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Analyse

Fin de règne de Bouteflika 4 en Algérie : y aura-t-il un virage historique dans une autoroute déglinguée ?

Mohsen Abdelmoumen


Ali Haddad et son maître Saïd Bouteflika. DR.

Dimanche 29 mars 2015

Des bruits, chuchotements, susurres, rumeurs, ballons sondes, diversions multiples, ragots de concierge, évoquent le divorce entre Ali Haddad et Saïd Bouteflika, frère cadet et éminence grise du président, ou que le courant ne passe plus entre Bouteflika et son frère. On va finir par nous dire qu’il y a rupture entre le président et lui-même. Jamais l’Algérie n’a traversé une telle période de fragilité, surtout au niveau de l’institution présidentielle, où la brise la plus légère peut faire crouler un château de cartes qui oscille sur ses bases mouvantes. Jamais non plus l’Algérie ne s’est autant approchée de la phrase d’Antonio Gramsci : « la crise, c’est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître ». Quand donc ce pouvoir pourri peuplé de goinfres irresponsables qui ne pensent qu’à leur intérêt personnel et à leur vulgaire petit gagne-pain et non à l’Etat et à sa survie, vont-ils adopter l’adage qui dit que « la seule ruse est dans l’abandon de toutes les ruses » ? Un an à peine après la réélection de Bouteflika à son quatrième mandat, on parle déjà de « l’après-Bouteflika », prouvant que cette réélection aventureuse n’a aucunement servi l’Algérie. Bien au contraire, ce quatrième mandat de malheur nous a montré une présidence en décomposition, pour ne pas dire une vacance de la fonction de président qui influe sur tout le pays. Cela n’empêche pas la cohorte composant le harem des Bouteflika de vouloir fêter en grandes pompes l’anniversaire de la réélection de la momie 4. Au menu des festivités, la gasba band de Saïdani qui a renoué avec les percussions, accompagné de ses compères qui vont nous offrir le grand show à l’orientale avec chorale et danse du ventre. Le spectacle se donnera à guichet fermé, toutes les places ayant été réservées. Aujourd’hui, une Bettencourt règne sur l’Algérie et l’absence du président à tous les niveaux, que ce soit aux conseils des ministres ou dans les sommets et conférences à travers le monde, affecte les intérêts supérieurs de la nation. Quand un président envoie son ministre de la Jeunesse et des Sports pour le représenter dans une réunion officielle à l’étranger, les us et coutumes de la fonction présidentielle ne sont pas seulement chamboulées, elles sont ravagées. Chacun a pu constater l’étendue des dégâts avec l’énigmatique et non moins problématique missive du président de la République à l’occasion de la Journée de la Victoire du 19 mars, lue par un de ses représentants à Ghardaïa. Celui qui a touché à la lettre du président est un véritable voyou qui a voulu semer la zizanie en alimentant le feu. Il est en effet irresponsable de délivrer un message présidentiel vindicatif au lieu d’apaiser les esprits dans le contexte d’une crise qui foudroie le sud algérien. Le fait que des mains baladeuses tripotent le discours présidentiel et le transforment à leur goût reflète l’état de déliquescence dans lequel se trouve l’un des piliers de la nation qui est la présidence de la République algérienne. Peuple algérien, ne cherchez plus qui signe des décrets à la place du président ou qui a écrit la lettre lue à Ghardaïa, je vous donne un scoop : c’est Houdini, ressuscité d’entre les morts. Nous avions averti dès le départ que ce quatrième mandat serait désastreux pour le pays et, effectivement, le désastre s’étale sous nos yeux chaque jour que dieu fait, encore et encore, jusqu’à plus soif. Si l’Algérie n’était pas la patrie de Ben M’Hidi et de nos glorieux martyrs, j’arrêterais d’écrire au sujet de la crasse répugnante qui pollue mon pays. Il n’y a rien de plus fastidieux que d’évoquer des laquais colonisés, des larbins de la France bouffis de sottise et de vanité, qui se parent avec ostentation de leur médiocrité, exhibant leur bassesse comme un titre de gloire. Rassa khamdja ! Mauvaise graine ! L’Algérie est plus grande que toute cette canaille abjecte uniquement préoccupée par des calculs d’apothicaire méprisables, des ploucs qui ne pensent qu’à s’engraisser à la mangeoire, souillant l’Algérie révolutionnaire qui a inspiré tous les mouvements de libération dans le monde : l’IRA, les factions palestiniennes, Cuba, les Black Panthers, les Sandinistes, l’ANC et autres mouvements de libération africains, et j’en passe. Nous en sommes réduits à voir notre glorieuse patrie salie par une bande de gredins sans honneur. Que dieu les maudisse tous ! Les propos de ceux qui protestent, et ils sont nombreux, sont totalement ignorés, telle la déclaration révélatrice de l‘avocat Farouk Ksentini qui pourtant n’est pas un opposant, et qui établit un diagnostic alarmant de la situation en s’attaquant à la bureaucratie et à la corruption qui sévissent à tous les niveaux, rejoint dans son exaspération par le bâtonnier d’Alger, Abdelmadjid Selini, qui fait un constat amer sur l’état du pays. Les déclarations de ces personnalités ne sont jamais prises en considération. Seuls ceux qui gravitent autour de la mangeoire trouvent que tout va bien.Wayne biha ! Bande de malfrats ! Aveuglé par l’argent de la manne pétrolière et les bienfaits du sultan, le gang de la chaise roulante devient plus royaliste que le roi lui-même, et commet des crimes économiques impardonnables et des forfaitures multiples. Chacun sait que les détournements et la corruption existent partout dans monde, mais que cela se produise dans un pays révolutionnaire qui s’est libéré du joug colonial grâce au sacrifice de millions de braves est impardonnable et intolérable.

