Analyse
Fin de règne de Bouteflika 4 en Algérie
: y aura-t-il un virage historique dans
une autoroute déglinguée ?
Mohsen Abdelmoumen
Ali Haddad
et son maître Saïd Bouteflika. DR.
Dimanche 29 mars 2015
Des bruits, chuchotements, susurres,
rumeurs, ballons sondes, diversions
multiples, ragots de concierge, évoquent
le divorce entre Ali Haddad et Saïd
Bouteflika, frère cadet et éminence
grise du président, ou que le courant ne
passe plus entre Bouteflika et son
frère. On va finir par nous dire qu’il y
a rupture entre le président et
lui-même. Jamais l’Algérie n’a traversé
une telle période de fragilité, surtout
au niveau de l’institution
présidentielle, où la brise la plus
légère peut faire crouler un château de
cartes qui oscille sur ses bases
mouvantes. Jamais non plus l’Algérie ne
s’est autant approchée de la phrase
d’Antonio Gramsci : « la crise, c’est
quand le vieux se meurt et que le jeune
hésite à naître ». Quand donc ce pouvoir
pourri peuplé de goinfres irresponsables
qui ne pensent qu’à leur intérêt
personnel et à leur vulgaire petit
gagne-pain et non à l’Etat et à sa
survie, vont-ils adopter l’adage qui dit
que « la seule ruse est dans l’abandon
de toutes les ruses » ? Un an à peine
après la réélection de Bouteflika à son
quatrième mandat, on parle déjà de
« l’après-Bouteflika », prouvant que
cette réélection aventureuse n’a
aucunement servi l’Algérie. Bien au
contraire, ce quatrième mandat de
malheur nous a montré une présidence en
décomposition, pour ne pas dire une
vacance de la fonction de président qui
influe sur tout le pays.
Cela
n’empêche pas la cohorte composant le
harem des Bouteflika de vouloir fêter en
grandes pompes l’anniversaire de la
réélection de la momie 4. Au menu des
festivités, la gasba band de Saïdani qui
a renoué avec les percussions,
accompagné de ses compères qui vont nous
offrir le grand show à l’orientale avec
chorale et danse du ventre. Le spectacle
se donnera à guichet fermé, toutes les
places ayant été réservées. Aujourd’hui,
une Bettencourt règne sur l’Algérie et
l’absence du président à tous les
niveaux, que ce soit aux conseils des
ministres ou dans les sommets et
conférences à travers le monde, affecte
les intérêts supérieurs de la nation.
Quand un président envoie son ministre
de la Jeunesse et des Sports pour le
représenter dans une réunion officielle
à l’étranger, les us et coutumes de la
fonction présidentielle ne sont pas
seulement chamboulées, elles sont
ravagées. Chacun a pu constater
l’étendue des dégâts avec l’énigmatique
et non moins problématique missive du
président de la République à l’occasion
de la Journée de la Victoire du 19 mars,
lue par un de ses représentants à
Ghardaïa. Celui qui a touché à la lettre
du président est un véritable voyou qui
a voulu semer la zizanie en alimentant
le feu. Il est en effet irresponsable de
délivrer un message présidentiel
vindicatif au lieu d’apaiser les esprits
dans le contexte d’une crise qui
foudroie le sud algérien. Le fait que
des mains baladeuses tripotent le
discours présidentiel et le transforment
à leur goût reflète l’état de
déliquescence dans lequel se trouve l’un
des piliers de la nation qui est la
présidence de la République algérienne.
Peuple algérien, ne cherchez plus qui
signe des décrets à la place du
président ou qui a écrit la lettre lue à
Ghardaïa, je vous donne un scoop : c’est
Houdini, ressuscité d’entre les morts.
Nous avions averti dès le départ que ce
quatrième mandat serait désastreux pour
le pays et, effectivement, le désastre
s’étale sous nos yeux chaque jour que
dieu fait, encore et encore, jusqu’à
plus soif. Si l’Algérie n’était pas la
patrie de Ben M’Hidi et de nos glorieux
martyrs, j’arrêterais d’écrire au sujet
de la crasse répugnante qui pollue mon
pays. Il n’y a rien de plus fastidieux
que d’évoquer des laquais colonisés, des
larbins de la France bouffis de sottise
et de vanité, qui se parent avec
ostentation de leur médiocrité, exhibant
leur bassesse comme un titre de gloire.
Rassa khamdja ! Mauvaise
graine ! L’Algérie est plus grande que
toute cette canaille abjecte uniquement
préoccupée par des calculs d’apothicaire
méprisables, des ploucs qui ne pensent
qu’à s’engraisser à la mangeoire,
souillant l’Algérie révolutionnaire qui
a inspiré tous les mouvements de
libération dans le monde : l’IRA, les
factions palestiniennes, Cuba, les Black
Panthers, les Sandinistes, l’ANC et
autres mouvements de libération
africains, et j’en passe. Nous en sommes
réduits à voir notre glorieuse patrie
salie par une bande de gredins sans
honneur. Que dieu les maudisse tous !
Les propos de ceux qui protestent, et
ils sont nombreux, sont totalement
ignorés, telle la déclaration
révélatrice de l‘avocat Farouk Ksentini
qui pourtant n’est pas un opposant, et
qui établit un diagnostic alarmant de la
situation en s’attaquant à la
bureaucratie et à la corruption qui
sévissent à tous les niveaux, rejoint
dans son exaspération par le bâtonnier
d’Alger, Abdelmadjid Selini, qui fait un
constat amer sur l’état du pays. Les
déclarations de ces personnalités ne
sont jamais prises en considération.
Seuls ceux qui gravitent autour de la
mangeoire trouvent que tout va bien.Wayne
biha ! Bande de malfrats !
Aveuglé par l’argent de la manne
pétrolière et les bienfaits du sultan,
le gang de la chaise roulante devient
plus royaliste que le roi lui-même, et
commet des crimes économiques
impardonnables et des forfaitures
multiples. Chacun sait que les
détournements et la corruption existent
partout dans monde, mais que cela se
produise dans un pays révolutionnaire
qui s’est libéré du joug colonial grâce
au sacrifice de millions de braves est
impardonnable et intolérable.
On nous parle de négociations au
sommet de l’Etat, on nous fait des
annonces majeures sur le départ du
président Bouteflika qui pourrait se
retirer en passant le flambeau au clan
de l’argent sale susceptible de
garantir, à lui et à sa famille,
l’impunité et l’exonération pour les
détournements scandaleux qui ont saigné
à blanc l’Algérie. Des milliards sont
partis en fumée et il semble que nous
soyons devenus les champions du monde de
la perte de temps et d’argent. C’est
comme si l’Algérie était tombée dans une
bétonnière « haddadienne » qui brasse du
vent sur fond d’intox dans un climat
lourd d’incertitudes qui ne présage rien
de bon, sachant que les contours de ces
négociations restent un mystère. Des
tractations ont lieu pour choisir le
futur président et des noms extravagants
circulent, tels que celui de Ali Haddad
ou même celui de son frère, l’énergumène
vice-président du club de foot USMA.
