Opinion
L’humanité peut-elle survivre au chaos
« créatif » américano-sioniste ?
(Partie I)
Mohsen Abdelmoumen
L’impérialisme US dépèce la planète.
D.R.
Samedi 10 décembre 2015
Comment différencie-t-on un chaos
créatif d’un chaos destructeur ? C’est
une question que nous posons aux néocons
qui pratiquent la politique de la terre
brûlée à travers toute la planète. Ceux
qui manipulent les cartes se
prennent-ils pour des dieux capables de
foudroyer des pays et des sociétés sans
que leur machiavélisme ne provoque un
retour de manivelle et ne les terrasse à
leur tour ? Il arrive toujours un moment
où la situation échappe aux apprentis
sorciers et il existe des risques réels
de guerre totale si l’Empire sent qu’il
perd son hégémonie, car il ne peut
envisager de perdre une once de son
pouvoir au profit d’un monde
multipolaire bénéfique pour l’humanité.
Cette année 2015 sera marquée par des
conflits intenses entre l’impérialisme
et les pays qui résistent. Les graines
de la discorde ont été semées un peu
partout dans le monde sous la houlette
de l’administration Obama, et une
déflagration majeure pourrait se
produire au cours du mandat du prochain
président. Plutôt que le prix Nobel de
la Paix, le comité norvégien aurait dû
décerner celui de la Guerre à Barack
Obama, car on a rarement vu autant de
conflits que sous son règne, l’actuel
président des Etats-Unis n’ayant rien à
envier aux néocons puisqu’il pratique
leur politique guerrière. Les prochaines
élections seront sans surprise, que ce
soit Jeb Bush ou Hillary Clinton, celui
ou celle qui sera élu(e) ne fera
qu’amplifier ce phénomène mortifère,
l’expérience ayant démontré que, Bush ou
Clinton, nous pouvons compter sur leur
ferveur belliciste respective. Nous
voyons depuis plusieurs mois que
l’impérialisme américano-sioniste
redouble de férocité en établissant une
longue ligne de front qui s’étend de
l’Ukraine, où il mène sa guerre de basse
intensité visant la Fédération de
Russie, jusqu’au Moyen Orient, voire le
Sahel et le Maghreb, se positionnant
aussi dans le Pacifique avec la Chine et
la Corée du Nord dans sa ligne de mire.
L’instauration de la crise du pétrole
propulsée sur ordre de Washington par
l’Arabie saoudite, valet inconditionnel
de l’impérialo-sionisme, s’inscrit dans
une logique guerrière qui débute par des
sanctions à l’encontre de la Russie, la
Corée du Nord, le Venezuela, l’Iran,
bref contre le bloc de résistance à la
domination impérialiste. Il faut
frapper, c’est une question de survie
pour l’impérialisme. Désormais, l’Empire
affiche ouvertement son déterminisme,
qui n’est certes pas la qualité première
de Barack Obama, président sans charisme
actionné par les néocons qui mènent le
jeu depuis l’ombre des coulisses avec
leur stratégie du chaos, les guerres
économiques, et les sanctions à tous
ceux qui refusent le diktat
américano-sioniste. Les événements se
précipitent et la diplomatie américaine
a pris congé, John Kerry semblant avoir
été rangé au placard. Ce n’est plus la
diplomatie qui gère les Affaires
étrangères, c’est Samantha Power qui
assume le rôle de Secrétaire d’Etat en
commentant sur la Corée du Nord et
Israël, nous démontrant que la tendance
lourde des néocons a placé la Maison
Blanche sous tutelle et que Barack Obama
est devenu leur larbin affirmé.
