Pour une
anthropologie originelle
III - Les logiciens de la nuit
Manuel de Diéguez
Manuel de
Diéguez
Vendredi 23 octobre 2015
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1 - La bête qui
voudrait se rendre ailleurs
2 - Une généalogie
psychogénétique de la mystique
3 - Le microbe se rebiffe
4 - La mort éveillée
5 - L'astronomie existentielle
6 - Les premiers pas de
l'astronomie existentielle
7 - La balance à peser le
silence et le vide
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1 - La bête qui
voudrait se rendre ailleurs
L'infini n'a
débarqué que tardivement dans le
christianisme. Il y a fallu, entre le
XIIIe et le XIVe siècle, la mystique de
Me Eckhardt et celle de Nicolas de Cuse
au XVIe. Mais il n'y a pas de conscience
religieuse qui ne porte le sceau d'une
astronomie: Herschel (1738 - 1822) a
converti la science du ciel à l'évidence
que l'illimité se révèle étranger par
nature et par définition à toute
possibilité des logiciens de jamais en
prendre la mesure à l'aide des
instruments d'une raison calculatrice
des distances. A la nouvelle d'une
démonstration irréfutable et du ressort
du plus élémentaire bon sens, beaucoup
de croyants se réjouirent bruyamment de
convertir la géométrie de papa à
l'ineffable à son tour et de la rendre
compatible avec les mystères d'une
divinité en cours de dilatation
perpétuelle, donc insaisissable en ses
derniers secrets. Mais ils n'ont pas
réfléchi au fait que si l'humanité et
l'immensité de ses Zeus successifs
n'étaient plus localisables, la créature
privée d'accompagnateur aura perdu tout
repère dans le vide d'un cosmos à jamais
interdit au champ visuel des télescopes.
Comment se donner pour habitacle un
néant en expansion continue et, pour
béquille un désert soustrait aux
lentilles grossissantes?
De plus, l'espèce
schizoïde se cherche la béquille d'un
observatoire. Mais celui-ci violera les
lois de la logique : jusque dans nos
mathématiques, un enfant de dix ans sait
qu'on ne saurait inscrire un carré dans
un cercle, puisqu'aucune circonférence
n'est mesurable - du coup, les
subterfuges équationnels rejoignent ceux
de nos théologies.
Il est donc temps,
pour notre civilisation raisonneuse et
calculatrice, de s'ouvrir à une
anthropologie capable de prendre la
mystique mondiale dans son champ de
vision, parce que les saints du silence
sont des logiciens intraitables et qu'à
ce titre, ils posent des questions
insolubles par nature, mais précisément
existentielles de se montrer
rigoureuses. Jugé à l'aune d'une raison
sans faille, saint Augustin n'aura pas
attendu un Darwin hésitant pour se
moquer des créationnistes
centralisateurs de son temps, qui, de
nos jours encore , donnent à fabriquer
des mers, des montagnes et des fleuves à
une divinité biblique mal unifiée, alors
qu'il faudrait que le Zeus artisanal des
origines s'attelât à la tâche première
d'enfanter l'espace et le temps avant
d'entreprendre un ouvrage clôturé par un
autre ouvrage , puis qu'il y logeât sa
propre cervelle et tout son outillage de
démiurge dans un domicile apprêté à
recevoir tout le paquet. Quatorze
siècles plus tard, Kant constatait
simplement que l'espace et le temps sont
aménagés a priori pour y loger
ensuite la conscience rationnelle et
planificatrice des humains - puis il se
hâte de se mettre à l'abri sous son
établi. Ce haussement d'épaules originel
de la philosophie occidentale ne nous
laisse que des recettes de cuisine à
concocter.
2 - Une généalogie
psychogénétique de la mystique
Et voici que
l'intuition première des mystiques de
"l'inconnaissance" contraint notre
raison pratique à peser les paramètres
de notre astronomie de géomètres de
l'accessibilité. Du coup, l'étonnement
des pionniers de l'insaisissale précède
celui d'Aristote, qui disait seulement
que la philosophie naquit un jour de
l'étonnement, mais qui ne s'étonnait que
de ce qu'un triangle fît deux droits.
