez pas de soucis face aux
dires des médias.
Q: le prince
saoudien Mohammad ben Salamen trouve
qu’une partie de son rêve a été
réalisé ?
Sayed: des rapports
de renseignements US et israéliens
assurent aux dirigeants américains et
sionistes que le problème en Iran a
pris fin. Donc, c’est irréaliste de
considérer que le rêve de ben Salmane a
été réalisé en partie.
La décision de
Trump sur Jérusalem et les préparatifs
de l’axe de la Résistance
Q: Vous avez dit
que la décision de Trump est le début de
la fin d’Israël. Qu’est-ce qui
empêcherait qu’al-Qods ne soit pas
proclamée comme la capitale d’Israël?
Sayed: Le fait
d’assimiler cette promesse de Trump à
celle de Balfour est un avertissement
aux Arabes de ma part pour ne pas
assurer la victoire et la réussite d’une
telle décision. La réussite de cette
mesure signifie que les pays arabes
reconnaitront l’existence de
l’Etat d’Israël avec al-Qods comme
capitale, et qu’ils normaliseront leurs
liens avec cette Entité.
Mais ce qu’a fait
Trump a saboté le processus des
négociations. Trump, via son appel sur
al-Qods, cette question qui concerne des
milliards de musulmans et de chrétiens
et qui représente l’unanimité de toutes
les factions palestiniennes et arabes, a
soulevé l’ire des populations arabes et
musulmanes.
Trump a mis fin au
processus de paix par sa mesure.
La décision de
Trump et la politique suivie avec
Netanyahu ont fait comprendre aux
peuples de la région que le processus de
paix n’a mené nulle part, et que seule
la résistance est efficace.
Q: Vous avez été
parmi les premiers à appeler à une
troisième intifada. Y a-t-il une
coordination avec les Palestiniens?
Sayed: les contacts
avec les factions palestiniennes se
poursuivent normalement. J’ai rencontré
tous les représentants de haut rang des
factions palestiniens. Nous avons
affiché notre attachement à al-Qods,
sans entrer dans les détails
controversés. Nous avons insisté que la
cause d’al-Qods est en danger et nous
nous sommes mis d’accord à conjuguer nos
efforts en Palestine et ailleurs pour
faire pression en faveur de la
protection d’al-Qods.
Des manifestations,
des soulèvements, des campagnes
médiatiques et des soutiens financiers
aux factions palestiniennes dans les
territoires palestiniens sont venus
prêter main forte aux Palestiniens.
Nous sommes
convenus sur l’importance d’être
solidaires envers al-Qods et les
Palestiniens.
Q: Le front
populaire de la Palestine reçoit-il le
soutien financier de l’Iran?
Sayed: l’Iran est
fier de fournir son aide aux factions de
la résistance palestinienne. Devant tout
le monde, l’Iran le dit haut et fort.
D’ailleurs, l’Iran est sanctionné pour
ses aides aux Palestiniens. Ces aides
sont aussi directes et ne se font pas
par le biais du Hezbollah.
Q: Il existe
donc un soutien financier, mais y a-t-il
un soutien militaire?
Sayed: la politique
fixe de l’Iran stipule que le soutien à
la résistance palestinienne doit se
faire par tous les moyens. Nous n’allons
point épargner aucun moyen dans cet
objectif.
Q: Pouvons-nous
dire que vous êtes le porte-parole de
l’axe de la résistance?
Sayed: je n’ai
jamais dit ceci. Mais je parle au nom de
l’axe de la résistance parce que je
connais ses positions et sa politique.
L’axe de la résistance est opérateur et
coordonne les efforts. J’ai dit qu’il
faut surmonter les divergences et
conjuguer les efforts, et c’est ce qui a
lieu actuellement.
Q: Fatah est-il
d’accord avec la politique que vous
dessinez?
Sayed: Fatah s’est
dit d’accord pour une nouvelle intifada
en Cisjordanie, et sa présence dans le
mouvement populaire est essentielle. A
Gaza et au Liban, les factions
palestiniennes sont en bonne
coordination. Nous n’avons pas parlé de
l’aide du Hezbollah au Fatah et ce
mouvement n’en a pas demandé.
Q: Les forces de
l’axe de la résistance seront-elles
impliquées dans une guerre en Palestine?
