LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY
La loi dite ʽCésarʼ (II) : les relations économiques
entre la Syrie et l'Iran ciblées
Luc Michel

Lundi 15 juin 2020
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2020 06 14/ « On ne peut
affamer un peuple et le spolier dans le
même temps. La loi César signera la fin
de la présence américaine au Levant »
- Experts libanais.
Pour sa part,
l’Iran est déjà soumis à une « pression
maximale » et à des sanctions sévères
qui augmentent année après année depuis
la victoire de la révolution
islamique en 1979, parce qu’il ose
rejeter l’hégémonie des USA. Il n’a donc
aucune considération pour la loi César
américaine.
SYRIE: LE ROLE-CLE
DE LA RAFFINERIE DE BANIYAS
« C'est un combat
perdu d'avance, commente ‘Pars Today’ :
à la veille de l'entrée en vigueur de la
loi dite « César », du nom du militaire
déserteur syrien qui a servi de proie
aux USA pour punir toute entreprise
étrangère commerçant avec la Syrie,
Russia Today jette le pavé dans la marre
: rien que ces toutes dernières
semaines, quelques 2 000
camions-citernes ont transporté du
pétrole à partir de la côte syrienne
vers les raffineries du pays ». C’est la
guerre économique contre Damas et elle
cible directement Téhéran …
Une puissante
explosion s’est produite, dans la nuit
de jeudi à vendredi le 8 novembre 2019,
dans l’une des plus importantes
raffineries de la Syrie. Selon la chaîne
russe, « une partie de ce pétrole est
transité vers la raffinerie du port de
Baniyas où est largement présent l'Iran
et une autre partie, dirigé vers
Qamichli où la Russie détient une base
militaire avant d'être transporté vers
Homs ». Toujours selon ce rapport, « à
Baniyas ce sont les pétroliers iraniens
qui arrivent, au mépris total des
sanctions US et qui déchargent
régulièrement leur cargaison comme ils
l'ont fait il y a quelques jours aux
Caraïbes, sans que les USA osent lever
le petit doigt, quand le pétrole iranien
a été livré aux raffineries du
Venezuela ».
Selon
‘TankerTrackers’, en avril, au moins six
pétroliers transportant quelque 6,8
millions de barils (230 000 b / j) vers
la Méditerranée ont accosté au port de
Baniyas. Il s'agit d'une augmentation
substantielle par rapport aux volumes
typiques de 30 000 à 60 000 b / j (1 à 2
expéditions de brut par mois) importés
par la Syrie pendant neuf ans de guerre.
C'est dire que l'Iran est de la partie
et qu'il le restera !
L’IRAN CIBLE MALGRE
MOSCOU ?
Et la chaîne RT
d'ajouter : « Au fait, l'Iran a déjà été
la cible de "pressions maximales" et de
sanctions sévères qui augmentent d'année
en année sans avoir l'effet que
recherche Washington. Fin mai, les
États-Unis menaçaient de prendre
d'assaut les 5 pétroliers iraniens en
plein Caraïbes pour les empêcher
d'accomplir leur mission, mais ils n'ont
rien fait pour éviter surtout un remake
de l'affaire "Grace-1", ce pétrolier
qu'ils ont pris en otage par Gibraltar
interposé en été 2019, justement pour
empêcher que le pétrole soit livré à la
Syrie. »
Les USA, une fois
la loi César entrée en vigueur,
risqueraient-ils un nouveau forcing en
direction des navires-citernes iraniens
en partance pour la Syrie? « Possible
mais vu les expériences passées, ce
serait trop risqué pour les Américains
surtout qu'en Méditerranée en ce moment,
il y a la Russie, alliée de la Syrie et
de l'Iran, qui est bien en colère par
tout ce qui se passe côté libyen des
évènements. La Russie vient d'ailleurs
de signer un accord avec le gouvernement
syrien pour étendre ses aéroports
militaires et ses bases navales à
Tartous, Hassaké et Hmeimim. Le fait que
Moscou a fourni à la Syrie du matériel
militaire moderne, y compris des
escadrons de chasse MiG-29, constitue un
message clair aux États-Unis et aux
sanctions de la loi César. Idem pour la
Chine qui continue à élargir ses
investissements dans les ports syriens
et dans le marché de la reconstruction,
défiant très scalairement l'Amérique. »
»On ne peut
affamer un peuple et le spolier dans le
même temps. La loi César signera la fin
de la présence américaine au Levant »
(experts libanais)
L’AMERIQUE ISOLEE
POUR FRAPPER L’IRAN
Pour revenir à
l'Iran les Américains ne pourraient tout
au plus que traquer les navires-citernes
iraniens avec des images satellites et
d'essayer d'y distinguer cette longue
liste de pétroliers iraniens que le
Trésor US a sanctionnés en ce juin 2020,
pour se défouler après son échec à
empêcher la spectaculaire initiative
iranienne de briser le régime de
sanction américain contre le Venezuela.