Face aux diverses alliances
commerciales et stratégiques qui se sont
créées en-dehors de l’hégémonie
impérialo-sioniste, l’empire
contre-attaque en allongeant ses
tentacules sur toute la planète. Nous
assistons à une guerre économique sans
pitié où les coups les plus bas sont
portés à tous ceux qui ne se rangent pas
sous la domination de l’empire. Mais
l’alliance stratégique russo-chinoise
entre Poutine et Xi Jinping apporte un
changement radical à la géopolitique
mondiale, car la Chine et la Russie
partagent d’immenses ressources en
devises et constituent la plus grande
réserve d’or de la planète tout en étant
les moteurs des pays du BRICS et de
l’OCS. Face à l’agression de l’empire,
la résistance se met en place, comme on
vient de le voir avec le renforcement
des relations bilatérales entre la Chine
et les pays d’Amérique Latine comme le
Venezuela et l’Equateur, suite à la
récente visite de Nicolas Maduro et
Rafael Correa à Beijing. Par ailleurs,
la chute du rouble a permis à Vladimir
Poutine de racheter en quelques jours
30% des actifs de la Russie placés dans
le pétrole et le gaz qui étaient aux
mains des investisseurs occidentaux.
D’un autre côté, l’Union
européenne, dirigée par une Allemagne
soumise à la domination
américano-sioniste et qui vient de
refuser l’adoucissement des sanctions
contre la Russie, est gangrenée par des
fausses valeurs instillées depuis des
décennies par l’impérialisme, la misère
se propage dans une population
lobotomisée complètement asservie à
l’idéologie de consommation, et
l’édifice se fissure de toutes parts
avant de s’écrouler. La situation des
Etats-Unis n’est pas plus enviable, la
Réserve Fédérale s’étant spécialisée
dans l’art d’imprimer des billets de
banque ne correspondent qu’à du vent, à
raison d’un billion de dollars par an.
Plus d’une centaine de pays ont confié
leurs réserves d’or à la Federal Reserve
Bank de New York et à Fort Knox pendant
la seconde guerre mondiale, permettant
aux Etats-Unis d’entasser 20 mille
tonnes d’or en 1945. Il en restait 4175
en 2013. Où sont passées les tonnes
d’or manquantes ? La disparition, lors
des attentas du 11 septembre 2001, de
770 millions sur les 1000 millions de
dollars en or déposés dans les caves des
tours 5 et 7 du World Trade Center
demeure également un mystère. En
février, le sénateur républicain Ron
Paul avait déjà attiré l’attention en
déclarant qu’il n’y avait eu ni audit ni
aucun accès autorisé aux membres du
Congrès pour s’assurer de l’existence de
l’or depuis 40 ans. Paul Craig Roberts,
quant à lui, affirme que les Etats-Unis
d’Amérique ne détiennent plus d’or et
que les nations ne pourront jamais
récupérer leur avoir. L’Allemagne a bien
tenté de récupérer 300 de ses 1 560
tonnes conservées à New York mais sans
succès, seules 34 tonnes lui ont été
restituées avec la promesse de lui
rendre les 266 tonnes restantes dans les
prochaines années. Les réserves des
Banques Centrales de 193 pays sont
représentées à 67% par le dollar, 15% en
euros et les 18% restants en devises
nationales. Malgré un déficit commercial
de 500 000 millions et une dette
intérieure et extérieure de 70 billions
de dollars, le système financier
international protège l’économie
américaine de l’effondrement, et les
pays du monde sont si étroitement
engagés à l’égard de la Réserve Fédérale
qu’ils doivent l’alimenter sans cesse
pour éviter l’effondrement général. On
calcule qu’environ 2,5 mille millions de
dollars entrent chaque jour dans les
caisses américaines en provenance de
sources étrangères, mais cette aide
financière internationale n’a pas réussi
à sauver de la faillite des grandes
villes américaines comme Detroit,
fleuron de l’industrie automobile, dont
la population restante, trop pauvre pour
fuir la mégapole en ruines, est livrée à
la débrouille.
