Sputnik
Opération antiterroriste en Syrie:
la phase finale a commencé
Mikhail Gamandiy-Egorov
© Sputnik.
Ilya Pitalev
Lundi 7 août 2017
Source:
Sputnik
La victoire sur le terrorisme en Syrie
approche à grands pas. On peut d’ores et
déjà parler du début de la phase finale
de la guerre contre Daech en terre
syrienne. Une opération menée avec
succès dans le désert syrien par l’armée
gouvernementale, soutenue par ses
alliés.
L'annonce du
blocage par l'armée arabe syrienne du
principal bastion de
Daech dans la province de Homs, et
par la même le dernier rempart réel sur
la voie vers Deir ez-Zor assiégé, nous
le confirme: le moment est maintenant
venu pour les forces gouvernementales de
reprendre complètement la ville.
La secte takfiriste est donc acculée.
Selon plusieurs spécialistes, la
bataille pour la libération totale de
Deir ez-Zor (une partie de la ville est
contrôlée depuis plusieurs années par
des troupes d'élite syriennes, qui sont
avec les civils assiégés par Daech),
pourrait commencer dans les prochaines
semaines. Cette victoire tant attendue
devrait mettre un terme à la présence de
Daech en terre syrienne, bien que les
cellules terroristes dormantes ne
disparaîtront pas du jour au lendemain.
Il faut y être prêt.
Outre de la
victoire sur Daech, la reprise du
contrôle de l'Est désertique syrien
signifiera plusieurs choses fort
importantes. Stratégiquement, cela
confirmera bien sûr la victoire du
gouvernement syrien et de ses alliés sur
le terrorisme et ses sponsors. Par
ailleurs, l'Est syrien représente une
région très riche en hydrocarbures, des
ressources évidemment nécessaires pour
la relance de l'économie nationale et la
reconstruction du pays.
Tout être censé
comprend aujourd'hui parfaitement, et la
presse mainstream ne fait pas (ou plus)
exception, que le gouvernement syrien
est en passe de gagner la guerre. Il
suffit pour cela de regarder une carte
de guerre à jour et de la comparer avec
celle d'il y a deux ou trois ans. Oui,
aujourd'hui Damas ne contrôle plus
seulement la Syrie dite «utile», à
savoir les cinq plus grandes villes du
pays, mais une grande partie du Centre
et de l'Est désertique. Les extrémistes
de Daech vont perdre. Et avec eux tous
ceux qui avaient espéré réaliser un
scénario à la libyenne en Syrie. Cela
n'aura pas lieu. Bien sûr, les alliés de
la Syrie y ont en beaucoup contribué,
parfois de manière déterminante.
Quant aux autres
terroristes, notamment ceux liés à
Al-Qaida, leurs zones de contrôle se
réduisent à vue d'œil, d'autant plus que
plusieurs groupes armés «rebelles» se
détachent de cette autre secte
takfiriste et recherchent un dialogue de
plus en plus ouvert avec Damas,
notamment en coordination avec Ankara,
qui de son côté se synchronise avec la
Russie et l'Iran sur ces questions. En
effet et dans le cadre du processus
d'Astana, il est devenu clair pour la
plupart des représentants de ces groupes
armés que leur seule chance de revenir à
une vie normale sera d'accepter, d'une
façon ou d'une autre, l'amnistie offerte
par le gouvernement syrien. Restera
alors la question du nord kurde syrien.
Mais là aussi, les chances semblent
réelles, compte tenu du fait que
plusieurs représentants des forces
kurdes syriennes font de moins en moins
confiance aux États-Unis et commencent à
privilégier le dialogue avec Damas.
D'autant plus, que ni le gouvernement
syrien ni la Turquie voisine ne semblent
prêts à accepter une quelconque décision
unilatérale en ce sens.
Tout cela pour dire
que bien qu'aujourd'hui le gouvernement
syrien contrôle les territoires sur
lesquels se trouvent plus de 85% de la
population syrienne, d'ici la fin de
l'année il retrouvera très probablement
le contrôle d'autant du territoire
national en termes de superficie, ce qui
est très révélateur. Autre fait fort
révélateur, et souvent passé en silence
par la presse mainstream, c'est le
retour de plus en plus évident des
réfugiés syriens dans leur pays. Et plus
l'armée gouvernementale libère de villes
et de localités, plus ce flux de retour
s'accentue. Cela a été admis, y compris
par des officiels de l'ONU traitant de
la question des réfugiés.
Au-delà de la
victoire géopolitique et géostratégique
du monde multipolaire qui se profile de
plus en plus clairement en terre
syrienne, il ne faut pas oublier qu'il
s'agit sans aucun doute aussi d'une
victoire informationnelle. Car au final,
et malgré toute la propagande destinée à
salir l'image du gouvernement syrien et
de ses alliés, les faits ont malgré tout
fini par prendre le dessus.
Ce qui signifie
qu'avec le conflit syrien, nous sommes
bel et bien arrivés dans une nouvelle
ère. Une ère que beaucoup ont encore du
mal à accepter. Soyons réalistes: leur
refus durera encore longtemps, mais il
ne changera pas la réalité du moment ni
celle à venir. Dans cette réalité, un
certain nombre de pays vont jouer un
rôle de premier plan.
L'hystérie de
certains continuera à augmenter
proportionnellement. Tant pis pour les
têtus.
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Publié le 9 août 2017 avec l'aimable autorisation de l'auteur.
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