Syrie
Bachar al-Jaafari : Assez
d’hypocrisie, ni est, ni ouest,
il n’y a qu’une Alep et qu’une Syrie !
Samedi 29 octobre 2016
Réponse du
Délégué permanent de la Syrie auprès des
Nations Unies à ses homologues qui ont
pris l’habitude tenace de s’esquiver,
avec tous leurs diplomates émérites, dès
qu’il prend la parole. Il s’agit de la
dernière réunion du Conseil de sécurité
sur la situation au Moyen-Orient en ce
26 octobre 2016. Le lecteur pourra
suivre les interventions des vrais et
des faux amis du peuple syrien sur
webtv.un.org [*] à la fin de ce texte.
Il pourra juger de ce que le Dr
Al-Jaafari a précédemment qualifié de
« Théâtre de l’absurde », alors que
l’escalade du terrorisme dépasse
l’entendement là ou ladite Coalition
internationale pense pouvoir en profiter
[NdT].
Attendons un peu, le temps que certains
hypocrites quittent cette salle…
Merci
Monsieur le Président,
La
sortie des représentants de certains
États qui ont versé des larmes de
crocodile sur la situation à Alep
démontre l’étendue de leur hypocrisie et
de leurs mensonges outranciers,
fabriqués pour un spectacle qu’ils nous
ont servi à maintes reprises. Mais, par
un tel comportement, ils ne font que
confirmer nos soupçons quant aux
politiques de leurs pays absolument
dénuées d’objectivité à l’égard de mon
pays.
Nous
entendons parler d’Alep-Est et
d'Alep-Ouest. Nous ne permettrons pas
que se répète le triste et douloureux
scénario de Beyrouth-Est et de
Beyrouth-Ouest, car il n’y a qu'une
seule Alep, comme il n’y a qu’une seule
Syrie. Et quiconque complote contre
n’importe quelle partie de notre
territoire ne sera pas en paix avec
nous.
Un blocus
injuste est imposé à toute la Syrie, non
seulement à Alep ou plus
particulièrement à Alep-Est. Nous
l’avons dit, puis redit des milliers de
fois et nous continuerons à le répéter,
comprendra qui voudra.
Certains
représentants d’États qui, aujourd’hui
encore, ont fait mine de pleurer sur
Alep selon le même mode théâtral
précédemment adopté pour Daraya, Al-Waer
[quartier de Homs] et ailleurs, ignorent
délibérément les vérités suivantes :
Premièrement : Ces
représentants ignorent l’actuel paysage
géopolitique de la région, lequel a été
engendré par les violations des règles
les plus élémentaires du droit
international par les gouvernements
qu’ils représentent.
Telle la
Turquie qui rêve de ressusciter ses
gloires ottomanes passées, lesquelles ne
reviendront pas, par des agressions à
répétition visant la souveraineté de la
Syrie et de l’Irak.
Telle
l’Arabie saoudite qui œuvre pour
soutenir le terrorisme dans la région et
le monde entier, au nom d’une religion
qui ne lui correspond en rien, en plus
de prononcer ses fatwas wahhabites d’un
prétendu jihad, lequel autoriserait
l’effusion du sang des Syriens, des
Irakiens, des Libyens, des Yéménites
etc.
Tels les
États-Unis, la Grande Bretagne et la
France qui ont envahi et détruisent la
Libye, alors que les deux premiers États
cités avaient précédemment envahi et
détruit l’Irak, tuant des millions
d’Irakiens.
Tel le Qatar
qui consacre l'argent du pétrole et du
gaz pour offrir aux terroristes toutes
sortes d’armes meurtrières.
Tel Israël
qui fait alliance avec le Front al-Nusra
dans le Golan syrien occupé.
Tout ceci n’a
aucunement suscité l’ire de M. O'Brien,
de M. Feltman, de M. Ladsous, ou du
Secrétaire général. Tous ces faits
outrepassant le droit international
n’ont suscité la colère de personne.
