EODE THINK TANK / GEOPOLITIQUE
UE versus Russia
Bruxelles perd la bataille pour
l'Ukraine
Luc Michel
Mercredi 27 novembre 2013
Luc MICHEL pour EODE Think Tank /
avec RIA Novosti – EODE Press Office /
2013 11 24/
https://www.facebook.com/EODE.Think.Tank
http://www.eode.org/
« L’accord d'association de l'Ukraine
avec l'UE enterré (…) Cette décision
inattendue de Kiev inflige un camouflet
à l'UE et a tout l'air d'un succès pour
la diplomatie russe »
- AFP, ce 22 novembre 2013.
« C'est une grande bataille
géopolitique, une bataille pour l'avenir
du continent européen »
- Aleksander Kwasniewski, émissaire
européen à Kiev et ex-président
polonais.
« Sans l'Ukraine, la Russie cesse d'être
un empire, mais elle le devient
automatiquement avec une Ukraine
subornée, puis subordonnée »
- Zbigniew Brzezinski (in Le Grand
Echiquier)
# I/ L’ARRIERE-PLAN GEOPOLITIQUE ET
IDEOLOGIQUE
L’Ukraine est au cœur de l’affrontement
Est-Ouest. Ce 21 novembre Kiev a rejeté
la proposition d’accord entre l’Ukraine
et l’UE. Pour des raisons économiques –
l’accord aurait conduit selon de
nombreux experts à la faillite de l’Etat
ukrainien en 2014 – mais aussi
politiques et géopolitiques. Kiev a en
effet privilégié la voie d’intégration
eurasiatique proposée par Moscou. Celle
que j’ai théorisée dès 2006 sous le nom
de « Seconde Europe ».
Avec l’Ukraine on est confronté à un
arrière-plan géopolitique, idéologique
et politique, qui va bien au-delà des
dossiers économiques mis en avant par
les médias occidentaux.
1/ L’ARRIERE-PLAN GEOPOLITIQUE :
LA DOMINATION DU « GRAND ECHIQUIER »
EURASIATIQUE
Relire Brezinski et son « Grand
Echiquier » publié en 1997 !
Disciple de Henry Kissinger – le «
Richelieu américain » selon certains –
et adepte de la « real politique » comme
lui, Brzezinski, d'origine polonaise, a
été conseiller du président des
Etats-Unis de 1977 à 1981. Depuis 2007,
il est avec le financier Söros le
conseiller sqpécial d’Obama. La
réflexion de Brzezinski est centrée sur
les conditions géopolitiques de la
puissance américaine et de son contrôle
sur l'Eurasie, le « grand échiquier » où
Washington doit éliminer tout rival
potentiel ou réel. Brzezinski entend
définir les conditions de la puissance
américaine au XXIeme siècle, la
maintenir dans son rôle hégémonique de
garants du « Nouvel Ordre Mondial » et
pérenniser la sujétion de l'Europe
occidentale. Pour maintenir leur
leadership, qui n'est rien d'autre que
la domination mondiale, les USA doivent
avant tout maîtriser le « grand
échiquier » que représente l'Eurasie, où
se joue l'avenir du monde.
Cette maîtrise repose sur la sujétion de
l'Europe occidentale, étroitement liée
aux USA dans un ensemble
politico-économique occidental, la
communauté atlantique cadenassée par
l'OTAN (Jean Thiriart parlait de l'OTAN
« non comme d'un bouclier mais d'un
harnais pour l'Europe »). Elle repose
aussi sur l'isolement de la Russie qu'il
faut affaiblir irrémédiablement et
démembrer.
Le danger mortel pour les USA,
puissance extra-européenne à l'origine
de par sa situation même, serait d'être
expulsée d'Europe occidentale, sa tête
de pont en Europe. Dans cet objectif,
tout rapprochement de l'Europe et de la
Russie, toute union eurasienne doit être
empêchée par tous les moyens.
Zbigniew Brzezinski écrit : « L'Europe
est la tête de pont géostratégique
fondamentale de l'Amérique. Pour
l'Amérique, les enjeux géostratégiques
sur le continent eurasien sont énormes.
Plus précieuse encore que la relation
avec l'archipel japonais, l'Alliance
atlantique lui permet d'exercer une
influence politique et d'avoir un poids
militaire directement sur le continent.
Au point où nous en sommes des relations
américano-européennes, les nations
européennes alliées dépendent des
Etats-Unis pour leur sécurité. Si
l'Europe s'élargissait, cela accroîtrait
automatiquement l'influence directe des
Etats-Unis. A l'inverse, si les liens
transatlantiques se distendaient, c'en
serait finit de la primauté de
l'Amérique en Eurasie ».
