Syrie
Notre
bataille pour la libération d’Alep
a démasqué tous vos mensonges
Bouthaïna Chaabane

Jeudi 11 août 2016
Interrogé le
6 août sur ce qui se passait à Alep, le
Général Amin Hoteit décrivait une
situation que nous résumerons en ces
quelques lignes :
-
« À Alep
se focalise le plan alternatif
étatsunien en Syrie, les USA ayant
conçu deux plans pour arriver à
leurs fins. Le plan principal
consistant à dominer toute la Syrie
en remplaçant son gouvernement
légitime par un régime suiviste
ayant échoué, ils se sont rabattus
sur le second ; lequel ne vise plus
qu’à dominer le nord du pays. Ce qui
signifie la partition de la Syrie
suivant une ligne allant de Efrin à
l’ouest, à Abou Kamal à l’est, en
incluant Alep, Manbej, Raqqa, Deir
ez-Zor… ; Alep devenant la capitale
du nord et Damas la capitale du sud.
-
Une
partition compromise du fait des
derniers succès militaires de
l’Armée syrienne et de ses alliés,
lesquels ont réussi à assiéger
complètement les terroristes opérant
à partir des quartiers est d’Alep et
à couper leur approvisionnement venu
de Turquie qu’il ne faudrait pas
croire, un seul instant, non
concernée par l’afflux des moyens
colossaux mis à leur disposition ;
les USA et tous les États de l’OTAN
mettant tout leur poids pour briser
le siège des terroristes et sauver
leur plan.
-
En effet,
mis à part une guerre médiatique des
plus féroces usant de l’éternel
argument humanitaire des pauvres
bougres de terroristes assiégés
-lesquels n’auraient rompu aucune
trêve bien que le négociateur en
chef du « Groupe d’opposition de
Riyad », Mohammad Allouche, ait
déclaré qu’il allumerait tous les
fronts à partir de Genève en avril
dernier- et usant surtout de
mensonges médiatiques à propos d’une
prétendue défaite de l’Armée
syrienne visant à faire tomber Alep
psychologiquement avant de la faire
tomber matériellement ; cinq vagues
successives de terroristes ont été
lancées contre Alep, avec 8000
attaquants pour la première, 5000
pour la deuxième, 7000 pour la
troisième et encore 8000 pour la
quatrième, concentrée sur deux axes
au sud d’Alep » [1].
28 000
terroristes en moins d’une semaine !
Partant de là, que penser d’une
information qui a envahi la presse
écrite et télévisée, locale et
régionale, ces trois derniers jours ? Il
s’agit d’un article intitulé « 360 000
combattants étrangers ont combattu
l’Armée syrienne », publié par un centre
d’études dont l’acronyme est FCFS, pour
« Firil Center For Studies » [2].
Nous n’avons pas réussi à savoir s’il
s’agissait d’un centre simplement basé à
Berlin ou d’un centre allemand. Il
couvre la période du 10 avril 2011 au 31
janvier 2016 et dit avoir fondé son
étude sur le nombre de morts publié par
divers médias et 51 autres sources
régionales et internationales.
En bref, ces
360 000 individus venus se défouler en
Syrie par vagues successives sont de 93
nationalités et seraient issus de tous
les continents et de tous les pays
arabes sans exception. 95 000 auraient
trouvé la mort et 90 000 seraient
actuellement présents sur le territoire
syrien, répartis entre Daech et Jabhat
Fateh al-Cham [ex-Front al-Nosra depuis
peu]. Environ 45 milliards de dollars
auraient été dépensés pour leur équipée
en Syrie.
Globalement,
les porteurs de nationalités européenne
et américaine auraient atteint les
21 500 dont 8500 seulement seraient
retournés dans leur pays. La palme du
plus grand nombre reviendrait aux
porteurs de la nationalité turque, la
Turquie ayant annoncé la perte de 350
soldats, officiers et pilotes,
prétendument morts dans d’autres
circonstances. Viennent ensuite les
Saoudiens avec 5990 tués pour 24 500
engagés sous la bannière des
organisations terroristes sévissant en
Syrie ; les Jordaniens se chiffrant à
3900 dont 1990 tués. Quant aux femmes
étrangères, ce sont les Tunisiennes qui
l’emportent [NdT].


