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Algérie Résistance

L’Algérie dans tous ses états :
Ouyahia chef du RND et Sellal au FLN

Mohsen Abdelmoumen


M. Ahmed Ouyahia et M. Abdelmalek Sellal. DR.

Vendredi 5 juin 2015

Mesdames et Messieurs, faites vos jeux, rien ne va plus : le futur président sera Ouyahia ou Sellal !

Après un remaniement gouvernemental remanié en dernière minute et un ballet rustique de chaises musicales avec limogeages, permutations et autres aberrations, et surtout la nomination – Alléluia ! –  d’un PDG qui ne soit pas intérimaire à la tête de Sonatrach – l’ère des intérimaires serait-elle révolue ? – voici qu’un pseudo congrès du FLN se pointe à la vitesse de l’éclair et consacre Abdelaziz Bouteflika président du parti. Quel revirement de situation par rapport au manque d’entrain du président de la République qui, lors du 9 Congrès du FLN, quand il jouissait encore de toutes ses facultés mentales et physiques, n’avait accepté que du bout des lèvres la présidence d’honneur. Les voies de la Providence étant impénétrables, c’est au moment où Bouteflika est moribond et grabataire qu’il est parachuté président effectif du FLN, alors qu’il devrait rentrer chez lui pour finir ses jours dans le repos et le calme, exigence historique qui permettrait à l’Algérie de sortir enfin de l’ornière creusée par une chaise roulante et de reprendre son processus d’évolution, bien que le retard cumulé et les nombreux dommages commis sous le règne Bouteflika, surtout depuis sa maladie où il a été pris en otage par son entourage, aient détérioré l’État et n’aient été profitables qu’à des cercles occultes, en l’occurrence le clan de l’argent sale. Nous expliquera-t-on quel sortilège a poussé Abdelaziz Bouteflika à accepter la présidence effective d’un FLN vidé de sa substance et de tous ses militants, alors qu’il l’avait refusée lorsqu’il était maître de lui-même, prenant des distances envers les partis ? Ce n’est pas à Amar Saïdani, reconduit Secrétaire général du FLN et qui a obtenu sa carte de résident français grâce à Sarkozy, de nous répondre avec sa derbouka enchanteresse, mais au frère cadet du président, Saïd Bouteflika, le parrain et le fer de lance du clan de l’argent sale. Rien que la symbolique de la missive du président, ou plutôt celle qui a été rédigée par Saïd, est criante de vérité lorsque l’on sait qu’elle a été lue par un membre du clan de l’argent sale devenu ministre des Relations avec le Parlement. Cette fois, le président mourant n’a pas envoyé l’un de ses conseillers et la main baladeuse n’a pas eu besoin de sévir, car tout le congrès dans son ensemble est une fumisterie. Inutile donc de jouer sur les mots, puisque ce congrès n’est qu’une mascarade du moment où les militants, les dirigeants du comité central, d’anciens secrétaires généraux, qui sont tous des poids lourds au sein du parti, ont boycotté ce pseudo congrès devenu le repaire du clan de l’argent sale. La tactique de Saïd a consisté à faire une OPA sur le FLN en le coupant de sa base, gonflant le nouveau comité central de familles de proches des dirigeants actuels, la conception familiale et régionale de la gestion des affaires de l’État n’ayant jamais atteint un tel niveau que sous l’ère Bouteflika. Saïdani a même poussé le vice jusqu’à inclure dans le comité central certains noms de ses adversaires qui ont boycotté le congrès et la nouvelle mouture du FLN version derbouka. On a donc rempli la salle avec des gens qui n’ont rien à voir avec le FLN, amenant les participants en car, leur fournissant des repas et des chambres d’hôtel payés par le mgamel (pouilleux) Ali Haddad et ses maîtres qui ont offert un congrès sur mesure au drabki Saïdani. Comble du délire : leur euphorie imbécile et dégoûtante a même poussé certains d’entre eux à évoquer un cinquième mandat.