Jamais. C’est normal : business as usual !
Deuxièmement : Les représentants de
ces États, qui viennent juste de quitter
cette salle pour fuir leurs
responsabilités, ont fait mine d’ignorer
la principale raison de la douloureuse
détérioration de la situation en Syrie
en général et à Alep, en particulier.
Ils font mine d’ignorer comment s’est
opérée la transformation de cette
capitale économique de la Syrie, où il
faisait bon vivre et dont les habitants
jouissaient d’un niveau de services
élevé, en une ville qui souffre et dont
la population endure le manque de
sécurité, de soins médicaux,
d’établissements scolaires et des
nécessités du quotidien.
La
responsabilité de ce qui est arrivé à
cette ville martyre incombe aux
agissements des groupes terroristes
armés et des terroristes armés
étrangers, recrutés dans le monde
entier, de la Nouvelle Zélande au
Canada, pour venir en Syrie via le
territoire turc ; le régime de Erdogan
étant chargé de faciliter leur
traversée, les régimes qatari et
saoudien de les financer. Quant aux
gouvernements des États-Unis, de la
France, de la Grande-Bretagne et
d’autres pays, ils se sont chargés de
leur fournir leurs armes meurtrières
diverses et variées.
Voici des
photos de quelques nouvelles armes
envoyées à la soi-disant « opposition
modérée » dans Alep-Est : des missiles
de fabrication américaine pour bombarder
Alep-Ouest ! En voici une autre photo
montrant ces terroristes, génétiquement
modifiés en opposition modérée, en train
de mettre en place une batterie de
missiles à lancer sur Alep-Ouest. Et en
voici une autre où l’un de ces missiles
est tombé dans une église d’Alep-Ouest.
Des milliers de photos que nous gardons
à la disposition de qui voudrait en
savoir plus.
Troisièmement : Les
représentants de ces États qui viennent
de quitter cette salle, pour fuir leurs
responsabilités envers la paix et la
sécurité internationales, ont fait mine
d’ignorer le fait que les terroristes
demeurés à Alep-Est utilisent les civils
comme boucliers humains, de la même
manière que les terroristes de Daech
utilisent la population innocente de
Mossoul en Irak.
Ceci, en
sachant que les terroristes sévissant en
Irak sont les mêmes que ceux qui
sévissent à Alep-Est, d’où ils
continuent à envoyer, quotidiennement,
une pluie d’obus sur Alep-Ouest. Des
obus qui ont fait des milliers de morts
et de blessés dans le silence suspect de
ladite communauté internationale,
notamment les États dont les
représentants sont sortis de cette
salle. Il est donc déplorable qu’ils
continuent à désigner ces terroristes
par « opposition armée modérée », une
arnaque flagrante contraire aux
dispositions du droit international.
Quatrièmement : Les
représentants de ces États qui viennent
de quitter cette salle, pour fuir leurs
responsabilités envers la paix et de la
sécurité internationales, ont fait mine
d’ignorer pourquoi l'accord
russo-américain concernant l’arrêt des
combats à Alep, conclu le 9 Septembre
dernier et respecté par le gouvernement
de la République arabe syrienne, n’a pas
tenu.
Lequel accord
a été exploité par les groupes armés
terroristes pour se regrouper, importer
encore plus de combattants armés,
recevoir encore plus d’équipements
militaires de la part de ces États
versant des larmes généreuses sur les
souffrances de notre peuple à Alep, pour
affronter le gouvernement syrien.
Ces États ont
fermé les yeux sur le fait que ce sont
les groupes terroristes armés qui ont
violé et sapé l'accord russo-américain ;
27 factions terroristes ayant déclaré,
immédiatement après sa signature,
qu’elles ne le respecteront pas.
