# LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
La part croissante du Soft-power
dans la
géopolitique du XXIe siècle (II) :
l'Eurovision 2019 sombre à nouveau
dans les affrontements géopolitiques
Luc Michel
Lundi 20 mai 2019
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2019 05 19/ Le concours 2019
n’a pas failli à la mauvaise habitude de
sombrer dans les affrontements
géopolitiques. A l’image d’une Europe
fragmentée, à l’intérieur même de
l’Union Européenne. Et à l’image du
continent eurasiatique de Vladivostok à
Lisbonne à nouveau divisé entre les
protagonistes de la « nouvelle Guerre
froide 2.0 », l’OTAN et le Bloc de
Moscou …
* Voir la Partie I
de mon analyse :
LA PART CROISSANTE
DU SOFT-POWER DANS LA GEOPOLITIQUE DU
XXIe SIECLE (I) : L’EUROVISION DEVENUE
ARENE GEOPOLITIQUE
Sur
http://www.eode.org/luc-michels-geopolitical-daily-la-part-croissante-du-soft-power-dans-la-geopolitique-du-xxie-siecle-i-leurovision-devenue-arene-geopolitique/
« Eurovision: Quand
la politique s'invite sur scène,
subtilement ou pas du tout », titrait
‘La libre Belgique’, ce vendredi 17
mai ! « Malgré le fait que l’Eurovision,
instrument de paix entre les nations au
travers de la musique, créé dix ans
après la fin de la Seconde guerre
mondiale, se veut apolitique, la
politique s’invite, d’une manière ou
d’une autre, quasiment chaque année au
Concours », constatait le quotidien
bruxellois.
LA GEOPOLITIQUE
MISE ERRONEMENT A TOUTES LES SAUCES
Une remarque pour
commencer, la ‘Libre’ nous ressort les
fameux « votes géoplitiques » (sic) !
Science des rapports de puissance
projetés sur la Géographie, la
Géopolitique n’a évidemment rien à voir
avec les copinages des lobbies
petit-nationalistes « artistiques »,
issus de l ‘Histoire.
Qu’ écrit la
‘Libre’ : « L’une de ses plus évidentes
manifestations, c’est le vote
géopolitique (resic) entre pays amis.
Les pays scandinaves et de
l’ex-Yougoslavie (ces derniers pourtant
ennemis d’hier) votent les uns pour les
autres ; le Benelux ayant fait de même
longtemps. Liés par l’Histoire, Chypre
et la Grèce, la Russie, la Biélorussie
et les anciennes Républiques
soviétiques, la Roumanie et la Moldavie
s’échangent des points, tout comme
certains pays marqués par une forte et
particulière tradition d’immigration
(Allemagne et Turquie, Israël et
France…). » C’est le snobisme
intellectuel qui met la Géopolitique à
toutes les sauces depuis 25 ans.
Curieuse destinée pour une Science
devenue maudite après 1945 ! Mais
surtout incompréhension de ce qu’est
vraiment la Géopolitique …
LES VRAIS
AFFRONTEMENTS GEOPOLITIQUES A
L’EUROVISION
Plus sérieusement,
la ‘Libre’ rappelle que la politisation
de l’Eurovision, qui n’est que
l’exportation des confrontations
géopolitiques et idéologiques sur la
tribune médiatique internationale que
représente le
concours. « Les années où des pays ont
choisi de ne pas participer, en guise de
protestation, sont nombreuses :
l’Autriche en 1969 pour dénoncer la
tenue du Concours dans l’Espagne
franquiste, la Grèce et la Turquie, en
pleine question chypriote, qui refusent
de concourir ensemble aux éditions 1975
et 1977 ou encore la Géorgie, absente à
Moscou en 2009, quelques mois après
qu’un bref mais sanglant conflit armé
l’a opposée à la Russie » (et provoqué
par Tbilissi).
La soi-disant
neutralité artistique de l’Eurovision
est une farce : « Si le règlement de
l’Eurovision stipule que “les paroles,
discours, gestes d’une nature politique”
sont strictement prohibés, des candidats
font tout de même passer un message, de
façon plus ou moins explicite. Un
exemple récent, en 2016, année où
l’Ukraine est en guerre avec la Russie
(…) La chanteuse ukrainienne Jamala est
choisie pour représenter son pays au
Concours, avec une chanson qui ne
passera pas inaperçue. “1944” s’inspire
de son histoire familiale et évoque la
déportation des Tatars de Crimée par
Staline dans les années 40. Une manière
subtile pour l’artiste et son pays de
dénoncer l’annexion de cette région.