On nous parle de négociations au sommet de l’Etat, on nous fait des annonces majeures sur le départ du président Bouteflika qui pourrait se retirer en passant le flambeau au clan de l’argent sale susceptible de garantir, à lui et à sa famille, l’impunité et l’exonération pour les détournements scandaleux qui ont saigné à blanc l’Algérie. Des milliards sont partis en fumée et il semble que nous soyons devenus les champions du monde de la perte de temps et d’argent. C’est comme si l’Algérie était tombée dans une bétonnière « haddadienne » qui brasse du vent sur fond d’intox dans un climat lourd d’incertitudes qui ne présage rien de bon, sachant que les contours de ces négociations restent un mystère. Des tractations ont lieu pour choisir le futur président et des noms extravagants circulent, tels que celui de Ali Haddad ou même celui de son frère, l’énergumène vice-président du club de foot USMA. Pourquoi pas la tante de Haddad, tant qu’on y est ? Nous nageons en plein délire et il est temps de rappeler à Ali Haddad les faits suivants : nous avons prouvé dans un article précédent avec des documents communiqués par le Registre de Commerce espagnol, qu’il avait pratiqué l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent. Nous attendons toujours un démenti de sa part à ce sujet. Nous avons aussi interpelé l’institution fiscale algérienne, via la presse, pour qu’elle applique la loi sur les gens qui se croient intouchables, comme Ali Haddad et son clan de mafieux. Malheureusement, ni la Brigade financière ni le fisc n’ont bougé, et aucune enquête n’a été diligentée contre Ali Haddad et ses 40 voleurs. Haddad a beau dire qu’il veut « laisser la politique aux politiques » et se consacrer aux affaires, nous ne le croyons pas. De quels politiques parle-t-il, au fait ? De Bouchouareb, son complice dans le vol et la rapine ? De Saïd Bouteflika qui attend son heure tapi dans l’ombre ? De Saïdani le drabki qui aboie sur tout ce qui bouge ? Que du beau monde, la crème de la crème. Non, nous ne le croyons pas, surtout quand son démenti se fait dans le contexte d’une rencontre avec l’ambassadeur du Qatar. Haddad est-il dans son rôle « d’homme d’affaires » quand il reçoit des ambassadeurs à la pelle? Je rappelle qu’il n’y a pas d’hommes d’affaires en Algérie, juste des commerçants, des concessionnaires et des vendeurs qui font du commerce avec des produits étrangers importés. Avons-nous en Algérie un Robin Li, créateur de Baidu, le Google chinois, et deuxième fortune de Chine, un Bill Gates, fondateur de Microsoft, un Steve Jobs qui a inventé Apple, l’I phone, la tablette numérique etc., un Lee Kun-hee, le PDG de Samsung qui a déclaré en voyant que sa société n’était pas assez performante : « Changez tout, sauf votre femme et vos enfants » ? Non, sinon cela se saurait. L’ascension fulgurante de Haddad nous démontre que son appétit de carnassier ne connaît aucune limite, et nous refusons que lui et ses chikours,ou maîtres marionnettistes, dirigent l’Algérie. Nous en sommes à un stade où nous ne faisons confiance à personne, et surtout pas à Ali Haddad, le voleur de sable de Tizi Ouzou reconverti dans l’économie de bazar, la sous-traitance des marchés publics avec des multinationales, et l’import import qui lui ont permis d’atteindre les sommets, d’autant plus que « des sources qui évoquent des sources abreuvées à d’autres sources informées par des sources autorisées », disent ce que tout le monde sait, à savoir que Haddad, la marionnette de Saïd Bouteflika, veut faire une carrière en solo et qu’à cette fin, il lui faut abandonner la derbouka de Saïdani et se mettre à la flûte traversière du grand capital.

Nous demandons expressément à Ali Haddad de se rendre immédiatement à l’institution fiscale la plus proche de son domicile pour déclarer les sommes qu’il a détournées. Chiche ! C’est la seule chose qu’il puisse faire pour l’Algérie qui a tout donné à ce petit trafiquant de sable devenu homme de l’argent sale pratiquant la « bounga bounga » dans les hôtels 5 étoiles d’Alger et d’ailleurs, et achetant sa respectabilité avec l’argent des commandes de l’Etat algérien. Pourquoi n’a-t-il pas respecté les délais de livraison du stade de Tizi Ouzou entamé en 2010 et qui devait être achevé en novembre 2012 ? Son partenaire espagnol, la FCC, a renoncé au contrat en réclamant 3 millions d’euros de dommages et intérêts, et nous aimerions qu’il nous en donne la raison. Lors de son récent déplacement à Milan avec son copain-coquin, le ministre de l’Industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb, il a décroché plusieurs contrats de partenariat avec des entreprises italiennes, dont une société spécialisée dans les carreaux céramiques. Tiens donc ! Toute la presse algérienne vante les fameux « accords » de Milan, en passant sous silence, dans le cas notamment du partenariat avec une entreprise italienne de céramiques, le fait que la société espagnole Kerafrit, basée à Nules et rachetée par Haddad, est spécialisée dans la décoration des céramiques. Excellente affaire pour Ali Haddad qui va pouvoir vendre ses produits en surfacturant et gonfler ainsi ses comptes à l’étranger. Ce beggar (maquignon) n’est pas un industriel, il n’a même pas fabriqué un clou, se spécialisant dans la sous-traitance et n’ayant jamais rien créé comme richesse. Pire, il ne paye pas ses impôts. Malgré cela, on lui a attribué un forage. Pour la première fois dans toute l’histoire de l’Algérie, les lignes rouges ont été dépassées, car jamais personne n’a obtenu un tel privilège jusqu’ici. Comment se fait-il que Haddad qui n’est pas fichu de construire le stade de Tizi Ouzou, qui a bousillé l’autoroute et les canalisations de Bejaïa, qui ne paye pas ses impôts et ne produit rien, a obtenu un forage, touchant ainsi à nos ressources naturelles ? Réponse : il est pistonné par Bouchouareb, le ministre de lachkara qui doit être dégommé sans tarder, car cette mentalité de voleur laissera l’Algérie exsangue. Tout en affirmant qu’il ne fait pas de politique, Haddad se prononce sur les choix économiques du pays comme le ferait un président de la République, poussant le culot en déclarant que l’Algérie sera un pays exportateur dans les cinq prochaines années. Pincez-moi, je dois rêver ! C’est à en tomber à la renverse. Exporter quoi ? La corruption ? Les détournements ? L’incompétence des politiciens ? Le régionalisme ? Le clientélisme ? Le larbinisme ? Ce sont les seules compétences exportables, car en ce qui concerne la production industrielle, on a beau regarder de toutes parts, on ne voit rien. L’Algérie est classée dernière, voire inexistante, à la bourse mondiale, et Haddad veut passer de l’importation à l’exportation en cinq ans ? Cet enfant naturel de l’autoroute Est-Ouest s’est toujours gavé d’argent public et il veut tout privatiser ? Haddad aurait-il trouvé la baguette magique de Houdini ou pense-t-il que le fait de produire un « document » au forum des chefs d’entreprise suffit à propulser l’Algérie au rang des pays exportateurs ? Tous les experts économiques que nous avons interrogés à ce sujet nous ont demandé si nous plaisantions, mais quand nous leur avons dit qu’il s’agissait des propos du patron du FCE algérien (forum des chefs d’entreprise), ils nous ont conseillé de mettre au plus vite la camisole de force à ce forcené et de le faire interner sans attendre. Dont acte. En dépit de tout discernement, Haddad propage sa nouvelle doctrine aux quatre vents, notamment au forum économique de Charm El-Cheikh organisé en Egypte à la mi-mars, où il a complètement éclipsé le chef du gouvernement, Abdelmalek Sellal. La tradition exige que ce soit le ministre de l’Economie qui représente un pays lors de telles réunions, et à plus forte raison le Premier ministre qui était présent, mais le représentant du patronat algérien qui prétend ne pas faire de politique, a relégué le Premier ministre au rang des figurants pour faire une déclaration sur la politique économique de l’Algérie.