L’Ukraine est pour les géopoliticiens
américains la clé de la seconde vague
d’assaut contre la Russie. Après la
destruction de l’Union Soviétique et de
la Yougoslavie, il s’agit d’isoler –
c’est la stratégie de l’étouffement – la
Russie, avant de la démembrer. Pays
baltes, Moldavie, Ukraine et Caucase :
il faut attirer dans la sphère
d’influence américaine – et la politique
de « partenariat oriental » de l’UE
n’est rien d’autre qu’un cheval de Troie
des USA et de son bras militaire l’OTAN
à l’Est – les pays de l’ « étranger
proche » russe. Les pays qui faisaient
partie jusqu’en 1991 de l’Empire russe,
puis de l’URSS. Certains géopolitologues
US, comme Georges Friedman (l’influent
CEO de Stratfor) dans ses deux livres
les plus récents, évoquent ouvertement
un effondrement de la Russie entre 2020
et 2030. Qui sera démembrée en trois
états réduits.
L’Ukraine est la clé de cette bataille
pour la domination de l’Eurasie. Qui est
la clé de la domination modiale (relire
Thiriart, Brezinski et avant eux James
Burnham).
La Moldavie – sous pression de l’UE, du
NATO et des appétits nationalistes
roumains (les rêves de « Grande
Roumanie » comme au temps du régime
monarchique et fasciste, allié d’Hitler)
- en étant l’avant-poste géopolitique.
La Roumanie joue un rôle de plate-forme
de projection militaire pour l’OTAN et
les USA vers la Russie, l’Ukraine, le
Belarus et les Balkans. On y installe le
réseau de radars et de missiles US,
officiellement dirigé contre l’Iran,
mais qui vise en fait la Russie. Et les
USA construisent à Constansa sur la Mer
Noire leur plus grande base navale.
A noter enfin, à la frontière de la
Moldavie et de l’Ukraine, sur le
Dniester, la petite République Moldave
du Dniester, la PMR, improprement connue
sous le nom roumain de « Transnistrie »
(donné au temps de l’occupation de
1941-44, où la Roumanie fasciste
participait avec le Reich nazi à
l’agression contre l’URSS), Etat
autoproclamé à la fin de l’URSS et
pro-russe, qui est un « pivot
géopolitique ». La clé du maintien du
contrôle russe sur l’Ukraine. Et la
véritable raison de l’intérêt des
Occidentaux pour la Moldavie.
2/ LA SITUATION POLITIQUE EN UKRAINE :
L’Ukraine est dans une séquence
politique qui va des Législatives
d’octobre 2012 - gagnée par les partis
(globalement) pro russes contre le camp
orangiste de 2004 pro occidental
recomposé – et les élections
présidentielles de 2015. Le régime de
Yanoukovitch y joue son maintien au
pouvoir et le président ukrainien sa
survie politique.
L’UE, avec l’arrogance insoutenable qui
caractérise les politiciens de
Bruxelles, s’est ingérée dans cette
bataille politique et a entendu y dicter
sa loi. L’UE a voulu faire de la
libération de Yulia Timochenko, l’ex
égérie de la « révolution orange » de
2004, en prison pour corruption et abus
de pouvoir, une condition obligatoire.
Celle que les media occidentaux
présentaient comme « la Jeanne d’Arc
ukrainienne » (sans rire, notamment
ARTE) est aussi et surtout la « gaz
princess », une oligarque ukrainienne
qui a pillé l’Ukraine, comme ses
épigones russes l’ont fait sous Eltsine.
Et sa libération visait à faire d’elle
la rivale, soutenue par Washington,
l’OTAN et l’UE, de Yanoukovitch en 2015.
Le président a donc, comme le notait
hier un expert ukrainien pour RT, tout
fait pour faire capoter les négociations
avec l’UE. Faute stratégique majeure des
politiciens de Bruxelles.
A noter encore que l’Ukraine est un pays
divisé, mal intégré.
A l’Ouest – avec Lviv (Lvov) comme
centre – des régions qui historiquement
ont fait partie de l’Empire des
Habsbourg ou de la Pologne. De religion
catholique uniate. De tradition
nationaliste et qui a été le cœur du
fascisme ukrainien avant 1945 et après
1990, fournissant aussi les gros
bataillons de la collaboration avec les
nazis (y compris plusieurs divisions
Waffen SS). C’est la base anti-russe et
pro-occidentale de l’Orangisme. De là
viennent aussi les gros bras
néofascistes qui tiennent la rue et la
base électorale orangiste, les
bataillons d’électeurs des Timochenko ou
Yutchenko.
