Opinion
Georges Ibrahim Abdallah
face au régime fasciste français
Mohsen Abdelmoumen
Notre
frère Georges Ibrahim Abdallah.D.R.
Mardi 23 décembre 2014
Georges Ibrahim Abdallah, communiste
révolutionnaire arabe, militant pour la
cause palestinienne et membre du FPLP,
est détenu en France depuis 1984,
acquérant le statut de plus vieux
prisonnier de France et d’Europe,
purgeant une lourde peine à l’instar
d’Ilich Ramírez Sánchez, dit Carlos, lui
aussi du FPLP, incarcéré en France
depuis 1994, et, aux Etats-Unis, de
Léonard Peltier de l’American Indian
Movement, emprisonné depuis 1976, et de
Mumia Abu-Jamal, membre des Black
Panthers et de MOVE, incarcéré à vie
depuis 1982 et ayant vécu des années
dans le couloir « démocratique » de la
mort. Ces quatre hommes partagent le
même sort de prisonniers politiques
condamnés en Occident sur base de faux
rapports et de faux témoignages dans des
simulacres de procès. Les nations de
brutes qui se prétendent des modèles
alors qu’ils ne sont que des régimes
totalitaires, ont préféré jeter ces
militants en prison, quitte à leur
imputer des crimes qu’ils n’ont pas
commis pour les réduire au silence à
jamais, car nous vivons dans un monde où
les véritables porteurs de lumière sont
condamnés aux ténèbres des geôles
fascistes pendant que de vrais criminels
jouissent de l’impunité la plus absolue.
Ces pseudos Etats « démocratiques » dont
les fissures zébrant leurs façades
clinquantes sont mastiquées avec zèle
par leurs médias mensonges et leurs
élites corrompues, véritables déjections
de l’humanité assoiffées de pouvoir et
d’argent, cachent une réalité sordide où
tout est faux, calculé, truqué. Combien
de meurtres et d’assassinats n’ont-ils
pas commis avec la complicité de leurs
plumitifs payés à la tâche ? Ces
vomissures intemporelles se reproduisent
depuis des siècles et commettent les
mêmes crimes impunis. Mais malgré leurs
oripeaux, artifices et grimages, leurs
scandales quotidiens les dénudent et
nous dévoilent leurs âmes obscures
d’ogres impérialistes et sionistes, et
leurs cours de justice sont dérisoires
face au tribunal de l’humanité qui les
condamne.
Libérable depuis quinze ans, Georges
Abdallah est incarcéré dans les geôles
du régime fasciste français depuis 30
ans, accusé pour crimes sans aucune
preuve, si ce n’est celles qui ont été
fabriquées. Ce militant de la cause
palestinienne fait face à un acharnement
sans précédent de la part de
l’administration française inféodée au
sionisme, puisque la Cour d’Appel de
Paris qui devait statuer ce 18 décembre
vient de reporter une fois de plus son
audience concernant la neuvième demande
de libération conditionnelle au 29
janvier prochain. C’est devenu une
habitude, les faux prétextes
s’accumulent pour gagner du temps et
priver un homme de son droit le plus
élémentaire, montrant la justice
française telle qu’elle est : une farce
grotesque. Déjà en 2007, la septième
demande de libération conditionnelle
avait été reportée cinq fois, et trois
fois en 2012 lors de la huitième demande
de mise en liberté. Dans une société où
les militants des causes justes se font
emprisonner quand ils ne se font pas
assassiner, Georges Ibrahim Abdallah est
devenu le symbole de la résistance face
à l’oppression impérialiste US et à son
bras armé Israël qui dirigent une France
vassale. A part son collectif de soutien
très actif et quelques rares voix
inaudibles, aucun média ni aucune
organisation « droit-de-l’hommiste »,
aucun parti politique de gauche, de
droite ou d’ailleurs et de quelque
couleur que ce soit, n’évoque cette
énième duplicité des tribunaux français,
participant à un déni de liberté et de
justice de la part d’un système fasciste
et de ses alliés bobos. Certains cercles
osent évoquer le mot « révolution »,
comme s’ils étaient atteints d’un hoquet
irrépressible, ces petits bourgeois
alliés incontournables de
l’impérialisme, intellos asticots qui
n’ont jamais connu l’action, ayant
toujours été experts dans l’art de la
parlotte. Georges Ibrahim Abdallah n’est
pas seulement le plus vieux prisonnier
d’un régime fasciste français digne
héritier du pétainisme et de la longue
nuit colonialiste sanglante, il est
aussi prisonnier de la lâcheté des
élites pourries dans les medias et les
partis politiques. Le fait qu’il reste
debout contrarie et embarrasse le
nombrilisme de bien des faux prophètes
dont la seule posture est à genou. 30
ans de prison, c’est le prix de la
résistance d’un homme dressé face à
l’impérialisme, au sionisme et au
néocolonialisme, le lourd tribu payé par
un homme engagé auquel on a tout volé.