Sans surprise, les deux pays ne se
donnent aucun point mais Jamala écrase
la concurrence et remporte la victoire
finale, en dépit des protestations
politiques russes en amont ». Un vote
sanction organisé par les lobbies
atlantistes et anti-russes. A noter que
la ‘Libre’ (commetous les médias de
l’OTAN oublie de préciser la
collaboration massive des Tatars de
Crimée avec la Wehrmacht et la SS entre
1941-44, dans une Crimée directement
annexée au IIIe Reich (Sébastopol y
étant rebaptisée en Friedrichhaffen) !
L’EUROVISION
RATTRAPEE PAR LA QUESTION PALESTINIENNE
Mais cette année
2019, c’est la question palestinienne
qui a rattrapé l’Eurovision et pas
l’affrontement avec la Russie. Il est
vrai que le concours se tenait à
Tel-Aviv, transformée en méga vitrine
israélienne … Ce qui a déclenché une
vive polémique, renforcée par l'annonce
de la venue de Madonna, alimentée par de
nombreux artistes ou organisations
soutenant la campagne d'appels au
boycott dite du BDS (Boycottage,
Désinvestissement, Sanctions) pour
protester contre "la violation des
droits des Palestiniens". Depuis la
victoire en mai 2018 de sa candidate,
Netta Barzilai, Israël fait face à de
nombreux appels au boycott, portés
principalement par le mouvement
international BDS, qui s'oppose à
l'occupation israélienne par des appels
répétés au boycott des compagnies du
pays et à celles, étrangères, qui
opèrent dans les territoires occupés.
« Il ne s'agit ni de priver les artistes
qui le souhaitent de la possibilité de
participer à ce concours, ni de priver
des millions de téléspectateurs de le
suivre. Mais celui-ci ne peut pas, ne
doit pas, se dérouler en Israël !!! »,
peut-on lire, par exemple, dans une
pétition lancée par BDS-France en
décembre 2018, intitulée « Eurovision
2019 : pas en Israël, pas au pays de
l'apartheid ».
Une cinquantaine
d'artistes britanniques ont ainsi appelé
la BBC à boycotter l'Eurovision en
Israël. Ainsi qu’une centaine d’artistes
français. Ces personnalités
britanniques, dont le chanteur Peter
Gabriel et le cinéaste Ken Loach, ont
appelé ce mercredi la BBC à boycotter le
concours de l'Eurovision prévu en mai en
Israël pour protester contre la
violation des droits des Palestiniens.
« L'Eurovision est peut-être un
divertissement léger, mais il n'est pas
exempt de considérations liées aux
droits de l'Homme -- et nous ne pouvons
ignorer la violation systématique par
Israël des droits des Palestiniens »,
écrivent ces personnalités dans une
tribune publiée par le quotidien « The
Guardian’.
En septembre
dernier, Tel-Aviv a été désignée ville
hôte de l'Eurovision 2019, plutôt que
Jérusalem, dont la partie Est est
occupée par Israël, après la victoire de
la chanteuse israélienne Netta Barzilai
en 2018 au Portugal. « Mais cela ne
contribue en rien à la protection des
Palestiniens contre le vol de terres,
les expulsions, les fusillades, les
coups et autres (commis) par les forces
de sécurité israéliennes », ont déploré
ces personnalités, parmi lesquelles
figurent également le réalisateur Mike
Leigh, la styliste Vivienne Westwood et
Roger Waters, membre fondateur du
mythique groupe de musique ‘Pink Floyd’,
lui même très engagé dans la campagne
internationale BDS (Boycott,
désinvestissement et sanctions) contre
Israël. Farouchement combattue par les
lobbies pro-israéliens notamment aux USA
(avec le soutien de Trump) et en France
(avec le soutien de Macron), mais aussi
par le Bundestag de Berlin (le Parlement
allemand a adopté vendredi une
résolution, non contraignante,
condamnant le mouvement anti-israélien
BDS ; Selon le ‘Haaretz’, « c'est la
première fois qu'un grand parlement
européen définit le mouvement de boycott
contre Israël comme étant antisémite »).
« Quand la discrimination et l'exclusion
sont si profondément ancrées, la volonté
de l'Eurovision 2019 de célébrer la
diversité et l'inclusion sonne creux »,
ont-ils plaidé.