Le clan de Saïd a ficelé ce congrès de la corruption et de la honte pour reconduire à la tête du FLN un Saïdani décrié de toutes parts et empêtré dans un océan de magouilles et de biens mal acquis, notamment chez ses maîtres gaulois. Ce simulacre de congrès participe à la même farce tragique à laquelle nous assistons, blasés et écœurés, depuis des mois. La nomination des directeurs à la tête des principales entreprises de l’État est une autre jonglerie, car seuls les conseils d’administration sont habilités à nommer leurs PDGs, ce qui revient à dire que ceux qui utilisent le nom du président pour organiser tout ce cirque ont violé la loi comme ils en sont coutumiers. Ce manège grossier comporte plusieurs objectifs, parmi lesquels le besoin impératif de contrer la thèse de la vacance du pouvoir et faire accroire que le président est apte à changer les membres du gouvernement ainsi que les chefs des entreprises publiques, artifice prétendant nous convaincre qu’Abdelaziz Bouteflika est toujours aux commandes de l’État et parfaitement en mesure d’exercer le pouvoir. Telle est la conception de l’exercice du pouvoir du frère cadet du président, Saïd, et de son gang, pour lesquels diriger un pays consiste à permuter, limoger et nommer à tout va, bref remplir le vide sidérant en termes de gouvernance et de stratégie. Autre aberration, Saïdani nous vante qu’Abdelmalek Sellal, l’actuel Premier ministre, était présent au congrès du FLN en tant que délégué et s’est même procuré une carte du parti. Sans douteZemmar (chieur) Saïdani n’a-t-il jamais entendu parler de l’article 120 du Parti unique, car à l’époque, cet ancien pompiste se consacrait avec passion à l’art de la percussion et de la danse du ventre. Rappelons-lui que Sellal était sous-préfet sous le Parti unique et que chaque individu à tous les postes de responsabilité se devait d’être encarté au FLN. Le clan présidentiel dirigé par Saïd pense-t-il vraiment nous faire avaler le fait que Sellal ait attendu 2015 pour avoir une carte d’un FLN dont sont exclus tous ses cadres et son comité central ? Par ailleurs, comment se fait-il que l’illustre drabki Saïdani oublie subitement sa déclaration selon laquelle Sellal n’était pas fait pour la politique, alors qu’aujourd’hui il exhibe avec ostentation la carte d’affiliation de son frère militant ? Le stratagème d’encarter Sellal répond à une intention bien précise qui se confirmera dans un futur proche, car tous ces faits rassemblés, soit l’encartage de Sellal au FLN, son nouveau statut de délégué, les membres de son gouvernement intégrés au comité central, démontrent que l’exécutant Saïdani n’est pas une pièce maîtresse dans l’après-Bouteflika, contrairement à Abdelmalek Sellal qui était déjà présidentiable avant le quatrième mandat funeste. Mais un changement de dernière minute s’est produit avec la reconduction d’un président paraplégique et diminué mentalement, la proximité de Sellal avec le DRS suscitant la méfiance du gang de Saïd, ce qui a constitué un obstacle à son élection à un moment où le rapport de force penchait en faveur du clan présidentiel doté du soutien du chef d’État-major Gaïd Salah. Aujourd’hui cependant, l’équilibre a basculé et l’après-Bouteflika étant amorcé, il faut un candidat qui, cette fois, sera celui du consensus. Dans cette optique, Abdelmalek Sellal est devenu incontournable à la succession de Bouteflika dans le cadre d’un réajustement au sein du pouvoir.

Organiser un congrès en un mois et virer les anciens membres du comité central du FLN est inédit, tout comme ramener des membres du gouvernement au comité central du FLN à défaut d’avoir nommé des membres du FLN au gouvernement : il fallait offrir un appareil électoral à Sellal et signifier que la majorité est présente au gouvernement. Cela s’appelle faire d’une pierre plusieurs coups. La clé au FLN se trouve donc désormais dans les mains de Sellal et non dans celles de Saïdani, bien que ce dernier ait déployé des efforts titanesques en léchant toutes les bottes qui se présentaient à lui : celles de Bernard Bajolet, chef de la DGSE française et d’autres commis de l’Élysée, celles du représentant de l’Internationale socialiste, celles de l’ambassadeur de France Bernard Emié qui était au premier rang lors du congrès des bateleurs du FLN, et j’en passe. Imaginons la quantité de salive dont Saïdani à dû se départir pour cirer les pompes de tout ce beau monde et les contorsions qu’il a dû entreprendre, renouant à son âge avec ses anciens talents de danseuse du ventre, pour courber l’échine devant ses mentors. Quelle abnégation ! L’indic de la DGSE, le zemmar Saïdani, aurait pu donner le statut de membre du comité central du FLN à l’ambassadeur de France, qui assiste à des réunions secrètes, dont celle qui a eu lieu dans une pièce adjacente où des membres du bureau politique ont été interdits d’accès. Le jeu trouble de l’ambassadeur français nous éclaire sur la prochaine visite de François Hollande, car le poids de la France dans l’équation de l’après-Bouteflika se veut prépondérant, grâce à ses accointances avec le clan de l’argent sale.