Son ancien avocat, le brillant Jacques
Vergès hélas disparu, l’a défendu avec
la vigueur sans concession qu’on lui
connaissait, mettant la France face à
ses contradictions mais malgré tout son
talent, il n’a pas réussi à faire
libérer son client, les ministres de
l’Intérieur et de la Justice successifs
faisant pression sur les juges, ce qui a
fait dire à notre ami Jacques Vergès que
la France était « la putain de
l’Amérique ».
Né le 2 avril 1951 dans le nord
Liban, Georges Ibrahim Abdallah s’est
engagé dans la résistance lors à la
guerre civile qui ravageait son pays et
des massacres de masse perpétrés par les
bourgeois confessionnalistes de tous
bords et leurs alliés israéliens et
franco-américains. Il a d’abord rejoint
les rangs du Parti National Social
Syrien (PNSS) pour rallier ensuite la
résistance palestinienne en devenant
membre du Front Populaire pour la
Libération de la Palestine (FPLP). Il
est blessé lors de la résistance à
l’invasion sioniste du Sud Liban en
1978. Pour lutter contre la barbarie
sioniste et impérialiste US, plusieurs
organisations de combattants libanais et
arabes décident de frapper les intérêts
impérialistes et sionistes dans le monde
entier, comme les Fractions Armées
Révolutionnaires Libanaises (FARL),
entrées en action en Europe. Parmi les
principales opérations attribuées aux
FARL en France : l’exécution le 18
janvier 1982 du colonel Charles Ray,
attaché militaire à l’ambassade des
États-Unis, et l’exécution le 3 avril
1982 de Yakov Barsimantov, responsable
du Mossad et secrétaire adjoint à
l’ambassade sioniste à Paris. Georges
Abdallah et arrêté le 24 octobre 1984 à
Lyon, son incarcération étant motivée
par la détention de « vrais-faux »
papiers d’identité : un passeport
délivré légalement par les autorités
algériennes. Suite à des négociations
entreprises par l’Algérie, l’État
français s’engage auprès du gouvernement
algérien à le libérer rapidement, mais
la France ne respectera jamais cet
engagement. Le 10 juillet 1986, Georges
Abdallah est condamné à quatre ans de
prison pour détention d’armes et
d’explosifs. Cependant les autorités
américaines exercent des pressions
directes sur le gouvernement français
afin qu’il ne soit pas relâché. Les
États-Unis d’Amérique se constituent
partie civile dans le procès et le
président Ronald Reagan évoque le sujet
lors d’une rencontre avec le président
François Mitterrand. Les pressions
sionistes s’ajoutent aux pressions
américaines. Entretemps, en 1985-1986,
des attentats faisant de nombreuses
victimes (13 morts et plus de 300
blessés) sont commis à Paris. Ils sont
revendiqués par le CSPPA (Comité de
Solidarité avec les Prisonniers
Politiques Arabes) qui exige, entre
autres, la libération de Georges Ibrahim
Abdallah. C’est dans ce contexte, alors
que Georges Abdallah est incarcéré
depuis plus d’un an, que la Direction de
la surveillance du territoire (DST)
annonce la « découverte » d’une arme
dans un appartement loué à son nom,
prétendant que l’arme avait été utilisée
dans l’attentat contre le colonel Ray et
l’agent Barsimantov. En mars 1987, les
autorités françaises jugent une seconde
fois Georges Ibrahim Abdallah sur la
base de cette saisie miraculeuse. Un
verdict de condamnation à perpétuité est
prononcé bien que le procureur général
n’ait requis qu’une peine de dix ans
d’emprisonnement. En prison, Georges
Abdallah continue à défendre la
cause des peuples opprimés. Il adhère à
la Plate-forme du 19 juin 1999 qui
réunit dans une communauté de lutte une
centaine de prisonniers
révolutionnaires, communistes,
anarchistes, antifascistes et
anti-impérialistes, et il participe à
des grèves de la faim en solidarité avec
les révolutionnaires Turcs incarcérés et
les prisonniers palestiniens. Libérable
depuis 1999, toutes ses demandes de
libération conditionnelle, de reports en
rejets, sont écartées sous prétexte que
« ses convictions anti-impérialistes et
anti-israéliennes sont restées intactes
et très solides » et qu’il constitue «
une menace pour la sécurité » de la
France, malgré le fait que ses gardiens
aient témoigné de son comportement
exemplaire et que le gouvernement
libanais ait demandé officiellement
qu’il soit rapatrié pour y reprendre son
activité d’enseignant.