Pourquoi pas la tante de Haddad, tant
qu’on y est ? Nous nageons en plein
délire et il est temps de rappeler à Ali
Haddad les faits suivants : nous avons
prouvé dans un article précédent avec
des documents communiqués par le
Registre de Commerce espagnol, qu’il
avait pratiqué l’évasion fiscale et le
blanchiment d’argent. Nous attendons
toujours un démenti de sa part à ce
sujet. Nous avons aussi interpelé
l’institution fiscale algérienne, via la
presse, pour qu’elle applique la loi sur
les gens qui se croient intouchables,
comme Ali Haddad et son clan de mafieux.
Malheureusement, ni la Brigade
financière ni le fisc n’ont bougé, et
aucune enquête n’a été diligentée contre
Ali Haddad et ses 40 voleurs. Haddad a
beau dire qu’il veut « laisser la
politique aux politiques » et se
consacrer aux affaires, nous ne le
croyons pas. De quels politiques
parle-t-il, au fait ? De Bouchouareb,
son complice dans le vol et la rapine ?
De Saïd Bouteflika qui attend son heure
tapi dans l’ombre ? De Saïdani le
drabki qui aboie sur tout ce qui bouge ?
Que du beau monde, la crème de la crème.
Non, nous ne le croyons pas, surtout
quand son démenti se fait dans le
contexte d’une rencontre avec
l’ambassadeur du Qatar. Haddad est-il
dans son rôle « d’homme d’affaires »
quand il reçoit des ambassadeurs à la
pelle? Je rappelle qu’il n’y a pas
d’hommes d’affaires en Algérie, juste
des commerçants, des concessionnaires et
des vendeurs qui font du commerce avec
des produits étrangers importés.
Avons-nous en Algérie un Robin Li,
créateur de Baidu, le Google
chinois, et deuxième fortune de Chine,
un Bill Gates, fondateur de Microsoft,
un Steve Jobs qui a inventé Apple, l’I
phone, la tablette numérique etc., un
Lee Kun-hee, le PDG de Samsung qui a
déclaré en voyant que sa société n’était
pas assez performante : « Changez
tout, sauf votre femme et vos enfants » ?
Non, sinon cela se saurait. L’ascension
fulgurante de Haddad nous démontre que
son appétit de carnassier ne connaît
aucune limite, et nous refusons que lui
et ses chikours,ou maîtres
marionnettistes, dirigent l’Algérie.
Nous en sommes à un stade où nous ne
faisons confiance à personne, et surtout
pas à Ali Haddad, le voleur de sable de
Tizi Ouzou reconverti dans l’économie de
bazar, la sous-traitance des marchés
publics avec des multinationales, et
l’import import qui lui ont permis
d’atteindre les sommets, d’autant plus
que « des sources qui évoquent des
sources abreuvées à d’autres sources
informées par des sources autorisées »,
disent ce que tout le monde sait, à
savoir que Haddad, la marionnette de
Saïd Bouteflika, veut faire une carrière
en solo et qu’à cette fin, il lui faut
abandonner la derbouka de Saïdani et se
mettre à la flûte traversière du grand
capital.
Nous demandons expressément à Ali
Haddad de se rendre immédiatement à
l’institution fiscale la plus proche de
son domicile pour déclarer les sommes
qu’il a détournées. Chiche ! C’est la
seule chose qu’il puisse faire pour
l’Algérie qui a tout donné à ce petit
trafiquant de sable devenu homme de
l’argent sale pratiquant la « bounga
bounga » dans les hôtels 5 étoiles
d’Alger et d’ailleurs, et achetant sa
respectabilité avec l’argent des
commandes de l’Etat algérien. Pourquoi
n’a-t-il pas respecté les délais de
livraison du stade de Tizi Ouzou entamé
en 2010 et qui devait être achevé en
novembre 2012 ? Son partenaire espagnol,
la FCC, a renoncé au contrat en
réclamant 3 millions d’euros de dommages
et intérêts, et nous aimerions qu’il
nous en donne la raison. Lors de son
récent déplacement à Milan avec son
copain-coquin, le ministre de
l’Industrie et des mines, Abdeslam
Bouchouareb, il a décroché plusieurs
contrats de partenariat avec des
entreprises italiennes, dont une société
spécialisée dans les carreaux
céramiques. Tiens donc ! Toute la presse
algérienne vante les fameux « accords »
de Milan, en passant sous silence, dans
le cas notamment du partenariat avec une
entreprise italienne de céramiques, le
fait que la société espagnole
Kerafrit, basée à Nules et rachetée
par Haddad, est spécialisée dans la
décoration des céramiques. Excellente
affaire pour Ali Haddad qui va pouvoir
vendre ses produits en surfacturant et
gonfler ainsi ses comptes à l’étranger.
Ce beggar (maquignon) n’est pas
un industriel, il n’a même pas fabriqué
un clou, se spécialisant dans la
sous-traitance et n’ayant jamais rien
créé comme richesse. Pire, il ne paye
pas ses impôts. Malgré cela, on lui a
attribué un forage. Pour la première
fois dans toute l’histoire de l’Algérie,
les lignes rouges ont été dépassées, car
jamais personne n’a obtenu un tel
privilège jusqu’ici. Comment se fait-il
que Haddad qui n’est pas fichu de
construire le stade de Tizi Ouzou, qui a
bousillé l’autoroute et les
canalisations de Bejaïa, qui ne paye pas
ses impôts et ne produit rien, a obtenu
un forage, touchant ainsi à nos
ressources naturelles ? Réponse : il est
pistonné par Bouchouareb, le ministre de
lachkara qui doit être dégommé
sans tarder, car cette mentalité de
voleur laissera l’Algérie exsangue. Tout
en affirmant qu’il ne fait pas de
politique, Haddad se prononce sur les
choix économiques du pays comme le
ferait un président de la République,
poussant le culot en déclarant que
l’Algérie sera un pays exportateur dans
les cinq prochaines années. Pincez-moi,
je dois rêver ! C’est à en tomber à la
renverse. Exporter quoi ? La
corruption ? Les détournements ?
