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Syrie : le grand tournant de la guerre a
bien eu lieu
Mikhail Gamandiy-Egorov
© AP Photo/ Hassan Ammar
Mercredi 14 décembre 2016
Source:
Sputnik
Alep, Alep. Cette ville était à la une
de l’actualité depuis plusieurs
semaines. L’élite politico-médiatique
occidentale faisait tout pour faire
retarder la victoire. Mais rien n’y
fait, la victoire a bien eu lieu. Alep
est libre.
Avant-hier dans la soirée plusieurs
sources indiquaient que l'armée arabe
syrienne mène l'opération de libération
des tout derniers quartiers sous
contrôle terroriste. Des terroristes que
les médias du mainstream continuent
incessamment d'appeler « rebelles » ou «
insurgés », désireux simplement avec
l'appui occidental et des régimes du
Golfe, d'installer la charia dans un
pays multiethnique et
multiconfessionnel. Puis cette
confirmation tant attendue est arrivée:
les dernières résistances terroristes
ont été anéanties.
La joie est palpable
à Alep en premier lieu. Malgré toutes
les souffrances que les habitants de
cette deuxième ville de Syrie ont dû
endurer: exécutions, utilisation en tant
que boucliers humains par les groupes
terroristes, extorsions, aujourd'hui
cette page est tournée. Les
habitants
d'Alep en liesse célébraient la reprise
totale de la ville par l'armée
gouvernementale.
En
passant et avec la reprise d'Alep-Est,
le gouvernement syrien contrôle
désormais les cinq plus grandes villes
du pays: la capitale Damas, Alep, Homs,
Lattaquié, Hama. D'ailleurs, c'est ce
que le journal Le Monde a été forcé lui
aussi d'avouer (évidemment sans
plaisir).
Mais le travail n'est pas
terminé. Beaucoup d'entre nous ont bien
sûr les yeux rivés sur Palmyre, la cité
antique et martyre, qui a été réoccupée
tout récemment par la secte e
de Daech, profitant de l'attention
autour d'Alep et de l'arrêt des
bombardements de la « coalition » US sur
leurs positions à Raqqa, la capitale
autoproclamée de la secte. Des experts
syriens et russes y ont vu une
complicité presque non voilée: voyant la
chute imminente de leurs protégés
terroristes à Alep et comprenant que les
ruses diplomatiques ne marcheront plus,
l'élite occidentale a contribué à ce que
le joyau de la culture syrienne et
mondiale, Palmyre, retombe aux mains des
barbares de Daech, que beaucoup voient
comme un allié non-reconnu de l'élite
occidentale et de certains acteurs
régionaux.
Mais pas pour
longtemps. D'intenses combats sont menés
en ce moment même aux abords de la
ville, d'autant plus que l'armée
gouvernementale syrienne se retrouvant
face à un déluge de terroristes de
plusieurs fois supérieurs en nombre (un
millier d'hommes contre plus de 5000
extrémistes), a néanmoins réussi à
évacuer la très grande majorité des
civils de cette petite ville. Ce qui
facilite largement la tâche, les
terroristes n'auront pas la possibilité
d'utiliser les civils en tant que
boucliers humains comme l'avaient fait
leurs homologues à Alep. Et au vu des
déclarations toutes récentes aussi bien
des leaderships syrien que russe, les
terroristes de t vivre des
moments d'extrême difficulté. Car
l'objectif est clairement annoncé:
libérer Palmyre dans les plus brefs
délais. On peut donc imaginer le
calvaire que vont vivre les extrémistes
sous peu. D'autant plus que c'est
désormais aussi l'occasion d'en éliminer
un très grand nombre d'entre eux
lorsqu'ils seront forcés de reculer, le
tout dans un milieu désertique où ils
n'auront pas l'occasion de se cacher
entre multiples bâtiments, comme ce fut
également le cas à Alep. Palmyre sera
certainement donc l'une des grandes
priorités du moment.
Mais le travail ne compte nullement
s'arrêter là. Il reste évidemment Idlib,
« capitale » autoproclamée de l'ex-Front
al-sormais Front Fatah al-Cham,
la filiale d'Al-Qaïda en Syrie), tout
comme Raqqa, « capitale » de l'autre
secte takfiriste Daech. Sans oublier
évidemment la province de Deraa, au
sud-ouest du pays, qu'il faudra
également nettoyer de la présence
terroriste.
Une chose est sûre. Le
tournant tant espéré dans cette guerre
imposée à la Syrie par le
néocolonialisme en alliance avec les
groupes extrémistes, a bien eu lieu. Et
à l'instar de Stalingrad qui avait sonné
la défaite future de la peste brune
nazie, Alep sonne pour beaucoup, et je
suis d'accord avec eux, la fin
définitive de l'ancien monde. Un monde
qui fut bâti sur des principes
d'injustice, et dans lequel il y aurait
soi-disant des « élus », des «
exceptionnels », et les autres en la
qualité de l'écrasante majorité de
l'humanité, censée obéir aux gendarmes
autoproclamés du monde. C'est fini. Avec
Alep commence une nouvelle partie de
l'histoire contemporaine. Et c'est l'une
des plus grandes victoires du monde
multipolaire sur les vestiges de l'unipolarité.
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Publié le 14 décembre 2016 avec l'aimable autorisation de l'auteur.
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