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Analyse

Le trafic des trésors archéologiques d’Irak,
de l’invasion US à Daech-IS

Mohsen Abdelmoumen


L’armée américaine à Babylone en Irak. DR.

Samedi 14 mars 2015

La Mésopotamie est une antique région du Moyen Orient située entre le Tigre et l’Euphrate qui recouvre le nord-est de la Syrie et le nord de l’Irak. Sa civilisation a donné naissance à l’agriculture, à l’écriture, dont l’apparition est estimée à 3500 avant JC, à l’urbanisme, aux 24 heures dans une journée, à la création d’institutions, au droit, aux lois, au commerce, à l’art sous plusieurs formes (architecture monumentale, sculpture, peinture, orfèvrerie), à la musique, etc. Cette région regorge de trésors inestimables disséminés sur des centaines de sites archéologiques majeurs et des dizaines de milliers plus petits qui ont déjà fait l’objet de pillages par des aventuriers européens au XIXe siècle et ensuite par l’armée US lors de l’invasion en 2003. A l’époque de l’invasion criminelle US-britannique en 2003, de nombreux archéologues et historiens ont reproché aux armées occidentales d’avoir pillé le patrimoine irakien, accusant Washington d’avoir violé les accords internationaux de la Convention de La Haye datant de 1907 qui interdit formellement les pillages. Aujourd’hui, l’armée de fantassins à la solde des USA et d’Israël, Daech-IS, fait à son tour main basse sur les trésors de l’Irak, destinés à décorer les intérieurs luxueux des collectionneurs privés occidentaux qui les conservent en toute discrétion et ne les rendront jamais. Ainsi disparaît le patrimoine national irakien, témoin d’une civilisation éblouissante, dans les coffres-forts et les salons de l’Occident. Le pillage intensif et systématique des régions envahies par Daech-IS permet à l’organisation terroriste de financer son entreprise de mort et de destruction en fournissant pétrole et objets d’art à bas prix. Mais le diable est dans les détails et qui dit vendeur, dit acheteur, et tous ceux qui vendent ou achètent le fruit des rapines ont autant de sang sur les mains que les égorgeurs qui massacrent les peuples du Moyen-Orient.