Sayed: Personne ne
peut imposer à quiconque de suivre sa
politique. Quelque chose se prépare pour
la région. Trump a placé la région
devant deux choix: soit accepter les
diktats US, soit subir la guerre. Seule
la capitulation palestinienne est en
mesure de faire réussir la politique de
Trump. Même la direction palestinienne
l’a clairement dit: personne ne peut
renoncer aux droits palestiniens dans
al-Qods.
Ni la population de
Gaza, ni celle en Cisjordanie, ni nous
au Liban ne sommes enclins à faire une
guerre classique. La résistance est une
formation de guérilla. Notre projet
n’est pas celui de la guerre mais de la
résistance. Trump et Netanyahu
pourraient entrainer la région dans une
guerre. Les forces de la résistance
doivent se préparer pour une éventuelle
guerre. On ne peut prédire les décisions
de Trump.
Il pourrait donner
le feu vert à une guerre contre Gaza ou
contre le Liban, ou encore contre la
Syrie. L’objectif en est de frapper
l’axe et les pays de la résistance. Pour
cette raison, nous planifions, nous
dressons des plans, nous coordonnons
ensemble. Nous sommes en contact avec
les différentes parties, et notre
responsabilité est de se préparer à une
guerre pour la transformer d’un risque
historique en une opportunité historique
au-delà de la Galilée. Notre objectif
est de libérer al-Qods.
Ceci signifie qu’il
y aurait non seulement un remaniement au
niveau des règles d’engagement, mais
aussi des préparatifs pour contrer la
guerre majeure (contre Israël).
Q: Le Hezbollah
est-il capable de frapper des avions de
guerre de l’ennemi?
Sayed: Notre atout
de force majeur est le facteur de
surprise au niveau des nouvelles
tactiques et des arsenaux militaires.
Ceci se verra sur le champ de la
bataille, pas dans les médias. Sachez
que la résistance oeuvrait et œuvre pour
acquérir tout type d’armement qui lui
permettra de sortir victorieuse de toute
prochaine guerre.
Q: Je rappelle
le massacre des Mirkavas. Allez-vous les
surprendre dans l’avenir?
Sayed: Tel doit
être le cas.
Q: vous avez
lancé un slogan cher aux Palestiniens:
Nous irons par millions à al-Qods.
Quand?
Sayed: Ceci dépend
des risques et des opportunités. Si
Trump et Netanyahu comptent déclencher
une guerre, nous travaillerons ensemble
pour transformer ce risque en une
opportunité qui assurera la libération
d’al-Qods, non seulement de la Galilée.
Des forces de notre région sont de plus
en plus convaincues de l’importance de
se rallier à la cause palestinienne pour
restituer au peuple palestinien ses
droits. La résistance au Liban est de
loin plus forte que jadis. Même la Syrie
est plus forte après sa victoire, malgré
les blessures.
Q: Vous êtes
certains que la guerre aura lieu tout
comme votre victoire?
Sayed: Oui, c’est
la vérité. La guerre est probable au vu
des lectures américaines et sionistes.
Nous devons mettre sous les yeux que
ceux qui sabotent le processus de paix
via la décision sur al-Qods, cherchent
en effet la guerre. Je ne veux pas faire
peur aux gens, mais en voyant les deux
fous Trump et Netanyahu et leurs
comportements, on n’écarte pas cette
option.
Le noyau de la
résistance regroupe aussi les Yéménites.
Sayed Abdel Malek Houthi s’est dit prêt
à participer directement dans la guerre.
J’ai reçu un message selon lequel les
Yéménites sont prêts à dépêcher des
milliers de combattants même si la
guerre saoudienne sur leur pays ne
prenait pas fin.
Q: pouvons-nous
nous figurer que des combattants du
Hezbollah pénètrent à l’intérieur de la
Galilée?
Sayed: En cas de
guerre, toutes les options sont
probables. Dieu nous a demandé de bien
nous préparer pour la guerre et Lui va
nous prêter main forte. La force de
l’ennemi est depuis toujours exagérée.
L’un des exploits majeurs de la
résistance libanaise et palestinienne
est le fait d’avoir éliminé l’image de
l’armée israélienne invincible.
Sachez que la
guerre contre Daech est de loin plus
difficile que celle que contre les
sionistes. Le seul élément qui distingue
l’armée sioniste est l’arme de l’air.
Nous travaillons pour réduire ses
capacités.