Vingt-sept factions ! Mais c’est quelque
chose qui n’est pas arrivé jusqu’aux
oreilles de M. Obrien ; comme pour le
convoi d’aides humanitaires dans le
quartier d’Orem al-Kubra.
Ces États ont
fait mine d’ignorer que la raison
principale de l’effondrement de cet
accord est dû au fait que la partie
américaine n’a pas respecté son
engagement concernant la séparation de
la prétendue « opposition armée
modérée » des organisations terroristes,
alors que le 17 septembre elle frappait
les positions de l’Armée syrienne à Deir
ez-Zor ; ce qui a permis aux terroristes
de Daech de renforcer leur mainmise sur
plus de 300 000 civils habitant cette
ville.
Cinquièmement : Les
représentants de ces États qui viennent
de quitter cette salle, pour fuir leurs
responsabilités envers la paix et de la
sécurité internationales, ont fait mine
d’ignorer la décision unilatérale
d’arrêt des combats à Alep-Est, prise
dans le cadre de la coordination
russo-syrienne à des fins humanitaires,
dont l'évacuation des blessés, des
malades et des infirmes, avec mise en
place de couloirs de sortie, destinés à
faciliter l'arrivée de l’équipe formée
par des organisations de l’ONU œuvrant à
Damas sous la direction d’un
coordinateur onusien, par le Comité
international de la Croix-Rouge et par
le Croissant-Rouge syrien, afin
d’accompagner le processus d’évacuation
des civils et des individus armés ; ces
derniers étant sommés de déposer leurs
armes et de régulariser leur situation
pour bénéficier de l’amnistie et, sinon,
de quitter la ville.
Ces États ont
fait mine d’ignorer que les groupes
terroristes, usant de la population
d’Alep-Est comme boucliers humains, ont
sapé ce processus, puisque huit couloirs
d’évacuation ont été aménagés, six pour
les civils et deux pour les individus
armés, contrairement à ce qu’ont
prétendu les délégués américain et
britannique.
Sixièmement : Les
représentants de ces États qui viennent
de quitter cette salle, pour fuir leurs
responsabilités envers la paix et de la
sécurité internationales, ont fait mine
d’ignorer les véritables responsables
des souffrances de tous les habitants
d’Alep du fait des pénuries d’eau, de
nourriture, de médicaments, et notamment
d’électricité coupée par les
terroristes, la station de pompage étant
sous leur contrôle.
C’est là une
autre vérité sur laquelle j’attire votre
attention à tous : à Alep, la station de
pompage de l’eau est sous le contrôle
des terroristes. Ce sont eux qui ont
assoiffé les civils de cette ville en
plus d’avoir volé l’aide alimentaire et
les médicaments qui leur étaient
destinés ; ceci, sans oublier la
responsabilité partagée par les
terroristes et ladite Coalition
internationale dans la destruction de la
centrale hydraulique de Souleiman al-Halabi
ainsi que d’autres centrales et usines
de traitement des eaux.
Par
conséquent, ce sont les terroristes et
ladite Coalition internationale qui
privent les habitants d’Alep d’eau et
d’électricité !
Monsieur le
Président,
Le
gouvernement de mon pays refuse
l’approche biaisée de la situation à
Alep-Est ou d’autres régions de son
territoire, car toute la Syrie, du nord
au sud et de l’est à l’ouest, souffre du
terrorisme wahhabite soutenu par des
régimes connus de tous avec, en premier
lieu, l'Arabie saoudite, la Turquie le
Qatar, Israël, eux-mêmes soutenus par
les frappes aériennes de ladite
Coalition internationale et par les
mesures économiques coercitives
décrétées par les Américains et les
Européens.