L’incompétence des politiciens ? Le
régionalisme ? Le clientélisme ? Le
larbinisme ? Ce sont les seules
compétences exportables, car en ce qui
concerne la production industrielle, on
a beau regarder de toutes parts, on ne
voit rien. L’Algérie est classée
dernière, voire inexistante, à la bourse
mondiale, et Haddad veut passer de
l’importation à l’exportation en cinq
ans ? Cet enfant naturel de l’autoroute
Est-Ouest s’est toujours gavé d’argent
public et il veut tout privatiser ?
Haddad aurait-il trouvé la baguette
magique de Houdini ou pense-t-il que le
fait de produire un « document » au
forum des chefs d’entreprise suffit à
propulser l’Algérie au rang des pays
exportateurs ? Tous les experts
économiques que nous avons interrogés à
ce sujet nous ont demandé si nous
plaisantions, mais quand nous leur avons
dit qu’il s’agissait des propos du
patron du FCE algérien (forum des chefs
d’entreprise), ils nous ont conseillé de
mettre au plus vite la camisole de force
à ce forcené et de le faire interner
sans attendre. Dont acte. En dépit de
tout discernement, Haddad propage sa
nouvelle doctrine aux quatre vents,
notamment au forum économique de
Charm El-Cheikh organisé en
Egypte à la mi-mars, où il a
complètement éclipsé le chef du
gouvernement, Abdelmalek Sellal. La
tradition exige que ce soit le ministre
de l’Economie qui représente un pays
lors de telles réunions, et à plus forte
raison le Premier ministre qui était
présent, mais le représentant du
patronat algérien qui prétend ne pas
faire de politique, a relégué le Premier
ministre au rang des figurants pour
faire une déclaration sur la politique
économique de l’Algérie.
Examinons les chiffres alarmants
dévoilés par le Gouverneur de la Banque
d’Algérie, Mohamed Laksaci, en mars
dernier. Quand les chiffres parlent, les
rabatteurs du clan de l’argent sale se
taisent. Les réserves officielles de
change (or non compris) se sont
contractées à 178,938 milliards de
dollars à fin décembre 2014 contre
185,273 milliards de dollars à fin
septembre 2014, après une stabilisation
au premier semestre (193,269 milliards
de dollars à fin juin 2014 contre
194,012 milliards de dollars à fin
décembre 2013), soit une perte sèche de
15,074 milliards de dollars en un an.
En dépit de la baisse des prix des
hydrocarbures au cours du second
semestre 2014 qui s’élevait à
91,51 dollars/baril contre 109,19
dollars/baril au cours de la même
période en 2013, les exportations
d’hydrocarbures se sont établies à 58,34
milliards de dollars au cours de l’année
2014 contre 63,66 milliards de dollars
en 2013, les exportations
d’hydrocarbures enregistrant une
contraction de 23,74 % au quatrième
trimestre 2014 par rapport au troisième
trimestre de la même année. La baisse
des prix des hydrocarbures s’est
conjuguée à la poursuite de la
contraction des quantités exportées
(-1,74 %), enregistrée ces dernières
années. Les exportations hors
hydrocarbures, quant à elles, ont
atteint 60,04 milliards de dollars en
2014, soit une diminution de 7,2 % par
rapport à leur niveau de l’année 2013.
Pendant ce temps, les importations de
biens ont progressé, atteignant 59,44
milliards de dollars en 2014 contre
54,99 milliards en 2013. L’emballement
des importations au cours de l’année
2014 est dû aux hausses enregistrées par
les groupes « biens d’équipements
industriels », « produits semi-finis »
et « biens alimentaires », les
importations de « biens d’équipements
industriels », qui occupent le premier
rang avec une part relative de 30,39 %,
ont enregistré une hausse de 18,58 % en
2014, contribuant ainsi à hauteur de
63,55 % à la hausse totale des
importations de biens. Avec une
contribution de 34,97 % à la hausse
totale des importations, les
importations de « produits semi-finis »
qui occupent le second rang, avec une
part relative de 20,52 %, ont progressé
de 14,63 % au cours de la l’année 2014.
Les importations de « biens alimentaires
» ont connu une hausse sensible (17,06
%), passant de 9,01 milliards de dollars
en 2013 à 10,55 milliards de dollars en
2014, avec une part relative de 17,75 %
les situant au troisième rang. Au sein
des importations des biens alimentaires,
les importations de lait et produits
laitiers ont enregistré une forte
croissance (62,47 %). La poursuite de
l’emballement des importations de biens
pour la quatrième année consécutive et
la baisse des exportations se sont
traduites par une forte contraction de
l’excédent commercial au cours de
l’année 2014. Au total, l’excédent
commercial s’est établi à seulement 0,59
milliard de dollars en 2014 contre 9,73
milliards de dollars en 2013, soit le
plus faible excédent commercial depuis
l’année 1998. En plus de la forte
contraction de l’excédent de la balance
commerciale, le déficit du poste «
services hors revenus des facteurs »
s’est creusé en 2014 à 8,13 milliards de
dollars, alors qu’il n’était que de 6,99
milliards de dollars en 2013. Cela
résulte de la hausse des importations
des services techniques et de ceux liés
au bâtiment et travaux publics. Ainsi,
l’année 2014 s’est caractérisée par un
déficit du compte courant de la balance
des paiements dès le premier trimestre,
dont l’ampleur a doublé au cours du
second trimestre, pour ensuite se
stabiliser au troisième trimestre, avant
de se creuser significativement au
quatrième trimestre. En effet, le
déficit du compte courant enregistré au
quatrième trimestre (4,58 milliards de
dollars) compte pour moitié du déficit
de toute l’année (9,11 milliards de
dollars), témoignant de l’effet de la
baisse drastique du prix du pétrole au
cours du dernier trimestre en situation
de poursuite de la progression des
importations. La position financière
extérieure nette appréciable à fin 2014,
la dette extérieure étant de 3,735
milliards de dollars fin décembre 2014
(3,396 milliards de dollars fin décembre
2013), devrait contribuer à atténuer
l’effet du choc externe en 2015. En
outre, le très faible endettement en
devises des entreprises du secteur des
hydrocarbures et des banques contribue à
limiter l’impact des conséquences
financières du choc externe. Cependant,
si le choc externe venait à perdurer, la
résilience de la position extérieure de
l’Algérie pourrait rapidement s’éroder,
d’autant que le niveau très élevé des
importations est non soutenable et
constitue un risque additionnel pour la
balance des paiements extérieurs sur le
moyen terme. La maîtrise du niveau de
l’absorption devient impérieuse.
La résurgence au second semestre 2014
de la volatilité sur les marchés des
changes internationaux, qui s’est
conjugué à la baisse drastique des prix
du pétrole, a affecté négativement les
monnaies de plusieurs pays émergents
dont les pays exportateurs de pétrole.