Alors que les
miliciens terroristes de Daech avancent
par dizaines pour mener des attentats
suicide à l’aide des tonnes d’explosifs,
le soldat israélien est lâche. Il ne
peut avancer d’un iota qu’avec le
soutien des chars et des blindés et des
armes de l’air.
Actuellement, des
dizaines de milliers de combattants
expérimentés sont prêts à prendre part à
la guerre contre l’ennemi.
Q: Pourquoi ne
ripostez-vous pas aux attaques
israéliennes contre des cibles de la
résistance?
Sayed: Ceci sert
l’objectif stratégique et les
préparatifs de la résistance pour la
guerre majeure. Puisque ces frappes
n’affectent pas la force de la
résistance, on est capable de les
surmonter sans riposter…
Q: pouvons-nous
parler d’une nouvelle résistance à la
frontière syrienne dans le Golan?
Sayed: L’ennemi a
le droit de s’inquiéter pour les
expertises acquises par les jeunes
syriens dans le sud de la Syrie. Des
formations populaires combattent côte à
côte de l’armée syrienne. La bataille
contre les groups
takfiristes a mis en place une
structure bien organisée pour le combat
contre Israël. Là où le Hezbollah est
présent, les Israéliens doivent avoir
peur. La résistance est pratiquement
présente sur place. Le président Assad a
parlé plus d’une fois d’une résistance
populaire.
Q: La résistance
populaire là-bas est syrienne et non
syrienne?
Sayed: Oui,
effectivement.
Equilibre de
force entre Israël et le Hezbollah
Q: Les
Israéliens n’ont pas encore transporté
l’ammoniac vers d’autres sites.
N’ont-ils pas peur de vos menaces?
Sayed: Cette
question me rappelle la crise des
déchets au Liban. Personne n’accepte de
les accueillir. Pour ce qui est de
l’ammoniac, toutes les municipalités du
sud de la
Palestine occupée ont refusé
d’héberger ces réservoirs, et les
Israéliens cherchent des solutions
telles que les navires au large de la
Méditerranée. Donc, ils ont peur de nos
menaces et de nos frappes.
Les Israéliens
craignent la croissance démographique
palestinienne, le Hezbollah, l’Iran. Le
Hezbollah connait les points faibles de
l’ennemi israélien. Pour vaincre cet
ennemi, on n’a pas besoin de milliers de
missiles. Des dizaines de missiles
suffisent pour remporter la guerre.
C’est l’ennemi qui le dit.
Q: l’équilibre
de force n’a-t-il pas été atteint?
Sayed: l’ex chef
d’Etat-majeur israélien dit que la
guerre commencera « par un missile qui
percera le mur de ma chambre ».
Q: Qui a tué le
dirigeant Imad Moughniyeh? Vous avez
conclu cette affaire?
Sayed: Depuis
longtemps on a su que les Américains et
les Israéliens sont responsables de cet
attentat. Ils l’ont dit clairement.
Q: Pourriez-vous
un jour conclure un accord avec Israël?
Sayed: Nous
n’allons reconnaitre la légitimité
d’Israël même si le monde entier le
fait.
Propositions US
au Hezbollah
Q: avez-vous
reçu de nouvelles propositions
américaines?
Sayed: A l’époque
de George Bush, nous avons reçu des
messages US via des amis communs, et
même de la part des services de
renseignements de Barack Obama. Une
fois, un Libanais m’a transmis un
message de la part de Dick Cheney sur
des propositions alléchantes liées aux
frontières, aux prisonniers, à notre
participation au gouvernement libanais,
aux aides financières estimées à deux
milliards de dollars, au maintien de nos
armes et à la liste du terrorisme. Mais
il y avait des engagements à faire de
notre part: cessez-le-feu avec Israël,
fin de toute aide aux Palestiniens, et
la coopération au sujet d’al-Qaïda.
Certes, nous avons refusé cette demande.
Q: Avez-vous
reçu des propositions de la part de
l’administration de Trump?
Sayed: Oui, juste
après son élection mais avant son
accession au pouvoir. Le titre de la
proposition se basait sur la coopération
conjointe contre Daech. Ils ont dit que
Daech est notre ennemi commun. Notre
réponse fut claire: Daech est notre
ennemi mais pas le vôtre.
Nous avons coopéré
avec certains pays européens que je ne
peux citer.