Le
gouvernement syrien réaffirme sa ferme
détermination à ce que la résolution de
la crise passe par une solution
politique fondée sur le dialogue entre
Syriens, mené par les Syriens, sans
ingérence ni conditions préalables
américaine, britannique, française, etc,
et que le processus politique doit
avancer parallèlement à la lutte contre
le terrorisme ; une lutte qui ne saurait
s’arrêter tant que tous les groupes
terroristes armés actifs, sévissant et
se déployant en Syrie, n’auront pas été
éliminés. Et c’est dans ce contexte
qu’il réaffirme l’importance des
missions confiées à l’Envoyé spécial du
Secrétaire général de l’ONU.
Monsieur le
Président,
Comment se
fait-il que certains représentants
d’États soutenant le terrorisme
puissent, dans cette enceinte, prétendre
le combattre et répandre, comme des
perroquets, des informations erronées et
trompeuses sur les opérations militaires
actuellement menées par l'Armée syrienne
et l'allié russe ? Comment lutter contre
le terrorisme en comptant sur les
terroristes comme seules sources
d’informations ?
Par
conséquent, un certain lien existe entre
ces gouvernements et le terrorisme !
Pour
conclure, Monsieur le Président,
La bataille
pour la libération de Mossoul et de tout
l’Irak de la souillure terroriste est la
bataille du gouvernement syrien et de
son armée. Le gouvernement de ce pays
frère a le droit absolu de libérer
Mossoul de cette souillure, comme le
gouvernement syrien a le droit absolu
d’en libérer Alep, car le Syrie et
l’Irak combattent le même terrorisme.
Nombre de
similitudes existent entre les
opérations militaires en cours à Mossoul
et à Alep. Pourquoi soutenir l’opération
de Mossoul et faire obstacle à
l’opération d’Alep ? Pourquoi ouvrir des
couloirs humanitaires aux terroristes de
Daech fuyant de Mossoul en direction de
Raqqa, en Syrie ? Pourquoi ne pas
frapper leurs convois sur le trajet
Mossoul-Raqqa ? Pourquoi sont-ils
dispensés des frappes aériennes de
ladite Coalition internationale ?
Pourquoi refuse-telle la proposition
russo-syrienne d'ouverture de couloirs
pour évacuer les mêmes terroristes
sévissant à Alep-Est ?
À croire que
les pays soutenant le terrorisme nous
disent que les terroristes en Irak sont
du sexe des anges, tandis que les
terroristes en Syrie sont du sexe des
démons !
J’aurais bien
aimé demander à la représentante des
États-Unis pourquoi son gouvernement n'a
pas ouvert un couloir humanitaire au
terroriste qui s’en est pris à une boîte
de nuit en Floride ? Pourquoi ce
terroriste n’a-t-il pas reçu nourriture
et médicaments afin de continuer à
terroriser pour des raisons humanitaires
que M. O’Brien doit connaître ? Et
pourquoi le gouvernement français
n’a-t-il pas fourni aux terroristes qui
ont attaqué le Bataclan aide alimentaire
et couloir de sortie de Paris, pour des
raisons humanitaires que, là aussi, M.
Obrien doit connaître ? De même, pour
d’autres questions concernant la
Grande-Bretagne et d’autres lieux.
Assez de
cette hypocrisie ! Le peuple syrien en
paye le prix. Cette mise en scène doit
s’arrêter et tous les membres de ce
conseil doivent s’élever au niveau des
responsabilités qui sont les leurs et
non régler leurs comptes, entre eux, aux
dépens de notre peuple !
Dr Bachar
al-Jaafari
Délégué permanent de la
Syrie auprès des Nations Unies.
26/10/2016
Transcription et traduction de l’arabe
par Mouna Alno-Nakhal
Source :
Al-Fadaiya TV [Syrie],[à partir de 1H52’
sur webtv.un.org]
https://www.facebook.com/seyasi/videos/1167414500001232/
[*] The
situation in the Middle East / Syria -
Security Council, 7795th meeting
http://webtv.un.org/watch/the-situation-in-the-middle-east-syria-security-council-7795th-meeting/5186395449001
Le sommaire de Mouna Alno-Nakhal
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