Le monde s’insurge contre le saccage des vestiges millénaires de la Mésopotamie par l’organisation terroriste en oubliant que le patrimoine irakien n’a été épargné par personne. A titre d’exemple, en 2003, l’armée US avait établi une base militaire de 150 hectares dans les ruines de Babylone, appelée le camp Alpha, ce qu’un rapport du British Museum de 2005 avait comparé à l’établissement d’un camp militaire autour de la Grande Pyramide en Egypte ou autour de Stonehenge en Grande-Bretagne. Située à 90 kms au sud de Bagdad, Babylone a abrité l’une des sept merveilles du monde. Qui n’a pas entendu parler des Jardins suspendus de Babylone ? Capitale de deux des plus illustres rois de l’Antiquité, Hammourabi (1792-1750 av. JC) qui a offert à l’Histoire l’un des premiers codes de lois, et Nabuchodonosor (604-562 av. JC.) qui a construit les jardins suspendus, l’antique ville de Babylone est considérée comme l’un des sites archéologiques les plus importants au monde s’étendant sur 2100 hectares au bord de l’Euphrate. Alexandre le Grand est mort avant d’avoir pu concrétiser son rêve : faire de Babylone sa nouvelle capitale. Lors de l’invasion US de 2003, la cité antique a été mise à sac, les musées de Nabuchodonosor et d’Hammourabi ainsi que les archives de la bibliothèque de Babylone ont été volés et détruits. Les Yankees qui n’ont pas d’histoire ni de monuments historiques, et qui ont gardé une mentalité de gardiens de vaches et de chercheurs d’or massacreurs du peuple légitime d’Amérique, c’est-à-dire les Amérindiens, n’ont éprouvé aucun état d’âme en foulant de leurs bottes de soudards une terre millénaire qui a été le berceau de la civilisation. Une évaluation des dégâts occasionnés à Babylone a fait l’objet d’un rapport établi par de nombreux experts sous l’égide de l’Unesco en 2009. D’après ce rapport, les troupes d’occupation ont nivelé le site au bulldozer pour construire une aire de stationnement pour leurs véhicules lourds ainsi qu’une piste d’atterrissage pour leurs hélicoptères à proximité du théâtre antique ; elles ont construit des remblais de protection avec des poteries et des briques gravées de caractères cunéiformes qu’elles avaient pulvérisées au préalable ; elles ont creusé des tranchées pour y stocker leurs réserves de carburant ; elles ont fait rouler leurs poids-lourds sur la voie sacrée (le chemin de procession), brisant les dalles et causant des dommages irréparables ; elles ont placé trois rangées de blocs de béton de deux tonnes en plein milieu de cette même voie ; elles y ont disposé une rangée de conteneurs HESCO remplis avec de la terre jonchée de fragments archéologiques, prélevée près du mur oriental de l’enceinte sacrée ; elles ont fixés des barbelés au moyen de piquets en acier plantés dans le mur d’enceinte et au milieu de la voie processionnelle ; elles ont fait une découpe de 2,5 m sur 1,5 m, profonde de 50 cm, dans le même mur, et ont brisé des briques composant les corps des animaux qui ornent la célèbre Porte d’Ishtar. Nous posons la question suivante : y a-t-il une différence entre Daech-IS et l’armée US ? Tout comme l’Unesco n’a jamais jugé utile jusqu’ici d’inscrire la légendaire Babylone sur sa liste des sites classés patrimoine mondial, le comité des sanctions des Nations unies a, pendant des années, refusé d’accorder l’autorisation à des équipes internationales d’évaluer les dommages et les menaces pour le patrimoine culturel de l’Irak dans le sillage de la guerre du Golfe, en dépit de la nécessité urgente de constituer une documentation visant à la conservation du patrimoine irakien en raison des dommages de guerre, du pillage et du développement agricole d’urgence.

Actuellement aux mains de Daech-IS, Mossoul, capitale de la province de Ninive, est entourée de 1791 sites archéologiques enregistrés dans lesquels l’organisation terroriste peut puiser à volonté. Cette position centrale au milieu d’une région dotée d’un patrimoine dont la richesse incalculable suscite la convoitise des marchands voraces et des riches collectionneurs, constitue une manne inépuisable. Le 26 février dernier, Daech-IS a diffusé une vidéo mettant en scène sa destruction de bas-reliefs et de sculptures au musée de Mossoul, considéré comme le plus important musée en Irak après le Musée national de Bagdad. D’après l’une de nos sources, expert en patrimoine, la plupart des éléments exposés à l’intérieur du musée étaient des copies d’originaux, 1 500 pièces ayant été envoyées à Bagdad en 2003 pour les mettre en sécurité. Une petite partie seulement était susceptible d’être authentique, mais les images de la vidéo sont étrangement floues lorsqu’elles montrent les débris. Gageons que ces pièces rares n’ont pas été détruites et qu’elles sont actuellement acheminées en Occident, via la Turquie, par ceux qui vont pouvoir en tirer profit. Auparavant, les terroristes avaient fait exploser la Bibliothèque publique de Mossoul, brûlant des milliers de livres et manuscrits rares. Au regard de cette vidéo qui a fait le tour du monde et qui a déchaîné un tollé mondial au niveau des gouvernements, des médias, des instances comme l’Unesco, réussissant même l’exploit de faire sortir le Secrétaire général des Nations Unies de sa léthargie chronique, nous aimerions savoir pourquoi Daech-IS a attendu février 2015 pour nous présenter sa nouvelle version d’« Une nuit au musée » alors que Mossoul  est sous sa domination depuis le 10 juin 2014.

