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Les perspectives de l’Union économique
eurasiatique
Mikhail Gamandiy-Egorov
© Sputnik.
Tabyldy Kadyrbekov
Lundi 20 février 2017
Source:
Sputnik
Au moment où le futur de l’Union
européenne se trouble de plus en plus, à
l’Est un autre ensemble se renforce
chaque jour. Malgré l’opposition de
certains responsables occidentaux à
l’Union économique eurasiatique,
celle-ci se renforce et va dans le sens
de l’élargissement.
Non, l'Union économique eurasiatique
(UEEA) n'est pas le jouet de la Russie,
quoi qu'en pensent certains. Si Moscou a
effectivement soutenu l'idée de
l'intégration eurasienne à la naissance
du projet, rappelons-nous que c'est bien
le Kazakhstan, en la personne de son
président Noursoultan Nazarbaïev, qui en
fut l'initiateur.
Cinq pays (tous
d'ex-URSS) composent aujourd'hui
l'Union: la Russie, le Kazakhstan,
l'Arménie, la Biélorussie et le
Kirghizistan. Le Tadjikistan, autre
république ex-soviétique d'Asie centrale
ne devrait pas tarder à rejoindre
l'organisation. Deux autres pays de la
région, en l'occurrence l'Ouzbékistan et
le Turkménistan, entrevoient eux aussi
de suivre cette voie, surtout au vu des
derniers développements régionaux et
internationaux.
Cette intégration
post-soviétique fait par ailleurs
extrêmement peur à plusieurs
représentants de l'élite occidentale,
dont l'ex-secrétaire d'État et
malheureuse perdante aux dernières
élections américaines, Hillary Clinton.
Pour elle, il s'agit ni plus ni moins
d'une nouvelle URSS, qu'il faille
absolument « stopper » ou du moins «
retarder le processus ». Son avis est
partagé par grand nombre de forces
pro-atlantistes. Mais ces « braves »
gens n'auraient-ils pas simplement
oublié de poser la question aux peuples
concernés? Car eux seuls ont le droit de
créer (ou de récréer) ce qu'ils
considèrent être le meilleur choix pour
leur avenir commun, même si cela devait
être une URSS 2.0. Mais ce n'est
clairement pas de cela qu'il s'agit dans
le cas de l'Union eurasiatique, une
réalité qui s'impose à tous.
L'interaction
eurasienne ne se limite d'ailleurs pas
uniquement à l'ex-URSS. Un accord de
libre-échange a été conclu entre l'UEEA
et le Vietnam fin mai 2015. Des
pourparlers sont également en cours avec
l'Égypte, la Syrie, la Thaïlande, la
Mongolie, la Serbie et l'Iran. Il ne
serait d'ailleurs pas à exclure que
l'Iran puisse à terme rejoindre
pleinement l'organisation, au même titre
que l'Organisation de coopération de
Shanghai (OCS). La Turquie s'intéresse
elle aussi de plus en plus à l'Union
économique eurasiatique, de l'aveu même
de dirigeants turcs. Une hypothèse
lointaine, Ankara restant encore
officiellement candidate à une adhésion
à l'UE, et demeure un des piliers de
l'OTAN. Néanmoins, rien n'est également
à exclure sur le moyen à long terme.
Quoi qu'il en soit,
le développement de l'UEEA connaît une
dynamique impressionnante. C'est aussi
cela qui déplaît fortement aux partisans
de l'unipolarité. Le fait de voir
l'UEEA, l'OCS ou les BRICS prendre des
responsabilités de plus en plus
importantes, aussi bien dans un cadre
régional que mondial, confirme que la
multipolarité est la seule réalité
désormais acceptable pour l'humanité.
Une option qui réfute l'idée d'une
gestion mondiale par une minorité
évidente, ce qui conforte l'hystérie des
opposants à ces projets.
Certains pensent
aussi, qu'au moment où les divisions
dans l'Europe bruxelloise deviennent de
plus en plus évidentes et que l'espace
eurasiatique opte pour le renforcement
de son intégration aussi bien économique
que politique, qu'il s'agit d'une
revanche de la Russie. Qu'ils se
rassurent: la Russie pense simplement à
ses intérêts nationaux, tout comme les
autres pays-membres de l'Union
eurasienne. Des intérêts souverains et
qui regardent avant tout les peuples
concernés. Quant au fait de vouloir
vivre ensemble, c'est aussi une réalité
à laquelle certains observateurs
extérieurs devraient se réhabituer.
Beaucoup de peuples, notamment d'Asie
centrale, étaient radicalement opposés à
l'éclatement de l'URSS. On ne les a pas
écoutés. Aujourd'hui, la logique des
intérêts communs reprend le dessus. Et
cette logique a un nom: l'Eurasisme.
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Publié
le 22 février 2017 avec l'aimable autorisation de l'auteur.
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