L’un des enjeux majeurs de la redistribution des cartes au sein du pouvoir est le retour d’Ahmed Ouyahia à la tête du RND, autre parti du pouvoir. Le départ de son successeur-prédécesseur s’est déroulé sans bruit ni résistance et l’on ne peut pas dire qu’Abdelkader Bensalah soit le révolté du Bounty. Il a longtemps fixé la cheminée d’El Mouradia, espérant y voir surgir une fumée blanche ou noire, mais il n’y a jamais eu de feu dans l’âtre. A la place des signes divins, une machine bien rôdée s’est mise en branle, en l’occurrence « le pays profond » qui, suite à des négociations, a porté à nouveau Ouyahia à la tête du RND, événement d’une importance capitale. Dans le magma spongieux d’esbroufe et de corruption instauré par le clan présidentiel, Ouyahia arrive à point nommé dans le calme et la sérénité et reprend les commandes du RND dans une opération qui n’a pas livré tous ses secrets. Connaissant Ouyahia, il n’opterait pas pour ce genre de situation s’il n’avait reçu une feuille de route de la part des décideurs. Le soldat Ouyahia, tel le gladiateur qui descend dans l’arène, va-t-il rencontrer son destin ? Sans chercher à contester la justesse de cette citation célèbre d’un ancien président français, je souhaite néanmoins que l’Algérie puisse s’affranchir des références françaises, de toutes les références, car nous ne manquons ni de citations ni de potentialités qui nous correspondent davantage que celles d’une France qui se meurt. Quoi qu’il en soit, Ahmed Ouyahia devient présidentiable, comme je l’avais déjà évoqué dans un précédent article. Un consensus entre les pôles de décision, c’est-à-dire l’État-major de l’armée, le DRS et la présidence, a abouti à deux éventualités pour la présidence et les acteurs de l’après-Bouteflika sont devant nous : Ouyahia au RND et Sellal au FLN, sauf que ces deux éléments sont proches d’un seul centre de décision. Le rapport de force a donc changé du tout au tout, les deux candidats essentiels à la présidence n’étant ni l’un ni l’autre proches du clan présidentiel. En voulant à tout prix peser dans le processus de succession de Bouteflika, le clan présidentiel mené par Saïd a perdu sur tous les tableaux. Saïd Bouteflika qui est étranger à la politique s’est trompé lourdement en croyant qu’il allait pouvoir être déterminant dans la succession de son frère en occultant le rôle majeur que jouent et joueront toujours l’armée et le DRS. Cette faute lui sera fatale. En réclamant le beurre et l’argent du beurre, Saïd n’a rien obtenu et il ne bénéficiera même pas du sourire de la crémière.

Pendant ce temps, Ali Benflis, autre enfant du FLN, fait un travail de proximité aux quatre coins du pays, organisant des pré-congrès et des assemblées dans les régions, animant réunion sur réunion, siphonnant la base d’un FLN réduit à l’état de parade de carnaval, et tente de se positionner en alternative du pouvoir en place. Son action sur le terrain tente de restaurer le fait politique en s’impliquant auprès du peuple qui ne croit plus à la politique et encore moins aux politiciens de quelque bord qu’ils soient. Pour un homme issu du FLN et ancien chef de gouvernement, avec un long parcours dans les affaires d’État, sa démarche de construire un parti démocratique vivant lui permettra de cristalliser l’opposition, et son assise populaire le mettra directement sur orbite au moindre faux-pas du pouvoir.

