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Syrie : la mauvaise foi des USA sans
limites
Mikhail Gamandiy-Egorov
© AP
Photo/ Manuel Balce Ceneta
Jeudi 8 septembre 2016
Source:
Sputnik
La mauvaise foi des élites étasuniennes
ne date pas d’hier et cela n’est une
nouveauté pour personne. Mais dans le
cas concret de la Syrie, la politique
criminelle des USA atteint effectivement
le comble.
Après avoir fait des « appels » frôlant
l'indécence pure et simple en demandant
à la Russie durant le Sommet du G20 en
Chine des « concessions » en Syrie, les
élites US ont lancé désormais ce qu'ils
nomment les « dernières propositions »
et qui se résument à trois points
principaux: cessation totale des
hostilités en Syrie et notamment à Alep,
interdiction de survol pour les forces
aériennes syriennes du territoire syrien
(!) et troisième point, qui peut-on dire
serait le résultat des deux précédents:
campagne aérienne commune russo-étasunienne.
Maintenant répondons-y point par point.
Cessation totale des hostilités et
surtout à Alep, là où on assiste au
tournant décisif de la guerre dans
laquelle a été plongée la Syrie il y a
plus de cinq ans? Pour quelle raison?
Laisser souffler les terroristes et leur
permettre de reprendre du terrain?
Inacceptable. Second point: interdiction
pour les forces aériennes de Syrie de
survoler leur propre territoire au
moment de la phase cruciale dans la
lutte antiterroriste? Les USA se moquent
de qui? Et dernier point: opération
aérienne commune? Pour faire quoi? Après
que la Russie ait proposé nombre de fois
de coordonner la lutte antiterroriste à
tous les intéressés et d'en faire la
priorité, les USA n'ont fait que jouer
les sourds. Et maintenant ils proposent
une coordination? Ridicule. Sans oublier
que l'opération antiterroriste russe,
commencée il y a un tout petit moins
d'un an (pour rappel à la demande
officielle du gouvernement syrien, à
l'énorme différence des USA) a donné
incomparablement plus de résultat que
ladite « opération » de la coalition US
(on se demande d'ailleurs si il y avait
« opération »). En passant dernier
exemple en date: le numéro deux de Daech,
Abou Mohammed al-Adnani, qui a été
éliminé près d'Alep, par une frappe
russe.
La réalité est pourtant simple. Les USA
qui voient parfaitement que les groupes
terroristes sur lesquels ils comptaient
arriver à leur fin et dans lesquels
d'énormes sommes ont été investis,
notamment de la part des régimes
saoudien et qatari, qui sont au plus mal
depuis les dernières années et à bout de
souffle, ont beaucoup de mal à accepter
de reconnaitre leur défaite pure et
simple. Et essaient donc par tous les
moyens de gagner du temps et retarder la
victoire finale de la Syrie et de ses
alliés sur le terrorisme.
Maintenant parlons perspectives. Mis à
part l'absence totale de morale dans
cette politique étasunienne (et c'est
bien loin d'être nouveau), et qui a
clairement et une fois de plus montré
son vrai visage et ses véritables
intérêts (qui sont tout sauf de lutter
contre le terrorisme), les Etats-Unis ne
savent plus vraiment comment pouvoir
sortir la tête de l'eau, ou en d'autres
termes du chaos syrien auquel ils ont
énormément contribué. En effet, créer et
développer le chaos à différents
endroits du monde, les USA en sont les
champions absolus. Mais résoudre
l'équation de sortie de ce même chaos,
cela ne rentre aucunement dans la
compétence des élites US.
Pourtant l'offre qui leur a été faite
par la Russie aurait permis de sortir de
ce bourbier avec ne serait-ce qu'un
minimum de dignité (même si dans le cas
US cette notion est très difficilement
collable). A savoir s'associer
officiellement et réellement à la lutte
antiterroriste et ainsi pouvoir ne
serait-ce qu'au minimum prétendre avoir
contribué au succès final (bien que
vraiment au minimum) dans le combat
contre le terrorisme. Certes, il leur
aurait fallu oublier le plan de faire
tomber les autorités légitimes de Syrie
une bonne fois pour toute. Avoir accepté
cette éventualité aurait effectivement
permis aux USA de sortir pas totalement
humiliés. Mais c'est trop dur à faire
pour les élites étasuniennes due à leur
obstination d'imposer leur volonté
partout dans le monde et le complexe de
supériorité développé depuis la « fin »
de la guerre froide. Résultat de quoi,
les USA tentent de s'accrocher encore au
scénario qu'ils avaient écrit et dessiné
pour la Syrie et qui désormais s'éloigne
de plus en plus.
Le gouvernement syrien est au plus fort,
grâce à la résistance du peuple syrien,
de son armée et bien sûr à l'aide de ses
alliés russe, iranien, du Hezbollah
libanais, et aussi de la Chine qui
dernièrement d'un soutien très
majoritairement diplomatique, commence à
prendre position sur d'autres domaines,
y compris militaire (un accord a
d'ailleurs été signé récemment entre
Pékin et Damas sur la formation des
militaires syriens en Chine). Les
terroristes, eux, sont au plus bas. De
leur propre aveu. Les élites
occidentales et golfistes ne sont donc
simplement pas en mesure de lancer « des
propositions de dernière chance » à qui
que ce soit, et encore moins à la
Russie. La dernière chance au contraire
serait pour eux d'accepter tout
simplement le nouveau monde, et ce
nouveau monde commence par la Syrie.
Difficile oui on sait bien. Mais il le
faut. Reste bien sûr une autre option
pour les USA & consorts. Entrer en
guerre directe en Syrie aux côtés des
groupes terroristes pour tenter de les
sauver. Mais si cela se passait, leur
masque tomberait définitivement pas
seulement aux yeux d'une très large
partie de l'humanité, mais aussi aux
yeux de leurs propres citoyens, pour
certains pas encore convaincus.
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Publié le 9 septembre 2016 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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