P.A.S.
Opération anti-terroriste en Syrie :
Un prétexte pour renverser Bachar al-Assad ?
Parti Anti Sioniste
Photo: D.R.
Dimanche 21 septembre 2014
Une nouvelle attaque contre Damas se
prépare activement. Des forces
anti-gouvernementales, dont le front al-Nosra
affilié à al-Qaïda, qui ont été
entraînées et équipées en Jordanie,
progressent maintenant vers leur
position initiale : le gouvernorat de
Quneitra au sud-est de la Syrie (Un plan
similaire avait été partiellement
exécuté au printemps 2013, avant d’être
abandonné). Le gouvernorat de Quneitra
est une bande de terre, qui longe le
plateau du Golan occupé par Israël et
qui a une frontière au nord-ouest avec
le Liban et une autre au sud avec la
Jordanie.
Les forces anti-gouvernementales qui
coopèrent à cette opération sont le
Front révolutionnaire syrien (FRS)
soutenu par les États-Unis, le Front
islamique soutenu par l’Arabie saoudite
et le front al-Nosra d’al-Qaïda, qui
vient de recevoir 20 millions de dollars
du Qatar ! Ces forces se sont infiltrées
en Syrie par la Jordanie, sont passées
par Deraa avant de remonter vers le
nord-ouest, le long de la frontière avec
Israël.
Ce mouvement, au cours duquel ces
forces ont kidnappé des observateurs de
l’ONU, a été soutenu par des frappes de
l’artillerie israélienne contre les
unités syriennes qui tentaient de
l’empêcher. Le seul poste frontalier
entre Israël et la Syrie est désormais
entre les mains des forces
anti-gouvernementales. L’armée
israélienne fournit aussi un soutien
médical à ces forces
anti-gouvernementales. L’ONU a déplacé
tous les casques bleus qui se trouvaient
du côté syrien de la ligne de
démarcation du plateau du Golan.
Les forces anti-gouvernementales
contrôlent maintenant une bande de 70 km
de long sur 5 km de large, le long de la
frontière du Golan entre la Jordanie et
le Liban. On peut infiltrer le
territoire du Hezbollah au sud du Liban
à partir de cette bande, mais son
premier objectif est probablement
d’attaquer Damas par le sud.
L’armée syrienne aurait beaucoup de
mal à déloger de cette bande les forces
anti-gouvernementales couvertes par le
feu de l’artillerie de l’armée sioniste
et ses frappes anti-aériennes. D’après
la rumeur, le front al-Nosra est en
train de quitter ses positions dans le
nord de la Syrie (gouvernorat de Hama).
Ses troupes repassent en Turquie et
seront transférées en Jordanie, pour
être ensuite envoyées en renfort à
Quneitra. Il n’y a pas grand intérêt à
conquérir le territoire plutôt désert de
Quneitra, si ce n’est pour lancer une
attaque sur Damas par le sud. Ce
territoire se situe à seulement 60 km de
la capitale.
Une attaque aérienne coordonnée
contre les deux divisions syriennes
stationnées entre le gouvernorat de
Quneitra et Damas ouvrirait le chemin de
la capitale aux forces
anti-gouvernementales. La trêve entre le
Front révolutionnaire syrien soutenu par
les États-Unis et « l’Etat
islamique » (EI), dans le sud de
Damas, a probablement été conclue avec
ce plan d’attaque à l’esprit.
L’armée américaine, qui
orchestre les opérations
américano-arabes du soulèvement syrien
depuis Amman en Jordanie, pourrait bien
projeter d’utiliser la nouvelle guerre
douteuse contre l’EI comme prétexte à
des attaques contre les divisions de
l’armée syrienne qui protègent le sud de
Damas. Une attaque au sol du Front al-Nosra,
coordonnée avec des attaques aériennes
depuis Quneitra, causerait beaucoup de
dommages à l’armée syrienne et
permettrait un assaut destructeur sur
Damas !
Barack Obama a mis en évidence la
complexité de la situation, même s’il
envisage la possibilité que Bachar al-Assad
ordonne à son armée de tirer sur les
avions américains qui violeraient
l’espace aérien syrien. Si le président
Bachar al-Assad osait le faire, le
président Barack Obama a affirmé qu’il
ordonnerait aux forces américaines de
détruire le système de défense aérienne
syrien, ce qui, d’après lui, serait plus
facile que de frapper « l’Etat
islamique », parce que facilement
localisable ! Il a ajouté qu’une telle
action entraînerait le renversement de
Bachar al-Assad…
La frénétique décision
d’attaquer « l’Etat islamique »
pourrait s’avérer n’être qu’une simple
Maskirovka (art russe de la
désinformation militaire), destinée à
dissimuler le projet agressif de
changement de régime en Syrie, sous le
masque d’une opération dite « anti-terroriste ».
Ce projet n’est rendu possible que par
la collaboration et le soutien actif
simultanés du Front al-Nosra affilié à
al-Qaïda en Syrie, et par les accords de
trêve avec « l’Etat islamique ».
Source :
Moon of Alabama
LSE
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