Après ce qui
s’est passé à Alep et qui continue, nul
n’a encore le droit de se poser des
questions sur ce qui se passe réellement
en Syrie, malgré les allégations des uns
et des autres, car la vérité a atteint
le degré de certitude.
Qu'est-ce qui
a donc tellement bouleversé les
puissances occidentales et l'ensemble
des organisations des Nations Unies au
moment où l'Armée arabe syrienne
réussissait à assiéger les terroristes
avant de lancer sa bataille de
libération pour les défaire et libérer
cette magnifique ville millénaire de
leur fureur ?
Pour quelles
raisons ces vrais responsables ont-ils
lâché leurs mercenaires sur la Syrie,
les noyant dans un flot d'argent,
d’armes et de munitions, alors que
depuis des années les innombrables gangs
de terroristes s’acharnent à ravager
cette ville, bombardent ses quartiers,
assassinent son peuple, pillent ses
usines et dévastent ses monuments
historiques reconnus héritage de
l’humanité, dont la protection et la
conservation est du devoir de tous ?
Pourquoi les
puissances occidentales ont-elles été
frappées d’une sorte d'hystérie, plus
que flagrante, suite au décret
d'amnistie promulgué par le Président
Al-Assad et l’annonce de l'ouverture de
couloirs de sécurité pour les civils qui
voudraient sortir des quartiers d’Alep
contrôlés par les terroristes; leurs
déclarations furibondes fusant de toute
part, leurs médias s’occupant à
expliquer la nécessité de cesser le
dialogue avec la Russie et de se
décider, une fois pour toutes, à frapper
directement l'Armée arabe syrienne et le
Hezbollah sur le territoire syrien ?
Nombre de
journaux ont, en effet, insisté sur
cette nécessité d’« abandonner la
politique du dialogue et de recourir
uniquement à l’option militaire », dont
le Washington Post et le New
York Times, dans les pages duquel
Dennis Ross, toujours et à jamais
disposé à mettre sa plume au service de
l’entité sioniste, est revenu pour dire
qu’il était « enfin venu le temps de
bombarder Assad » [3], afin
d’éviter que la situation n’évolue en
faveur de l’Armée arabe syrienne :
-
[Il
existe une alternative : punir le
gouvernement syrien pour avoir violé
la trêve en frappant par des drones
et des missiles de croisière les
bases, les aérodromes et les
positions de l’artillerie de l’Armée
arabe syrienne, là où les troupes
russes sont absentes… Il est temps
pour les États-Unis d’utiliser la
langue que M. Assad et M. Poutine
comprennent…] ; [Ndt].
Et nombre
d’organisations des Nations Unies ont
invité à des dizaines de réunions
extraordinaires afin d’aiguiser le sens
du danger de ce qui se passe à Alep sur
l'équilibre des choses, alors que la
question est : qui défend qui dans cette
ville meurtrie mais toujours
résiliente ?
L’analyse
objective des déclarations de
responsables occidentaux, avec à leur
tête Obama, et d’un grand nombre de
publications des médias occidentaux
largement diffusées à partir du moment
où l'Armée arabe syrienne et ses alliés
ont commencé à réaliser des progrès
significatifs susceptibles de libérer
Alep de ces hordes terroristes, ne
démontre-t-elle pas que tous ceux-là
rendent service au terrorisme et aux
terroristes et travaillent à prolonger
l’effusion du sang syrien par ces
déchets de mercenaires, lesquels ne sont
finalement que des pions manipulés par
les sionistes, les réactionnaires arabes
et l’impérialisme ?
C’est sans
aucune honte qu’ils usent de tous les
prétextes en omettant de dire que la
libération d’Alep réglerait la guerre
contre la Syrie en faveur du peuple
syrien et de ses alliés, alors qu’il est
désormais très clair qu’ils tentent de
marquer des points sur le terrain en
exploitant des terroristes qu’ils
aimeraient substituer au gouvernement
syrien.
Ce qui
prouve, sans aucun doute possible, que
l’Occident sait parfaitement qu'il n'y a
pas d'« opposition modérée » et,
surtout, qu’il n’éprouve aucune honte à
soutenir, en plein jour, les gangs de
sanguinaires qui tuent des civils dans
notre pays depuis plus de cinq ans.
