Sputnik
Commentaire sur le retrait
des forces russes de Syrie
Mikhail Gamandiy-Egorov
© Dmitri
Vinogradov
Mardi 15 mars 2016
Source:
Sputnik
Certains attendaient
des commentaires sur l'annonce faite par
le président russe du retrait (d'une
partie importante) des forces
aérospatiales russes de Syrie. Une
annonce qui a eu l’effet de surprise au
sein des administrations occidentales,
notamment étasunienne. En voici un.
1) Il serait
probablement mieux de s'abstenir de
commenter les "commentaires" de certains
affirmant que la Russie aurait pris
cette décision après concertation avec
Washington. N'est-ce pas les mêmes qui
disaient il y a plus d'un an que la
Russie "allait vendre" la Syrie au
profit du Donbass? On a tous vu le
résultat par la suite. En ce qui
concerne la concertation, il y en a bien
eu une. Mais pas entre Moscou et
Washington (qui d'ailleurs ne s'y
attendait pas) mais bien entre les
présidents
Vladimir Poutine et
Bachar al-Assad, qui a soutenu cette
décision. Information confirmée côté
Kremlin, qui a précisé que la décision a
été adoptée en coordination avec le
président syrien al-Assad en ce qui
concerne le retrait.
2) Stratégiquement
parlant. Les objectifs des forces
aérospatiales russes ont été
effectivement globalement atteints: la
plus grande force des terroristes est
détruite, la panique a pris le pas chez
eux et l'initiative a changé de camp. Et
surtout ont été coupés leurs voies de
financement, question clé dans la crise
syrienne. Et avec les victoires que
connait l'armée arabe syrienne sur le
terrain, en plus du cessez-le-feu actuel
observé avec ceux qui ont accepté de
déposer les armes et cesser la
confrontation armée, il y a toutes les
chances de poursuivre le succès.
Poutine ordonne de commencer le retrait
des forces russes de Syrie
Sans oublier que ce
n'est pas toutes les forces
aérospatiales russes qui rentrent à la
maison, mais bien une partie, bien
qu'importante. Ceux qui restent
continuent le travail, à savoir la lutte
anti-terroriste. Pour information, les
systèmes russes anti-aériens et
anti-missiles S-400 restent eux-aussi
pour le moment en Syrie. Tout comme
vraisemblablement les conseillers
militaires russes.
3) Poutine avait
bien dit dès le départ que l'objectif
était de soutenir la Syrie dans la lutte
anti-terroriste. Il n'a jamais été
question d'y rester indéfiniment. Un
allié n'est pas une colonie (clin d'œil
à certains). D'ailleurs pour répondre
justement à ceux qui se posaient la
question si la Russie possède les "mêmes
visées" que les Occidentaux, vous avez
désormais la réponse. La Russie respecte
la souveraineté des nations, y compris
des nations alliées.
Les premiers avions russes quittent leur
base en Syrie
En ce qui concerne
les perspectives syriennes. Ceux qui ont
déposé les armes et accepté un dialogue
avec les autorités syriennes pourront
évidemment prétendre à une amnistie (il
serait peut-être d'ailleurs intéressant
aux autorités tchétchènes, et
personnellement à Ramzan Kadyrov, de
partager son expérience en la matière
avec les autorités syriennes). Ceux qui
ne l'ont pas fait seront combattus, au
même titre que tous les groupes
terroristes, notamment Daech ou le Front
al-Nosra. Dernière chose: malgré les
énormes moyens investis par les pays
occidentaux et du Golfe en vue d'imposer
leur scénario à la Syrie, il est
aujourd'hui clair que cela n'arrivera
pas. L'avenir de la Syrie appartient
donc bien aux Syriens et à personne
d'autre.
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Publié le 16 mars 2016 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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