Les mystiques, eux, se révèlent des
ruminants du tragique: la démonstration
du théorème de Pythagore ne suffit pas à
éteindre leur surprise, parce qu'à leurs
yeux, la conjugaison même du verbe
exister se révèle un otage désarmé
de l'espace et du temps.
Du coup, les trois
dieux déclarés uniques, mais demeurés
rudimentaires se couvrent de ridicule à
se cadenasser d'avance et à l'instar de
tous les animaux dans la durée des
horlogers et de s'y précipiter tête
baissé. Mais alors, aucune théologie ne
se rendra accessible aux prisonniers
d'un temps seulement prolongé ou
raccourci et dont les geôliers ont
verrouillé les portes d'avance. Aussi
les mystiques commencent-ils par tenter
de sortir de la casemate d'un temps
collé aux chaussures.
Mais le trépas des
machines à ficeler les preuves
détruirait non seulement l'étendue, donc
le réceptacle "naturel" des déplacements
en tous sens de la matière dans la
durée, mais également le pacte partiel
que les mouvements des particules
élémentaires des atomes avaient conclu
avec la lenteur et la rapidité variables
auxquelles le cosmos s'est enchaîné.
L'astronomie moderne vient seulement de
découvrir la portée expérimentale, mais
également la complexion la plus
originelle de la mystique occidentale,
selon laquelle nous serions chus dans le
temps des cadrans.
A considérer le
parcours, à toute vitesse, de quelque
cent cinquante mille milliards de
milliards de kilomètres d'un rayon de
lumière propulsé dans le vide pendant
cent cinquante millions de siècles,
l'astronomie contemporaine découvre,
dans la stupéfaction et l'effroi, que
l'alliance indissoluble de deux acteurs
flexibles, le temps et l'espace, met un
terme à tout espoir d'un progrès
ultérieur de la science du cosmos.
Décidément le petit 'univers qui était
tombé sur les bras de nos ancêtres
n'était qu'un grain de sable
embarrassant, puisque la théologie
scolastique, qui faisait de nous des
Artaban du cosmos, capitule devant une
science de l'infini qui échappe à nos
prises. Du coup, les religions dites
"positives" se révèlent de grotesques
camouflages de notre minusculité.
3 - Le microbe se
rebiffe
De même que le
XVIIIe siècle avait convoqué
l'avant-garde intellectuelle de la
civilisation mondiale à concentrer son
attention culminante sur le destin de
notre ignorance de la nature et de
l'étendue de notre ignorance, le XXIe
siècle sera le théâtre d'une mutation
"existentielle" de la conque osseuse du
simianthrope désarrimé, parce que,
depuis ses origines, cet animalcule
dispose, d'une intelligence
combinatoire, mécanicienne et
calculatrice assortie d'une infirmité
politique viscérale, donc inscrite dans
le passé zoologique de sa tête et dont
la pathologie demeure visible et aisée à
détecter.
Car la conjonction
d'une impéritie neuronale avec une
adresse manuelle sans égale se révèle si
facilement observable, qu'elle se montre
criante encore de nos jours par le moyen
de l'observation de nos ancêtres les
plus proches, les quadrimanes demeurés
toisonnés. Et pourtant, les cellules
grises de l'espèce chevelue n'auront mis
que deux millénaires pour découvrir à la
fois l'infiniment petit et l'infiniment
grand et pour nous livrer définitivement
à un silence trans sylvestre celui de
"l'espace-temps" que nous avons fini par
rencontrer sur notre route. Comment cet
insecte aveugle apprendra-t-il à se
tenir debout dans le néant qui le
disloque, le dissémine et le réduit en
poussière à chaque pas?