Ce qui
prouve, toujours sans aucun doute
possible, que l’intervention russe en
Syrie vise, en paroles et en actions, à
combattre et à éradiquer le terrorisme,
tandis que toutes les interventions
occidentales, sous toutes leurs formes,
sont destinées à épuiser et à user la
Syrie pour servir le projet sioniste,
liquider la Cause palestinienne et le
droit des arabes sur leurs terres et
leurs maisons, tout en visant à
satisfaire les intérêts géostratégiques
et colonialistes de l'Occident en Syrie
et dans toute notre région.
Et en ce
moment précis où les combats pour la
libération d’Alep font rage et où
l’Occident révèle son véritable visage
en se tenant fermement aux côtés du
terrorisme et des terroristes, l’entité
sioniste continue à semer la désolation
en Palestine, assassinant des innocents
et des résistants, détruisant
précipitamment des maisons, grignotant
des terres, comblant des puits,
ravageant les récoltes d’un peuple
soumis à une odieuse occupation.
Ceci, pendant
que le Secrétaire à la Défense des
États-Unis, Ashton Carter, s’emploie à
consacrer tous ses efforts pour rétablir
la cohésion du terrorisme criminel, venu
d’Israël et de Jordanie, face à l’Armée
arabe syrienne dans le sud de la Syrie [4]
et tente de semer la zizanie dans la
ville de Soueïda et d’autres villes de
la région.
Par
conséquent, étant donné cette situation
ancienne et nouvelle à la fois et vu ce
qu’a enduré notre peuple patient et
résistant à Alep, nous devons mettre les
points sur les « i », appeler les choses
par leur nom en affirmant nos positions
loin de toute terminologie qui prêterait
à confusion. Nous devons dire
clairement que :
-
Les forces sionistes et
colonialistes mènent une guerre
féroce contre la Syrie par leurs
intermédiaires arabes, régionaux et
internationaux, dans le principal
objectif de saper le rôle de la
Syrie dans la région et dans le
monde arabe, au profit du projet
sioniste et des intérêts
colonialistes de l’Occident.
-
Le peuple syrien, son Armée et
ses alliés se battent, avec honneur,
contre le terrorisme sanguinaire
publiquement soutenu par l'Occident,
Israël et les tyrans des régimes
réactionnaires arabes.
-
Toute personne qui porte des
armes en dehors du cadre de l'État
sert les intérêts du terrorisme et
des terroristes.
-
Tout Syrien qui tient à la
Syrie, où qu’il se trouve
aujourd’hui, n’aspire qu’au retour
de la paix et de la sécurité, au
retour de ses habitants et à sa
reconstruction, loin de l’avidité et
de la cupidité des impérialistes et
des réactionnaires qui s’en prennent
à son indépendance et à son
positionnement patriote honorable.
-
Au diable les modifications de
bannières des terroristes et les
théories justifiant leur fureur, car
le terrorisme est un et son objectif
est toujours le même. Le seul moyen
de s’en débarrasser est de lui
résister fermement et d’éliminer,
une fois pour toutes, cette plaie
redoutable et destructrice.
C’est de
cette véritable résistance que dépend le
salut de la Syrie, de la région et du
monde.
Bouthaïna
Chaaban
Conseillère
politique du Président Bachar al-Assad
et « Fille de la Terre
08/07/2016
Source :
Al-Mayadeen
https://www.almayadeen.net/articles/decision-maker/39527/
Traduction
de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal
Notes :
[1] Entrevue
du Général Amin Hoteit / Al-Thabat TV
https://www.youtube.com/watch?v=2BHFGe6i2Yw&feature=youtu.be
[2] 360 000
combattants étrangers ont combattu
l’Armée syrienne
http://firil.net/?p=1849
[3] The Case
for (Finally) Bombing Assad.
By
Dennis B.
Ross and
Andew
J. Tabler, Aug. 3, 2016
http://www.nytimes.com/...
[4] La
coalition veut ouvrir un front contre
l'EI dans le sud de la Syrie
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/...
Madame
Bouthaina
Chaabane
est citoyenne syrienne, conseillère
politique du Président Al-Assad et
membre de la Délégation de la République
arabe syrienne aux pourparlers de
Genève.
***
Le sommaire de Mouna Alno-Nakhal
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour

|