Fondée il y a plus de 3300 ans et située sur les rives du Tigre à 30 km au sud de Mossoul, la ville de Nimrud (ancienne Kalkhu) était jadis capitale de l’empire assyrien. Ses palais gardés par d’énormes lamassu (taureaux ailés à tête d’homme) ont fait sa célébrité à travers le monde. Le gouvernement irakien a confirmé que le site avait été attaqué au bulldozer par des groupes extrémistes armés dans la journée du 5 mars, des camions ayant été vus sur le site pour emporter le fruit des pillages. Ce fut ensuite au tour de la cité de Hatra, datée de 2000 ans et située à 110 km au sud de Mossoul, puis celui de Dur Sharrukin (actuelle Khorsabad), « la forteresse de Sargon », ancienne capitale assyrienne datant de 800 av. JC située à 15 kilomètres au nord-est de Mossoul, ces deux derniers sites étant classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Les pillages et les destructions ont été confirmés par le ministère irakien des antiquités qui déclare toutefois ne pas connaître l’étendue des dommages. Le 8 mars, le gouvernement irakien a exhorté la coalition d’utiliser sa puissance aérienne pour protéger les antiquités de son pays contre le pillage et la destruction exercés par Daech-IS. Le ministre irakien du Tourisme et des Antiquités s’est plaint que la coalition qui a effectué 2 800 frappes aériennes depuis août 2014 contre les positions de Daech-IS en Irak et en Syrie, ne faisait pas d’efforts pour sauver le patrimoine inestimable de l’Irak. Il a ajouté que les avions de la coalition avaient surveillé les préparatifs des attaques contre les sites, notamment à Hatra, et s’est interrogé de savoir pourquoi la coalition n’a pas empêché le désastre. « Nous avons averti préalablement et avertissons encore maintenant que ces gangs avec leur idéologie takfiri malade continueront à détruire et à voler des objets tant qu’ils ne seront pas contrés par un puissant moyen de dissuasion, et nous attendons toujours une forte position internationale pour arrêter les crimes de Daesh qui ciblent la mémoire de l’humanité », a-t-il déclaré. Mais le général Martin Dempsey, chef d’état-major interarmées US arrivé à Bagdad le 9 mars après une visite sur le Charles-de-Gaulle, le porte-avion français qui a rejoint la coalition, a répondu qu’il avait d’autres préoccupations plus urgentes et qu’il fallait user de « patience stratégique » dans la lutte contre Daech-IS. Le général Dempsey confirme ainsi ce que nous savions déjà, à savoir que la coalition ne combat pas ses agents sur le terrain, Daech-IS. Au passage, nous espérons qu’Alex, le second maître qui était encore éboueur l’année dernière et qui est désormais à la barre du navire de guerre français, a ôté toute crainte au général Dempsey quant à l’efficacité opérationnelle du porte-avion Charles-de-Gaulle. Si ramasser les ordures n’a rien de déshonorant en soi – bien au contraire, cela participe à la salubrité publique – on se demande quand même comment la France s’est retrouvée le seul pays au monde à confier le gouvernail de son porte-avion à un ancien ouvrier de la voierie. Passer du camion-poubelle au Charles-de-Gaulle est assez singulier, sans doute s’agit-il de ce que la France appelle « l’excellence française » appliquée à la marine militaire, mais quand on sait que le porte-avion français collectionne les pannes et passe neuf mois par an à quai pour réparations, la symbolique est saisissante.