C’était prévisible : acculé, l’Empire
attaque. Suite au coup d’Etat organisé
en février 2014 par la CIA à Kiev, les
Etats-Unis utilisent l’Ukraine comme
cheval de Troie pour frapper la
Fédération de Russie, violemment
agressée par l’administration Obama et
son bras armé, l’OTAN. Suite aux
nombreuses provocations dont elle fait
l’objet, la Russie a déclaré que
l’expansion de l’OTAN vers l’Est
représente la plus grande menace à
laquelle elle est confrontée,
réaffirmant que la Russie se réserve le
droit d’utiliser des armes nucléaires si
ses forces conventionnelles ne
parviennent pas à la protéger. Les
nouvelles sanctions à son égard décidées
en décembre par l’administration Obama
et approuvées par le Congrès portent sur
le volet économique, diplomatique, mais
aussi sur l’aide apportée à l’Ukraine
avec la fourniture de capacités
militaires au gouvernement ukrainien
pour lui permettre d’améliorer sa
capacité à se défendre et à restaurer sa
souveraineté et son intégrité
territoriale face aux actions
« illégales » du gouvernement russe.
S’il le juge utile, le président des
Etats-Unis pourrait également s’en
prendre à Gazprom, le principal
fournisseur de gaz naturel des pays
européens et de l’Ukraine. Suite aux
sanctions imposées par les USA et une
Union européenne servile et sans
honneur, et surtout à cause de la
production intensive délibérée du
pétrole saoudien provoquant la chute du
prix du baril, le Brent tombant à moins
de 50 dollars, nous voyons la Russie
s’écrouler économiquement, le rouble
étant en proie à une inflation
galopante. D’ailleurs, dans une
interview accordée fin décembre à CNN,
le sénateur criminel John McCain, le
promoteur des « révolutions colorées »
présent à Kiev lors des événements à
l’origine de la crise ukrainienne, s’est
réjouit de la baisse du pétrole en
remerciant l’Arabie saoudite : « Nous
devons remercier l’Arabie saoudite, qui
a permis de baisser le prix du baril de
pétrole au point que cela a affecté
significativement le président russe,
Vladimir Poutine, et toute l’économie
russe ». Mais un autre danger est
également constitué par la « cinquième
colonne » à laquelle Vladimir Poutine a
déjà fait allusion.
La nouvelle loi américaine intitulée
« Soutien pour la démocratie russe et la
société civile » stipule que le
secrétaire d’État doit, « directement ou
à travers des organisations
non-gouvernementales ou internationales,
comme l’Organisation pour la sécurité et
la coopération en Europe, le
National Endowment for Democracy
(ndlr : la NED, décrite par William Blum
comme organisme créé spécialement pour
servir de substitut à la CIA, finance et
a financé des organismes un peu partout
dans le monde, comme entre autres le
mouvement Occupy central en Chine, le
Centre tibétain pour les droits de
l’homme et la démocratie en Inde, le
bloggeur Alexeï Navalny en Russie, le
groupement Otpor et l’Institution Albert
Einstein en Serbie, la branche
ukrainienne de l’Open Society Foundation
de Georges Soros impliquée dans
l’Euromaïdan, l’Institut des droits de
l’homme et du développement en Afrique –
IHRDA, tous les groupes d’opposition au
Venezuela et notamment les organismes
ayant joué un rôle actif dans la
tentative de coup d’Etat contre Chavez
en 2002, l’organisation Hagamos
Democracia au Honduras, l’organisation
Reporters sans Frontières, et le Center
for a free Cuba, etc.) et des
organisations liées, améliorer la
gouvernance démocratique, la
transparence, la responsabilité, l’État
de droit, et les efforts anti-corruption
dans la Fédération de Russie, renforcer
les institutions démocratiques et les
organisations de la société politique et
civile dans la Fédération de Russie,
élargir l’accès à Internet dans la
Fédération de Russie… ». Rien que ça !
C’est ici que nous voyons apparaître
clairement le but avoué de promouvoir et
financer une nouvelle « révolution de
couleur » pour renverser Vladimir
Poutine en utilisant tous les outils
bien connus et qui ont déjà fait leurs
preuves à travers le monde, notamment à
Kiev l’année dernière et lors des dits
« printemps arabes » pour ne citer que
les plus récents. Les pions s’activent
déjà sur place, comme l’a démontré la
dernière manifestation organisée le 30
décembre à Moscou, par celui qui est
considéré comme le principal opposant de
Poutine, Alexeï Navalny, fer de lance de
cette opposition téléguidée de
l’étranger. Cet avocat d’affaires,
activiste et bloggeur, vit à Moscou où
il a été candidat à la mairie en 2007 et
où il a obtenu 27% des suffrages.
