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A quoi joue Israël en Syrie ?
Mikhail Gamandiy-Egorov
© REUTERS/
Ronen Zvulun
Mercredi 14 septembre 2016
Source:
Sputnik
Le rôle d’Israël en Syrie était néfaste
dès le départ. Ce rôle, à l’instar de
celui des USA, de l’Arabie Saoudite ou
du Qatar était de contribuer au chaos
dans lequel l’Etat syrien a été plongé
il y a plus de cinq ans.
Les tensions entre la République arabe
syrienne et l'Etat sioniste ne datent
pas d'aujourd'hui. Damas a depuis des
dizaines d'années soutenu la résistance
palestinienne, et pas par des paroles en
l'air mais bien avec un soutien concret
et véritable. Puis la confrontation aura
lieu au Liban durant la guerre civile
(1975-1990) durant laquelle l'armée
syrienne empêchera l'occupation
israélienne du pays. Et cela ne s'arrête
pas là. La Syrie est alliée avec l'Iran
et le
Hezbollah libanais, les deux seules
forces de la région capables de résister
aux interventions israéliennes. Cela
sera d'ailleurs amplement prouvé en 2006
lorsque la tentative d'invasion
israélienne au Liban se soldera par un
échec grâce à la résistance du Hezbollah
et de ses alliés. Sans oublier
évidemment la question des hauteurs du
Golan, territoire syrien occupé et
administré par Israël depuis la
guerre
des Six jours en 1967.
Cette haine donc d'Israël à l'encontre
du leadership syrien n'a jamais été
cachée. Et depuis le début de la crise
syrienne, les actions israéliennes n'ont
fait que le démontrer. Plusieurs fois
les l'armée israélienne avait bombardé
les positions des forces
gouvernementales syriennes sans jamais
s'attaquer aux terroristes, y compris de
Daech ou de Front Fatah al-Cham. Jamais.
Plus que cela, ces derniers jours cette
confrontation israélo-syrienne a pris
une nouvelle ampleur lorsque l'aviation
israélienne a commencé à bombarder les
positions des troupes syriennes en plein
combat contre les terroristes d'Al-Qaida
dans le sud du pays, aux environs de la
ville de Kouneitra, prétendant « avoir
essuyé des tirs côté syrien », sans pour
autant prouver que ces tirs venaient de
la part des forces gouvernementales de
Syrie. Le tout pratiquement juste après
l'annonce de l'accord conclu entre
Lavrov et Kerry sur la Syrie. En réponse
et après plusieurs attaques israéliennes
à son encontre, les forces syriennes
répliquent. Le commandement syrien
affirme à ce titre avoir abattu un
chasseur et un drone israéliens.
Information démentie côté Tel-Aviv mais
le fait est tout autre. La Syrie a
montré clairement qu'elle compte
répondre désormais à toute attaque
israélienne à son encontre.
Les accusations visant Israël vont plus
loin encore. Selon plusieurs sources,
les terroristes takfiristes blessés
après les combats contre les forces
gouvernementales syriennes, se feraient
soigner dans des hôpitaux israéliens.
Sans oublier le fait que des armements
et moyens de transport de production
israélienne aient été découvert en
possession des groupes terroristes. A
quoi joue donc Israël? Lui qui criait
haut et fort tellement de fois le «
danger de l'islamisme radical »
serait-il en train d'accorder de l'aide
justement aux extrémistes confirmés, le
tout dans le but d'affaiblir son ennemi
de longue date syrien? Visiblement tel
serait le cas.
D'ailleurs si l'on observe les
différentes réactions ayant suivi
l'accord Russie-USA sur la Syrie, on
arrive à une conclusion bien simple: le
gouvernement syrien a accueilli
favorablement l'accord. Les alliés de la
Syrie, en plus de la Russie, comme
l'Iran et le Hezbollah libanais, ont
également salué ledit accord. Ce qui est
bien loin d'être le cas du voisin
israélien. A ce titre, l'ex-directeur du
renseignement de l'armée israélienne
Amos Yadlin a affirmé « qu'Israël ne
peut voir ses intérêts être garantis
sans que l'Axe Iran / Hezbollah / Syrie
soit brisé. C'est mauvais, très mauvais
de voir l'Iran et le Hezbollah se
renforcer en Syrie »… Une déclaration
qui en dit long et qui confirme
d'ailleurs les fortes rumeurs de
coopération désormais non-voilée
d'Israël avec l'Arabie Saoudite, qui se
rejoignent parfaitement sur cette
logique.
Plusieurs médias israéliens sont tout
aussi critiques. Maariv, l'un des trois
principaux journaux d'Israël, cité par
Press TV, souligne que la trêve conclue
par les chefs des diplomaties russe et
étasunienne ne profitera guère à l'Etat
sioniste. « C'est un cessez-le-feu qui
ne va pas dans les intérêts israéliens
puisqu'il fait de l'Iran, du Hezbollah
et d'Assad les principaux gagnants ». Et
d'ajouter: « Le refus de ne plus exiger
désormais le départ d'Assad par les
Etats-Unis et la Turquie constitue, à ne
pas en douter, un acquis pour la Russie
».
Après cela, on comprend certainement
mieux la position d'Israël, désireux de
poursuivre le chaos en Syrie, y compris
en coordonnant pour cela ses actions
avec l'Arabie Saoudite et le Qatar. La
Syrie, elle, a montré tout à fait
logiquement qu'elle ne compte plus
tolérer cela et qu'elle poursuivra sa
lutte pour la victoire finale sur les
terroristes takfiristes, quelque soient
leurs soutiens.
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Publié le 15 septembre 2016 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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