Le cours moyen annuel de la monnaie
nationale vis-à-vis du dollar américain
s’est établi à 80,5606 USD/DZD en 2014
contre 79,3809 USD/DZD en 2013,
correspondant à une dépréciation de 1,49
%, alors qu’il avait connu une
appréciation de 0,14 % au titre des neuf
premiers mois de 2014. Cela s’explique
par la dépréciation de 6,08 %, en
moyenne trimestrielle, au quatrième
trimestre 2014 par rapport au troisième
trimestre de la même année, sous l’effet
du choc externe. Parallèlement, le cours
de change annuel moyen du dinar contre
l’euro s’est déprécié de 1,39 % en 2014
par rapport à 2013, passant de 105,4374
EURO/DZD en 2013 à 106,9064 EURO/DZD en
2014, après s’être déprécié de 2,78 % au
cours des neuf premiers mois de l’année
2014.
Pour ce qui est des finances
publiques, le stock d’épargnes
financières du Trésor sur ses comptes
ouverts à la Banque d’Algérie est en
baisse à fin décembre 2014
comparativement à son niveau de fin juin
2014 et fin septembre 2014, puisque
l’encours global des comptes du Trésor
(compte courant, Fonds de régulation des
recettes) est évalué à 4488,2 milliards
de dinars à fin décembre 2014 contre
4886,1 milliards de dinars à fin
septembre 2014 et 5235,6 milliards de
dinars à fin juin 2014 (5643,2 milliards
de dinars à fin 2013). Par rapport à
décembre 2013, la capacité de
financement du Trésor s’est contractée
de 1155 milliards de dinars au cours de
l’année 2014, sous l’effet du profil
haussier des décaissements au titre des
dépenses budgétaires notamment
d’équipement en contexte de baisse des
recettes de la fiscalité pétrolière
encaissée. Cette dernière exprime
l’effet du choc externe qui contribue à
élargir le déficit global du Trésor,
après la consolidation de 2013.
Le directeur de la division
engineering et construction de la
Sonatrach, Abderahmane Belkacem, a
déclaré pour sa part que la
sous-traitance de Sonatrach s’élève
entre 15 et 23 milliards de dollars par
an alors qu’elle se chiffrait à 5
milliards de dollars auparavant.
S’adressant aux entreprises nationales,
il leur a demandé de s’impliquer
davantage pour éviter de recourir aux
importations afin de préserver les
devises. Il a également fait part des
difficultés du groupe pour trouver des
entreprises spécialisées dans certains
domaines, dont la sismique. Même s’il
estime positif le taux d’intégration des
entreprises locales dans la construction
(80 à 90%), ce chiffre reste trop faible
dans le volet fourniture de biens et
matériels. Il a précisé à ce propos que
« hormis le tube, les câbles, la
vannerie, pour le reste tout est
importé » tout en soulignant que la
Sonatrach a toujours été ouverte aux
opérateurs publics et privés nationaux.
Si Haddad ou tout autre quidam de son
acabit qui veut accéder à la fonction
suprême croit que l’Algérie se résume à
des puits de pétrole et à l’argent qui
rentre à flots via l’import import, nous
disons que l’Algérie, c’est aussi la
crise à In Salah, maîtrisée grâce à
l’armée algérienne qui a joué un rôle de
médiation au moment où les walis
(préfets), les élus et le gouvernement
avec sa communication absurde, ont
échoué lamentablement. De l’aveu même du
ministre des Ressources en Eaux, il y a
eu un déficit de communication
concernant le dossier de l’exploitation
du gaz de schiste à In Salah. C’est le
moins que l’on puisse dire.
Heureusement, les citoyens d’In Salah
ont fait preuve d’une sagesse et d’une
maturité qui font défaut aux gros lards
qui se pavanent dans les salons de
Paris, d’Alger et d’ailleurs et qui ne
font que piller notre chère patrie. Les
citoyens d’In Salah ont montré leur
patriotisme et n’ont rien à prouver,
contrairement aux malfrats et autres
voyous en col blanc qui croient que
l’Algérie fait partie de leur patrimoine
familial. Je persiste à dire qu’il y a
eu un grand travail à In Salah de la
part des militants préoccupés par leur
nappe phréatique, ce qui est un droit
légitime car il s’agit de leur terre et
de leur eau potable, et personne n’a le
droit de les noter. La stabilité
intérieure est plus importante que des
acquits diplomatiques quels qu’ils
soient, même si ceux-ci sont
appréciables. S’impliquer en marquant
des points dans le dialogue inter-malien
ou inter-libyen ne doit pas faire
oublier qu’il faut d’abord régler les
crises internes comme celle d’In Salah
et surtout entendre la voix de nos
compatriotes du Sud algérien. Il n’y a
pas d’Algérien supérieur à un autre,
nous sommes tous égaux. La santé de la
population du Sud et la sauvegarde de sa
nappe phréatique passe avant toute
chose. La question du gaz de schiste
doit être abordée avec une vision
stratégique et non pas en versant dans
le bricolage, ce sujet qui concerne
toute la nation exigeant un débat
sérieux et transparent, sans langue de
bois, traité avec une information
crédible sans sous-estimer ou mépriser
la population locale. L’Algérie n’est la
propriété de personne, elle appartient à
tout le peuple algérien. Remercions dieu
qu’il y ait encore une armée forte qui
sert les intérêts de son pays et que le
général major Athamnia, chef de la 6
région militaire, soit parti à la
rencontre des citoyens d’in Salah,
montrant encore une fois que l’ANP,
héritière de la glorieuse ALN, est
toujours aux côtés de son peuple.
L’armée a réussi là où les politiciens
ont failli. Car chaque fois qu’ils
échouent, les politiques laissent
l’armée régler des problèmes qui ne sont
pas de son ressort. A défaut d’avoir des
bons gestionnaires et des ministres
compétents, n’importe quelle crise
aujourd’hui en Algérie déborde et
devient un danger pour la sécurité du
pays, exigeant la présence permanente de
l’armée sur des dossiers qui devraient
être normalement réglés par ceux qui en
ont la charge. Sachant l’instabilité de
la région toute entière et le chaos à
nos frontières, au lieu de soulager
notre armée et nos services de
renseignement et les laisser faire leur
travail qui est de veiller sur la
souveraineté territoriale du pays, on
les ramène vers des crises sociales qui
relèvent de la compétence du pouvoir
politique à tous les niveaux de
décision. Dieu sait pourtant si nous
avons des milliers de fonctionnaires,
mais on se demande à quoi ils servent.
Si ces irresponsables politiques sont
incapables de gérer leurs départements,
qu’ils démissionnent tous autant qu’ils
sont.