Chouchou des médias occidentaux, il a
été surnommé par le magazine Time « l’Erin
Brockovich russe » pour sa « croisade »
contre la corruption au sein du parti de
Vladimir Poutine, la véritable cible de
Navalny. Co-fondateur en 2005 du
mouvement de jeunesse politique appelé
Da! avec Maria Gaïdar, la fille de
l’ancien Premier ministre Egor Gaïdar,
Navalny est un habitué des tribunaux. Il
a été condamné récemment à une peine de
trois ans et demi avec sursis pour avoir
escroqué l’entreprise Yves Rocher pour
un montant de 440 000 dollars, son frère
et complice Oleg écopant de la même
peine mais devant purger sa
peine.En 2013, Alexeï Navalny a
également été jugé et reconnu coupable
d’avoir détourné plus de 500.000 dollars
de la société d’exploitation forestière
d’Etat Kirovles, où Navalny a
travaillé comme bénévole en 2009. Si
Navalny a organisé de nombreuses
manifestations depuis plusieurs années,
leurs répercussions n’ont pas eu
d’incidence significative sur la
popularité de Poutine jusqu’à présent,
mais dans ces temps d’incertitude suite
à l’effondrement du rouble et aux
difficultés économiques provoquées par
les sanctions occidentales et la chute
du prix du pétrole, l’avenir est plus
qu’incertain.
Cependant, il est intéressant de
creuser un peu pour connaître davantage
cet Alexeï Navalny. Outre le fait qu’il
a reconnu avoir été rétribué par la NED,
il a étudié à la prestigieuse université
de Yale, dans le Connecticut, fréquentée
par plusieurs présidents américains
comme les Bush père et fils et Bill
Clinton, ainsi que par des personnalités
politiques comme Hillary Clinton et John
Kerry. Yale est connue également pour sa
célèbre société secrète Skull and Bones.
Navalny a été un « Yale World Fellow »,
l’importance de ce dernier point étant à
souligner. Contrairement à la plupart
des bourses offertes par les grandes
universités américaines, ce programme de
Yale s’adresse à tous les secteurs
d’activité. Chaque année depuis 2001,
seize personnes travaillant déjà et se
distinguant par leur « capacité à
devenir des leaders », sont
sélectionnées pour venir passer un
semestre au siège de l’université à New
Haven. Qui retrouve-t-on parmi les
élus ? Outre Navalny qui y a passé un
semestre en 2010 pour suivre des cours
de droit des sociétés mais qui y
enseignait aussi comment bloguer et
parlait de son pays, nous avons le
Chinois Wan Yanhai, activiste pour les
droits des LGBT en Chine qui s’est exilé
aux États-Unis. Autre militante pour les
LGBT, la journaliste colombienne Claudia
Lopez élue sénatrice en 2014 pour le
parti Alliance Verte. Le galeriste et
commissaire libanais Saleh Barakat qui a
été nommé pour gérer un projet de musée
à l’Université américaine de Beyrouth.
