LE
SCANDALE DU JOUR
L'étau se resserre autour d'un sénateur
américain
soupçonné de délit d'initié dans un
dossier
lié au Covid19 !
Luc Michel
Lundi 25 mai 2020
PENDANT LA PANDÉMIE DU CORONAVIRUS
CORRUPTION ET PILLAGES CONTINUENT :
L'ÉTAU SE RESSERRE AUTOUR D'UN SÉNATEUR
AMERICAIN SOUPÇONNÉ DE DÉLIT D'INITIÉ
DANS UN DOSSIER LIE AU COVID-19 !
Luc MICHEL/ 2020 05 24/
Avec AFP/
Pendant la pandémie du coronavirus
corruption et pillages continuent de
plus belle !
Voici le sénateur US Richard Burr,
tout-puissant patron de la Commission US
du Renseignement, impliqué dans un délit
d’initié lié à la lutte contre la
pandémie …
Le sénateur américain Richard Burr a
déclaré jeudi qu’il se retirerait de la
présidence de la Commission du
renseignement. Le FBI a saisi son
téléphone dans le cadre d’une enquête
sur des transactions qu’il avait
effectuées avant la forte baisse des
marchés déclenchée par la pandémie.
L’étau se resserre autour du sénateur
Burr dans un scandale digne d’un film
américain. Celui-ci a pris la décision
de renoncer à la présidence de la très
importante Commission du Renseignement
le temps de l’enquête qui le vise, a
indiqué le chef de la majorité au Sénat
républicain Mitch McConnell.
UNE DEMISSION SOUS LA PRESSION DU FBI
Voici donc l’influent sénateur
américain, Richard Burr, a été obligé de
se mettre en retrait ce 14 mai suite à
une accélération de l'enquête pour délit
d'initié ouverte à son encontre, parce
qu'il a vendu des actions juste avant
que le nouveau coronavirus ne provoque
l'effondrement des marchés. L'élu
républicain "a pris la décision de
renoncer à la présidence de la
commission du Renseignement le temps de
l'enquête", a déclaré le chef de la
majorité républicaine au Sénat Mitch
McConnell. "Cela sera effectif à partir
de demain (vendredi) soir", a-t-il
ajouté. La présidence de la Commission
du Renseignement est l’un des postes les
plus importants et influents du Sénat
américain.
Mercredi soir, le sénateur a dû remettre
son téléphone portable à des agents du
FBI qui se sont présentés à son domicile
de Washington munis d'un mandat, avaient
auparavant rapporté plusieurs médias.
Les enquêteurs, qui s'intéressent à ses
échanges avec son courtier, ont aussi eu
accès aux données personnelles de son
cloud (stockage à distance), a précisé
le Los Angeles Times.
L'ÉTAU SE RESSERRE AUTOUR DE RICHARD
BURR
Ces développements impliquent que l'étau
se resserre autour de Richard Burr: pour
obtenir un mandat, les enquêteurs
doivent prouver aux juges qu'ils ont
suffisamment d'éléments pour nourrir
leurs soupçons. "Ce n'est vraiment pas
le genre de décisions que le FBI ou le
ministère de la Justice prend à la
légère: il faut plusieurs vérifications,
le blanc-seing d'un juge et prendre en
compte le coût pour la réputation d'un
sénateur en exercice" a souligné sur
Twitter Preet Bharara, un ancien
procureur fédéral.
L'élu de Caroline du Nord est dans la
tourmente parce qu'il a vendu, le 13
février, des actions pour une valeur
comprise entre 628.000 dollars et 1,7
million de dollars, notamment dans des
groupes hôteliers ou du secteur
touristique durement touchés depuis par
les mesures de confinement prises pour
endiguer la pandémie. Le même jour, son
beau-frère avait lui cédé pour 280.000
dollars d'actions, a rapporté la semaine
dernière le site ProPublica.
LE DOUBLE DISCOURS DE TRUMP ET DES
RÉPUBLICAINS
Or, à cette date, le président
républicain Donald Trump minimisait
encore les risques du Covid-19 pour les
Etats-Unis. "C'est comme une grippe
saisonnière", "cela va disparaître",
"restez calme", a-t-il martelé tout au
long du mois de février. Le 17 février,
soit quatre jours après la vente de ses
actions, Richard Burr écrivait lui-même
sur le site internet de Fox News que le
gouvernement américain était "mieux
préparé que jamais" pour parer à la
crise. Le sénateur, grâce à son poste au
sein de la commission du Renseignement,
avait pourtant accès depuis plusieurs
semaines aux mises en garde des
autorités sanitaires, ce qui nourrit les
soupçons à son encontre, mais aussi les
accusations de double discours. Le 27
février, il avait lors d'une rencontre
privée avec de riches donateurs montré
qu'il comprenait la gravité de la
situation: "ça ressemble probablement à
la pandémie de 1918", leur avait-il dit,
en référence à la grippe espagnole qui a
tué des dizaines de millions de
personnes dans le monde.
Fin mars, quand l'affaire avait été
rendue publique, il avait nié toute
malversation. "Ma décision de vendre des
actions était uniquement basée sur des
informations publiques", avait-il dit
dans un communiqué, en précisant avoir
lui-même demandé à la commission
d'éthique du Sénat d'enquêter.
AUX USA, L’AFFAIRISME AUSSI EST
BI-PARTISAN :
TROIS AUTRES ÉLUS ONT VENDU DES ACTIONS
JUSTE AVANT QUE LA CRISE N'ÉCLATE
Outre M. Burr, trois autres élus ont
vendu des actions juste avant que la
crise n'éclate: les républicains Kelly
Loeffler et James Inhofe, ainsi que la
démocrate Dianne Feinstein. Mais, selon
le New York Times, Richard Burr est le
seul à avoir reconnu avoir initié
lui-même les ventes et leur lien avec la
crise du Covid-19.
A ce jour, le nouveau coronavirus a
contaminé près de 1,4 million
d'Américains, tué plus de 84.000 d'entre
eux et plongé les marchés dans le rouge.
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