Le
président Abdelaziz Bouteflika.DR.
Constatant les dégâts que les
politiciens ont provoqués dans tout le
pays et voyant la faillite dans laquelle
ils l’ont placé, ma mère et ma sœur en
sont arrivées à espérer qu’un militaire
gouverne l’Algérie une bonne fois pour
toutes. Bientôt, on verra ma mère se
transformer en Pancho Villa et protester
dans la rue, malgré son âge et sa
tension artérielle. Ces politiciens
incapables au pouvoir vont réussir à
faire descendre les retraités dans les
rues, suivis des morts qui sortiront des
tombeaux pour manifester. Pas besoin de
la main étrangère pour manipuler des
défunts réclamant leur droit au repos
devant un ministère de l’Au-delà dirigé
par un spectre, fût-il qualifié, car
chez nous, dans la vraie vie, il n’y a
que des fantômes incompétents. Certains
ministres et secrétaires d’Etat se
cantonnent dans le mutisme, est-ce par
ce qu’ils travaillent avec acharnement ?
Non. On a oublié jusqu’au nom de leurs
départements et on ne sait même pas qui
ils sont. Et puis il y en a d’autres que
l’on entend matin, midi et soir. Est-ce
parce qu’ils sont compétents ? Non plus.
On les entend parce qu’en Algérie, grâce
à leur nullité, la grève est devenue la
norme et le travail l’exception, et tout
le monde trouve ça normal. Ces gens
doivent démissionner, car qu’on les
entende ou pas, ils ne servent
strictement à rien. A quoi sert donc
Hamid Grine, le ministre de « la Pub et
de la Vertu » qui est passé de la
distribution de la publicité à celle des
cartes de presse ? A quand les tickets
de métro ou les entrées au stade de Tizi
Ouzou en voie de non achèvement ?
D’autres s’ingénient à semer la
pagaille, comme la ministre de
l’Education nationale, Nouria
Benghabrit, qui a réussi le tour de
force de provoquer sept semaines de
grève chez les enseignants, plongeant le
secteur dans un imbroglio inconnu
jusqu’ici. Jamais à court d’idées, la
ministre a eu un éclair de génie en
proposant de fournir des cd roms aux
élèves pour remplacer les enseignants
afin de pallier aux jours de cours
perdus. Un gouvernement qui ne sait sur
quel pied danser, qui est incapable de
gérer les crises mais au contraire les
génère, doit démissionner. Il faut
qu’ils partent tous ! Quant à Ali Haddad
qui multiplie les voyages ces derniers
temps en quête d’un réseau d’alliés pour
mieux se positionner dans un but non
avoué, prêt à garantir les intérêts des
multinationales au moment voulu, et qui
a commencé à blanchir son argent et
celui de ses maîtres dans les banques
occidentales, il devrait songer à
trouver une terre d’asile au lieu de
penser à faire des affaires louches.
Quand une opposition faible et
embryonnaire a évoqué des
présidentielles anticipées, un
tremblement de terre a fait vibrer le
pouvoir politique alors que maintenant
c’est ce dernier qui balance des
prête-noms avec des ballons sondes. On
ne peut pas dribler efficacement dans un
stade qui n’est pas achevé, même avec
Lionel Messi. L’avancement du nom de
Haddad à la fonction suprême n’aurait-il
été qu’un ballon sonde ? Cacherait-il un
autre personnage, sachant que la
succession de Saïd à son frère est pour
le moins hasardeuse dans un contexte
géostratégique périlleux et où le risque
de voir Saïd Bouteflika président
entraînerait de graves conséquences ?
Personne au sommet de l’Etat ne
cautionnerait une telle aventure, ce qui
élimine de facto le frère du président
et ses champions de l’argent sale. Cela
n’empêche pas le clan des voyous, sous
la houlette d’Ali Haddad, de se
positionner pour l’après-Bouteflika en
collectant des fonds pour une nouvelle
association nommée « El Fakhr »
(la fierté, en arabe), prétendant
« aider l’Algérie », comme ils disent,
mais qui n’est destinée qu’à se
transformer en parti de soutien au
candidat à la présidence. Quelle
fierté ? Celle de l’autoroute
Est-Ouest ? Celle de la rapine et du
vol ? A travers cette association, une
sorte de conglomérat de beggar
et d’affairistes corrompus qui ont créé
une loterie, ces derniers espèrent tirer
le bon numéro après l’élection de leur
poulain. Cela s’appelle un retour sur
investissement. L’option de remplacer le
FLN et le RND par le parti de Haddad et
des 40 voleurs n’est pas une entreprise
destinée à sauvegarder quoi que ce soi,
excepté leurs privilèges de pilleurs de
la nation. Que Haddad démente ou pas son
projet d’association, cela ne nous
intéresse pas. Ce qui nous interpelle,
c’est de savoir pourquoi Haddad a fait
marche arrière. Il semble qu’il soit
fait taper sur les doigts, ce qui l’a
obligé à revoir ses ambitions à la
baisse. Le journaliste qui a ramené
l’information concernant l’association
dans des médias, journaux et télévision,
et qui n’est pas né de la dernière
pluie, a été soit manipulé, soit bien
informé. S’il a livré une véritable
information, il faut qu’il fasse un
démenti au démenti de Haddad, car sa
crédibilité est en jeu. A l’heure où le
démenti est devenu un sport national,
personne n’y trouverait à redire. Quoi
qu’il en soit, la thèse de la
manipulation dans le cadre des ballons
sondes est plausible, mais dans le cas
contraire, il est clair que les gens qui
ont informé ce journaliste changent de
position au gré des événements, et nous
sommes dans une configuration où les
hommes de l’argent sale changent de
version et de posture en fonction des
réactions qu’ils provoquent. Que cache
donc le revirement de Haddad qui prétend
ne pas faire de politique, alors qu’il
passe sont temps à recevoir des
ambassadeurs et qu’il voyage en
utilisant les moyens mis à sa
disposition par l’Etat, si ce n’est
qu’une force mystérieuse lui a signifié
qu’il devait la mettre en villeuse ? Il
semble que les gesticulations de Haddad
lui ont valu un retour de manivelle
mérité.