Le cyber-activiste et blogueur tunisien,
Slim Amamou, opposant de Ben Ali, est
venu y faire des conférences. Le Turc
Hakan Altinay, qui a commencé un projet
sur l’instruction civique mondiale et
qui publie des articles dans Open
Democraty financée par la fondation
Ford, Rockefeller, Soros et autres. Le
Tunisien Fares Mabrouk, un ancien
entrepreneur dans le secteur pétrolier
venu « pour apprendre à monter un think
tank sur la démocratie ». Sélectionnée
en 2009, la Vénézuélienne Maria Corina
Machado, la dirigeante de l’opposition
vénézuélienne inculpée début décembre de
conspiration en vue d’assassiner le
président Nicolas Maduro. Autre
Vénézuélien sélectionné en 2013, Carlos
Vecchio, déjà boursier du Programme
Fulbright subventionné par le
Département d’Etat américain. Vecchio
est co-fondateur avec Leopoldo López
Mendoza de « Voluntad Popular », Parti
admis en décembre 2014 dans
l’Internationale Socialiste, et a
organisé des campagnes pour les
candidats de l’opposition vénézuélienne
lors des élections présidentielles au
Venezuela en 2011 et 2012. Le Parti a
joué un rôle central dans les violentes
émeutes et « guarimbas » qui ont eu lieu
au Venezuela au début de 2014,
provoquant la mort d’une quarantaine de
personnes et faisant des centaines de
blessés. En 2005, un autre Vénézuélien a
été sélectionné, Henrique Salas-Feo
Römer, fils de Henrique Salas Römer,
ancien Gouverneur de Carabobo et
candidat aux présidentielles de 1998. Il
est le président du Parti « Projet
Venezuela ». Avant d’entrer en
politique, il a travaillé dans le
secteur privé pour la Chase Manhattan
Bank, IBM International, et a été chef
de Strategyon, un think-tank
vénézuélien. Sélectionné en 2012 sur
2500 candidats, l’Algérien Amine
Belaïcha, gérant d’une société
d’investissement et de conseil basée à
Tunis. Belaïcha dirige Numid-Invest
International, une société privée
d’investissements qui offre également
des services de conseil à des
entreprises étrangères intéressées par
une implantation sur les marchés
maghrébins. Dans la cuvée 2014, on
trouve le Syrien Rami Nakhla, alias
Malath Aumran, militant
» pro-démocratie » actif depuis le
milieu des années 2000, membre du
conseil syrien et qui a travaillé pour
le programme américain « the Day
After », le Chinois Shu « George » Chen,
journaliste de Hong Kong né à Shangai et
qui a interviewé entre autres Aung San
Suu Kyi, le très célèbre agent de la
CIA. La consultation de la liste de tous
les boursiers de l’Université de Yale,
ces « Yale World Fellows », est
extrêmement intéressante et il est utile
de suivre leur parcours dans leurs
différents pays, car il est évident que
ces gens sont des pions placés sur
l’échiquier des nations destinées à être
déstabilisées et qui entrent en action
lorsque leurs maîtres décident de les
actionner. Ils appartiennent à cette
« cinquième colonne » redoutable au sein
de leurs pays respectifs.
Pendant ce temps, le gouvernement
fasciste d’Ukraine et ses milices nazies
continuent leurs basses manœuvres
commanditées par l’impérialisme
américano-sioniste. Malgré la trêve
conclue début décembre 2014 entre les
troupes gouvernementales de Kiev et les
insurgés du Donbass grâce à la médiation
de la Russie et de l’OSCE, Igor Mozur,
un des leaders de Pravy Sector (Secteur
droit), groupe ukrainien connu pour son
ultranationalisme et son idéologie
nazie, a appelé cette semaine l’armée
ukrainienne à activer la guérilla dans
la région du Donbass et la péninsule
russe de Crimée. Le conflit meurtrier
entre les forces gouvernementales et les
brigades indépendantistes ont déjà fait,
selon les Nations Unies, 5000 morts et
plus de 10 000 blessés dont de nombreux
civils, et occasionné des destructions
dans toute la région. Au niveau
politique, début décembre, une session
du Parlement ukrainien a approuvé un
décret de Porochenko, le joker chocolaté
des USA, accordant la citoyenneté
automatique à des technocrates étrangers
afin qu’ils puissent accéder à des
emplois au sein des ministères, alors
que la loi ukrainienne interdit la
double nationalité. Peu importe, le
président Porochenko a justifié cette
mesure par la nécessité de protéger les
institutions contre la rapacité de
