Accueil Actualité IRIB Dossiers Auteurs Communiqués Agenda Invitation à lire Liens Ressources
Dernières mises à jour Les rapports du CPI Le Hamas Les vidéos BDS Ziad Medoukh Centre de la Paix Gaza Université al-Aqsa Gaza Qui? Pourquoi?

Google
sur le web sur Palestine Solidarité


 
Centre Palestinien
d'Information



 
Invitation à lire





BDS



Solidarité



Produits palestiniens



Eurasie-Afrique


 
En direct d'Iran




Agence syrienne



Agence Russe


 
Radio Chine

Internationale
 
Palestine Solidarité
sur Facebook



 


   


L'art de la guerre

Les prédateurs de la Libye

Manlio Dinucci

Mardi 5 avril 2016

« La Libye doit redevenir un pays stable et solide », twitte depuis Washington le premier ministre Renzi, en assurant son plus grand soutien au « premier ministre Sarraj, enfin à Tripoli ».
  Ceux qui y pensent à Washington, Paris, Londres et Rome sont les mêmes qui, après avoir déstabilisé et mis en pièces par la guerre l’Etat libyen, vont recueillir les débris avec la « mission d’assistance internationale à la Libye ».
  L’idée qu’ils ont transparaît à travers des voix autorisées. Paolo Scaroni
[1], qui à la tête de l’ENI a manoeuvré en Libye entre factions et mercenaires et se trouve aujourd’hui à la vice-présidence de la Banque Rotschild, déclare au Corriere della Sera qu’ « il faut en finir avec la fiction de la Libye », « pays inventé » par le colonialisme italien. Il faut « favoriser la naissance d’un gouvernement en Tripolitaine, qui fasse appel à des forces étrangères qui l’aident à rester debout », en poussant la Cyrénaïque et le Fezzan à créer leurs propres gouvernements régionaux, éventuellement avec l’objectif de se fédérer à long terme. En attendant, « chacun gèrerait ses sources énergétiques », présentes en Tripolitaine et Cyrénaïque. Analogue l’idée exposée sur Avvenire par Ernesto Preziosi, député Pd de mouvance catholique : « Former une Union libyenne de trois Etats -Cyrénaïque, Tripolitaine et Fezzan- qui ont en commun la Communauté du pétrole et du gaz », soutenue par « une force militaire européenne ad hoc ».
  C’est la vieille politique du colonialisme du 19ème siècle, remise à jour en fonction néo-coloniale par la stratégie USA/Otan, qui a démoli d’entiers Etats nationaux (Yougoslavie, Libye) et fractionné (ou tenté de fractionner) certains autres (Irak, Syrie), pour contrôler leurs territoires et leurs ressources.
  La Libye possède quasiment 40% du pétrole africain, précieux pour sa haute qualité et son faible coût d’extraction, et de grosses réserves de gaz naturel, dont l’exploitation peut rapporter aujourd’hui aux multinationales étasuniennes et européennes des profits bien plus élevés que ceux qu’elles obtenaient de l’Etat libyen. De plus, en éliminant l’Etat national et en traitant séparément avec des groupes au pouvoir en Tripolitaine et Cyrénaïque, elles peuvent obtenir la privatisation des réserves énergétiques publiques et donc leur contrôle direct.
  En plus de l’or noir, les multinationales étasuniennes et européennes veulent s’approprier l’or blanc : l’immense réserve d’eau fossile de la nappe phréatique nubienne, qui s’étend sous la Libye, l’Egypte, le Soudan et le Tchad. Les possibilités qu’offre celle-ci avaient été démontrées par l’Etat libyen, en construisant des aqueducs qui transportaient de l’eau potable et pour l’irrigation, millions de mètres cubes par jour extraits de 1300 puits dans le désert, sur 1600 Km jusqu’aux villes côtières, rendant fertiles des terres désertiques. 
  En débarquant en Libye sous le prétexte officiel de l’assister et de la libérer de la présence de l’Isis (Daech), les USA et les plus grandes puissances européennes peuvent aussi ré-ouvrir leurs bases militaires, fermées par Kadhafi en 1970, dans une position géostratégique importante à l’intersection entre Méditerranée, Afrique et Moyen-Orient.
   Enfin, avec la « mission d’assistance à la Libye », les USA et les plus grandes puissances européennes se partagent le butin de la plus grande rapine du siècle : 150 milliards de dollars des fonds souverains libyens confisqués en 2011, qui pourraient se quadrupler si l’export énergétique libyen revenait aux niveaux précédents. Les fonds souverains, investis à l’époque de Kadhafi pour créer une monnaie et des organismes financiers autonomes pour l’Union Africaine (raison pour laquelle il fut décider d’abattre Kadhafi, comme il résulte des emails de la Clinton), seront utilisés pour démanteler ce qui reste de l’Etat libyen. Etat qui n’a « jamais existé » parce qu’en Libye il n’y avait qu’une « multitude de tribus », déclare Giorgio Napolitano, persuadé d’être au Sénat du Royaume d’Italie.

Edition de mardi 5 avril 2016 de il manifesto
http://ilmanifesto.info/i-predatori-della-libia/
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

[1] Paolo Scaroni est un des plus grands aficionados italiens du Groupe Bilderberg. Artisan au cours de ses deux mandats à la tête de l’ENI de sa privatisation (partielle pour le moment), il est en 2011 au troisième rang des managers de sociétés italiennes cotées en bourse avec un salaire annuel de 6,4 millions d’euros. Voir Le Groupe Bilderberg, de Domenico Moro, Editions Delga, 2014, p. 180, 201, 203 et 205. NdT.

 

 

   

Le sommaire de Manlio Dinucci
Le dossier Libye
Les dernières mises à jour



Source: Marie-Ange Patrizio

Abonnement newsletter: Quotidienne - Hebdomadaire
Les avis reproduits dans les textes contenus sur le site n'engagent que leurs auteurs. 
Si un passage hors la loi à échappé à la vigilance du webmaster merci de le lui signaler.
webmaster@palestine-solidarite.org

Parrainage :

Rentabilisez efficacement votre site

 


Ziad Medoukh

Analyses et poèmes
 
Silvia Cattori

Analyses

René Naba

Analyses

Manuel de Diéguez

Analyses

Fadwa Nassar

Analyses et traductions

Alexandre Latsa

Un autre regard sur la Russie

Chems Eddine Chitour

Analyses

Mikhaïl
Gamandiy-Egorov

Afrique-Russie
 
Luc Michel

Analyses

Robert Bibeau

Analyses
 
Salim Lamrani

Analyses
 
Manlio Dinucci

Analyses
 
Mohsen Abdelmoumen

Analyses