Les années que Georges Abdallah a
passées dans les cellules infectes des
prisons d’une France dont l’histoire est
maculée de sang mais qui se permet de
donner des leçons de démocratie à toute
la planète, ne lui seront jamais
rendues. Mais les colonialistes français
et leurs pantins barbouzes à travers le
monde comparaîtront tôt ou tard devant
le Tribunal de l’Histoire, seul apte à
comptabiliser les millions de cadavres
qui réclament justice. Quoi que les
Français disent, et ils sont les
champions des phrases pompeuses et
creuses, ils n’en sont pas moins des
criminels de guerres, des assassins de
masse et des génocidaires à la solde de
l’impérialisme US et du sionisme
d’Israël. Ils excellent à noyer la
vérité sur leurs plateaux de télévision
qui fabriquent des héros de pacotille et
des pseudos intellectuels, des nouveaux
messies de la traitrise et des judas qui
se prostituent pour quelques deniers. La
France accueille chez elle tous les
renégats de la planète, tous les
traîtres planqués et les soupirants
démocratiques, elle sponsorise à tout va
des voies d’évacuation démocratiques qui
adhèrent à son discours hypocrite, à ses
valeurs colonialistes et fascistes
déguisées en « valeurs européennes »,
« liberté d’expression », « droits de
l’homme » ou « droits de la femme ». Le
mensonge et la trahison drapés dans
l’arrogance sont des spécialités
typiquement françaises. La France a
perdu son honneur depuis longtemps et le
cas de Georges Abdallah s’inscrit dans
la longue histoire française de lâcheté
doublée de prétention. En le gardant en
prison, ce sont les salonards arrogants
et méprisants envers le peuple « sans
dents » qui se sont enfermés dans leur
propre ego, leur bêtise et leur
couardise. Leurs dogmes sectaires
inefficaces n’ont jamais produit aucune
lutte à part celle de remplir leur
panse. George Abdallah n’a jamais
faiblit et reste un homme libre dans une
société soumise et prostituée qui a
vendu son âme au plus offrant, aux
marchands de canons et de vent.
L’Occident fabrique ses héros chewing
gum à défaut d’avoir de vrais,
d’authentiques porteurs de lumière, mais
les peuples opprimés, eux, savent encore
distinguer la mauvaise graine de
l’ivraie. Le chant éphémère d’une sirène
ne peut rivaliser avec le cri d’un Juste
face à l’ignominie de ceux qui le
maintiennent dans une cage et qui
croient qu’une idée peut être cadenassée
et étouffée. Ils ont déjà perdu, eux et
leur multitude de larbins, et l’ennui
est devenu leur seule patrie.
Si le silence des médias occidentaux
ne nous étonne pas, sachant qu’ils ont
cessé d’informer depuis longtemps pour
n’être plus qu’un outil de domination et
de manipulation impérialo-sioniste, dans
le cas des médias arabes en général et
algériens en particulier, on ne peut que
s’étonner de leur indifférence à l’égard
du cas de Georges Ibrahim Abdallah,
alors que ce dernier est un militant de
la cause palestinienne, qu’il porte un
passeport algérien, et qu’il est notre
frère de combat contre les sionistes.