Nous venons de
découvrir le chaînon qui nous manquait
entre l'australopithèque et l'homo
sapientiel. Cet animal, âgé de vingt
mille siècles seulement et dont le
cerveau avait la dimension d'une orange
s'imaginait déjà, le pauvre, que les
morts voyagent sous la terre où l'on
fourgue leurs cadavres et que, sitôt
morts, leurs ossements ne tiennent pas
en place dans les ténèbres qui les ont
happés, à moins qu'on leur construise un
domicile en miniature, mais inébranlable
- ou, mieux encore, qu'on les localise
somptueusement sur des jardinets
fleuris.
4 - La mort
éveillée
Mais le cerveau
originel de la bête dichotomisée
n'expédiait pas encore dans l'étendue
force personnages de chair et d'os.
Bientôt il chargera l'ossature d'un seul
démiurge de gérer jour et nuit les
affaires du cosmos. Une voûte stellaire
étriquée servait seule de couvercle à un
univers demeuré infinitésimal. Mais les
Romains feront venir à domicile les
dieux dont les Grecs s'étaient dotés; et
ils les ont affublés de noms latins à
seule fin de les plier plus aisément aux
coutumes des habitants du Latium. Mais
les fils de la Louve conserveront, des
siècles durant, la tournure d'esprit
héritée du "chaînon manquant",
celui qu'il faut glisser entre
l'australopithèque et nos ancêtres les
plus ressemblants à tout le monde.
Puis des
sentinelles divines placées par le
microbe dans les ténèbres de son
immortalité ont donné une allure
cosmique au culte des morts introduit
dans nos cervelles avec le "chaînon
manquant". De toute façon, le
simianthrope éternisé à l'école de ses
songeries est une bête dont l'encéphale,
protégé par une maladie paradoxalement
immunitaire, s'imagine survivre dans un
monde des corps impérissables. Mais la
pathologie cérébrale qui l'éternise,
l'encapsule, le traque, le comble ou
l'angoisse.
Aux yeux des
simiantropologues de demain, l'animalité
proprement simiohumaine se révèlera
néanmoins embryonnairement
intellectualisée. Car l'os frontal déjà
roboratif de la bête présente un théâtre
d'ombres dont aucun autre quadrumane à
fourrure n'a construit la mise en scène
non seulement cérébralisée, mais d'ores
et déjà imperceptiblement morale. Il y
faut une démence à la fois rassurante et
dissuasive, il y faut une science
relativement assurée de la raison
elle-même. Car, de nos jours encore, ce
carnassier se rue dans le fabuleux et le
fantastique, tellement sa folie l'envoie
habiter une cosmologie hallucinée. Mais
l'infini n'est pas un domicile à cerner,
l'infini n'est pas une enceinte à
clôturer, l'infini renvoie la bête à une
errance éternelle dans l'Erèbe. Aussi
les rites funéraires des Anciens
exorcisaient-ils le sort des malheureux
privés de sépulture dans la nuit d'une
mort cruellement éveillée.
5 - L'astronomie
existentielle
L'alliance de
l'infini avec le vide et de l'espace
avec durée se révèle le moteur de notre
verbe être. Le naufrage de ce
pacte faussement calculable nous
introduit dans une dimension nouvelle et
illusoirement réconfortante de la
recherche de la pierre philosophale que
nous appelons la vérité. Certes,
nous savions, comme disait Martin
Heidegger, que la science ne pense
pas, puisqu'elle se contente de
mesurer, de calculer et de prévoir, puis
d'appeler penser la connaissance
muette de ce qui se passe et se répète
sans relâche sous les verres
grossissants que nous nous vissons à
l'œil. Mais si nous devons avouer que la
pensée proprement dite ne commence
qu'avec notre désir et notre espoir de
comprendre les évènements qui
nous apostrophent sous nos lentilles et
si le verbe réfléchir sur les
planches du monde nous renvoie
nécessairement à des réflecteurs que
nous appelons des signifiants,
que faire, dès lors que tout sens se
démasque comme un simple reflet de
nous-mêmes dans les réflecteurs déments
de nos effigies qu'illustrent nos
cosmologies magiques?