Examinons les chiffres alarmants dévoilés par le Gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, en mars dernier. Quand les chiffres parlent, les rabatteurs du clan de l’argent sale se taisent. Les réserves officielles de change (or non compris) se sont contractées à 178,938 milliards de dollars à fin décembre 2014 contre 185,273 milliards de dollars à fin septembre 2014, après une stabilisation au premier semestre (193,269 milliards de dollars à fin juin 2014 contre 194,012 milliards de dollars à fin décembre 2013), soit une perte sèche de 15,074 milliards de dollars en un an. En dépit de la baisse des prix des hydrocarbures au cours du second semestre 2014 qui s’élevait  à 91,51 dollars/baril contre 109,19 dollars/baril au cours de la même période en 2013, les exportations d’hydrocarbures se sont établies à 58,34 milliards de dollars au cours de l’année 2014 contre 63,66 milliards de dollars en 2013, les exportations d’hydrocarbures enregistrant une contraction de 23,74 % au quatrième trimestre 2014 par rapport au troisième trimestre de la même année. La baisse des prix des hydrocarbures s’est conjuguée à la poursuite de la contraction des quantités exportées (-1,74 %), enregistrée ces dernières années. Les exportations hors hydrocarbures, quant à elles, ont atteint 60,04 milliards de dollars en 2014, soit une diminution de 7,2 % par rapport à leur niveau de l’année 2013. Pendant ce temps, les importations de biens ont progressé, atteignant 59,44 milliards de dollars en 2014 contre 54,99 milliards en 2013. L’emballement des importations au cours de l’année 2014 est dû aux hausses enregistrées par les groupes « biens d’équipements industriels », « produits semi-finis » et « biens alimentaires », les importations de « biens d’équipements industriels », qui occupent le premier rang avec une part relative de 30,39 %, ont enregistré une hausse de 18,58 % en 2014, contribuant ainsi à hauteur de 63,55 % à la hausse totale des importations de biens. Avec une contribution de 34,97 % à la hausse totale des importations, les importations de « produits semi-finis » qui occupent le second rang, avec une part relative de 20,52 %, ont progressé de 14,63 % au cours de la l’année 2014. Les importations de « biens alimentaires » ont connu une hausse sensible (17,06 %), passant de 9,01 milliards de dollars en 2013 à 10,55 milliards de dollars en 2014, avec une part relative de 17,75 % les situant au troisième rang. Au sein des importations des biens alimentaires, les importations de lait et produits laitiers ont enregistré une forte croissance (62,47 %). La poursuite de l’emballement des importations de biens pour la quatrième année consécutive et la baisse des exportations se sont traduites par une forte contraction de l’excédent commercial au cours de l’année 2014. Au total, l’excédent commercial s’est établi à seulement 0,59 milliard de dollars en 2014 contre 9,73 milliards de dollars en 2013, soit le plus faible excédent commercial depuis l’année 1998. En plus de la forte contraction de l’excédent de la balance commerciale, le déficit du poste « services hors revenus des facteurs » s’est creusé en 2014 à 8,13 milliards de dollars, alors qu’il n’était que de 6,99 milliards de dollars en 2013. Cela résulte de la hausse des importations des services techniques et de ceux liés au bâtiment et travaux publics. Ainsi, l’année 2014 s’est caractérisée par un déficit du compte courant de la balance des paiements dès le premier trimestre, dont l’ampleur a doublé au cours du second trimestre, pour ensuite se stabiliser au troisième trimestre, avant de se creuser significativement au quatrième trimestre. En effet, le déficit du compte courant enregistré au quatrième trimestre (4,58 milliards de dollars) compte pour moitié du déficit de toute l’année (9,11 milliards de dollars), témoignant de l’effet de la baisse drastique du prix du pétrole au cours du dernier trimestre en situation de poursuite de la progression des importations. La position financière extérieure nette appréciable à fin 2014, la dette extérieure étant de 3,735 milliards de dollars fin décembre 2014 (3,396 milliards de dollars fin décembre 2013), devrait contribuer à atténuer l’effet du choc externe en 2015. En outre, le très faible endettement en devises des entreprises du secteur des hydrocarbures et des banques contribue à limiter l’impact des conséquences financières du choc externe. Cependant, si le choc externe venait à perdurer, la résilience de la position extérieure de l’Algérie pourrait rapidement s’éroder, d’autant que le niveau très élevé des importations est non soutenable et constitue un risque additionnel pour la balance des paiements extérieurs sur le moyen terme. La maîtrise du niveau de l’absorption devient impérieuse.