Mais à part ceci, il lui faudrait user
de tout son poids pour trouver des États
comme le Gibraltar qui accepterait le
risque d'attaquer les navires-citernes
iraniens et les empêcher d'atteindre les
cotes syriennes. Mais peu nombreux sont
les pays qui suivraient l'Amérique sur
cette voie. Même l'Égypte n'y adhérerait
pas comme il l'a prouvé dans l'affaire
du pétrole iranien livré au Venezuela.
ALORS A QUI EST
DESTINEE LA LOI CESAR ?
Paradoxalement aux
amis arabes et turc de Washington !
Ni l'Iran ni la
Russie et encore moins la Chine n'ont
sans aucun doute aucune raison d'être
triste que les États-Unis aient bloqué
le retour et la réouverture des
ambassades des pays du golfe Persique-
qui n'osent pas désobéir aux souhaits
des États-Unis - en Syrie. Les
entreprises du Golfe ne sont sur le
terrain d'ailleurs que pour contrer
l'Iran d'abord et la Chine et la Russie
ensuite.
« D'ailleurs la loi
sur les sanctions américaines contre la
Syrie, connue sous le nom de “César”,
n'a pas encore été appliquée au secteur
du pétrole et du gaz syriens et ne le
sera probablement pas de sitôt puisque
l'Amérique tout comme la Turquie et
Israël sont pleinement impliqués dans le
détournement du pétrole syrien qu'ils
font transiter depuis peu vers l'Irak.
La seule partie
présente en Syrie qui risque donc
appliquer cette loi est l'ami turc de
Washington. Dans un geste que les
observateurs politiques considèrent
comme étant la participation de la
Turquie à la mise en œuvre de la loi
César, le Front al-Nosra (ex al Qaida en
Syrie, d’obédience turque) a commencé à
commercer avec la livre turque dans les
territoires occupés de la province
d’Idlib. Selon la chaîne ‘Al-Mayadeen’,
le soi-disant « gouvernement de salut »
affilié à Hayat Tahrir al-Cham a annoncé
« le début des transactions avec la
livre turque dans les territoires sous
son contrôle dans la province syrienne
d’Idlib sous prétexte d’une dévaluation
de la livre syrienne ».
Les observateurs
politiques estiment que cette décision
est une tentative de la Turquie de
renforcer son influence en Syrie en
établissant des liens économiques entre
les régions occupées par les terroristes
et le sol turc et en participant au
processus d’accélération de
l’application de la loi César. Mais ce
coup fourré turc risque de ne pas trop
durer : une frappe contre Idlib qui
semble ne pas être trop loin fera bien
chuter la livre turque et faire voler en
éclat les ambitions du Sultan.
(Sources : Pars Today – RT - Al-Mayadeen
– EODE Think Tank)
LUC MICHEL (ЛЮК
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* Avec le Géopoliticien de l’Axe
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Géoidéologie – Géohistoire –
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