A l’Est, des régions historiquement et
culturellement liées à la Russie et
orthodoxes, des russophones et des
russes ethniques majoritaires, aussi des
masses ouvrières qui ont la mémoire de
l’URSS. Enfin sur la Mer noire et en
Crimée – région russe stupidement donnée
à l’Ukraine en 1956 par Kroutchev – une
population russophone fidèle à la
Russie. Et qui avait dans les années
1991-95, où dominait un nationalisme
ukrainien anti-russe à Kiev, avait lancé
un mouvement indépendantiste et
sécessionniste (du type de celui de la
PMR).
3/ LA CONFRONTATION IDEOLOGIQUE ENTRE
BRUXELLES ET MOSCOU :
Cette
confrontation est celle entre la
petite-Europe atlantiste autour de l’UE
et une grande-Europe eurasiatique autour
de Moscou. La confrontation entre
Bruxelles et Moscou est aujourd’hui
ouverte et va bien au-delà des questions
économiques. Elle est politique et
surtout idéologique. Elle est un choix
ouvert entre deux visions de l’avenir du
Continent. Comme l’échec de l’UE en
Ukraine, qui a choisi Moscou comme
vision d’intégration pan-européenne, la
fin du régime atlantiste Sakhasvili en
Géorgie, et celui annoncé en Moldavie,
viennent de le démontrer.
Plus personne ne conteste aujourd’hui
cette thèse géopolitique, énoncée pour
la première fois par Jean THIRIART, le
père du « Communautarisme européen » dès
1964, selon laquelle « l’Europe va de
l’Atlantique à Vladivostok ». Autour de
la Russie – avec notamment le Belarus du
Président Lukashenko, se reconstitue de
Brest (Pologne) à Vladivostok un pôle de
puissance, géopolitique, économique et
militaire, qui dresse à nouveau sur
l’Espace ex-soviétique une grande
puissance capable de rivaliser avec
Washington et son bras armé militaire
l’OTAN. Une SECONDE EUROPE, une AUTRE
EUROPE eurasiatique se dresse face à la
Petite-Europe atlantiste de Bruxelles
liée aux USA. Et cette ‘Seconde Europe’,
que j’ai théorisée dès 2006, entend
aussi être la rivale idéologique et
l’alternative à l’UE.
Lire la 3e édition de mes
« Thèses sur la Seconde Europe » :
GEOPOLITIQUE / THESES SUR LA « SECONDE
EUROPE » UNIFIEE PAR MOSCOU
http://www.eode.org/eode-think-tank-geopolitique-theses-sur-la-seconde-europe-unifiee-par-moscou/
# II / L’EVENEMENT.
L’UE PERD LA BATAILLE D’UKRAINE FACE A
MOSCOU SUR LES DOSSIERS ECONOMIQUES ET
POLITIQUES
L'accord d'association proposé par
l'Union européenne à l'Ukraine a été
enterré ce jeudi 21 novembre, à une
semaine de sa signature prévue et
longuement attendue, Kiev y ayant
renoncé afin de "relancer ses relations
économiques avec la Russie". "L'accord à
Vilnius ne sera pas signé (...) Notre
mission s'achève", a déclaré
l'ex-président polonais Aleksander
Kwasniewski, émissaire européen qui
était dans la capitale ukrainienne avec
l'ancien chef du Parlement européen Pat
Cox pour une ultime tentative de
débloquer la situation dans ce domaine.
« C'est une grande bataille
géopolitique, une bataille pour l'avenir
du continent européen », déclarait
encore (avec raison, mais pas dans le
sens où il l’entendait) Aleksander
Kwasniewski, émissaire européen à Kiev
et ex-président polonais.
Un peu plus tôt, le Premier ministre
ukrainien Mykola Azarov avait signé un
décret ordonnant de "suspendre le
processus de préparation de l'accord
d'association entre l'Ukraine et l'UE"
et mettant ainsi fin aux espoirs de voir
ce pays le signer. Cette décision
« inattendue de Kiev » - inattendue pour
les journalistes de l’UE, mais pas pour
les experts russes ou pour ceux d’EODE -
, qui inflige un camouflet à l'UE et a
tout l'air d'un succès pour la
diplomatie russe, a été prise afin
d'"assurer la sécurité nationale,
relancer les relations économiques avec
la Russie et préparer le marché
intérieur à des relations d'égal à égal
avec l'Union européenne", selon M.