Le président qui va venir sera celui de la thérapie de choc avec des coupes sociales qui provoqueront un mécontentement populaire qui risque d’emporter le pays et qui est un facteur pris très au sérieux au plus haut niveau et même sur le plan international, à savoir les différents partenaires de l’Algérie, car si la maison s’effondre, tout le monde sera perdant. Plus que jamais, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia s’avèrent décisifs dans l’après-Bouteflika, ne craignant pas d’être impopulaires avec les mesures draconiennes inévitables qui devront être prises, chacun d’eux s’appuyant sur des appareils électoraux puissants tels que le FLN et le RND. Si Ouyahia est capable de faire face à une situation d’austérité et de tensions, Sellal, par l’exercice de la fonction de Premier ministre, a appris à encaisser et a développé des capacités de résistance face au mécontentement populaire, comme on l’a vu lors des troubles à Ghardaïa ou avec les mouvements contre le gaz de schiste. L’essentiel de leurs atouts, c’est qu’ils sont tous deux soutenus par l’armée et le DRS, ce qui est d’une importance capitale. Ceux qui résument ces annonces à des rumeurs consistant à détourner les regards des vrais enjeux se fourvoient, car la diversion et la ruse sont partout ailleurs que dans le retour d’Ouyahia à la tête du RND et l’adoubement de Sellal au FLN. Par ailleurs, Ouyahia qui a déclaré un jour que l’argent sale s’était faufilé dans les articulations de l’État, connait mieux que tout le monde le poids de ce dernier dans la décision politique, et l’on sait que certains siègent dans son parti. Que fera-t-il, lui qui est plus politicien qu’affairiste et qui s’implique dans une Algérie où l’argent pèse énormément en politique ?

L’un des chantiers majeurs du futur président portera sur la réhabilitation du politique et des affaires de l’État qui ne se fera que par la neutralisation du clan de l’argent sale et de ses affairistes qui ont porté des coups très durs à l’économie nationale et ont dégradé l’image de l’État. S’il n’y avait pas eu ce massacre à ciel ouvert, l’Algérie aurait pu devenir une puissance économique à part entière, malheureusement la corruption généralisée nous a éloignés de cette opportunité de devenir un pays émergent. Le quatrième mandat est une calamité à tous les égards, il est contre nature, contre-productif et surtout criminel. Les avantages que nous avions avec un prix du pétrole très élevé ne sont plus d’actualité. La déliquescence du règne de Bouteflika et l’amateurisme de Saïd et de son gang, ont favorisé l’émergence d’une camarilla qui n’osait pas s’afficher ni s’aventurer dans le champ politique auparavant. Cette mafia représentée par Ali Haddad et ses quarante voleurs était quasi inexistante avant le quatrième mandat. Ces arrivistes sans foi ni loi se sont immiscés au-devant de la scène grâce à une vacance du pouvoir propice à la prise de contrôle de Saïd dont la survie repose uniquement sur ce groupe. L’absence de consensus qui a vu la reconduction par défaut de Bouteflika pour un quatrième mandat a fortifié l’ascendant du clan de l’argent sale qui pèse désormais sur les décisions et les nominations, dont celle d’un larbin de Haddad à l’Anep n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. La nomination de Djamel Kaouane, l’ancien directeur de publication du quotidien Le Temps d’Algérie appartenant à Ali Haddad, au poste de distributeur de billets de l’Anep est venue renforcer Hamid Grine, le ministre de la Communication issu lui aussi du privé et qui a échappé de justesse au catapultage prévu lors du dernier remaniement ministériel. L’arrivée d’un PDG issu du privé et subordonné, pour ne pas dire suborné, au patron du FCE permet à celui-ci de prendre le contrôle du magot de la pub de l’État. Cette nomination aura des répercutions certaines sur les titres de presse opposés au clan de l’argent sale, puisque c’est désormais l’employé de Haddad qui distribuera l’argent public à ses anciens concurrents, ce qui constitue un cas flagrant de conflit d’intérêts. Sachant que les annonces publicitaires des entreprises et des administrations dans les médias publics et privés passent obligatoirement par l’Anep, ce nouveau coup fourré du clan de l’argent sale sous forme de nomination d’un valet du clan présidentiel favorisera la mainmise de Haddad et de Saïd sur les appels d’offre en les destinant à des journaux insignifiants pour qu’ils passent inaperçus, de façon à rafler les marchés et continuer la rapine en pratiquant le gré à gré en toute quiétude. L’entreprise ETRHB Haddad ayant fait main basse sur une quantité impressionnante de chantiers publics qu’elle ne peut assumer et dont la plupart sont à l’arrêt, la sous-traitance et la surfacturation ont encore de beaux jours devant elles.