Sur fond de ce bric-à-brac, la
négociation a commencé pour déterminer
qui remplacera le président grabataire
Abdelaziz Bouteflika. Nous apprenons de
source sûre que Haddad est d’ores et
déjà écarté de la liste des prétendants,
l‘armée et les services de renseignement
connaissant bien ce personnage et les
casseroles qu’il trimballe. Le clan
présidentiel, au moyen de fourberies et
d’entourloupes dont il est coutumier, a
tenté de démettre le général de corps
d’armée Gaïd Salah de son poste de chef
d’état-major pour le remplacer par un de
leurs pantins qui leur garantirait
l’impunité, cherchant en même temps à
imposer à l’armée la candidature d’Ali
Haddad pour succéder à Bouteflika. Ce
plan foireux a juste réussi à réunir
deux personnages majeurs que le clan
avait divisés la veille du quatrième
mandat : les généraux de corps d’armée
Ahmed Gaïd Salah et Mohamed Mediène. A
défaut d’obtenir le résultat qu’ils
espéraient, les voyous en col blanc ont
réussi à consolider le commandement
militaire avec son versant sécuritaire,
le DRS (Département du Renseignement et
de la Sécurité) qu’ils ont essayé
d’enterrer en vain à maintes reprises.
Echec et mat. Le clan présidentiel en
est réduit à négocier en position de
faiblesse, contrairement à ce
qu’affirment certaines voies
d’évacuation autorisées, en essayant de
sauver ce qu’il reste des meubles. S’il
y a bien une politique de terre brûlée,
comme le stipule la lettre écrite au nom
du président, elle est bel et bien
pratiquée par le clan des mafieux de
l’argent sale qui entoure le frère cadet
du président, en l’occurrence Saïd
Bouteflika, et qui doit être neutralisé
au plus vite. Et l’on comprend pourquoi
le drabki Saïdani s’affole, car il est
perdant dans tous les cas de figure et
il sait qu’il devra faire face à la
justice pour ses détournements au FNDA
(Fond National du Développement rural)
qui se chiffrent en milliards. Saïdani
le Hmar (âne) qui sort du bois
entre deux virées aux Champs Elysées
pour braire, devrait apprendre à se
taire car quand on mène un parti comme
le FLN (Front de Libération nationale)
dans la clandestinité, on n’a plus le
droit d’ouvrir le bec. Le mandat du
comité central du FLN ayant expiré le 19
mars, son secrétaire général n’a plus
aucune légitimité pour parler au nom
d’un parti qui, d’après la loi, est
devenu illégitime. A défaut d’avoir un
« Etat civil » sur fond de bruit
de derbouka, Saïdani a fini par placer
le FLN de Krim Belkacem, Ben M’Hidi et
Benboulaïd dans l’illégalité en
attendant la clandestinité, il ne lui
reste donc plus qu’à regagner sa loge et
reprendre sa carrière artistique de
danseuse orientale, ses fans en seront
ravis.
Ne sachant plus à quel saint se
vouer, Saïdani attaque Louisa Hanoune
sur le fait qu’elle est trotskiste,
oubliant que le frère du président,
Saïd, est lui-même un ancien trotskiste,
ainsi que Bouchouareb, le ministre de la
« désindustrialisation ». A ce stade, on
se demande si la cour de Bouteflika
n’est pas composée que de trotskistes
reconvertis dans l’ultralibéralisme. A
défaut de changer le monde, ils se sont
changés eux-mêmes en devenant
ultralibéraux ! Ce n’est certainement
pas Léon Trotski qui est la cause de la
crise qui sévit au palais, encore moins
une guerre idéologique, il s’agit plutôt
d’une guerre d’intérêts livrée par des
fauves insatiables autour de la
mangeoire. Cela rappelle ce qu’a dit
Lénine : « le gauchisme est la maladie
infantile du communisme », et si l’on se
fie aux affirmations de la cohorte de
trotskistes qui gravitent autour du roi
Bouteflika, on est tenté de dire que le
gauchisme est la maladie infantile de
tout l’Etat algérien, voire de
l’humanité entière. Il faut préciser
qu’il n’y a pas pire que des gauchisants
qui se reconvertissent à
l’ultralibéralisme, une tradition chez
les trotskistes. Pauvre Trotski, que ne
fait-on pas en ton nom. Le patron de
Maghreb Emergent ou Maghreb
« Détergent » qui est aussi un
ex-trotskiste reconverti dans les
affaires et qui a épargné les
nouveaux-riches en ne publiant pas le
listing de Swissleaks en est
l’illustration parfaite. Il faut juste
l’informer que les dirigeants qui
détournent – et c’est un secret de
polichinelle – comme Haddad et Cie qui
ne sont jamais évoqués, n’ont pas placé
leur argent qu’en Suisse, ils possèdent
des comptes dans diverses banques.
Pourquoi n’avoir pas publié les noms de
Chakib Khelil et d’Ali Haddad ? Maghreb
Détergent, membre de la secte des
salonnards journaleux algérois déracinés
du peuple, un ordre qui a ses propres
règles et qui traite de tout avec
arrogance, sauf des sujets sérieux, n’a
fait qu’une piètre diversion. Déjà,
s’appeler Maghreb Emergent est une
supercherie, car qui est émergent au
Maghreb : le Maroc ? La Mauritanie ? La
Libye ? L’Algérie ? Se présenter comme
le premier site économique d’Algérie
alors que l’économie est basée sur
l’import import est une autre
supercherie. Presse bakchich, ministres
jetables comme des mouchoirs en papier,
walis incompétents, patrons beggar, tout
ce joli monde tapine pour le capital. A
ce rythme, on va institutionnaliser le
tapin et la mangeoire. Contrairement à
la presse qui se prétend investigatrice
– au Club des Pins ou dans les hôtels 4
et 5 étoiles de Sidi Fredj ?, pour notre
part, nous avons repris contact avec le
Parquet de Milan sur l’affaire
Saipem-Sonatrach et nous reprendrons
contact avec lui chaque fois que nous le
jugerons utile. Nous continuerons à
faire nos investigations et à traquer
les traîtres qui ont pillé le pays, et
nous n’avons pas besoin du listing de
Maghreb Détergent qui n’a servi à rien,
à part pisser dans un violon. Une presse
inutile, un pouvoir politique pourri,
des institutions coquilles vides,
bienvenue à Jurassic Park.