La résurgence au second semestre 2014 de la volatilité sur les marchés des changes internationaux, qui s’est conjugué à la baisse drastique des prix du pétrole, a affecté négativement les monnaies de plusieurs pays émergents dont les pays exportateurs de pétrole. Le cours moyen annuel de la monnaie nationale vis-à-vis du dollar américain s’est établi à 80,5606 USD/DZD en 2014 contre 79,3809 USD/DZD en 2013, correspondant à une dépréciation de 1,49 %, alors qu’il avait connu une appréciation de 0,14 % au titre des neuf premiers mois de 2014. Cela s’explique par la dépréciation de 6,08 %, en moyenne trimestrielle, au quatrième trimestre 2014 par rapport au troisième trimestre de la même année, sous l’effet du choc externe. Parallèlement, le cours de change annuel moyen du dinar contre l’euro s’est déprécié de 1,39 % en 2014 par rapport à 2013, passant de 105,4374 EURO/DZD en 2013 à 106,9064 EURO/DZD en 2014, après s’être déprécié de 2,78 % au cours des neuf premiers mois de l’année 2014.

Pour ce qui est des finances publiques, le stock d’épargnes financières du Trésor sur ses comptes ouverts à la Banque d’Algérie est en baisse à fin décembre 2014 comparativement à son niveau de fin juin 2014 et fin septembre 2014, puisque l’encours global des comptes du Trésor (compte courant, Fonds de régulation des recettes) est évalué à 4488,2 milliards de dinars à fin décembre 2014 contre 4886,1 milliards de dinars à fin septembre 2014 et 5235,6 milliards de dinars à fin juin 2014 (5643,2 milliards de dinars à fin 2013). Par rapport à décembre 2013, la capacité de financement du Trésor s’est contractée de 1155 milliards de dinars au cours de l’année 2014, sous l’effet du profil haussier des décaissements au titre des dépenses budgétaires notamment d’équipement en contexte de baisse des recettes de la fiscalité pétrolière encaissée. Cette dernière exprime l’effet du choc externe qui contribue à élargir le déficit global du Trésor, après la consolidation de 2013.

Le directeur de la division engineering et construction de la Sonatrach, Abderahmane Belkacem, a déclaré pour sa part que la sous-traitance de Sonatrach s’élève entre 15 et 23 milliards de dollars par an alors qu’elle se chiffrait à 5 milliards de dollars auparavant. S’adressant aux entreprises nationales, il leur a demandé de s’impliquer davantage pour éviter de recourir aux importations afin de préserver les devises. Il a également fait part des difficultés du groupe pour trouver des entreprises spécialisées dans certains domaines, dont la sismique. Même s’il estime positif le taux d’intégration des entreprises locales dans la construction (80 à 90%), ce chiffre reste trop faible dans le volet fourniture de biens et matériels. Il a précisé à ce propos que « hormis le tube, les câbles, la vannerie, pour le reste tout est importé » tout en soulignant que la Sonatrach a toujours été ouverte aux opérateurs publics et privés nationaux.

Si Haddad ou tout autre quidam de son acabit qui veut accéder à la fonction suprême croit que l’Algérie se résume à des puits de pétrole et à l’argent qui rentre à flots via l’import import, nous disons que l’Algérie, c’est aussi la crise à In Salah, maîtrisée grâce à l’armée algérienne qui a joué un rôle de médiation au moment où les walis (préfets), les élus et le gouvernement avec sa communication absurde, ont échoué lamentablement. De l’aveu même du ministre des Ressources en Eaux, il y a eu un déficit de communication concernant le dossier de l’exploitation du gaz de schiste à In Salah. C’est le moins que l’on puisse dire. Heureusement, les citoyens d’In Salah ont fait preuve d’une sagesse et d’une maturité qui font défaut aux gros lards qui se pavanent dans les salons de Paris, d’Alger et d’ailleurs et qui ne font que piller notre chère patrie. Les citoyens d’In Salah ont montré leur patriotisme et n’ont rien à prouver, contrairement aux malfrats et autres voyous en col blanc qui croient que l’Algérie fait partie de leur patrimoine familial. Je persiste à dire qu’il y a eu un grand travail à In Salah de la part des militants préoccupés par leur nappe phréatique, ce qui est un droit légitime car il s’agit de leur terre et de leur eau potable, et personne n’a le droit de les noter. La stabilité intérieure est plus importante que des acquits diplomatiques quels qu’ils soient, même si ceux-ci sont appréciables. S’impliquer en marquant des points dans le dialogue inter-malien ou inter-libyen ne doit pas faire oublier qu’il faut d’abord régler les crises internes comme celle d’In Salah et surtout entendre la voix de nos compatriotes du Sud algérien. Il n’y a pas d’Algérien supérieur à un autre, nous sommes tous égaux. La santé de la population du Sud et la sauvegarde de sa nappe phréatique passe avant toute chose. La question du gaz de schiste doit être abordée avec une vision stratégique et non pas en versant dans le bricolage, ce sujet qui concerne toute la nation exigeant un débat sérieux et transparent, sans langue de bois, traité avec une information crédible sans sous-estimer ou mépriser la population locale. L’Algérie n’est la propriété de personne, elle appartient à tout le peuple algérien. Remercions dieu qu’il y ait encore une armée forte qui sert les intérêts de son pays et que le général major Athamnia, chef de la 6 région militaire, soit parti à la rencontre des citoyens d’in Salah, montrant encore une fois que l’ANP, héritière de la glorieuse ALN, est toujours aux côtés de son peuple. L’armée a réussi là où les politiciens ont failli. Car chaque fois qu’ils échouent, les politiques laissent l’armée régler des problèmes qui ne sont pas de son ressort. A défaut d’avoir des bons gestionnaires et des ministres compétents, n’importe quelle crise aujourd’hui en Algérie déborde et devient un danger pour la sécurité du pays, exigeant la présence permanente de l’armée sur des dossiers qui devraient être normalement réglés par ceux qui en ont la charge. Sachant l’instabilité de la région toute entière et le chaos à nos frontières, au lieu de soulager notre armée et nos services de renseignement et les laisser faire leur travail qui est de veiller sur la souveraineté territoriale du pays, on les ramène vers des crises sociales qui relèvent de la compétence du pouvoir politique à tous les niveaux de décision. Dieu sait pourtant si nous avons des milliers de fonctionnaires, mais on se demande à quoi ils servent. Si ces irresponsables politiques sont incapables de gérer leurs départements, qu’ils démissionnent tous autant qu’ils sont.


Le président Abdelaziz Bouteflika.DR.