certains Ukrainiens corrompus
susceptibles d’offrir à leurs proches
des emplois dans les ministères qui leur
permettraient de dilapider l’argent du
gouvernement. C’est ainsi que la récente
nomination de la ressortissante
américaine Natalie Jaresko, désormais
aux commandes du ministère des Finances
de l’Ukraine, constitue une tendance
ahurissante qui voit un pays d’Europe
orientale nommer des citoyens étrangers
aux principaux postes à responsabilité
de son gouvernement. Comme tous ces
étrangers parachutés à la tête des
ministères ukrainiens, Jaresko a obtenu
sa nouvelle nationalité le jour de son
arrivée à Kiev et a pris ses fonctions
dans le gouvernement du Premier ministre
Arseni Iatseniouk, que les médias
occidentaux répugnent à montrer en train
de faire le salut nazi, lui-même ancien
résident légal des États-Unis lié à
l’Église de Scientologie. Jareskotravaillait
pour le Département d’Etat américain et
plus récemment en tant que co-fondatrice
et directrice générale d’Horizon
Capital, fonds d’investissement de
l’USAID en Ukraine. Elle a
aussi été chef de la section économique
de l’ambassade des États-Unis en
Ukraine. Comme ministre de l’Economie,
le choix s’est porté sur le lituanien
Aivras Abromavicius, un banquier
d’investissement ayant constitué East
Capital, un fonds d’investissement
suédois en Ukraine. Quant au ministère
de la Santé, il a été confié au Géorgien
Alexander Kvitashvili qui occupait la
même fonction dans le gouvernement de
Mikheil Saakashvili et qui a bénéficié
de la bourse d’étude du programme Edmund
Muskie (organisme du Département d’Etat
US offrant un soutien financier aux
ressortissants de l’ex-Union
soviétique pour étudier aux
États-Unis). L’arrivée de Jaresko à Kiev
a été suivie de peu par celle de Ron
Glensor, ancien chef adjoint de la
police de Reno, au Nevada, devenu un
conseiller officiel de la police
ukrainienne avec son affectation au
ministère de l’Intérieur pour la région
de Khmelnitski. Glensor a été très actif
au sein du Département américain
puisqu’il a été instructeur auprès de
quelque 500 organismes aux États-Unis,
au Canada, en Australie et au
Royaume-Uni. Le poste de Vice-Premier
ministre a été décliné par l’ancien
président de la Géorgie, Mikheïl
Saakachvili, qui ne désirait pas
abandonner sa nationalité géorgienne. Ce
dernier, poursuivi par la justice dans
son pays pour violations des droits de
l’homme et détournement de fonds
publics, instigateur de la « Révolution
des Roses », vit en exil aux Etats-Unis
où il est proche de John McCain et de
Victoria Nuland, a entretenu
d’excellentes relations notamment avec
James Petraeus, l’ancien directeur de la
CIA, et avec Nicolas Sarkozy. Cet
ex-boursier de l’organisme Edmund Muskie
est aussi un grand ami d’Israël qui
l’a nommé docteur honoris causa de
l’université de Haïfa. Pour terminer,
des rumeurs dans les médias évoquent de
plus en plus que les fonds de couverture
du milliardaire américain, George Soros,
qui continue à tenter d’affaiblir
l’économie russe comme il le fit en
1998, pourraient lui permettre de
prendre la tête de la Banque nationale
d’Ukraine à Kiev. Soros, par
l’intermédiaire de son réseau de
« fondations de bienfaisance » a
travaillé avec les ONG américaines
financées par le gouvernement tels
l’USAID, la National Endowment for
Democracy, l’International Republican
Institute, l’Institut national
démocratique pour les Affaires
internationales, Freedom House et
l’Institut Albert Einstein afin de
former des opposants par la
« non-violence utilisée comme arme
de guerre « . La désignation de Soros ou
d’un autre banquier étranger à la tête
de la banque centrale de l’Ukraine
s’inscrit dans la stratégie de
Washington pour diriger ce pays par
procuration.
Nous sommes dans la logique
des « stay-behind » et de Gladio que
plus personne ne nie aujourd’hui et qui
ont été créés et implantés dans des pays
soi-disant démocratiques en dehors de
tout contrôle des institutions et des
parlements de ces pays, les cellules
agissant pour l’Empire et organisant des
attentats en toute impunité. Gardons
cependant à l’esprit que ce qui est
caché est encore plus effrayant que ce
qui est révélé.