La publication de The Economist Intelligence Unit, un think tank britannique proche du Financial Times et de The Economist, qui met en garde contre la menace qui pèse sur les fonds souverains de l’Algérie, préconisant une diversification de l’économie afin d’améliorer l’évaluation du risque souverain de l’Algérie, vient renchérir les propos alarmants d’Abdelmalek Sellal concernant la situation économique qui annonce une période de vaches maigres. Ces mises en garde n’empêchent pas Haddad « les-deux-brouettes » de continuer son travail de nuisance en représentant indûment l’Algérie au cours des Rencontres Algérie 2015 organisées par Business France et qui se sont déroulées ces 1 et 2 juin à Paris, avec dans sa poche un programme d’investissement public de 262,5 milliards de dollars US sur la période 2015-2019, de quoi allécher les entreprises d’une France en faillite. Ce pignouf a-t-il réédité à Paris la même performance qu’il a faite en Chine en offrant l’argent et les femmes algériennes aux entrepreneurs ? Cette prodigalité qui a révulsé tous les Algériens et probablement choqué les Chinois n’a pourtant pas empêché le géant chinois des équipements de télécommunication Huawei de choisir Casablanca au Maroc pour établir son nouveau siège pour la région « Afrique francophone », tout comme Renault a préféré implanter deux usines, dont une géante à Tanger qui exporte, elle, contrairement à la petite usine d’assemblage de la Renault Symbol que le gouvernement algérien refile à toutes ses administrations ! Sans parler de Peugeot et de Ford qui envisagent d’investir également au Maroc. Ce patron arriviste illettré, incapable de formuler une phrase correcte et qui n’a aucun sens politique, a donc pu débarquer en France pour traiter de l’économie de l’Algérie et négocier avec des politiciens français et des chefs d’entreprise sans être accompagné de ministres algériens. Est-ce donc Ali Haddad qui gouverne l’Algérie ? Et s’il s’occupait de terminer le tronçon d’autoroute de 8,5 km à Azazga qui attend depuis six ans, où les habitants ont fermé la commune en signe de protestation, ou le stade de Tizi Ouzou et tous les autres chantiers en rade ? Nous aimerions savoir combien le beggar Haddad a payé le magazineJeune Afrique, connu pour sa vénalité, pour lui dresser un portrait élogieux dans une prochaine édition. A défaut d’être efficace dans le concret, Haddad essaie de se construire une image médiatique qui est exactement à l’opposé de ses réalisations professionnelles, dans la même logique que celle de ses copains du clan présidentiel qui ont commandé neuf pages au Figaro pour chanter les louanges du règne de Bouteflika. Ce même Figaro n’a pas hésité quelque temps plus tard à qualifier de « militants » les terroristes éliminés récemment par l’ANP. Voilà comment la presse et le régime français traitent les bougnoules atteints du complexe du colonisé dont le clan présidentiel est le symbole. Si les Saïd, Haddad et autres gangsters en col blanc ont pollué notre patrie, l’Algérie recèle encore de gens intègres qui préféreraient mourir plutôt que d’élever leurs enfants dans la corruption et les biens mal acquis, même si ce clan a tout fait pour répandre ces fléaux. L’espoir réside dans cette catégorie de gens honnêtes qui sont la sève de notre Algérie éternelle, et cela nous encourage à continuer la lutte.