Les divers trafics de Daech-IS en Irak. DR

La destruction des anciennes villes de Mésopotamie s’est déroulée sans qu’aucune vidéo ne soit diffusée, contrairement aux images délivrées par Daech-IS  montrant la démolition à coups de masse et au marteau piqueur d’un lamassu de la Porte de Nergal sur le site de Ninive, non loin de Mossoul. Des témoignages font état que les sites archéologiques ont été pillés de tout ce qui était transportable et que le reste avait été rasé, d’autres affirment avoir entendu des détonations, mais aucune image n’est venue confirmer les rumeurs. Pourquoi Daech-IS, qui pourrait concourir pour les prochains oscars à Hollywood tant l’organisation terroriste a prouvé son efficacité en matière de production cinématographique, n’a-t-il pas jugé utile de nous montrer les images de ces démolitions ? Pourquoi les Yankees, qui prétendent combattre le terrorisme et dont les satellites détectent le moindre mouvement, restent-ils muets à ce sujet, et surtout, pourquoi ne sont-ils pas pressés d’arrêter Daech-IS dans ses actions dévastatrices en vies humaines et en sites patrimoniaux majeurs ? Ces actes de destruction ont été décrits par le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon comme un « crime de guerre ». Quand de nombreux experts accusent des fonctionnaires de l’ONU de se livrer au trafic des antiquités dérobées, et quand on sait que l’ONU n’a jamais levé le petit doigt pour empêcher les désastres qui ravagent le Moyen Orient depuis des années, la réaction outragée de Pokémon (Ban Ki-Moon) est d’une hypocrisie rare. Même duplicité de la part de la Directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, qui est sortie de sa torpeur lors de la destruction du site de Nimrud et qui a saisi le président du Conseil de Sécurité des Nations Unies et la procureure de la Cour Pénale Internationale à ce sujet. Pense-t-elle vraiment nous faire croire qu’elle va traîner Al-Baghdadi devant la CPI ?

Il est intéressant de noter que la succursale terroriste de Daech-IS responsable de la destruction des antiquités appelée pompeusement « comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice », porte le même nom que le département officiel de l’Arabie saoudite chargé de faire respecter la « morale ». Notons également que les pingouins wahhabites saoudiens ont détruit en une vingtaine d’années 95% des monuments historiques, tombeaux, mausolées, et édifices religieux liés à la famille du prophète Mohammed (QSSL) à Médine et à La Mecque. A titre d’exemple, la maison de Khadija, l’épouse du Prophète, a été démolie et remplacée par des toilettes publiques. Les al-Saoud ont confié à l’entreprise de la famille d’Oussama Ben Laden, l’ex-numéro 1 d’Al-Qaïda, les travaux de transformation de la Mecque, entraînant la destruction des galeries de la Grande Mosquée construites au XVIe siècle et composées de colonnes abbassides et ottomanes, dont certaines datent du VIIIe siècle. Les sites témoins de la vie du Prophète et de ses compagnons sont systématiquement détruits pour être remplacés par des gratte-ciels, des centres commerciaux et des hôtels de luxe, métamorphosant les lieux de pèlerinage en autant de « Las Vegas » religieux. La Royal Mecca Clock Tower, deuxième tour la plus haute du monde avec ses 600 m, une sorte d’imitation mégalomaniaque de Big Ben, a été construite à côté de la Kaaba et de la Grande Mosquée qui sont complètement écrasées par cette monstruosité de mauvais goût ostentatoire. Et l’on ose qualifier le roi illégitime d’Arabie saoudite qui ne représente que sa famille et sa personne « le gardien des lieux saints de l’Islam » ! Les rois d’Arabie saoudite ont trahi le message du Prophète en transformant ce pays en monarchie familiale et en finançant le terrorisme sous l’œil bienveillant des Etats-Unis. La monarchie moyenâgeuse qui revendique une terre qui était plongée dans les ténèbres n’a même pas la reconnaissance du ventre vis-à-vis du Prophète dont la grande civilisation musulmane a rayonné dans le monde entier. En dehors du fait religieux, ces traîtres saoudiens n’ont jamais été d’aucun combat et n’ont jamais soutenu la cause palestinienne. L’argent du Hadj (pèlerinage à La Mecque), lequel draine chaque année des milliards de dollars initialement destinés à être distribués aux pauvres, est placé dans des banques US et israéliennes par la famille al-Saoud, premier financier du terrorisme. Que représentent les Al Saoud et autres familles bédouines de cette terre aride, ces chameliers illettrés égarés dans les ténèbres du désert ? Qu’ont-ils apporté par rapport à l’œuvre civilisatrice universelle de l’Islam ? Ils n’ont fait que répandre leur wahhabisme, poison qui détruit à petit feu le monde musulman et qui ne véhicule que l’ignorance, la barbarie et la mort.