Les médias algériens semblent davantage
occupés par des choses qui leur
paraissent plus importantes mais dont on
ignore les secrets. Ils s’émeuvent sur
le sort d’un nouveau « génie » de la
littérature qui a suscité un engouement
sans précédent dans les salons dorés et
qui draine une pléiade de supporters au
travers de pétitions lancées à Paris et
à Alger en réaction à la déclaration
d’un idiot utile appartenant à la même
matrice que celui qu’il a condamné. Ces
pétitions sont pourtant révélatrices des
enjeux réels qu’elles dissimulent
puisqu’elles sont menées par des
sionistes notoires tels que Bernard
Henri Lévy, le messie du printemps
sioniste et « philosophe » fantoche à la
chemise ouverte et à la mèche faussement
rebelle, la tartuffe femelle Caroline
Fourest, l’égérie fanatique des
lesbiennes et gays de Paris et grande
amie des Femen ukrainiennes, ces
walkyries hystériques dépoitraillées,
Raphaël Enthoven, autre « philosophe »
autoproclamé et fils d’un juif sioniste
né à Mascara, bien connu dans les
milieux pervers de la Jet Set, et qui
tous deux, père et fils, ont eu
l’insigne honneur de se partager la
couche de Carla Bruni avant qu’elle ne
jette son dévolu sur Nicolas Sarkozy, on
y trouve aussi le nom de l’avocat Robert
Badinter, la « conscience » du monde,
qui préfère signer des pétitions plutôt
que de s’élever contre le déni de
justice flagrant que représente le cas
de Georges Abdallah. Dans cette pétition
figurent aussi d’autres personnages
réputés dans leur désir de nuire à
l’Algérie. Bref que du beau monde.
Chacun choisit son camp et ses symboles.
Nous avons choisi les nôtres, à l’opposé
de ceux-là. La trahison de ces médias
algériens et d’une « élite »
révisionniste et arrogante envers le
peuple, qui se croit sortie de la cuisse
de Jupiter, montre clairement leur
désintérêt de la cause palestinienne,
comme de toutes les causes justes,
d’ailleurs. Au lieu d’avoir des
journalistes engagés et soucieux
d’informer, nous avons des démarcheurs
pour la pub et des prostitués de la
plume. Les salons climatisés d’Alger
avec leurs faux dévots sont devenus la
caisse de résonnance des cercles
sionistes de l’Hexagone, dans un
consensus petit bourgeois du sectarisme
et de la bêtise. Pas un mot sur Georges
Ibrahim Abdallah, ce comportement est
lamentable. Quand on pense que l’Algérie
a jadis abrité tous les mouvements
révolutionnaires et de libération à
travers le monde et qu’elle était
appelée la Mecque des Révolutionnaires !
Les gens ont changé depuis que tu es
en prison, cher Georges. Dans leur monde
immonde, tout se vend et tout s’achète,
camarade, et la trahison est partout.
Mais toi, tu es un homme libre, mon
frère !
Le lettre
que Georges m’a envoyée depuis la
prison. D.R.
En m’écrivant une lettre pleine de
chaleur humaine et d’amitié, le camarade
Georges Abdallah a démontré que bien
qu’incarcéré depuis de longues années,
rien ni personne ne pourra tuer l’espoir
qui vit en lui. Les articles que nous
lui avons consacrés sont de la même
nature, rien ne nous abattra et nous
mourrons debout. Nous sommes de ceux qui
entretiennent un espoir puisé aux
sources mêmes du désespoir, dans la
beauté éternelle des êtres qui sont
partis en offrant leur vie pour la seule
cause qui en vaille la peine : l’amour
de la liberté, de la justice et de la
solidarité. La galère impériale prend
l’eau de partout et les efforts des
esclaves pour colmater les brèches sont
dérisoires, le bois est pourri. Bientôt,
l’Empire sombrera dans les abysses
infects qui l’ont engendré, emporté par
sa propre décrépitude. Quant à nous,
nous connaissons des patries et des
peuples pour lesquels nous nous battrons
toujours. Et dans le nombril infect de
l’impérialisme, du sionisme et du
néocolonialisme, nous planterons notre
étendard qui flottera et rayonnera à
travers les siècles. Rien ne pourra
étouffer le souffle de notre humanité
attachée à une idée de liberté et de
justice.
Mohsen Abdelmoumen
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