Contrairement à ce que nous chantent sur tous les tons le régime français et ses porte-paroles, je rappelle une énième fois que l’Algérie n’a aucun intérêt avec la France, puisque celle-ci ne permettra jamais le transfert des technologies vers l’Algérie. Notre pays a  tout intérêt à se tourner totalement vers les pays émergents tels les BRICS plutôt que de perdre notre potentiel avec de prétendus partenariats encouragés par le clan de l’argent sale et Ali Haddad qui participent au massacre économique de notre pays. Les forfaitures et forfanteries de ce kharay doivent cesser immédiatement ! Il faut stopper l’hémorragie de toute urgence et qu’il rembourse les impôts qu’il n’a pas payés ! Nous n’arrêterons jamais d’interpeler les pouvoirs publics pour qu’ils mettent fin aux méfaits de cet énergumène auquel nous prédisons d’ores et déjà une chute plus dure que celle de Khalifa. La traque a d’ailleurs commencé avec le scandale du tronçon d’autoroute de 110 km reliant le port de Djen Djen, dans la wilaya de Jijel, à l’autoroute Est-Ouest à El Eulma. Une commission d’enquête menée par le Secrétaire général du ministère des Travaux publics et des cadres du cabinet du Premier ministre a été dépêchée récemment par Abdelmalek Sellal concernant le retard des travaux qui sont à l’arrêt depuis 24 mois. Ce chantier d’1,65 milliards d’euros attribué à l’entreprise privée ETRHB Haddad, l’entreprise publique SAPTA et la société italienne d’Udine Rizzani de Eccher, devait être livré en 36 mois, mais les travaux n’évoluent pas depuis la pose de la première pierre le 15 août 2013 et l’entreprise italienne a plié bagages en conseillant aux Algériens de la rappeler quand ils auront réglé leurs problèmes. Le port de Djen Djen est un port stratégique considéré comme le plus grand ouvrage portuaire méditerranéen en termes d’espace en eau profonde, destiné à devenir la plus grande zone franche d’Afrique et l’un des principaux terminaux de transbordement de conteneurs en méditerranée, mais Ali Haddad ne se soucie pas de la finalisation de la voie d’accès qui permettrait à cette infrastructure portuaire de se développer. Nous demandons que des commissions d’enquête soient dépêchées partout où l’entreprise de Haddad sévit dans tout le territoire national, car le cahier des charges de Haddad dépasse de très loin ses capacités et il ne finit pas les chantiers que l’État lui octroie. Il est temps de punir ce Haddad pour les travaux qu’il s’est engagé à réaliser et qu’il n’a pas finalisés. Pourquoi les citoyens seraient-ils obligés de se serrer la ceinture alors que ce goinfre insatiable est en train de s’enrichir en se livrant à des crimes économiques qui ravagent le pays ?

Afin de se constituer comme faction décisionnelle dans l’avenir de l’Algérie, le clan de l’argent sale a grignoté les espaces qu’offrent une vacance de pouvoir doublée d’illégitimité et une faiblesse de toutes les institutions de l’Etat, aubaine inespérée pour Saïd qui dirige le pays à la place de son frère. Nul besoin de sortir la calculette pour évaluer les troupes dont disposent Haddad et Saïd pour prétendre négocier quoi que ce soit, ces mafieux n’ont aucune assise populaire. Le jeu s’est fermé, le fou du roi chancelle, la tour tremble sur ses bases, et les jours de la monarchie voulue par Bouteflika sont comptés. Ce n’est pas la valse des procès de corruption comme ceux de l’Autoroute Est-Ouest, El Khalifa, Sonatrach, qui s’inscrivent autant dans la diversion que dans le besoin de faire le ménage dans la maison avant de rendre les clés, qui va nous persuader du contraire. L’organisation des procès à la sauce Bouteflika pour faire sauter quelques fusibles afin d’éviter de traduire en justice les véritables responsables qui figurent tous dans le clan présidentiel ne dupent pas le peuple algérien. L’obstination de Saïd Bouteflika à vouloir pousser à El Mouradia le fauteuil roulant de son frère malade et inapte, avec la bénédiction de la France qui ne cherche que son intérêt et des contrats tous azimuts, nous a coûté très cher à tous points de vue. Mais le piège s’est refermé sur le clan présidentiel qui ne négociera rien, ni l’après-Bouteflika, ni la succession, alors que c’était l’un des objectifs recherchés de ce quatrième mandat. Nous avons perdu un temps précieux et des milliards au moment où la France avec laquelle le clan présidentiel a pactisé au Val-de-Grâce est gagnante. Nous sommes devenus un dépotoir pour toutes les crasses françaises : 450 entreprises et entrepreneurs français sont implantés en Algérie et 7000 entreprises françaises exportent leurs produits de moindre qualité chez nous. Pourquoi la France encourage-t-elle la production du gaz de schiste en Algérie alors qu’elle l’interdit sur son propre territoire ? La visite de François Hollande à la mi-juin s’inscrit dans une tentative de peser dans l’après-Bouteflika et de préserver ses intérêts. Je persiste à dire que pour redresser notre pays, le futur président devra annuler tous les contrats avec la France, parce qu’ils ont été extorqués en ayant recours à l’abus de faiblesse, comme dans l’affaire Bettencourt. Cela suffit !