La relation avec
le Hamas
Q: Qu’en est-il
de la relation avec le Hamas?
Sayed: Les liens
n’ont jamais été rompus avec le Hamas,
même entre l’Iran et le Hamas. Mais
aujourd’hui, la relation est retournée à
la normale. Il est précoce de travailler
sur la normalisation des liens entre le
Hamas et la direction syrienne. Cette
direction comprend notre vision
stratégique et surmonte les divergences
dans l’intérêt suprême de l’axe de la
résistance.
Q: Le Hamas
a-t-il commis des erreurs envers la
Syrie dans les dernières années?
Sayed: Demandez
ceci au Hamas. Ce sujet fait l’objet
d’une révision permanente et les
takfiristes n’arrivent pas à admettre
l’ouverture du Hamas sur l’Iran.
La solution en
Syrie
Q: quand
avez-vous tenu la dernière rencontre
avec le président syrien?
Sayed: Il y a
quelques semaines, pour parler de la
grande victoire généralisée sur Daech.
Mais on ne peut pas parler d’une
victoire finale. L’État de Daech a été
éliminé mais ses éléments sont toujours
présents. Les Américains veillent à leur
protection et ceci a été communiqué aux
Russes. Les Russes ont été avertis
contre des frappes sur les positions de
Daech à l’Est de l’Euphrate.
Daech a été éliminé
au niveau de l’État mais le groupe
existe toujours.
Il est erroné de
dire que la guerre en Syrie a pris fin.
Q: Quand cette
guerre prendra-t-elle fin?
Sayed: La guerre
est sur le point de terminer. D’ici un
an ou dans deux ans, elle prendra fin
définitivement.
Q: Le président
Assad restera-t-il au pouvoir?
Sayed:
effectivement, et il a le droit de se
porter candidat une nouvelle fois.
Q: Est-il vrai
que vous allez quitter la Syrie en 2018?
Sayed: non. Je n’ai
jamais dit ceci, ni même pensé à cette
option. Tout dépend des résultats de la
guerre.
Q: Aidez-vous
les kurdes?
Sayed: le Kurdes
n’ont pas besoin de cette aide. Les
Américains font tout pour les aider.
Nous sommes
présents en Syrie à la demande de la
direction syrienne pour lui permettre
d’étendre sa souveraineté, et d’en finir
avec les terroristes.
Sortir de la Syrie
est tributaire de la réalisation de
l’objectif pour lequel nous y sommes
entrés. Nous n’allons point hésiter de
défendre la Syrie en cas d’attaque
israélienne.
Quand on parle
d’une victoire presque définitive en
Syrie et de ses facteurs, d’aucuns au
Hezbollah constatent que notre
participation est le facteur qui changé
le cours de la guerre. En Syrie, les
facteurs majeurs qui ont assuré la
victoire de la Syrie sont : le président
Assad qui n’a pas fléchi et qui a refusé
de fuir et l’unité du commandement.
Le président Assad
est resté à Damas. Des dirigeants sont
restés tenaces et certains d’entre eux
sont tombés en martyre. Aucune faction
ni brigade de l’armée n’a fait de
scission. A tout ceci s’ajoute le
soutien populaire, facteur essentiel
dans cette ténacité syrienne.
Sans l’armée,
l’Etat et le commandement syriens, la
Syrie l’a remporté. Les autres forces
sont des facteurs adjoints.
Toutes les
accusations selon lesquelles la Syrie
est en train de se convertir au chiisme
sont erronées. Ces rumeurs sont
infondées. Ceux qui accusent l’Iran de
chercher à convertir les sunnites
syriens au chiisme ont tort. Ces
informations sont fabriquées de toutes
pièces. Dans un cas pareil, l’Iran se
doit de convertir ses propres citoyens
sunnites. Mais au contraire, nous
trouvons des chiites iraniens devenir
sunnites dans la région al-Ahwaz en
raison des campagnes saoudiennes.
Q: Comment
figurez-vous la solution politique en
Syrie sans l’opposition de l’extérieur?
Sayed: Quand on
parle d’une solution politique, tout le
monde a le droit d’y participer:
l’opposition de l’intérieur et de
l’extérieur. A Sotchi, nous avons vu
même des groupes armés.
Le dialogue doit
avoir lieu sans conditions préalables.