Au moment où le bateau prend l’eau de
tous les côtés, chacun du haut en bas
gagne du temps en profitant du statu quo
qui prévaut dans le pays. On nous parle
depuis des mois de l’imminence « du tout
proche remaniement ministériel qui se
fera on ne sait pas quand mais très
bientôt » et qui tient tout le monde en
haleine. Des noms commencent à circuler
à gauche et à droite, nous disons d’ores
et déjà que ces personnages ne sont pas
les bons numéros. Ce n’est pas la peine
de vouloir remanier le gouvernement en
remplaçant des bras cassés par d’autres
bras cassés, le résultat le sera le
même. Il ne s’agit pas de donner
l’illusion d’un changement pour gagner
du temps. L’Algérie a besoin d’hommes et
de femmes intègres et compétents, et
dieu merci il y en a encore. Quand ils
se mettront d’accord sur la date à
laquelle ils décideront de qui fera
quoi, qu’ils n’oublient pas de nous
faire signe. Cette stagnation reflète
encore une fois la vacance du poste de
président de la République et l’absence
totale de concertation au sommet de
l’Etat. Des ministres, des walis, un
PDG, tous sont en attente. Le report
incessant du jugement des différents
scandales économiques, comme l’autoroute
Est-Ouest et autres, tout le pays
attend. L’Algérie vit entre parenthèses
parce que son président est incapable
d’exercer ses fonctions. La Sonatrach
est dirigée par un PDG par intérim, Saïd
Sahnoune. Surréaliste ! Est-ce que la
plus grande entreprise d’Algérie, la
colonne vertébrale de notre économie,
peut se permettre d’être dirigée par un
PDG intérimaire ? Quand on gouverne un
pays en « tribalisant » l’Etat, ce
modèle se perpétue dans toutes les
structures, chacun voulant inclure les
membres de sa famille au sein du
pouvoir, frère, sœur, cousin, fils ou
fille, oncle, détruisant toute
conception d’Etat-nation. Bouteflika a
empoisonné l’Algérie en personnifiant
l’Etat, Saïd, le frère cadet et génie de
poche du président, assumant la gérance
de l’Algérie depuis l’attaque cérébrale
du chef d’Etat, mais nous attendons
toujours que le frère cadet prenne une
décision : est-il prêt à se porter
candidat à la succession ? En
personnalisant la décision politique, en
diluant l’Etat dans une personne, des
nouvelles pratiques de larbinisme et de
lèche-bottisme ont vu le jour qui sont à
l’opposé de la culture de l’Etat et de
notre algérianité, et toutes les
institutions sont liquéfiées, excepté
l’institution militaire qui a ses
propres mécanismes et qui tire sa force
de son ancrage dans le soutien
populaire, ce qui lui a d’ailleurs valu
de nombreuses attaques et qu’il faut
protéger du clan des pourris. Le mérite
de l’institution militaire est avéré, il
ne s’agit pas d’en faire les louanges
gratuitement, il faut juste rendre à
Jugurtha ce qui appartient à Caesar et à
Mohamed ce qui appartient à Mohamed. Si
dans un précédent article, nous avons
évoqué la réussite diplomatique de
l’Algérie dans des dossiers malien et
libyen, le mérite ne revient aucunement
au politique, car les véritables
chevilles ouvrières de ces dossiers
appartiennent toutes à l’institution
militaire, et les noms sont connus. Il
s’agit de la profondeur stratégique de
l’Algérie et de la sécurisation du
territoire au-delà des frontières, via
une diplomatie se basant sur les
services de renseignement. Ce n’est pas
nouveau pour l’Algérie, la diplomatie
s’inscrit dans la stratégie globale du
pays et, à part Lamamra qui fait un
travail en cohérence avec l’intérêt de
la nation, les autres peuvent remballer
leurs affaires et rentrer dans leurs
pénates, ils sont complètement inutiles
et ne sont pas actifs dans la solution
des problèmes, ils SONT les problèmes.
Il y a eu 13 000 émeutes et
manifestations rien qu’en 2014. A chaque
fois, l’armée et le DRS sont appelés à
peser de tout leur poids pour stopper
l’hémorragie. Dieu merci, notre armée ne
vient pas de la planète Mars et nous
avons une armée populaire. Certains vont
encore crier sur tous les toits que je
suis proche des militaires et du DRS,
comme je le constate dans divers cercles
et forums, et même dans les réseaux
sociaux. Je réponds que je suis au
service de la patrie de mes ancêtres
pour laquelle des millions d’Algériens
ont donné leur vie. Je ne tolérerai
jamais que la terre arrosée par le sang
de mes ancêtres soit le joujou de
quelques pantins au service des
Occidentaux. En outre, il s’agit de
l’armée et des services de renseignement
de mon pays, et en tant que patriote, je
suis dans mon camp naturel,
contrairement à certains qui roulent
pour des services de renseignement
étrangers. Et je vous connais tous, un
par un. Capici ?
Les irresponsables politiques vivent
dans le déni de la réalité algérienne où
tous les secteurs sont en ébullition, où
l‘on ne produit rien, où le PIB d’une
ville comme Londres dépasse celui de
l’Algérie toute entière. Le bon, la
brute et le truand se disputant le
trésor, l’Algérie est réduite à un magot
convoité par les nouveaux riches, cesbeggara
qui ne sont en rien dans l’amélioration
du sort des Algériens, qui voient le
pays comme une vache à traire, et qui au
moindre pépin prennent l’avion avec un
« au revoir, ce fut un plaisir de pomper
vos richesses ». On le redit pour la
énième fois, Haddad et les affairistes
qui concoctent le projet de cette
association s’apparentant à une
organisation de malfaiteurs engraissés
par l’argent de l’Etat algérien, ne sont
pas la solution aux problèmes de
l’Algérie, ils en sont la ruine. S’ils
sont des hommes providentiels comme on
les présente dans des manchettes de
journaux bien rétribués ici et là,
qu’ils aillent régler les problèmes à
Ouargla, à In Salah ou à Ghardaïa au
lieu de passer la patate chaude à notre
armée, la chargeant d’une crise
supplémentaire qui relève aujourd’hui de
la sécurité de l’Etat. En attendant un
Poutine algérien, nous n’avons pas
besoin des Haddad ni de son frère ni des
hommes de la chkara, le clan de
l’argent sale NE DOIT PAS régner sur
l’Algérie, nous ne le répéterons jamais
assez, sinon ce sera la fin. Nous avons
besoin d’un homme fort, incorruptible,
intègre et patriote, car ces qualités
sont les seules à pouvoir rassembler un
peuple autour d’un dirigeant. Avec la
même équation et la même mentalité
calamiteuse, nous arriverons au même
résultat, et ce ne sont pas des
personnages interchangeables qui vont
redresser quoi que ce soit. En tous cas,
cela bouge énormément au sommet de
l’Etat entre la présidence, l’Etat major
et le DRS du général Mediène. Si du côté
de la présidence, on négocie une sortie
« honorable » de la famille Bouteflika
et de leurs proches qui tous ont touché
aux affaires, du côté de l’armée et des
services de renseignement, on voit les
choses autrement et le consensus sur le
nom de celui qui remplacera Bouteflika
n’a pas encore eu lieu. Les choses
s’éclairciront certainement après la
révision de la Constitution qui
interviendra bientôt et qui limitera à
nouveau les mandats à deux, comme
l’avait décrété la Constitution du
président Zeroual. Cela nous ramène
toujours à l’utilité d’avoir porté
Bouteflika à son quatrième mandat
calamiteux et à l’intérêt d’une nouvelle
Constitution.
