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La Crimée:
vers l’indépendance énergétique à grands
pas
Mikhail Gamandiy-Egorov
© Sputnik.
Sergei Malgavko
Mercredi 16 novembre 2015
Source:
Sputnik
Depuis
le ralliement historique de la Crimée à
la Russie, l’un des problèmes majeurs de
la péninsule restait sa dépendance en
matière de livraisons d’électricité par
l’Ukraine.
Il
fallait de toute manière s'attendre à ce
que les extrémistes ukrainiens tentent
par tous les moyens de faire payer à la
Crimée son choix historique. C'est ce
qui va arriver. Ils pensaient avoir
réussi. Coup raté: la Crimée a tenu bon
et la Russie a pris les mesures
efficaces en un laps de temps réduit.
Petit
rappel des faits. Le 22 novembre
dernier, des groupes ukrainiens de
mouvance néonazie et ultra-nationaliste,
font exploser des lignes à haute
tension, faisant ainsi couper
l'approvisionnement en électricité pour
la péninsule criméenne. En d'autres
termes: un acte terroriste. Sur le coup,
ce ne sera d'ailleurs pas seulement la
Crimée qui sera touchée, mais aussi
certaines régions ukrainiennes voisines
(notamment la région de Kherson).
Les
services ukrainiens régionaux compétents
tentent d'intervenir pour faire réparer
les dégâts. Mais les extrémistes leur
bloquent l'accès, en les laissant
uniquement réparer les lignes
approvisionnant les régions
ukrainiennes. La Crimée plonge dans le
blackout électrique pour près de deux
semaines. Les extrémistes poursuivent
alors le blocus en empêchant tout accès
aux lignes électriques concernées.
Ravis
de leur action, ils pensaient pouvoir
mettre la péninsule criméenne en
position de faiblesse et poursuivre sans
vergogne leur chantage. D'autant plus
ayant le soutien affiché des autorités
kiéviennes. Plus que cela, Piotr
Porochenko en personne soutiendra
ouvertement « l'initiative des patriotes
ukrainiens ». A l'instar d'une autre «
initiative », initiée un peu plus tôt
avec un nom fort révélateur: le « blocus
alimentaire », dont le but devait être
la « restauration de la souveraineté
ukrainienne », selon les dires du même
Porochenko (approche effectivement «
intéressante » et surtout très «
humaniste ») en empêchant tout camion
transportant des produits alimentaires
depuis le territoire ukrainien d'entrer
en Crimée. Un blocus pour rappel n'ayant
rien donné puisque la Crimée est
entièrement autosuffisante en livraisons
alimentaires depuis la Russie
continentale, les seuls perdants ayant
été les producteurs ukrainiens privés de
la possibilité de faire vendre leurs
produits en terre criméenne. Kiev a
préféré donc passer à l'étape «
supérieure »: faire vivre les habitants
de la Crimée dans le noir en espérant
que cela puisse durer. Seul bémol: les
Criméens n'ont une fois de plus pas
fléchi et les autorités russes ont
intensifié l'organisation de
l'indépendance énergétique de la
presqu'île.
En
effet, un pont énergétique reliant la
péninsule à la Russie continentale a été
mis en place en un temps pratiquement
record. Pour la Crimée, cette nouvelle
victoire était surtout celle de
l'acquisition d'une indépendante
énergétique tant attendue. Dès l'annonce
du retour de l'électricité dans les
foyers criméens et l'arrivée du
président russe en personne pour suivre
le processus, sentant le fiasco évident
(une fois de plus), le gouvernement de
Porochenko déclare depuis Kiev la
reprise des livraisons d'électricité en
Crimée… Sauf que Poutine rétorque: «
Moscou ne doit avoir aucun contrat en
vigueur avec Kiev lorsque le pont
énergétique sera complètement
opérationnel ». Point à la ligne.
Il est
vrai que les derniers temps, l'Ukraine
fait bien peu parler d'elle. Le monde
aujourd'hui l'a un petit peu oublié, y
compris les « alliés » occidentaux. Tout
est donc bon pour faire parler de soi,
d'autant plus lorsque cela peut frapper
des gens ayant refusé catégoriquement de
vivre au sein de cette « nouvelle »
Ukraine pseudo-démocratique, fascisante
et pro-occidentale. Mais une fois encore
fiasco évident. Quant aux habitants de
la Crimée, l'épreuve « électrique »
qu'ils ont vécue n'a fait que renforcer
encore plus le bons sens de leur
décision de mars 2014, ainsi que le
sentiment d'être protégés par leur pays,
la Russie. L'Ukraine elle perd sur tous
les fronts: non seulement elle se
ridiculise une fois de plus, mais elle
perd par la même occasion une énième
source de revenue, et non des moindres…
Sans oublier que la banqueroute arrive à
grands pas. Pauvre Ukraine.
© 2014 Sputnik
Tous droits réservés.
Publié le 17 décembre 2015 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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