EODE Think Tank /
Géopolitique
La Russie isolée sur la scène
internationale ?
Mikhaïl Gamandiy-Egorov
Vendredi 25 juillet 2014
Mikhail Gamandiy-Egorov pour EODE Think
Tank /
Avec La Voix de la Russie -
EODE Press Office / 2014 07 25 /
www.eode.org
https://www.facebook.com/EODE.Think.Tank
Difficile à dire si ceux qui avaient
parlé encore tout récemment d’isoler la
Russie sur la scène internationale se
sentent ridicules ou non (après tout ils
sont bien habitués à l’être ces derniers
temps), mais vraisemblablement ils le
devraient…
LA TOURNÉE DE VLADIMIR POUTINE EN
AMÉRIQUE LATINE
La tournée de Vladimir Poutine en
Amérique latine est un succès. Un grand
succès. Et une nouvelle grande victoire
géopolitique. De la même manière que
celle qui a suivi la visite du président
russe en Chine, en mai dernier. Cette
dernière avait alors définitivement
confirmé l’alliance entre la Russie et
la Chine, en dépit des « efforts »
occidentaux à saper cette alliance.
Cette visite a pour rappel permis non
seulement d’obtenir une nouvelle grande
victoire géopolitique à la Russie mais
également et sur le plan économique, a
confirmé la diversification majeure de
ses relations dans le domaine
économique, notamment en ce qui concerne
les livraisons de gaz, et qui a résulté
en la signature d’un contrat gazier
historique, prévoyant
l’approvisionnement en gaz russe de
l’Empire du Milieu pour les 30
prochaines années.
LA RUSSIE ET LA CHINE : UNE VISION
COMMUNE SUR L’AVENIR DU MONDE
La meilleure réponse qui soit à l’Union
européenne qui d’une manière infatigable
(et comme toujours sous pression
étasunienne) parlait de la nécessité
d’une plus grande « indépendance
énergétique » de l’UE vis-à-vis de la
Russie (sans avoir véritablement de plan
B). La Russie, elle, a préféré prendre
les devants et l’initiative, et en
signant ledit accord historique avec la
Chine, a diversifié, et de quelle
manière, son portefeuille clientèle.
Après tout, les affaires sont les
affaires. Mais en général, et étant
quelqu’un pour qui l’entreprenariat
n’est pas étranger, je peux dire qu’il
est toujours préférable de faire des
affaires avec quelqu’un dont on partage
une vision commune et des valeurs
proches. Justement, la Russie et la
Chine (sans oublier les autres pays des
BRICS) partagent largement une vision
commune sur l’avenir du monde et les
relations internationales.
LA RUSSIE DE RETOUR A CUBA
Pour revenir à l’Amérique latine, cette
visite du leader russe fait déjà grand
bruit dans le monde entier, l’Occident
ne faisant pas exception. Avant
d’arriver à Cuba, première étape de
cette tournée latino-américaine,
Vladimir Poutine a signé le décret
annulant 90% de la dette de Cuba (datant
de l’époque soviétique) d’un montant
total de 35 milliards de dollars. Les
10% restant vont être remboursés par
Cuba sur une période de dix ans, pour
ensuite être réinvestis par la Russie à
Cuba, dans bon nombre de projets
communs. L’un de ces projets concerne la
coopération dans le domaine pétrolier,
en l’occurrence la recherche et
l’exploitation pétrolière dans le golfe
du Mexique. L’autre aspect de la
coopération bilatérale concernera la
création d’une base de ravitaillement à
Cuba pour les navires russes. Comme l’a
souligné le président russe à l’agence
de presse internationale cubaine Prensa
Latina,la coopération entre la Russie et
Cuba revêt un caractère stratégique et
est orientée sur le long terme. Vladimir
Poutine a par ailleurs rencontré le
Comandante et leader charismatique de la
révolution cubaine, Fidel Castro, avec
lequel il a eu un long entretien privé,
qui a porté sur les questions
internationales et l’état de l’économie
mondiale.
ARGENTINE ET BRESIL
La prochaine escale devait être
l’Argentine, autre partenaire
stratégique de la Russie dans la région,
mais le président russe a décidé de
modifier légèrement le plan de sa
tournée, afin de passer d’abord par le
Nicaragua, pays ami et allié de longue
date de la Russie. Le président
nicaraguayen Daniel Ortega a
personnellement rencontré Vladimir
Poutine à l’aéroport. Les discussions
ont porté sur grand nombre de projets
communs, dont la livraison de matériels
agricoles russes, le déploiement des
stations au sol du système russe de
positionnement par satellites GLONASS
sur le territoire du Nicaragua, la
coopération dans le domaine de la
pharmacologie, ainsi que la création
d’une base d’approvisionnement de
navires russes.
Après donc le Nicaragua, le président
russe se rendra comme prévu en Argentine
où il rencontrera la présidente du pays
Cristina Fernandez de Kirchner. Les
relations russo-argentines actuelles sur
le plan politique, économique,
commercial et culturel battent leur
plein et ne cessent d’aller de l’avant.
Après l’Argentine, Poutine se rendra au
Brésil, leader de la région, également
partenaire stratégique de la Russie et
membre des BRICS. Au Brésil, plusieurs
rencontres sont prévues, les deux pays
ayant d’importants projets économiques
communs et une vision très proche sur
l’actualité internationale. Par
ailleurs, le président russe assistera à
la finale de la Coupe du monde de
football au Stade Maracana, à Rio de
Janeiro. Le Brésil passera alors le
relais à la Russie, qui accueillera la
prochaine Coupe du monde de 2018.
LA « RUSSIE ISOLEE » : UN FANTASME
OCCIDENTAL
Pour finir, revenons à ce que nous avons
dit au début. Certains n’ont toujours
pas froid aux yeux de se ridiculiser
constamment. C’est leur droit. Mais
franchement et après cette tournée
latino-américaine du leader russe, on a
vraiment de quoi à se poser des
questions sur l’état mental de certains
leaders occidentaux et plus globalement
de l’élite politique occidentale, ainsi
que de leurs marionnettes.
Quant aux amis de la Russie, ils ne
manquent pas : Cuba, le Nicaragua,
l’Argentine, le Brésil, sans oublier
bien sûr les autres alliés de la Russie
que sont le Venezuela, la Bolivie,
l’Equateur ou encore l’Uruguay, et le
tout uniquement dans le cadre d’une
région, en l’occurrence l’Amérique
latine. Cela sans parler des alliés et
partenaires stratégiques de la Russie au
niveau de l’Union eurasienne avec les
pays issus de l’Empire russe et
l’ex-URSS. Sans parler des poids lourds
que sont la Chine et l’Inde, ainsi que
les autres pays des BRICS. Sans parler
des amis de la Russie en Afrique et dans
le monde arabe. Et quelqu’un parle
encore « d’isoler » la Russie ?
A ce rythme, ceux qui parlent
constamment et d’une manière hystérique,
d’isoler tout le monde (tout en restant
une minorité) finiront très rapidement
eux-mêmes isolés. Et c’est leur choix.
La dure réalité, pour cette même
minorité, du nouveau monde. Un nouveau
monde qu’ils finiront par accepter,
qu’ils le veuillent ou non…
Mikhail GAMANDIY-EGOROV
http://www.eode.org/eode-think-tank-geopolitique-la-russie-isolee-sur-la-scene-internationale/
Titre et intertitres de la Rédaction.
Article original:
http://french.ruvr.ru/2014_07_13/Apres-l-alliance-russo-chinoise-Poutine-confirme-l-alliance-avec-l-Amerique-latine-3445/
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