Il faut mettre en
place des comités pour rapprocher les
gens les uns des autres et un comité
pour la mise en place d’une nouvelle
Constitution qui doit être ensuite
soumis au référendum par le peuple.
Q: Avez-vous
introduit une nouvelle tactique de
combat suite à la bataille aux côtés de
l’armée syrienne?
Sayed: Evidemment,
nous avons appris de l’armée syrienne la
guerre dans le désert, et c’était une
expérience toute nouvelle. De notre
côté, nous avons transmis la guerre de
guérilla à cette armée.
L’Arabie
projetait une guerre contre le Liban
Q: Sur le Liban,
oeuvrez-vous pour régler le différend
entre les chefs du Parlement et de
l’Etat?
Sayed: certes, nous
sommes concernés par tout effort
nécessaire pour rapprocher les points de
vue via le dialogue et selon la
Constitution. D’aucuns au Liban tentent
de créer la polémique.
Chacun des deux
présidents défend son point de vue et
avance qu’il travaille selon la
Constitution. Il faut combler cette
lacune constitutionnelle. La
construction d’un Etat réel nécessite
une référence constitutionnelle.
Q: Comment
pouvons-nous nous assurer que le
président Saad Hariri était bel et bien
détenu en Arabie Saoudite?
Sayed: Comme le
président Hariri entretient de bonnes
relations avec Riyad, on ne peut lui
imposer de révéler la réalité des
choses. Mais nos informations confirment
que l’Arabie Saoudite, à travers la
démission de Hariri, projetait un plan
dangereux pour le Liban. L’objectif est
de provoquer une guerre entre les
Libanais en poussant les partisans du
courant du Futur à descendre dans les
rues pour défendre le président.
L’Arabie Saoudite
cherchait à provoquer une guerre civile
au Liban. Le Liban a été sauvé du chaos
grâce à la direction sage. La France
possède ces informations.
Q: Bahia Hariri
a dit que grâce à la position
patriotique de Sayed Nasrallah, Saad
Hariri est rentré au Liban.
Sayed: Nous avions
des doutes sur le sort du président
Hariri. Aucune communication n’était
disponible avec lui après son départ à
Ryad, même ses gardes du corps ont dit
que le président n’est plus joignable.
Q: Avez-vous des
contacts directs avec lui?
Sayed: Non. Je n’ai
aucun problème de le rencontrer mais nos
frères au Hezbollah rencontrent des
responsables du courant du Futur et ceci
est suffisant. Je ne veux embarrasser
personne.
Tout ce qui a été
dit dans les médias sur les alliances
électorales est sans fondement. Nous
allons en principe nous allier avec nos
partenaires ordinaires. Une alliance
quintuple ou sextuple est sans
fondement.
Nous sommes
convaincus que tout le monde a le droit
d’être représenté au Parlement. La loi
de la proportionnelle permet une grande
représentativité de tout le peuple
libanais et donne l’occasion à nos
partenaires de sortir victorieux. Donc,
nous n’allons pas nous allier avec
d’autres parties qui affaibliront nos
partenaires.
Q: Pourquoi vos
partenaires n’ont-ils pas pris part aux
combats en Syrie?
Sayed: de
nombreuses forces libanaises comme les
brigades de la résistance libanaise ont
voulu combattre. Mais il n’y avait pas
de besoin. D’aucuns ont fourni des aides
médicales et humanitaires.
La position du
mouvement Amal était absolument en
faveur de la Syrie et en faveur de notre
participation aux combats en cours.
La guerre au
Yémen
Q: Quand la
guerre au Yémen prendra-t-elle fin?
Sayed: pas
d’horizon pour une solution politique au
Yémen. Riyad ne veut pas de solution.
Toutes les négociations ont échoué parce
que l’Arabie Saoudite imposait comme
condition préalable aux pourparlers la
remise des armes. L’Arabie Saoudite veut
une victoire sanguinaire et décisive
parce qu’elle cherche à renforcer son
trône et son statut régional. Rien de
pratique n’est décelé sur le terrain.
Quant aux
Yéménites, surtout Ansarullah, ils sont
d’accord pour un gouvernement d’union
nationale, d’une armée unie, et de la
tenue d’élections pour la remise des
armes ultérieurement.
Malheureusement, il
n’y a pas de médiations sérieuses
tangibles.
Source: Manar +
Alahed + AlAkhbar + AFP
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