Sputnik
La présidente argentine à Moscou :
nouvelle gifle à Washington
Mikhaïl Gamandiy-Egorov
© Sputnik.
Ilia Pytalev
Vendredi 24 avril 2015
La présidente de la
République argentine, Cristina Fernandez
de Kirchner, est arrivée dans la
capitale russe pour une visite
officielle de trois jours.
Une visite très
symbolique, d'une grande personnalité
politique. En effet, la présidente
argentine fait partie de ces dignes
leaders latino-américains menant une
politique véritablement indépendante et
souveraine, tout en soutenant activement
le nouveau monde multipolaire.
Cette visite du
leadership argentin en terre russe a
confirmé le partenariat stratégique
entre les deux pays. Et ce, après la
tournée de Vladimir Poutine en Amérique
latine de juillet 2014, dont la visite
en Argentine. Une tournée ayant
confirmé, elle, l'alliance avec la
grande majorité des pays concernés. Les
deux leaders ont abordé les dynamiques
positives dans les relations
bilatérales, ainsi que les problèmes
existants. A noter que ladite visite a
coïncidé avec 130 ans d'établissement
des relations diplomatiques entre les
deux nations.
Revenons maintenant
aux accords qui ont été signés lors de
cette visite de la présidente argentine
en Russie. Ils sont bien nombreux:
— Mémorandum de
coopération entre « Gazprom » et «
Yacimientos Petroliferos Fiscales »
(YPF) dans le domaine de l'exploitation
pétrolière
- Programme de
coopération russo-argentine dans le
domaine de l'agriculture, de la pêche et
de l'aquaculture pour 2015-2016. A ce
titre, la déclaration du ministre
argentin de l'Agriculture et de
l'Elevage, Carlos Kasamikela, était très
significative: « L'Argentine de par sa
production peut nourrir 400 millions de
personnes. Alors que notre population
n'est que d'un peu plus de 40 millions.
Nous souhaitons étendre nos relations
commerciales en premier lieu avec la
Russie ». Tant pis pour les producteurs
de l'UE même lorsque leurs « élites »
auront retrouvé la raison.
— Protocole
d'entente sur la coopération dans la
construction d'une centrale nucléaire
sur le territoire de la République
d'Argentine par l'Agence fédérale russe
de l'énergie atomique (ROSATOM)
— Programme de
coopération dans le domaine de la
culture et de l'art entre le ministère
de la Culture de la Fédération de Russie
et le ministère de la Culture de la
République d'Argentine pour 2016-2018
— Mémorandum
d'accord entre les ministères russe et
argentin de l'Industrie et du Commerce
- Plan de
coopération économico-commerciale et
dans le domaine des investissements
entre la Russie et l'Argentine, dans le
cadre de la Commission
intergouvernementale russo-argentine sur
la coopération économique, commerciale,
scientifique et technique pour 2015-2016
— Plan d'action
pour le développement du partenariat
stratégique global entre la Fédération
de Russie et la République argentine
— Accord sur la
coopération militaire (salut à l'OTAN…)
entre les ministères russe et argentin
de la Défense
En effet, le
partenariat russo-argentin sera global:
économico-commercial, politique,
militaro-technique, culturel. En parlant
des liens politiques, la présidente
argentine a réitéré son soutien à la
position de la Russie sur la Crimée et
le Donbass, tout en remerciant la
diplomatie russe sur sa position par
rapport aux Iles Malouines. Cristina
Fernandez de Kirchner n'a pas manqué de
fustiger une fois de plus l'hypocrisie
des élites occidentales, notamment en ce
qui concerne l'interprétation du droit
international selon des doubles
standards évidents.
Avec un volume des
échanges économico-commerciaux augmenté
de plusieurs fois depuis les dernières
années, d'autant plus à l'heure
d'aujourd'hui avec les nouvelles
opportunités s'étant ouvertes à
l'Argentine suite aux sanctions de
réponse de la Russie visant les pays
occidentaux, dont européens. Une
compréhension et un soutien mutuels plus
qu'évidents sur le plan politique et
géopolitique. Ajouté à cela, le
partenariat militaro-technique commun
qui s'ouvre amplement bien que les deux
parties ont décidé de garder le secret
sur les détails (et c'est probablement
mieux, les curieux et les jaloux n'ont
qu'à maigrir).
Sans oublier la
sympathie humaine évidente entre la
présidente argentine et le président
russe, que les rencontres communes ne
font que confirmer à chaque nouvelle
occasion. Entre temps et depuis les deux
mandats de Cristina Fernandez de
Kirchner à la tête de l'Etat argentin,
elle n'a jamais visité les USA… Plus
encore, l'Argentine fait partie des
candidats plus que probables pour
rejoindre l'alliance des BRICS et
peut-être même devenir le sixième
membre. Bienvenue une fois encore dans
la nouvelle réalité.
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