Constatant les dégâts que les politiciens ont provoqués dans tout le pays et voyant la faillite dans laquelle ils l’ont placé, ma mère et ma sœur en sont arrivées à espérer qu’un militaire gouverne l’Algérie une bonne fois pour toutes. Bientôt, on verra ma mère se transformer en Pancho Villa et protester dans la rue, malgré son âge et sa tension artérielle. Ces politiciens incapables au pouvoir vont réussir à faire descendre les retraités dans les rues, suivis des morts qui sortiront des tombeaux pour manifester. Pas besoin de la main étrangère pour manipuler des défunts réclamant leur droit au repos devant un ministère de l’Au-delà dirigé par un spectre, fût-il qualifié, car chez nous, dans la vraie vie, il n’y a que des fantômes incompétents. Certains ministres et secrétaires d’Etat se cantonnent dans le mutisme, est-ce par ce qu’ils travaillent avec acharnement ? Non. On a oublié jusqu’au nom de leurs départements et on ne sait même pas qui ils sont. Et puis il y en a d’autres que l’on entend matin, midi et soir. Est-ce parce qu’ils sont compétents ? Non plus. On les entend parce qu’en Algérie, grâce à leur nullité, la grève est devenue la norme et le travail l’exception, et tout le monde trouve ça normal. Ces gens doivent démissionner, car qu’on les entende ou pas, ils ne servent strictement à rien. A quoi sert donc Hamid Grine, le ministre de « la Pub et de la Vertu » qui est passé de la distribution de la publicité à celle des cartes de presse ? A quand les tickets de métro ou les entrées au stade de Tizi Ouzou en voie de non achèvement ? D’autres s’ingénient à semer la pagaille, comme la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit, qui a réussi le tour de force de provoquer sept semaines de grève chez les enseignants, plongeant le secteur dans un imbroglio inconnu jusqu’ici. Jamais à court d’idées, la ministre a eu un éclair de génie en proposant de fournir des cd roms aux élèves pour remplacer les enseignants afin de pallier aux jours de cours perdus. Un gouvernement qui ne sait sur quel pied danser, qui est incapable de gérer les crises mais au contraire les génère, doit démissionner. Il faut qu’ils partent tous ! Quant à Ali Haddad qui multiplie les voyages ces derniers temps en quête d’un réseau d’alliés pour mieux se positionner dans un but non avoué, prêt à garantir les intérêts des multinationales au moment voulu, et qui a commencé à blanchir son argent et celui de ses maîtres dans les banques occidentales, il devrait songer à trouver une terre d’asile au lieu de penser à faire des affaires louches.

Quand une opposition faible et embryonnaire a évoqué des présidentielles anticipées, un tremblement de terre a fait vibrer le pouvoir politique alors que maintenant c’est ce dernier qui balance des prête-noms avec des ballons sondes. On ne peut pas dribler efficacement dans un stade qui n’est pas achevé, même avec Lionel Messi. L’avancement du nom de Haddad à la fonction suprême n’aurait-il été qu’un ballon sonde ? Cacherait-il un autre personnage, sachant que la succession de Saïd à son frère est pour le moins hasardeuse dans un contexte géostratégique périlleux et où le risque de voir Saïd Bouteflika président entraînerait de graves conséquences ? Personne au sommet de l’Etat ne cautionnerait une telle aventure, ce qui élimine de facto le frère du président et ses champions de l’argent sale. Cela n’empêche pas le clan des voyous, sous la houlette d’Ali Haddad, de se positionner pour l’après-Bouteflika en collectant des fonds pour une nouvelle association nommée « El Fakhr » (la fierté, en arabe), prétendant « aider l’Algérie », comme ils disent, mais qui n’est destinée qu’à se transformer en parti de soutien au candidat à la présidence. Quelle fierté ? Celle de l’autoroute Est-Ouest ? Celle de la rapine et du vol ? A travers cette association, une sorte de conglomérat de beggar et d’affairistes corrompus qui ont créé une loterie, ces derniers espèrent tirer le bon numéro après l’élection de leur poulain. Cela s’appelle un retour sur investissement. L’option de remplacer le FLN et le RND par le parti de Haddad et des 40 voleurs n’est pas une entreprise destinée à sauvegarder quoi que ce soi, excepté leurs privilèges de pilleurs de la nation. Que Haddad démente ou pas son projet d’association, cela ne nous intéresse pas. Ce qui nous interpelle, c’est de savoir pourquoi Haddad a fait marche arrière. Il semble qu’il soit fait taper sur les doigts, ce qui l’a obligé à revoir ses ambitions à la baisse. Le journaliste qui a ramené l’information concernant l’association dans des médias, journaux et télévision, et qui n’est pas né de la dernière pluie, a été soit manipulé, soit bien informé. S’il a livré une véritable information, il faut qu’il fasse un démenti au démenti de Haddad, car sa crédibilité est en jeu. A l’heure où le démenti est devenu un sport national, personne n’y trouverait à redire. Quoi qu’il en soit, la thèse de la manipulation dans le cadre des ballons sondes est plausible, mais dans le cas contraire, il est clair que les gens qui ont informé ce journaliste changent de position au gré des événements, et nous sommes dans une configuration où les hommes de l’argent sale changent de version et de posture en fonction des réactions qu’ils provoquent. Que cache donc le revirement de Haddad qui prétend ne pas faire de politique, alors qu’il passe sont temps à recevoir des ambassadeurs et qu’il voyage en utilisant les moyens mis à sa disposition par l’Etat, si ce n’est qu’une force mystérieuse lui a signifié qu’il devait la mettre en villeuse ? Il semble que les gesticulations de Haddad lui ont valu un retour de manivelle mérité.