L’Algérie ne mérite pas ce qui lui
arrive. Des dirigeants corrompus ne
peuvent en aucun cas être exemplaires
pour une nation et ne peuvent ni
mobiliser, ni être des dirigeants
charismatiques qui marqueront
l’Histoire. Ceux qui s’acharnent sur une
opposition quasiment embryonnaire ont
oublié qu’un Etat sérieux doit avoir une
opposition forte, et le vide sidéral que
vit l’Algérie en ce moment, que ce soit
au Parlement, dans les partis, les
associations, la presse, n’est que la
résultante de cette équation : un
pouvoir politique et un gouvernement
faibles engendrent des institutions, une
opposition, des associations, une
presse, faibles. Dans les Etats sérieux,
le pouvoir politique se nourrit d’une
opposition forte et les institutions
jouent leur rôle dans le cadre des
équilibres du pouvoir, chacun assumant
son devoir pour consolider l’Etat. Ce
qui semble être illisible pour la
clientèle du hammam Bouteflika est une
règle universelle suivie dans toute la
planète depuis l’aube des temps. Bien
qu’il ne se soit entouré que de ses
proches, Bouteflika finit dans la
solitude des rois fainéants, un monarque
déchu, diminué, amoindri, manipulé, dont
on négocie la succession un an après sa
réélection. Symbole de la dégénérescence
du pouvoir politique, l’usine française
de montage Renault implantée près
d’Oran pour fourguer la Renault Symbol
aux Algériens qui, malgré la
communication dithyrambique consacrée à
ce tas de ferraille hors de prix, ne
l’aiment pas et n’en veulent pas,
d’autant qu’elle coûte plus cher que la
même automobile importée, va être aidée
par l’Etat algérien qui équipera ses
administrations de Symbols. Le
plan d’aide de l’Etat algérien à
l’entreprise française est un cadeau
supplémentaire offert à la France de la
part de Bouteflika et de son clan de
colonisés. Voilà où nous a mené la
mentalité de valet de la France du
président algérien. Ses réalisations
sont entachées par des scandales
poursuivis devant les tribunaux, preuve
par a+b que le système Bouteflika a
provoqué l’affaissement de l’Etat
algérien. Tel est le résultat de la
personnalisation du pouvoir d’Abdelaziz
Bouteflika qui a voulu être tout et qui
n’est plus rien. A 78 ans, on le
trimballe dans ses couches en fauteuil
roulant, c’est son châtiment pour avoir
trahi le serment des martyrs, la
vengeance de Ben M’Hidi, de Benboulaïd,
d’Ali Lapointe, et tant d’autres, partis
à la fleur de l’âge, le petit Omar
n’ayant que treize ans.
Le clientélisme et la corruption
symbolisent la fin de règne de
Bouteflika, un président grabataire dont
les discours sont tripotés, qui ne prend
plus aucune décision, qui est placé dans
des situations dégradantes, un président
infirme et sénile truffé de micros pour
qu’il puisse être entendu les rares fois
où il est assez lucide pour s’exprimer.
L’indignité atteint son comble quand un
Amara Benyounès, ministre du Commerce,
nous assure que « le président ne dirige
pas le pays avec ses pieds mais avec son
cerveau ». Sachant que le président a
subi un accident cérébral dont les
séquelles l’empêchent d’exercer sa
fonction, cette déclaration démontre le
degré de déchéance et de corruption du
pouvoir politique actuel. Le drame de la
présidence de Bouteflika, c’est que
celui-ci a conçu un pouvoir personnel et
que son absence à permis à des parasites
de prendre sa place, générant plusieurs
centres de décision. Nous vivons une
panne systémique née de cet amalgame
entre pouvoir politique et Etat
national, glorifiant un chef pour que sa
clientèle, toute la clique qui gravite
autour de son fauteuil roulant, puisse
se goinfrer dans la mangeoire. Celui qui
ose protester contre la politique du
gouvernement s’attire les foudres,
malheur à celui qui critique le dieu
vivant, même s’il végète dans une chaise
roulante. L’alternance et le changement
sont nécessaires après le trop long
règne de Bouteflika qui a propagé sa
paralysie au pays tout entier, y compris
l’alternative anesthésiée. L’Algérie,
depuis Ben Bella, n’a jamais connu une
situation aussi pitoyable et
déshonorante. Un Etat bâti sur
l’exécutif, le législatif et le
judicaire, se renforce par des
institutions fortes et non par un
Parlement croupion et des institutions
anémiées. Pour sauvegarder l’Etat
algérien, il faut en finir avec ce
pouvoir politique gangrené, peuplé de
parasites. Il faut le répéter en boucle
pour que cesse ce cirque humiliant pour
notre grande nation. Un pouvoir
disparaît, un président s’en va, un
gouvernement part, mais l’Etat reste et
un Etat ne peut fonctionner qu’avec des
hommes d’Etat, non avec des familles et
des clients. La différence entre un
homme d’Etat et un homme du pouvoir,
c’est que l’homme d’Etat consolide
l’Etat et laisse son empreinte, quant à
l’homme de pouvoir, il disparaît dans
les méandres de l’Histoire. Le Rubicon
entre l’Etat et le pouvoir politique a
été franchi et ce sont des Haddad ou des
Saïdani, des personnages incultes et
grossiers qui paradent aujourd’hui en
étalant leur vanité tapageuse et
obscène, spécificité propre aux nouveaux
riches. C’est le résultat de 16 ans de
règne d’un président que l’on nous avait
décrit au départ comme le moins mauvais,
mais qui s’est avéré le pire que nous
ayons jamais eu. L’Algérie aspire à être
dirigée par un président de la trempe de
Poutine, Dilma Roussef, Nestor et
Cristina Kirchner, Chavez, Maduro, Lulla,
Mahathir bin Mohamad, Xi Jinping,
Rouhani, Mandela, ce dernier n’ayant
fait qu’un seul mandat. Tous ont
participé au redressement de leur pays
qui s’est réalisé en dix ans, et bien
que les Etats qu’ils représentent avec
honneur soient réellement visés par les
Etats-Unis via des complots que nous
avons dénoncés dans nos précédents
articles, ils restent debout parce
qu’ils sont dirigés par des chefs d’Etat
forts, charismatiques, et qui
travaillent dans l’intérêt de leur pays
et de leur peuple qui les soutient.
Mohsen Abdelmoumen
Published in Oximity, March 28,
2015:https://www.oximity.com/article/Fin-de-r%C3%A8gne-de-Bouteflika-4-en-A-1
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