L’amateurisme et la légèreté avec lesquelles les affaires de l’Etat ont été gérées – peut-on encore parler de gestion dans ce cas de figure ? – et notamment l’économie du pays avec l’import import qui a explosé sous le règne de Bouteflika, comme on le voit avec le scandale des concessionnaires de voitures qui ont pratiqué l’évasion fiscale massive, nous coûtent un réveil qui se révèle douloureux, et les chiffres officiels annoncés par Sellal, le militant du FLN cru 2015, sont catastrophiques. L’Algérie a perdu des milliards de dollars et l’endettement se profile à l’horizon. Au moment où l’on devrait faire payer tous les patrons du privé comme Haddad et consorts qui s’engraissent avec les commandes publiques, c’est aux Algériens que Sellal demande de se serrer la ceinture. Nous lui rétorquons qu’il faudrait d’abord fournir les ceintures aux citoyens et qu’il devrait mettre hors d’état de nuire tous ceux qui ont coulé l’Algérie, tels Ali Haddad et ses copains coquins, son maître Saïd, champions de l’évasion fiscale et de la surfacturation et autres crimes économiques. Comment expliquer le fait que l’Algérie a effacé les dettes de nombreux pays d’un coup de baguette magique, alors que l’on sait que les dettes se rééchelonnent et se transforment en investissements mais ne s’effacent pas ? Quel est le retour des millions offerts à la Tunisie qui a accepté une base de l’OTAN sur son territoire ? Des milliards se sont volatilisés sans qu’il y ait la moindre contrepartie alors qu’aujourd’hui, ces sommes seraient utiles au pays. Bouteflika et son clan ont géré les caisses de l’Etat comme s’il s’agissait de leur patrimoine personnel. On devrait non seulement instaurer un impôt sur la fortune mais interdire les marchés de gré à gré, récupérer les impôts impayés, l’argent détourné, réglementer les importations, baisser les salaires des ministres, députés, PDGs, cesser les gaspillages, miser sur les PME PMI locales, créer une production nationale hors hydrocarbures, etc. Le chiffre de 100 000 associations implantées sur le territoire national qui ne servent à rien participent à la gabegie généralisée. Il faut réviser tout ce mécanisme archaïque qui a gangrené le pays et qui a propagé la corruption. Changeons de cap, c’est le moment ou jamais et le temps presse ! Quand on pense que le fisc italien s’est porté partie civile contre les anciens dirigeants de Saipem pour récupérer une partie de l’argent détourné et que la Sonatrach a vu sa demande rejetée par la Cour de Milan pour non-conformité à la législation, on se demande si les juristes de la Sonatrach sont d’une incompétence crasse ou s’ils obéissent à des desseins obscurs que nous ignorons. Pourquoi le fisc algérien ne se porte-t-il pas partie civile lui aussi ? A quoi nous a servi « Constantine, capitale du monde arabe » qui a englouti des milliards ? De quel monde arabe s’agit-il ? Quel est le retour sur investissement ? Où est le bilan de cette opération ? Donnez-nous les chiffres ! Et définissez-nous aussi le système économique algérien actuel. Je précise, quelle est la doctrine économique de l’État algérien sous le règne de Bouteflika ? Est-ce du capitalisme ? Non. Un pays capitaliste qui ne produit rien, qui dépend à 100% de la rente pétrolière et dont le secteur privé ne paie pas d’impôt n’est pas capitaliste. Où est la production nationale ? De quel « consommez algérien » parlent les faux dévots et prophètes du malheur national comme Haddad et Cie ? L’Algérie compte 41 000 importateurs contre 1 000 exportateurs, et parmi ces importations, près de la moitié concernent des produits de mauvaise qualité. Est-ce que dans le système capitaliste, on privatise tout, comme le prône l’ignare Haddad et certains chantres de l’ultralibéralisme qui sortent du bois ces derniers temps ? Non plus. Est-ce un système socialiste, sachant que des milliardaires font la loi et s’engraissent en éludant les impôts ? Encore non. Vous avez inventé un modèle hybride, le « beggarisme », un bric-à-brac de mesures hoquetantes, dépourvu de stratégie politique, économique, et sans aucune vision qu’elle soit à moyen ou à long terme. Parler économie et politique face à des Saïdani et des Haddad relève du parcours du combattant et demande de s’installer dans une autre dimension que celle que nous connaissons. D’ailleurs, si j’évoque cette idée en en parlant à mon cheval, il me donnera un coup de sabot.