L’interview, le film de
Hollywood « qui tue », révèle un enjeu
de guerre contre la Corée du Nord,
visant également la Chine, accusée par
certains médias d’abriter des
« milliers » de hackers nord-coréens. Au
moment où Séoul et Pyongyang entamaient
un processus de rapprochement, les USA
ont provoqué une crise avec ce qui
s’avère un outil de propagande made in
Hollywood. Un film vulgaire de
propagande qui débouche sur des
sanctions à l’égard d’un pays, c’est
inédit dans l’histoire du cinéma. Encore
une fois, Hollywood s’est illustré en
étant une arme aux mains des
impérialo-sionistes. L’auteur de cette
insanité, le réalisateur et acteur Seth
Rogen, cancre avéré, est un juif
sioniste qui a fait des animations dans
le mouvement de jeunesse Habonim
Dror, organisation sioniste
présente dans 38 pays, et reconnaît
avoir travaillé avec des consultants du
gouvernement et des agents de la CIA
pour l’élaboration de ce film. Toute la
polémique issue des prétendues
cyber-attaques contre Sony n’est qu’une
opération false flag qui a saboté le
rapprochement entre Seoul et Pyongyang
et qui vise à provoquer la Corée du
Nord. Michael Lynton Mark, PDG de
Sony Entertainment Inc., autre
sioniste notoire, est le fils d’un
ancien agent de renseignement des
services britanniques et l’on sait que
ceux-ci ont toujours travaillé main dans
la main avec la CIA. Lynton, digne fils
de papa, est membre, outre divers
organismes liés à l’art
cinématographique et environnementaux,
du Council on Foreign Relations,
think tank américain spécialisé
dans la politique étrangère et les
affaires internationales, fréquenté par
de hauts responsables politiques,
secrétaires d’Etat, administrateurs de
la CIA, banquiers, avocats, professeurs
d’université, et figures majeures des
médias. Le CFR organise régulièrement
des réunions au cours desquelles les
responsables gouvernementaux, les chefs
d’entreprises mondiales et des membres
éminents de la communauté de
l’intelligence et de la politique
étrangère discutent des grandes
questions internationales. Il dirige
également un groupe de réflexion appelé
le «Programme d’études David
Rockefeller », qui influe sur la
politique étrangère en faisant des
recommandations à l’administration
présidentielle et à la communauté
diplomatique, témoignant devant le
Congrès, en permanente interaction avec
les médias, et actif dans la création de
livres, de rapports, d’articles et
d’éditoriaux sur des questions de
politique étrangère. Y siègent une
flopée de néocons tels que Colin Powell,
Madeleine Albright, Robert Rubin (ancien
secrétaire au Trésor et ancien cadre à
Goldman Sachs et Citygroup), Nicholas
Burns (ancien ambassadeur à l’OTAN sous
George W. Bush) et autres PDG de groupes
extrêmement puissants. Lynton appartient
aussi à la Rand Corporation,
fondée en 1945 par l’US Air Force, autre
think tank financé par les entreprises
de l’armement et aux ramifications
internationales qui vise à influer
la politique et le processus décisionnel
par la recherche et l’analyse. Ses
secteurs de recherche sont multiples :
la jeunesse, l’éducation, l’énergie et
l’environnement, le transport et
l’infrastructure, la science et la
technologie, la santé, la population, la
toxicomanie, le terrorisme et la
sécurité intérieure, les affaires
internationales, et l’économie
industrielle. Parmi les adhérents, on
trouve Condoleezza Rice, Henry
Kissinger, Donald Rumsfeld, Frank
Carlucci, directeur adjoint de
la CIA entre 1978 et 1981 et ancien
président du Groupe Carlyle, Jean-Louis
Bruguière, juge antiterroriste français,
Pascal Lamy, de Rand Europe,
ancien commissaire européen et ancien
directeur de l’OMC, etc.