Sur fond de ce bric-à-brac, la négociation a commencé pour déterminer qui remplacera le président grabataire Abdelaziz Bouteflika. Nous apprenons de source sûre que Haddad est d’ores et déjà écarté de la liste des prétendants, l‘armée et les services de renseignement connaissant bien ce personnage et les casseroles qu’il trimballe. Le clan présidentiel, au moyen de fourberies et d’entourloupes dont il est coutumier, a tenté de démettre le général de corps d’armée Gaïd Salah de son poste de chef d’état-major pour le remplacer par un de leurs pantins qui leur garantirait l’impunité, cherchant en même temps à imposer à l’armée la candidature d’Ali Haddad pour succéder à Bouteflika. Ce plan foireux a juste réussi à réunir deux personnages majeurs que le clan avait divisés la veille du quatrième mandat : les généraux de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah et Mohamed Mediène. A défaut d’obtenir le résultat qu’ils espéraient, les voyous en col blanc ont réussi à consolider le commandement militaire avec son versant sécuritaire, le DRS (Département du Renseignement et de la Sécurité) qu’ils ont essayé d’enterrer en vain à maintes reprises. Echec et mat. Le clan présidentiel en est réduit à négocier en position de faiblesse, contrairement à ce qu’affirment certaines voies d’évacuation autorisées, en essayant de sauver ce qu’il reste des meubles. S’il y a bien une politique de terre brûlée, comme le stipule la lettre écrite au nom du président, elle est bel et bien pratiquée par le clan des mafieux de l’argent sale qui entoure le frère cadet du président, en l’occurrence Saïd Bouteflika, et qui doit être neutralisé au plus vite. Et l’on comprend pourquoi le drabki Saïdani s’affole, car il est perdant dans tous les cas de figure et il sait qu’il devra faire face à la justice pour ses détournements au FNDA (Fond National du Développement rural) qui se chiffrent en milliards. Saïdani le Hmar (âne) qui sort du bois entre deux virées aux Champs Elysées pour braire, devrait apprendre à se taire car quand on mène un parti comme le FLN (Front de Libération nationale) dans la clandestinité, on n’a plus le droit d’ouvrir le bec. Le mandat du comité central du FLN ayant expiré le 19 mars, son secrétaire général n’a plus aucune légitimité pour parler au nom d’un parti qui, d’après la loi, est devenu illégitime. A défaut d’avoir un « Etat civil » sur fond  de bruit de derbouka, Saïdani a fini par placer le FLN de Krim Belkacem, Ben M’Hidi et Benboulaïd dans l’illégalité en attendant la clandestinité, il ne lui reste donc plus qu’à regagner sa loge et reprendre sa carrière artistique de danseuse orientale, ses fans en seront ravis.

Ne sachant plus à quel saint se vouer, Saïdani attaque Louisa Hanoune sur le fait qu’elle est trotskiste, oubliant que le frère du président, Saïd, est lui-même un ancien trotskiste, ainsi que Bouchouareb, le ministre de la « désindustrialisation ». A ce stade, on se demande si la cour de Bouteflika n’est pas composée que de trotskistes reconvertis dans l’ultralibéralisme. A défaut de changer le monde, ils se sont changés eux-mêmes en devenant ultralibéraux ! Ce n’est certainement pas Léon Trotski qui est la cause de la crise qui sévit au palais, encore moins une guerre idéologique, il s’agit plutôt d’une guerre d’intérêts livrée par des fauves insatiables autour de la mangeoire. Cela rappelle ce qu’a dit Lénine : « le gauchisme est la maladie infantile du communisme », et si l’on se fie aux affirmations de la cohorte de trotskistes qui gravitent autour du roi Bouteflika, on est tenté de dire que le gauchisme est la maladie infantile de tout l’Etat algérien, voire de l’humanité entière. Il faut préciser qu’il n’y a pas pire que des gauchisants qui se reconvertissent à l’ultralibéralisme, une tradition chez les trotskistes. Pauvre Trotski, que ne fait-on pas en ton nom. Le patron de Maghreb Emergent ou Maghreb « Détergent » qui est aussi un ex-trotskiste reconverti dans les affaires et qui a épargné les nouveaux-riches en ne publiant pas le listing de Swissleaks en est l’illustration parfaite. Il faut juste l’informer que les dirigeants qui détournent – et c’est un secret de polichinelle – comme Haddad et Cie qui ne sont jamais évoqués, n’ont pas placé leur argent qu’en Suisse, ils possèdent des comptes dans diverses banques. Pourquoi n’avoir pas publié les noms de Chakib Khelil et d’Ali Haddad ? Maghreb Détergent, membre de la secte des salonnards journaleux algérois déracinés du peuple, un ordre qui a ses propres règles et qui traite de tout avec arrogance, sauf des sujets sérieux, n’a fait qu’une piètre diversion. Déjà, s’appeler Maghreb Emergent est une supercherie, car qui est émergent au Maghreb : le Maroc ? La Mauritanie ? La Libye ? L’Algérie ? Se présenter comme le premier site économique d’Algérie alors que l’économie est basée sur l’import import est une autre supercherie. Presse bakchich, ministres jetables comme des mouchoirs en papier, walis incompétents, patrons beggar, tout ce joli monde tapine pour le capital. A ce rythme, on va institutionnaliser le tapin et la mangeoire. Contrairement à la presse qui se prétend investigatrice – au Club des Pins ou dans les hôtels 4 et 5 étoiles de Sidi Fredj ?, pour notre part, nous avons repris contact avec le Parquet de Milan sur l’affaire Saipem-Sonatrach et nous reprendrons contact avec lui chaque fois que nous le jugerons utile. Nous continuerons à faire nos investigations et à traquer les traîtres qui ont pillé le pays, et nous n’avons pas besoin du listing de Maghreb Détergent qui n’a servi à rien, à part pisser dans un violon. Une presse inutile, un pouvoir politique pourri, des institutions coquilles vides, bienvenue à Jurassic Park.