Azarov qui avait rencontré la veille en
tête-à-tête son homologue russe Dmitri
Medvedev.
RETOUR A LA RUSSOPHOBIE
Immédiatement les politiciens de l’UE se
sont lancés dans des déclarations
anti-russes. Hélas habituelles. A.
Kwasniewski a expliqué la décision de
Kiev par "une pression très brutale de
Moscou, aussi bien médiatique
qu'économique", conduisant pratiquement
à l'arrêt des exportations ukrainiennes
vers la Russie, alors que "les caisses
de l'Etat ukrainien sont vides".
Le chef de la diplomatie suédoise Carl
Bildt a fustigé la décision de
l'Ukraine. "Le gouvernement ukrainien
s'incline très bas devant le Kremlin. A
l'évidence, la politique de pressions
brutales fonctionne", a-t-il écrit sur
Twitter. "L'économie de l'Ukraine est en
déclin. Se détourner des réformes de
l'UE pour se tourner vers la Russie peut
difficilement aider. Cela tue les
perspectives d'investissements directs
étrangers", a-t-il ajouté.
Mme Dalia Grybauskaite, présidente de la
Lituanie – en pointe comme les deux
autres états baltes dans la Russophobie
- qui assure la présidence tournante de
l'Union européenne, a estimé que "la
pause dans les relations (entre l'UE et
l'Ukraine) pourrait durer très
longtemps", dans un entretien avec
l'AFP.
Les chefs de l’opposition pro
occidentale ont évidemment suivi les
accusations de leurs mentors de
Washington et Bruxelles. Un dirigeant de
l'opposition ukrainienne, Arseni
Iatseniouk, a accusé de "haute trahison"
le président Viktor Ianoukovitch et a
exigé sa destitution. "Si Ianoukovitch
refuse de signer l'accord, c'est non
seulement de la haute trahison, mais
aussi une raison de demander sa
destitution et la démission du
gouvernement", a-t-il déclaré. Les chefs
de l'opposition ont appelé à une
manifestation dimanche à Kiev. Leur rêve
est de refaire le « Maidan » (la grand
place de Kiev) comme en 2004.
MIRAGES DE L’EU ET REALITES CONCRETES
RUSSES
« En renonçant à se rapprocher de l'UE
au profit de la coopération avec Moscou,
l'Ukraine épargne son économie fragile
dans l'immédiat, au détriment des
perspectives de développement qu'offrait
l'option européenne », affirme les
experts de l’UE.
En réalité, le « big deal » de l’UE,
dont l’économie malade n’a pas les
moyens de ses promesses faites en
Ukraine ou en Moldavie, ne reposait sur
rien de sérieux. Et aurait conduit, de
l’avis de nombreux experts, à une
faillite de l’Etat ukrainien en 2014.
Suivie d’un pillage de l’économie
ukrainienne par les occidentaux. Moscou
de son côté est venu avec des
propositions et une aide concrète. Pour
lesquelles l’économie russe a les
moyens.
La perspective de cet accord avait fait
l'objet ces derniers temps d'une intense
lutte d'influence entre l'UE et la
Russie. Le conseiller économique du
Kremlin, Sergueï Glaziev, avait avancé
la semaine dernière une coopération
économique se chiffrant en "dizaines de
milliards de dollars" si Kiev renonçait
à s'associer à l'UE et avait menacé de
renoncer aux importations de produits
ukrainiens dans le cas contraire.
Le vice-Premier ministre ukrainien Iouri
Boïko a déclaré jeudi que Kiev n'avait
reçu aucune assurance de la part de l'UE
sur la manière dont seraient compensées
les pertes occasionnées par la
dégradation des relations avec la Russie
et les ex-républiques soviétiques
restées fidèles à Moscou.
Mes lecteurs qui pratiquent l’Anglais
liront avec intérêt mon article (non
traduit en Français) sur les aspects
économiques du dossier ukrainien :
# EODE THINK TANK/ GEOPOLITICS/ BATTLE
FOR EURASIA: EU FAILURE IN UKRAINE
http://www.eode.org/eode-think-tank-geopolitics-battle-for-eurasia-eu-failure-in-ukraine/
LE CAS TIMOCHENKO. OU COMMENT L’UE A
TRACE ELLE-MEME LA LIGNE ROUGE DE SON
ECHEC …
Dans la matinée, le Parlement ukrainien
dominé par les alliés du président
ukrainien a rejeté toutes les
propositions de loi permettant le
transfert à l'étranger pour des soins
médicaux de l'opposante emprisonnée
Ioulia Timochenko, qui souffre de
hernies discales. Ce transfert était la
condition-clé exigée par les arrogants
politiciens de l’UE avant le sommet du
partenariat oriental à Vilnius les 28-29
novembre pour signer l'accord
d'association avec Kiev. En visite à
Vienne, le président Ianoukovitch avait
déclaré que la libération de
l'ex-Premier ministre, incarcérée depuis
2011 et qui purge - dans un hôpital -
une peine de sept ans de prison pour
abus de pouvoir, était "impossible" dans
le cadre de la législation ukrainienne
en vigueur.