Nous ne faisons
rien de plus, hélas, que de projeter
notre spectre agrandi dans un univers
livré au silence de l'insaisissable, de
sorte que nous ne commencerons de
penser - au sens métazoologique du
terme - que le jour où nous nous
observerons en anthropologues de notre
anthropomorphisme viscéral. Comment la
bête braillante et gesticulante dans
l'inconnaissable ne se forgerait-elle
pas des signifiants construits à son
image et à son échelle, mais sans
seulement songer à la stérilité de ses
gesticulations dans le néant peuplé de
fantômes?
On comprend que le
courage cérébral subitement demandé à un
animal privé à l'improviste de
protecteur et de toiture ait excédé ses
capacités mentales originelles - celles
d'il y a deux millions d'années - et
qu'il ait comblé le silence et le vide
de l'immensité à l'aide de bâtisses
hâtives et de fortune. Ces échafaudages
branlants se sont écroulés, les uns
après les autres - et maintenant notre
rendez-vous manqué avec la pensée
véritable se rappelle à l'attention des
orphelins tardifs de leurs dieux de fer,
de bois ou de pierre.
Du coup notre
recherche de la "vérité" demeurera une
quête de type zoologique - celle d'un
Graal de l'imaginaire dont cet animal
tentera en vain de s'approprier le
trésor - puisqu'il s'agira toujours,
pour l'évadé aveugle et vacillant des
forêts, de se forger un regard de
l'extérieur et à son avantage sur la
précarité de sa propre démence
cérébrale. Comment se rendre
intelligible? Le spectacle d'un microbe
acharné à plier l'infini, le silence et
le vide du cosmos aux désirs et aux
besoins de son enclume charnelle
demeurera incompréhensible aussi
longtemps qu'un nouvel humanisme n'aura
pas enfanté un tragique et une noblesse
intemporelles de la lucidité des grands
visionnaires.
C'est dans cet
esprit que l'astronomie de l'infini est
devenue la pierre d'angle de l'univers
de la science et le point de rencontre
des dernières phalanges de la
civilisation du "connais-toi". Car seule
cette discipline de guerriers du désert
cessera de s'agiter dans une enceinte
astrale minusculisée pour se colleter
avec le double mystère de l'espace et de
la durée.
6 - Les premiers
pas de l'astronomie existentielle
Qu'enseigne
l'astronomie existentielle à la bête
évolutive? De même que saint Augustin a
intériorisé le christianisme et l'a
conduit au romantisme de la foi, les
Argonautes de demain diront que le
silence de l'éternité ne servira pas
seulement de flambeau à une conscience
nouvelle et révolutionnaire de l'espèce
parlante, elle fait de l'immensité le
déclencheur d'une physique mathématique
du vertige. L'astronomie moderne a
détruit les fondements anthropologiques
de la raison multimillénaire qui avaient
permis de bâtir le savoir exact sur la
logique d'Euclide. Cet évènement a mis
près d'un siècle à s'imposer à la
philosophie d'école, et elle n'a pas
encore débarqué dans l'enseignement
public. Bergson voyait encore l'espace
comme un volume uniforme et autonome
dans lequel le temps tombait goutte à
goutte à la manière du tic tac des
horloges.
A l'occasion d'un
dialogue retentissant sur la nature
partagée de l'espace-temps avec le
découvreur de la relativité générale, il
fallut expliquer à Bergson que le temps
est une matière insaisissable dont la
coulée invisible dépend de la rapidité
de l'objet qui en assure le transport
dans l'étendue et cela au gré de la
célérité du projectile qui lui sert de
véhicule. La découverte des relations
que les heures entretiennent avec
l'étendue se trouve conditionnée par la
mutation des racines de toute la logique
simiohumaine, et cette mutation se
trouve soudainement imposée à la
physique astronomique inconsciemment
anthropomorphique des ancêtres depuis
notre demi évasion du paléolithique -
mutation dont l'astronomie moderne est
devenue tributaire.