Barack Obama a donc décidé des
représailles envers le gouvernement de
la Corée du Nord et le Parti des
Travailleurs ainsi que trois
organisations dont l’agence
nord-coréenne de renseignement, la
Korean Tangun Trading Corporation,
une entreprise chargée des achats de
biens et de technologies pour les
programmes de recherche et de
développement du pays en matière
de défense, et la Korea Mining
Development Trading Corporation,
ainsi que dix fonctionnaires de l’Etat.
Liste des fonctionnaires nord-coréens
sanctionnés :
Kil Jong Hun et Kim Kwang Yon sont
des fonctionnaires du gouvernement
nord-coréen et représentent les intérêts
de l’Afrique du sud de KOMID. Kil Jong
Hun est représentant de KOMID en
Namibie.
Jang Song Chol : représentant KOMID
en Russie et fonctionnaire du
gouvernement nord-coréen. Il travaille
avec le Soudan pour l’approvisionnement
en matières premières.
Yu Kwang Ho : fonctionnaire du
gouvernement nord-coréen.
Kim Yong Chol : représentant KOMID en
Iran et fonctionnaire du gouvernement
nord-coréen.
Jang Yong Fils : représentant KOMID
en Iran et fonctionnaire du gouvernement
nord-coréen.
Kim Kyu : officier du KOMID chargé
des Affaires extérieures et
fonctionnaire du gouvernement
nord-coréen.
Ryu Jin Kang et Ryong sont tous deux
des responsables du KOMID opérant en
Syrie et responsables au sein du
gouvernement nord-coréen.
Kim Kwang Chun : représentant de la
Korea Tangun Trading Corporation
à Shenyang, en Chine, et fonctionnaire
du gouvernement nord-coréen.
Déjà victime de plusieurs coupures
d’internet géantes provoquées par
Washington, et devant de refus de
l’administration américaine de répondre
favorablement à la demande de Pyongyang
de mener une enquête conjointe pour
déterminer l’origine de l’attaque de
Sony, le gouvernement de la Corée
du Nord a déclaré ce 4 janvier que les
USA avaient mauvaise conscience en
refusant sa proposition et qu’il était
déterminé à faire de son programme
militaire sa priorité.
Au moment où le bellâtre Georges
Clooney, le militant hollywoodien pour
la cause du Darfour qui espère dépecer
un peu plus le Soudan, fait circuler une
pétition en soutien à Sony,
Oliver Stone de son côté continue à
dénoncer la politique impérialiste
américaine en réalisant un documentaire
sur l’Ukraine marqué par le témoignage
de l’ancien président Ianoukovitch dont
il a obtenu une longue interview, comme
il l’a confié sur ses comptes Facebook
et Twitter. Il accuse explicitement les
USA et la CIA d’être derrière les
événements de l’Euromaïdan. Selon lui,
les événements de Kiev sont similaires à
d’autres coups d’Etat orchestrés par la
CIA contre les dirigeants catalogués
indésirables par Washington, comme le
président chilien Salvador Allende en
1973. Le cinéaste dit que de nombreux
témoins, y compris M. Ianoukovitch, sont
persuadés que la CIA a laissé ses
« empreintes » dans le coup d’Etat en
février 2014. »La vérité n’est pas
diffusée en Occident » a-t-il
déclaré. « C’est une perversion
surréaliste de l’Histoire qui se passe
une fois de plus, comme en Irak avec la
pré-campagne des « ADM » de Bush. Mais
je crois que la vérité finira par
émerger à temps en Occident pour arrêter
la folie » a-t-il ajouté. Stone, qui a
fait trois documentaires sur le leader
cubain Fidel Castro, travaille
actuellement à la réalisation d’un film
sur le dénonciateur de la NSA Edward
Snowden vivant en Russie.
A suivre…
Mohsen Abdelmoumen
Published on Oximity, January 10,
2015:https://www.oximity.com/article/L-humanit%C3%A9-peut-elle-survivre-au-1
on Whatsupic:http://fr.whatsupic.com/sp%C3%A9ciale-usa/1420869010.html
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