Au moment où le bateau prend l’eau de tous les côtés, chacun du haut en bas gagne du temps en profitant du statu quo qui prévaut dans le pays. On nous parle depuis des mois de l’imminence « du tout proche remaniement ministériel qui se fera on ne sait pas quand mais très bientôt » et qui tient tout le monde en haleine. Des noms commencent à circuler à gauche et à droite, nous disons d’ores et déjà que ces personnages ne sont pas les bons numéros. Ce n’est pas la peine de vouloir remanier le gouvernement en remplaçant des bras cassés par d’autres bras cassés, le résultat le sera le même. Il ne s’agit pas de donner l’illusion d’un changement pour gagner du temps. L’Algérie a besoin d’hommes et de femmes intègres et compétents, et dieu merci il y en a encore. Quand ils se mettront d’accord sur la date à laquelle ils décideront de qui fera quoi, qu’ils n’oublient pas de nous faire signe. Cette stagnation reflète encore une fois la vacance du poste de président de la République et l’absence totale de concertation au sommet de l’Etat. Des ministres, des walis, un PDG, tous sont en attente. Le report incessant du jugement des différents scandales économiques, comme l’autoroute Est-Ouest et autres, tout le pays attend. L’Algérie vit entre parenthèses parce que son président est incapable d’exercer ses fonctions. La Sonatrach est dirigée par un PDG par intérim, Saïd Sahnoune. Surréaliste ! Est-ce que la plus grande entreprise d’Algérie, la colonne vertébrale de notre économie, peut se permettre d’être dirigée par un PDG intérimaire ? Quand on gouverne un pays en « tribalisant » l’Etat, ce modèle se perpétue dans toutes les structures, chacun voulant inclure les membres de sa famille au sein du pouvoir, frère, sœur, cousin, fils ou fille, oncle, détruisant toute conception d’Etat-nation. Bouteflika a empoisonné l’Algérie en personnifiant l’Etat, Saïd, le frère cadet et génie de poche du président, assumant la gérance de l’Algérie depuis l’attaque cérébrale du chef d’Etat, mais nous attendons toujours que le frère cadet prenne une décision : est-il prêt à se porter candidat à la succession ? En personnalisant la décision politique, en diluant l’Etat dans une personne, des nouvelles pratiques de larbinisme et de lèche-bottisme ont vu le jour qui sont à l’opposé de la culture de l’Etat et de notre algérianité, et toutes les institutions sont liquéfiées, excepté l’institution militaire qui a ses propres mécanismes et qui tire sa force de son ancrage dans le soutien populaire, ce qui lui a d’ailleurs valu de nombreuses attaques et qu’il faut protéger du clan des pourris. Le mérite de l’institution militaire est avéré, il ne s’agit pas d’en faire les louanges gratuitement, il faut juste rendre à Jugurtha ce qui appartient à Caesar et à Mohamed ce qui appartient à Mohamed. Si dans un précédent article, nous avons évoqué la réussite diplomatique de l’Algérie dans des dossiers malien et libyen, le mérite ne revient aucunement au politique, car les véritables chevilles ouvrières de ces dossiers appartiennent toutes à l’institution militaire, et les noms sont connus. Il s’agit de la profondeur stratégique de l’Algérie et de la sécurisation du territoire au-delà des frontières, via une diplomatie se basant sur les services de renseignement. Ce n’est pas nouveau pour l’Algérie, la diplomatie s’inscrit dans la stratégie globale du pays et, à part Lamamra qui fait un travail en cohérence avec l’intérêt de la nation, les autres peuvent remballer leurs affaires et rentrer dans leurs pénates, ils sont complètement inutiles et ne sont pas actifs dans la solution des problèmes, ils SONT les problèmes. Il y a eu 13 000 émeutes et manifestations rien qu’en 2014. A chaque fois, l’armée et le DRS sont appelés à peser de tout leur poids pour stopper l’hémorragie. Dieu merci, notre armée ne vient pas de la planète Mars et nous avons une armée populaire. Certains vont encore crier sur tous les toits que je suis proche des militaires et du DRS, comme je le constate dans divers cercles et forums, et même dans les réseaux sociaux. Je réponds que je suis au service de la patrie de mes ancêtres pour laquelle des millions d’Algériens ont donné leur vie. Je ne tolérerai jamais que la terre arrosée par le sang de mes ancêtres soit le joujou de quelques pantins au service des Occidentaux. En outre, il s’agit de l’armée et des services de renseignement de mon pays, et en tant que patriote, je suis dans mon camp naturel, contrairement à certains qui roulent pour des services de renseignement étrangers. Et je vous connais tous, un par un. Capici ?

Les irresponsables politiques vivent dans le déni de la réalité algérienne où tous les secteurs sont en ébullition, où l‘on ne produit rien, où le PIB d’une ville comme Londres dépasse celui de l’Algérie toute entière. Le bon, la brute et le truand se disputant le trésor, l’Algérie est réduite à un magot convoité par les nouveaux riches, cesbeggara qui ne sont en rien dans l’amélioration du sort des Algériens, qui voient le pays comme une vache à traire, et qui au moindre pépin prennent l’avion avec un « au revoir, ce fut un plaisir de pomper vos richesses ». On le redit pour la énième fois, Haddad et les affairistes qui concoctent le projet de cette association s’apparentant à une organisation de malfaiteurs engraissés par l’argent de l’Etat algérien, ne sont pas la solution aux problèmes de l’Algérie, ils en sont la ruine. S’ils sont des hommes providentiels comme on les présente dans des manchettes de journaux bien rétribués ici et là, qu’ils aillent régler les problèmes à Ouargla, à In Salah ou à Ghardaïa au lieu de passer la patate chaude à notre armée, la chargeant d’une crise supplémentaire qui relève aujourd’hui de la sécurité de l’Etat. En attendant un Poutine algérien, nous n’avons pas besoin des Haddad ni de son frère ni des hommes de la chkara, le clan de l’argent sale NE DOIT PAS régner sur l’Algérie, nous ne le répéterons jamais assez, sinon ce sera la fin. Nous avons besoin d’un homme fort, incorruptible, intègre et patriote, car ces qualités sont les seules à pouvoir rassembler un peuple autour d’un dirigeant. Avec la même équation et la même mentalité calamiteuse, nous arriverons au même résultat, et ce ne sont pas des personnages interchangeables qui vont redresser quoi que ce soit. En tous cas, cela bouge énormément au sommet de l’Etat entre la présidence, l’Etat major et le DRS du général Mediène. Si du côté de la présidence, on négocie une sortie « honorable » de la famille Bouteflika et de leurs proches qui tous ont touché aux affaires, du côté de l’armée et des services de renseignement, on voit les choses autrement et le consensus sur le nom de celui qui remplacera Bouteflika n’a pas encore eu lieu. Les choses s’éclairciront certainement après la révision de la Constitution qui interviendra bientôt et qui limitera à nouveau les mandats à deux, comme l’avait décrété la Constitution du président Zeroual. Cela nous ramène toujours à l’utilité d’avoir porté Bouteflika à son quatrième mandat calamiteux et à l’intérêt d’une nouvelle Constitution.