Je rappelle
seulement que la théologie chrétienne
était parvenue à cautionner après coup
la logique et les démonstrations
syllogistiques de la physique d'Euclide
et cela par le recours au mythe des
"lumières naturelles" dont Dieu aurait
fait bénéficier sa créature: la raison
devenue providentiellement évidentielle
et calquée par la grâce du ciel, sur le
théorème de Pythagore et sur les
conséquences de sa logique interne. Ce
ne sont pas seulement les "lumières
naturelles" réputées communes aux
raisonneurs grecs et aux saints
chrétiens que l'astronomie moderne fait
exploser, mais également les repères
originels du sens commun des ancêtres,
qui se sont trouvés pulvérisés par la
découverte que tout espace transporte
dans sa hotte un temps ajusté d'avance à
son volume, de sorte qu'une balle de
plastique passera d'un côté à l'autre du
filet à une vitesse indifférente à
l'espace que franchit le navire sur
lequel je jouerai au ping pong.
Le principe
d'inertie est démontré à la lumière de
l'expérience du pendule de Foucault. La
trajectoire de la corde dans l'espace ne
se trouve affectée ni par la rotation de
la terre, ni par la course de notre
planète autour du soleil, ni par la ruée
de tout le système solaire vers la
Constellation de Bételgeuse. Pourquoi
cela, sinon tout simplement parce que le
verbe comprendre renvoie à des
signifiants anthropomorphiques et que la
matière en mouvement n'a aucune raison
de transporter des signifiants humains,
donc enracinés dans la zoologie.
L'astronomie moderne a perdu les repères
psychobiologiques de la rationalité
humaine qui se trouvaient calqués sur
les rites et les coutumes visibles ou
cachés de la matière. Le verbe
comprendre lui-même nous le faisons
monter dans nos fours à pain.
7 - La balance à
peser le silence et le vide
En vérité, et
depuis les temps les plus reculés, les
cosmologies mythiques qui encadrent les
religions se sont toujours bâties sur la
représentation dominante de la matière à
telle ou telle époque et en tels lieux.
Il se trouve seulement que la voûte
stellaire n'avait pas été bouleversée de
fond en comble entre l'Homo
NALEDI sud-africain d'il y a
vingt-cinq mille siècles et la
pulvérisation de l'espace et du temps
euclidiens. La révolution copernicienne
elle-même a été un traumatisme
théologique local: seuls les croyants au
récit de la Genèse se
trouvaient concernés par la découverte
déstabilisante que le Soleil et la Terre
ne se trouvent pas colloqués dans
l'espace à l'endroit exact que les
textes sacrés leur avaient assigné.
Rien de tel avec
les révolutions épistémologiques
traumatisantes que l'irruption de
l'infini dans la physique astronomique a
déclenchées. Comment construire la
conscience scientifique sur des
relations "rationnelles" que le réel
entretient avec la langue si la créature
se trouve privée du temps explicatif des
horloges, donc livrée d'avance à
l'impossibilité absolue pour
l'intelligence humaine actuelle, de
donner un sens trans-subjectif et trans-animal
au verbe comprendre dans un monde privé
de la double autonomie d'un espace
réputé universel et d'un temps censé
séparé du cubage du cosmos.
Dès lors que la
conque osseuse du "sujet de
conscience" ne peut plus loger un
verbe expliquer taillé à la
mesure de l'expérience quotidienne des
comportements du monde visible, il va
falloir construire un humanisme du
tragique et du vertige dont la solitude
permettra à la boîte crânienne du
microbe de se trouver une assise de
l'intelligible dans la danse aveugle des
atomes.
La semaine
prochaine, j'observerai les anses
imaginaires qui permettent aux trois
monothéismes de paraître se greffer sur
la politique et sur l'histoire - ce qui
posera les premiers fondements d'une
anthropologie à peser sur la balance du
silence et du vide.
Le 23 octobre 2015
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