Ianoukovitch avait souligné la semaine
dernière qu'il ne pouvait être question
de permettre à Mme Timochenko, sa rivale
à la présidentielle de 2010, d'"échapper
à sa responsabilité pénale". "Libérer
Timochenko signifie pour Viktor
Ianoukovitch en faire le (futur)
président et aller lui-même alors en
prison", a commenté l'expert ukrainien
Rostislav Ichtchenko cité par l'agence
de presse Ria Novosti.
En imposant des conditions politiques
aux dossiers économiques, l’UE s’est
elle-même tirée une balle dans le pied,
comme l’a souligné, non sans malice, le
Vladimir Poutine.
LE RECOURS DES ORANGISTES A LA RUE ET A
L’EMEUTE
Le camp orangiste a choisi la rue comme
alternative à son échec parlementaire.
L'opposition ukrainienne pro-occidentale
a organisé ce dimanche à Kiev la plus
grande manifestation depuis la
Révolution orange de 2004, réclamant que
le gouvernement signe un accord
d'association avec l'UE, tandis que des
incidents ont éclaté en marge du
rassemblement.
Ce rassemblement était de loin le plus
important à Kiev depuis la Révolution
orange il y a neuf ans – une
« révolution de couleur » encadrée et
financée par l’Occident et ses
organismes spécialisés, comme le réseau
OTPOR-CANVAS -, qui avait entraîné
l'annulation de l'élection à la
présidence de M. Ianoukovitch, alors que
ce dernier s'était déclaré vainqueur du
scrutin de 2004 (Il a ensuite été élu à
la magistrature suprême en février
2010).
Des centaines de manifestants ont tenté
de prendre d'assaut le siège du
gouvernement au centre de la capitale --
après la manifestation qui a réuni des
dizaines de milliers de participants sur
la place de l'Indépendance -- mais ils
ont été repoussés par la police à coups
de matraques et de gaz lacrymogènes,
selon un correspondant de l'AFP. D »es
irréductibles se sont dirigés vers le
siège du gouvernement non loin de la
place de l'Indépendance et ont tenté de
briser un cordon de policiers chargés de
protéger le bâtiment, certains jetant
des pierres en direction des forces de
l'ordre », a indiqué un correspondant de
l'AFP. Ces manifestants s'en sont pris à
la police et criaient "Révolution!",
avant d'être repoussés par la police qui
les a chargés. Un autre groupe de
manifestants s'est rassemblé devant le
bâtiment de l'administration
présidentielle, selon des médias.
La police n'a procédé à aucune
interpellation, se contentant de
protéger les entrées des bâtiments du
gouvernement et de la présidence.
Ioulia Timochenko, l'ex-Première
ministre et adversaire politique du
président Ianoukovitch, en prison sous
l'accusation d'abus de pouvoir, a appelé
à accentuer la pression sur le
gouvernement avant le sommet du
Partenariat oriental de l'UE à Vilnius
les 28 et 29 novembre, au cours duquel
l'accord avec l'Ukraine devait être
initialement signé. "Aujourd'hui, nous
avons un objectif très précis:
contraindre Viktor Ianoukovitch à
revenir sur sa décision humiliante" de
ne pas signer, a déclaré Mme Timochenko,
selon un communiqué.
L’opposition orangiste – qui n’est pas
pro « européenne » mais pro occidentale
car la Russie c’est aussi l’Europe, dont
l’UE n’a pas le monopole – rêve d’une
nouvelle ‘révolution de couleur’ comme
en 2004. Mais les temps ont bien changé
…
Luc
MICHEL
http://www.eode.org/eode-think-tank-geopolitique-theses-sur-la-seconde-europe-unifiee-par-moscou/
Photo : Emeute
pro-occidentale à Kiev ce 25 novembre
2013.
Géo-économie du bloc
Ukraine-Moldavie-Belarus.
Les ‘deux’ Ukraine de la Révolution de
couleur ‘orangiste’ en 2004.
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