Un article paru dans National Geographic a révélé qu’en juin 2014, les forces de sécurité de l’armée irakienne avaient arrêté Abou Abdulrahman al-Bilawi, commandant du conseil militaire de Daech-IS. L’examen de son ordinateur a révélé de nombreuses informations détaillant la structure de l’organisation terroriste, livrant les identités et noms de guerre de tous les combattants étrangers, leurs numéros de téléphone et adresses courriel, les noms des hauts dirigeants et leurs mots de passe, les initiales des taupes à l’intérieur des ministères et les comptes complets des finances du groupe. Avant la prise de Mossoul, les actifs de Daech-IS s’élevaient à 875 milliards de dollars, auxquels on peut ajouter 1,5 milliards de dollars récoltés dans les différents pillages qui se sont déroulés lors de la chute de la ville. Les informations découvertes ont permis de mettre à jour la provenance des fonds récoltés non seulement par la vente du pétrole issu des champs pétrolifères de l’est de la Syrie, mais aussi de la contrebande des différentes matières premières pillées et des antiquités d’une valeur inestimable provenant des fouilles archéologiques. C’est ainsi que Daech-IS a amassé 36 millions de dollars rien que dans le pillage et le trafic du trésor archéologique d’al-Nabak dans les montagnes de Qalamoun à l’ouest de Damas en Syrie, et dont les antiquités datent de 8 000 ans. Les villes et villages de la région de Qalamoun comptent parmi les plus anciens établissements humains de l’Histoire et portent le témoignage de civilisations successives, certains de leurs habitants parlant encore la vieille langue syriaque.

L’Unesco estime que le commerce à l’échelle mondiale « d’antiquités de conflit » pourrait être évalué à plus de 2,2 milliards de dollars. Les « antiquités de conflit » sont des artefacts pillés et vendus clandestinement à des marchands illégaux à travers le monde, et dont les profits sont versés pour financer l’activité terroriste. D’après les experts enquêtant sur le sujet, les pillards gagnent de 1% à 5% du prix de vente final, les intermédiaires empochant entre 95% et 99%. Par conséquent, Daech-IS a vendu des quantités inimaginables d’antiquités pour amasser 36 milliards de dollars rien que pour la vente du trésor archéologique d’al-Nabak en Syrie. Nous conseillons donc à l’Unesco de réviser ses chiffres et de cesser de nous prendre pour des idiots. Serena Shim, la journaliste américaine d’origine libanaise couvrant le conflit Daech-IS pour Press TV, est décédée le 19 octobre 2014, tuée dans un accident de voiture dont les circonstances sont plus qu’étranges. Quelques heures avant sa mort, elle avait délivré l’information dénonçant la porosité de la frontière turco-syrienne traversée par les terroristes avec l’assistance des services secrets turcs, Daech-Is utilisant des camions des ONG dont ceux de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) pour ses différents trafics. Elle avait pointé du doigt l’implication des services secrets turcs et étrangers comme la CIA et le Mossad dans la contrebande de l’aide alimentaire, et était accusée d’espionnage par le MIT (services de renseignement turcs), alors qu’elle faisait son travail de journaliste d’investigation. Témoin direct du trafic à grande échelle entre Daech-IS et la Turquie avec la complicité des services de renseignements turcs et occidentaux, Serena Shim a été éliminée dans le silence des médias de propagande occidentaux et laisse deux orphelins. Il n’y a aucun doute que ce que Serena Shim avait découvert au sujet du trafic de l’aide humanitaire peut être appliqué aux antiquités. D’Irak ou de Syrie, les trésors archéologiques volés transitent par la Turquie et finissent en Occident, à Bruxelles, l’une des plaques tournantes du trafic d’antiquités par sa position stratégique au sein de l’Union Européenne, à Paris, à New York ou à Munich, là où les gens riches et les diplomates hantent les magasins d’antiquités ayant pignon sur rue et proposant des objets de contrebande en toute impunité.