L’Algérie ne mérite pas ce qui lui arrive. Des dirigeants corrompus ne peuvent en aucun cas être exemplaires pour une nation et ne peuvent ni mobiliser, ni être des dirigeants charismatiques qui marqueront l’Histoire. Ceux qui s’acharnent sur une opposition quasiment embryonnaire ont oublié qu’un Etat sérieux doit avoir une opposition forte, et le vide sidéral que vit l’Algérie en ce moment, que ce soit au Parlement, dans les partis, les associations, la presse, n’est que la résultante de cette équation : un pouvoir politique et un gouvernement faibles engendrent des institutions, une opposition, des associations, une presse, faibles. Dans les Etats sérieux, le pouvoir politique se nourrit d’une opposition forte et les institutions jouent leur rôle dans le cadre des équilibres du pouvoir, chacun assumant son devoir pour consolider l’Etat. Ce qui semble être illisible pour la clientèle du hammam Bouteflika est une règle universelle suivie dans toute la planète depuis l’aube des temps. Bien qu’il ne se soit entouré que de ses proches, Bouteflika finit dans la solitude des rois fainéants, un monarque déchu, diminué, amoindri, manipulé, dont on négocie la succession un an après sa réélection. Symbole de la dégénérescence du pouvoir politique, l’usine française de montage Renault  implantée près d’Oran pour fourguer la Renault Symbol aux Algériens qui, malgré la communication dithyrambique consacrée à ce tas de ferraille hors de prix, ne l’aiment pas et n’en veulent pas, d’autant qu’elle coûte plus cher que la même automobile importée, va être aidée par l’Etat algérien qui équipera ses administrations de Symbols. Le plan d’aide de l’Etat algérien à l’entreprise française est un cadeau supplémentaire offert à la France de la part de Bouteflika et de son clan de colonisés. Voilà où nous a mené la mentalité de valet de la France du président algérien. Ses réalisations sont entachées par des scandales poursuivis devant les tribunaux, preuve par a+b que le système Bouteflika a provoqué l’affaissement de l’Etat algérien. Tel est le résultat de la personnalisation du pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika qui a voulu être tout et qui n’est plus rien. A 78 ans, on le trimballe dans ses couches en fauteuil roulant, c’est son châtiment pour avoir trahi le serment des martyrs, la vengeance de Ben M’Hidi, de Benboulaïd, d’Ali Lapointe, et tant d’autres, partis à la fleur de l’âge, le petit Omar n’ayant que treize ans.

Le clientélisme et la corruption symbolisent la fin de règne de Bouteflika, un président grabataire dont les discours sont tripotés, qui ne prend plus aucune décision, qui est placé dans des situations dégradantes, un président infirme et sénile truffé de micros pour qu’il puisse être entendu les rares fois où il est assez lucide pour s’exprimer. L’indignité atteint son comble quand un Amara Benyounès, ministre du Commerce, nous assure que « le président ne dirige pas le pays avec ses pieds mais avec son cerveau ». Sachant que le président a subi un accident cérébral dont les séquelles l’empêchent d’exercer sa fonction, cette déclaration démontre le degré de déchéance et de corruption du pouvoir politique actuel. Le drame de la présidence de Bouteflika, c’est que celui-ci a conçu un pouvoir personnel et que son absence à permis à des parasites de prendre sa place, générant plusieurs centres de décision. Nous vivons une panne systémique née de cet amalgame entre pouvoir politique et Etat national, glorifiant un chef pour que sa clientèle, toute la clique qui gravite autour de son fauteuil roulant, puisse se goinfrer dans la mangeoire. Celui qui ose protester contre la politique du gouvernement s’attire les foudres, malheur à celui qui critique le dieu vivant, même s’il végète dans une chaise roulante. L’alternance et le changement sont nécessaires après le trop long règne de Bouteflika qui a propagé sa paralysie au pays tout entier, y compris l’alternative anesthésiée. L’Algérie, depuis Ben Bella, n’a jamais connu une situation aussi pitoyable et déshonorante. Un Etat bâti sur l’exécutif, le législatif et le judicaire, se renforce par des institutions fortes et non par un Parlement croupion et des institutions anémiées. Pour sauvegarder l’Etat algérien, il faut en finir avec ce pouvoir politique gangrené, peuplé de parasites. Il faut le répéter en boucle pour que cesse ce cirque humiliant pour notre grande nation. Un pouvoir disparaît, un président s’en va, un gouvernement part, mais l’Etat reste et un Etat ne peut fonctionner qu’avec des hommes d’Etat, non avec des familles et des clients. La différence entre un homme d’Etat et un homme du pouvoir, c’est que l’homme d’Etat consolide l’Etat et laisse son empreinte, quant à l’homme de pouvoir, il disparaît dans les méandres de l’Histoire. Le Rubicon entre l’Etat et le pouvoir politique a été franchi et ce sont des Haddad ou des Saïdani, des personnages incultes et grossiers qui paradent aujourd’hui en étalant leur vanité tapageuse et obscène, spécificité propre aux nouveaux riches. C’est le résultat de 16 ans de règne d’un président que l’on nous avait décrit au départ comme le moins mauvais, mais qui s’est avéré le pire que nous ayons jamais eu. L’Algérie aspire à être dirigée par un président de la trempe de Poutine, Dilma Roussef, Nestor et Cristina Kirchner, Chavez, Maduro, Lulla, Mahathir bin Mohamad, Xi Jinping, Rouhani, Mandela, ce dernier n’ayant fait qu’un seul mandat. Tous ont participé au redressement de leur pays qui s’est réalisé en dix ans, et bien que les Etats qu’ils représentent avec honneur soient réellement visés par les Etats-Unis via des complots que nous avons dénoncés dans nos précédents articles, ils restent debout parce qu’ils sont dirigés par des chefs d’Etat forts, charismatiques, et qui travaillent dans l’intérêt de leur pays et de leur peuple qui les soutient.

Mohsen Abdelmoumen

Published in Oximity, March 28, 2015:https://www.oximity.com/article/Fin-de-r%C3%A8gne-de-Bouteflika-4-en-A-1

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Source : Mohsen Abdelmoumen
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