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La nouvelle DCA syrienne : le
cauchemar d’Israël ?
Mikhail Gamandiy-Egorov
© Sputnik.
Vladimir Vyatkin
Dimanche 11 février 2018
Source:
Sputnik Israël a vu une
fois de plus sa prétendue «supériorité
aérienne» être mise à mal. Les
changements de rapports des derniers
mois sur le front syrien et plus
généralement régional ne font que
s’affirmer chaque jour un peu plus.
Dans
notre article de décembre dernier,
nous avions justement abordé ce
changement de donne qui devenait de plus
en plus évident sur la scène régional,
en rapport avec l'arrivée de la fin de
la supériorité aérienne de l'Etat
sioniste au Proche-Orient. Evidemment,
les critiques n'ont pas manqué de mettre
en doute ce processus, prétendant que
même si la DCA syrienne se montrait plus
efficace que dans le passé et qu'elle
ait pu abattre plusieurs missiles
israéliens lancés contre des sites en
territoire syrien, cela ne changeait en
rien la capacité israélienne à dominer
le ciel régional.
Tout change
désormais. En réalité tout a commencé à
changer bien avant. Depuis que les
avions du Tsahal n'osaient plus
s'aventurer dans le ciel syrien et
menaient toutes leurs attaques contre la
Syrie depuis l'espace aérien libanais:
c'était déjà le début fortement
révélateur. Quant à la Syrie, et comme
on le disait dans les analyses
précédentes, tant qu'elle était avec ses
alliés focalisée à détruire les
principaux foyers terroristes sur son
territoire, le principal étant Daech et
cet objectif a été atteint à plus de
95%, il lui était évidemment difficile
de se focaliser sur les attaques
sporadiques israéliennes et d'y répondre
efficacement. Surtout que pour rappel et
comme l'avait dit plusieurs fois le
président syrien Assad la DCA syrienne
était fortement affaiblie suite aux
destructions menées par les terroristes
vis-à-vis de ces installations, et ce
depuis le début du conflit.
Depuis, la Russie
avait annoncé son intention de mettre à
niveau la DCA syrienne avec la
participation de spécialistes russes, et
cela en complément de la présence des
systèmes russes existants dans la
République arabe — destinés à protéger
les installations et le personnel russes
en terre syrienne. Les ennemis de la
Syrie, et aussi de la Russie, n'avaient
pas manqué à chaque mauvaise occasion de
mettre en doute les capacités défensives
de la DCA russe, prétextant justement le
manque d'action face aux attaques menées
notamment par l'aviation israélienne
contre des cibles syriennes. Ils
souriront mois souvent dorénavant.
Tout d'abord, et
n'importe quel expert en la matière le
confirmera, mettre en place un système
anti-aérien digne de ce nom demande du
temps, ainsi qu'une formation adéquate
pour le personnel qui va le gérer à
terme. Surtout (!) en temps de guerre.
Quoiqu'il en soit, l'événement qui s'est
déroulé ce 10 février est plus que
révélateur: lorsqu'un système de
fabrication soviétique, le fameux S-200
utilisé par l'armée syrienne,
vraisemblablement sérieusement amélioré
par les spécialistes russes, a été en
mesure d'abattre la fierté du Tsahal: en
l'occurrence le fameux avion F-16 et ce
d'autant plus dans le ciel israélien,
seul un idiot pourrait encore mettre en
doute les capacités des systèmes russes
beaucoup plus sophistiqués.
Selon le
commandement syrien, plusieurs avions
israéliens auraient été touchés. Israël
n'a reconnu que la perte d'un seul,
ajoutant que les deux pilotes ont réussi
à s'éjecter, tous deux étant
hospitalisés, l'un deux dans un état
grave. Connaissant la capacité du
commandement militaire israélien à
minimiser via ses communiqués officiels
ses pertes, on peut effectivement se
poser la question si seulement un avion
ait été abattu par la DCA syrienne, ou à
défaut d'être abattu comme le premier —
mis hors d'état de nuire. En tout cas,
le budget israélien peut désormais
calculer les pertes mais surtout
analyser la fameuse question: est-il
encore maitre du ciel régional?
Par ailleurs et
au-delà du F-16 abattu, la DCA
modernisée de la République arabe a
détruit durant ces derniers jours
plusieurs dizaines de missiles
israéliens tirés contre son territoire.
Et là aussi c'est un changement majeur:
si dans le passé un peu plus lointain la
Syrie pouvait se vanter au mieux d'avoir
abattu une partie des missiles tirés par
les Israéliens à son encontre, depuis
les derniers jours et avant même
l'événement majeur du crash du F-16 en
Galilée, Damas pouvait fièrement
annoncer que la très grande majorité des
missiles du Tsahal tirés contre les
positions syriennes ont été interceptés.
Au-delà de ce
succès stratégique indéniable, face à un
Etat surarmé se permettant beaucoup plus
qu'il ne devrait se permettre, la Syrie
confirme une fois encore le statut de
pays défendant la fierté et la dignité
du monde arabe. Et ce après avoir cassé
la colonne vertébrale des terroristes,
issus d'une centaine de pays qui
s'étaient déferlé en terre syrienne avec
le « généreux » appui financier,
militaire et médiatique des élites de
grand nombre de pays: occidentaux, et
golfistes. Sans oublier Israël — qui
tout au long de ces dernières années n'a
jamais été dérangé par la présence à ses
« portes » de terroristes de Daech ou d'Al-Qaida,
ne les ayant jamais frappé et en allant
même à leur offrir des soins médicaux
dans les meilleurs hôpitaux israéliens,
tout en poursuivant à attaquer
périodiquement l'armée gouvernementale
syrienne, y compris lorsque celle-ci
menait de rudes combats contre ces mêmes
terroristes salafistes.
P.S. Simple
supposition personnelle mais il est à
penser que l'enquête russe sur l'origine
des drones d'attaque utilisés par les
terroristes dans la nuit de la
célébration du Nouvel an 2018 contre la
base russe de Hmeimim ait abouti. Et que
le responsable ait été déterminé.
Sachant que selon les experts militaires
russes, les dits drones d'attaque
sophistiqués ne pouvaient être que de
production étasunienne, ou… israélienne.
Sur le plan diplomatique, le ministère
russe des Affaires étrangères,
commentant les frappes israéliennes et
la riposte syrienne, a rappelé que le
respect de la souveraineté de la Syrie
était primordial, tout en ajoutant qu'il
était inacceptable de mettre en danger
la vie de militaires russes opérant en
Syrie contre les terroristes. A bon
entendeur.
© 2017 Sputnik
Tous droits réservés.
Publié
le 11 février 2017 avec l'aimable autorisation de l'auteur.
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