La BBC a rejeté cet
appel au boycott. « Le concours
Eurovision de la chanson n'est pas un
événement politique » (sic), a réagi le
groupe audiovisuel public britannique.
« Pour cette raison, nous participerons
à l'événement de cette année », a fait
valoir la BBC.
Quelques jours
avant l'Eurovision, une centaine
d'artistes français avaient appelé
‘France Télévisions’ à ne pas diffuser
la 64e édition de l'Eurovision, dans une
tribune publiée par Médiapart. « Nous,
artistes et travailleur·se·s culturels
français qui signons cet appel, n'irons
pas à Tel-Aviv blanchir le système de
discriminations légales et d'exclusion
qui y sévit contre les Palestiniens, et
nous appelons France Télévisions et la
délégation française à ne pas servir de
caution au régime qui envoie ses snipers
tirer tous les vendredis contre les
enfants désarmés de la marche du retour
à Gaza ». Parmi les signataires, Imhotep
du groupe de rap IAM, le dessinateur
Willem, ou encore l'écrivaine Annie
Ernaux.
LA PROPAGANDE
ISRAELIENNE SUR LE STATUT DE JERUSALEM
AU CŒUR DE L’EUROVISION
L’affrontement
géopolitique entre Israël et
palestiniens ne concerne pas que le
boycott du mouvement BDS (une campagne
mondiale de boycott d'Israël visant à
obtenir la fin de l'occupation et de la
colonisation des Territoires
palestiniens).
Il s’est doublé d’une guerre
médiatique sur le statut de Jérusalem.
L'Autorité palestinienne a ainsi appelé
au retrait des images montrant Jérusalem
dans les vidéos promotionnelles de
l'Eurovision, accusant Israël de
"propagande" à l'approche de la tenue du
concours télévisé à Tel-Aviv. Ce
vendredi, le diffuseur public israélien
KAN a diffusé un clip humoristique
mettant en scène des touristes venus en
Israël pour l'Eurovision. Dans la vidéo,
Jérusalem y est présentée comme "notre
capitale bien-aimée". Y figurent
également des images du Dôme du Rocher,
située à Jérusalem-Est, partie
palestinienne de la ville occupée depuis
1967 par Israël, qui l'a ensuite
annexée.
Israël considère
tout Jérusalem comme sa capitale
"indivisible". Les Palestiniens veulent
faire de Jérusalem-Est la capitale de
l'Etat auquel ils aspirent (1) (2). Sans
faire explicitement référence à cette
vidéo, le ministère des Affaires
étrangères de l'Autorité palestinienne à
Ramallah a dit « avoir demandé à l'Union
Européenne de Radio-télévision (UER) de
retirer toute image faisant la promotion
de l'Eurovision 2019 filmée à
Jérusalem ». Le ministère accuse, sur sa
page Facebook, Israël « d'exploiter
l'événement pour pérenniser son
occupation coloniale en normalisant
l'acceptation dans le monde de son
comportement illégal ». « Les contenus
promotionnels diffusés dans le cadre du
concours de l'Eurovision et approuvés
par l'UER sont inacceptable »", a ajouté
le ministère. Selon le ministère, le
« contenu de propagande israélien efface
l'Etat de Palestine de la carte ».
L'Eurovision « devrait être incompatible
avec les pratiques du colonialisme et de
l'occupation », a-t-il poursuivi.
NOTE :
(1) Voir sur LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
RECONNAISSANCE DE
JERUSALEM COMME CAPITALE D’ISRAEL: TRUMP
LACHE SA BOMBE GEOPOLITIQUE SUR LE
PROCHE-ORIENT !
Sur
http://www.lucmichel.net/2017/12/07/luc-michels-geopolitical-daily-reconnaissance-de-jerusalem-comme-capitale-disrael-trump-lache-sa-bombe-geopolitique-sur-le-proche-orient/
(2) Voir sur LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
ENTRE GÉOPOLITIQUE,
HISTOIRE, RELIGION ET IDEOLOGIE :
GEOPOLITIQUE DE JERUSALEM
Sur
http://www.lucmichel.net/2017/12/11/luc-michels-geopolitical-daily-entre-geopolitique-histoire-religion-et-ideologie-geopolitique-de-jerusalem/
(Sources : La Libre
Belgique – FranceInfo – Haretz – AFP –
EODE Think Tank)
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le Géopoliticien de l’Axe
Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie –
Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes - Néoeurasisme –
Néopanafricanisme
(Vu de Moscou et Malabo) :
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