Le bilan du règne de Bouteflika et de son clan est calamiteux à tous points de vue et nous rappelle des années sombres où notre nation a payé ses choix économiques. La situation de l’Algérie d’aujourd’hui est extrêmement inquiétante, tant au niveau intérieur avec des émeutes, sit in et grèves quasi quotidiens qui reflètent le mécontentement populaire, que sur le plan extérieur avec un contexte géostratégique périlleux où Daech vise la totalité du Maghreb à partir de la Libye. Et ce n’est pas l’activation des salafistes pour une histoire de minijupe ou l’athéisme de Boudjedra, et demain le feuilleton des non-jeûneurs du Ramadan – encore la ruse et la diversion ! – qui vont parvenir à détourner longtemps l’attention publique des véritables enjeux qui sont en train de se dessiner. L’heure est au sauve-qui-peut pour le clan présidentiel qui ne peut pas faire face à la situation actuelle. La révision constitutionnelle va certainement être remise sur le tapis très prochainement afin de réhabiliter la fonction de chef du gouvernement et, pourquoi pas, nommer un vice-président. Quel qu’il soit, celui qui assumera la fonction présidentielle devra gérer une période de crise profonde pour la simple raison que les criquets (Saïd, Haddad, Saïdani et toute la clique des corrompus) ont dévasté le pays et que d’autres (les terroristes de Deach) se pressent à nos frontières. Face aux périls multiples, sécuritaires, économiques et politiques, l’Algérie a besoin d’un front interne soudé que le pouvoir politique actuel n’est pas capable de générer. Le futur président héritera donc d’une situation désastreuse et devra se coltiner les douze travaux d’Hercule, et sa marge de manœuvre sera bien moindre que celle qu’a connue Bouteflika. L’État n’aura pas d’autre choix que d’opérer la hausse du prix de l’essence et de prendre des mesures antisociales qui déplairont à juste titre au peuple algérien. Le réveil avec la gueule de bois économique sera très dur. Se débarrasser de tous les parasites constitués par les pilleurs de la nation sera une nécessité impérative, et pour cela, il faudra une volonté politique. Dans ce climat tendu, tous les subterfuges et diversions n’arriveront pas à flouter la grille de lecture, à savoir le retour en force d’Ahmed Ouyahia et de Sellal qui, s’ils semblent de prime abord concurrents, s’inscrivent dans une même perspective : l’après-Bouteflika. Les jours qui viennent s’annoncent cruciaux, car l’été algérien est caractérisé par des rebondissements surprenants. Nous sommes donc revenus à la case départ, un an après l’affectation d’une chaise roulante à la présidence, mais avec du temps et beaucoup d’argent perdu, et un peuple désabusé mais qui espère, comme tous les peuples du monde, voir enfin son pays avancer sur le chemin du progrès et figurer à la place qu’il mérite, après toutes ses luttes et ses sacrifices, dans le concert des nations.

Mohsen Abdelmoumen

Published in Oximity, June 5, 2015:https://www.oximity.com/article/L-Alg%C3%A9rie-dans-tous-ses-%C3%A9tat-1

In Whatsupic:http://fr.whatsupic.com/sp%C3%A9ciale-monde/alg%C3%A9rie43960804.html

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