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Présidentielle au Zimbabwe:
le peuple
a fait son choix
Mikhail Gamandiy-Egorov
© REUTERS
/ Philimon Bulawayo
Vendredi 3 août 2018
Source:
Sputnik
Au Zimbabwe, le
Président en exercice, Emmerson
Mnangagwa, a remporté l’élection
présidentielle. Retour sur les
perspectives qui s’ouvrent au pays, tant
sur le plan intérieur qu’extérieur.
Il fallait s'y
attendre: le favori de la présidentielle
zimbabwéenne est bel et bien le
vainqueur du scrutin, et ce dès le
premier tour, avec 50,8% des suffrages.
La page de l'ère Mugabe, qui reste et
restera une grande figure de la lutte
contre le néo-colonialisme occidental,
semble se tourner. Une chose demeurera
quant à elle inchangée: le Zimbabwe
défendra tout aussi jalousement son
indépendance et sa souveraineté.
Emmerson Mnangagwa,
leader de l'Union nationale africaine du
Zimbabwe — Front patriotique (ZANU-PF),
le parti au pouvoir depuis
l'indépendance du pays, représente en
effet aux yeux de nombre de ses
concitoyens un espoir de renouveau,
avant tout dans le domaine économique,
et de création d'emplois, surtout pour
les jeunes. Et si, dans la capitale
Harare, l'opposant Nelson Chamisa a
clairement recueilli plus de voix que le
Président, alors encore sortant, il est
évident que ce dernier jouit dans les
régions d'une popularité bien plus
importante.
De l'aveu de
beaucoup observateurs, notamment
étrangers, venus en nombre à ces
élections, le scrutin s'est déroulé dans
la transparence, le respect des normes
démocratiques et dans le calme.
Plusieurs d'entre eux n'ont d'ailleurs
pas manqué de relever qu'un vent de
liberté soufflait durant le déroulement
du processus électoral. Il est
pratiquement certain que l'establishment
occidental aurait largement préféré une
issue différente à ce scrutin, sachant
que le candidat Nelson Chamisa est
clairement sympathisant du camp
occidental, sans oublier ses menaces
vis-à-vis des intérêts chinois au
Zimbabwe.
Mais l'Occident
devra s'y faire: la souveraineté et la
dignité de ce pays ne sont pas
négociables, et ce malgré les problèmes
qui restent à résoudre sur le plan
intérieur. Quant à l'opposition, elle
devrait respecter le choix des urnes. Et
surtout éviter de prendre part aux
tentatives de déstabilisation que
certaines forces bien connues
souhaiteraient évidemment mettre en
œuvre. Une opposition qui se sachant
perdante avait commis avant même la
proclamation des résultats par la
Commission électorale plusieurs actes de
violence, avec comme conséquences des
victimes à déplorer.
Il faudrait pour
conclure comprendre plusieurs choses:
d'abord, les scénarios à l'occidentale
des révolutions de couleur auront de
plus en plus de mal à fonctionner,
sachant que les peuples sont de plus en
plus aux aguets. Ensuite, les
populations africaines sont certainement
même largement plus en avance de ce
point de vue que les sociétés
occidentales. Enfin, l'option à toujours
privilégier étant le dialogue national
pour régler les différends existants,
sans aucune interférence extérieure et
dans le strict respect de la
souveraineté du pays. Le Zimbabwe avait
fait preuve de beaucoup de maturité
politique au moment de la démission de
Robert Mugabe, en novembre dernier. La
transmission de pouvoir s'était alors
faite sans coup de feu, sans violences,
et dans le strict respect de la personne
du Président qui reste pour beaucoup
l'incarnation de la lutte nationale pour
l'indépendance et contre l'impérialisme.
Aujourd'hui, la nation zimbabwéenne a
fait de nouveau preuve de maturité lors
de ces élections. Ce qui inspire
l'optimisme concernant son avenir. Il ne
reste donc plus qu'à souhaiter que le
pays puisse effectivement aller de
l'avant pour régler les problèmes
existants, tout en continuant à
travailler avec ses partenaires
stratégiques, aussi bien d'Afrique
qu'au-delà, en premier lieu la Chine et
la Russie.
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Publié le 9 août 2018 avec l'aimable autorisation de l'auteur.
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