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Ordre mondial: l’avant et l’après
crise syrienne
Mikhail Gamandiy-Egorov
© Sputnik
. Mikhail Voskresensky
Mardi 5 juin 2018
Source:
Sputnik
Après des années de guerre, de pertes
humaines et économiques, la Syrie
commence à entrevoir le bout du tunnel.
Soutenue par ses alliés et grâce aux
victoires sur le terrain face aux
groupes extrémistes, la Syrie aura joué
un rôle crucial dans le changement des
équilibres mondiaux. Le monde unipolaire
s’est peut-être effondré aux portes de
Damas.
Il fut un temps où
les élites et les experts autoproclamés
de l'Occident ne donnaient que quelques
semaines, quelques mois tout au plus, à
Bachar el-Assad. Pourtant, les années
ont passé et au prix d'innombrables
sacrifices, la République arabe syrienne
a réussi à sauvegarder sa souveraineté.
Évidemment, le soutien stratégique de
ses alliés, au premier rang desquels la
Russie, a été d'une importance cruciale
dans cette équation, au grand dam des
Occidentaux et de leurs acolytes.
Le constat est
simple: l'armée gouvernementale syrienne
a récupéré plus des 2/3 de son
territoire national et ne compte
aucunement s'arrêter en si bon chemin.
Au fur et à mesure, les dernières poches
«rebelles» sont résorbées. Et malgré
toutes les tentatives étasuniennes,
israéliennes, françaises, britanniques
ou saoudiennes de faire perdurer le
conflit et de tenter de repousser autant
que possible la victoire finale, tout le
monde se rend à l'évidence, y compris au
sein du mainstream: Assad et ses alliés
ont gagné.
Quant aux forces
étrangères non invitées en Syrie, elle
doivent également se rendre à
l'évidence: leur présence ne saurait
durer éternellement. Après avoir vu
partir en fumée des sommes folles, la
coalition occidentalo-golfiste sait
dorénavant qu'elle investit à fonds
perdu dans la déstabilisation en Syrie.
Cette opération qui ne mènera à rien sur
le moyen terme: il n'y aura pas de
scénario irakien ou libyen en Syrie. Et
c'est bien cela que représente la Syrie
dans l'optique du monde nouveau. Un
monde dans lequel des pays comme la
Russie, la Chine, l'Iran et plusieurs
autres joueront un rôle de plus en plus
décisif.
Après cela,
devrait-on s'étonner que de plus en plus
de pays, ayant longtemps appartenu au
bloc occidental, se rapprochent
progressivement des principaux acteurs
de la gestion multipolaire du monde?
Certes pas. C'est un processus qu'il
sera désormais très difficile de
stopper. L'Occident
politico-économico-médiatique a, lui,
montré toutes ses limites. Sous le
couvercle de valeurs dites
«universelles», cette partie du monde,
qui ne représente pas plus de 10% de la
planète, s'est autoproclamée «communauté
internationale», dans la pure tradition
coloniale. Elle ne cesse pourtant de
perdre la confiance et le respect d'une
large partie de la population planétaire
non-occidentale.
Une chose est
certaine. Il y a un avant et un après la
crise syrienne. Le cas syrien a
définitivement démontré qu'il était
possible de résister à l'arrogance
néocoloniale occidentale, à condition
d'y être déterminé et d'avoir des alliés
fiables, qui respectent votre dignité et
votre souveraineté.
Il est très
probable que l'Occident n'acceptera pas
rapidement ce nouveau paradigme. Cela
signifie que les tentatives de
déstabilisations se poursuivront. Il
faut y être prêt. Mais dans cette
bataille, les élites occidentales n'ont
plus la main. Et c'est pour cela que
nous vivons une époque assez unique:
celle d'un passage définitif à un ordre
nouveau, plus juste et plus égalitaire.
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Publié le 6 juin 2018 avec l'aimable autorisation de l'auteur.
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