Sachant que depuis leur invasion en Irak, les Etats-Unis ont adopté une réglementation autorisant l’exportation des antiquités irakiennes soi-disant pour les « protéger » et qu’aucune loi internationale n’oblige à restituer les objets volés s’ils n’ont pas été identifiés par un musée ou une institution, les Indiana Jones et autres « archéologues »-aventuriers sont désormais à pied d’œuvre pour collecter les antiquités afin de garnir les cabinets secrets des riches collectionneurs privés. C’est ainsi que Thomas Livoti, « archéologue » et capitaine du corps des Marines US, a été chargé de « protéger » les antiquités du pillage de guerre. Ce « Captain America » est actuellement basé à Fort Bragg, la plus grande base d’entraînement militaire au monde située en Caroline du Nord et qui abrite les forces aéroportées, les forces spéciales, la FORSCOM (United States Army Forces Command), l’USARC (United States Army Reserve Command). D’après une interview publiée en juillet 2014 dans un journal du Montana dont il est originaire, le capitaine Livoti prétend « combattre » efficacement le terrorisme en « protégeant » les antiquités, monuments et autres biens culturels. Au début de 2003, le Capitaine Thomas Livoti a été mobilisé lors de l’invasion US en Irak, en tant que membre de la 1 force expéditionnaire des Marines. L’unité de Livoti a sévi au nord de Bagdad, dans l’ancienne cité de Babylone, le « fameux » camp Alpha décrit plus haut où il a pu exercer ses pseudos compétences d’agent déguisé en « archéologue ». Son ordre de mission était le pillage systématique. Quand on sait les dégâts qui ont été infligés au site de Babylone, on peut se demander de quelle « archéologie » il s’agissait. Après la guerre, Livoti a quitté le corps des Marines et a effectué un stage pour le Département d’Etat. Rien de moins. Réserviste de l’Armée, Livoti est spécialisé dans le vol organisé des biens culturels et des antiquités au cours des opérations noires, et a été engagé par l’armée US pour aider à rétablir l’unité de la Seconde Guerre mondiale créée en 1944, le Monuments, Fine Arts, and Archives program, surnommé les « Monuments Men », et démantelée en 1951. Ce Livoti avoue que Daech-IS et l’ASL (armée syrienne libre) se livrent au trafic des objets archéologiques. En homme du terrain, il maîtrise très bien le sujet, puisqu’il l’a lui-même exercé pour le compte des Etats-Unis d’Amérique pendant la seconde guerre du Golfe. Sa déclaration est capitale car, que ce soit l’ASL financée par les Américains et leurs marionnettes occidentales, qataries, saoudiennes et turques, ou que ce soit Daech-IS qui, de l’aveu même d’Hillary Clinton est une création des Etats-Unis et de ses services de renseignement certainement en partenariat avec le Mossad israélien, nous déduisons que le pillage qui sévit en Irak et qui fait pousser aux Occidentaux des cris d’orfraie et leur fait verser des larmes de crocodile, est un processus de pillage organisé ou seuls les masques changent mais où les commanditaires restent les mêmes, à savoir les maîtres de Washington, Tel Aviv, Londres et autres capitales occidentales. Le bras armé des Occidentaux, Daech-IS, est en train de finir la sale besogne que les Américains avec leurs alliés britanniques ont commencée il y a plusieurs années. Et dire qu’ils ont envoyé leurs troupes sur la présentation des « armes de destruction massive » par Colin Powell, en l’occurrence un échantillon de l’urine de celui-ci. Nous caressons toujours l’espoir de voir juger les Powell, George W. Bush, Wolfowitz, Condoleezza Rice, Cheney, leur caniche britannique Tony Blair et toute la clique des néocons, pour crimes contre le genre humain et contre le patrimoine universel de l’humanité qu’ils ont détruit et volé. Nos diverses sources bien informées affirment que ces criminels ont acquis pour eux-mêmes ces trésors archéologiques qu’ils exhibent avec fierté dans leurs salons dégoulinants du sang du peuple irakien et de tous les peuples opprimés de la terre.

Mohsen Abdelmoumen

Published in Oximity, March14, 2015:https://www.oximity.com/article/Le-trafic-des-tr%C3%A9sors-arch%C3%A9o-1

In Whatsupic:http://fr.whatsupic.com/sp%C3%A9ciale-usa/tr%C3%A9sors-arch%C3%A9ologiques46468.html

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Source : Mohsen Abdelmoumen
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