Palestine
C'est le CRIF qui met en danger
les citoyens français de culture juive
Lt. CLEMENT
Mardi 26 février 2019
Le conflit « israélo-palestinien » n’est
pas un problème proche-oriental.
L’occupation de la Palestine symbolise
le discrédit dont souffre le droit
international. C’est donc un dossier
international. Enfin, le projet sioniste
à l’origine de ce fait colonial est né à
Rennes en 1899, lorsque Theodore Herzl
vint y assister au procès Dreyfus. C’est
donc aussi un avatar de "l’histoire de
France".
Le conflit « israélo-palestinien » n’est
pas un problème proche-oriental qui
s’importerait en Europe.
Il n’y a d’ailleurs
pas de « conflit israélo-palestinien »,
mais une résistance légitime du peuple
palestinien à l’occupation militaire et
à la colonisation de sa terre par une
population d’origine majoritairement
européenne, y compris française.
De plus,
l’occupation de la Palestine par cette
entité coloniale est, depuis 1947,
fondée sur une violation du droit
international, à commencer par la
seconde convention de Genève, de manière
si constante, si répétée et si
totalement impunie qu’elle symbolise à
elle seule le discrédit qui ne cesse
d’entraver une mise en œuvre équitable
du droit international dans le monde
entier. C’est donc bien un dossier de
portée éminemment internationale.
Enfin, le projet
sioniste qui est à l’origine de ce fait
colonial n’est pas né à Jérusalem : il
est né ici : d’abord à Rennes en 1899,
lorsque Theodore Herzl vint y assister
au procès Dreyfus. Herzl en fut
tellement écœuré qu’il abandonna son
combat pour que les Etats européens
reconnaissent enfin les juifs comme des
citoyens à part entière… Il mit alors
toute son énergie dans le projet de
création d’un foyer national où ceux-ci
seraient à l’abri des persécutions dont
ils souffraient en Europe. C’est donc
aussi un avatar de "l’histoire de
France".
Vint alors
l’humiliant traité de Versailles imposé
en 1919 par la France et ses alliés à
l’Allemagne vaincue, l’occupation de la
Ruhr et la surexploitation des ouvriers
allemands par les vainqueurs. Cette
humiliation et le ressentiment qu'elle
généra furent le terreau du nazisme. Les
exterminations de masse, dont le
massacre des juifs d’Europe, qui
résultèrent du triomphe nazi, vint
conforter et donner corps au projet
sioniste. Et ce d’autant plus qu’après
la libération des camps, les USA et la
Grande-Bretagne s’empressèrent de
renvoyer vers les côtes de Palestine,
les milliers de juifs européens qui,
eux, demandaient à trouver refuge dans
un pays de culture occidentale, comme la
leur.
Dès lors, et de
plus en plus, l’idéal sioniste originel
devint un instrument aux mains des
puissances impérialistes pour défendre
leurs intérêts au Proche Orient. Une
idéologie colonialiste. Un projet
colonial. Bien peu à voir avec le
judaïsme et encore moins avec les
héritages culturels et linguistiques,
yiddish et ladino, des juifs d’Europe,
puis ceux des juifs du Maghreb et de la
riche tradition judéo-arabo-andalouse…
dont l’éradication fut une des pierres
d’angle du nouvel Etat et de son projet
nationaliste et raciste : la fabrication
d’un être nouveau, total et conquérant.
Non pas un citoyen israélien, mais une
sorte d’Hébreu moderne complètement
mythique.
Voici ce qu’en
disait, le 17 mars 2015, Avraham Burg,
ancien président de la Knesset, ancien
président de l’Agence Juive Mondiale, et
soutien de la liste commune judéo-arabe
des élections israéliennes de mars 2015
:
« Le sionisme a
été un mouvement national gagnant pour
les juifs qui a créé une révolution
fantastique dans l’existence juive, a
donné naissance à une horrible tragédie
pour les Palestiniens et a expiré en
1948. Le but du sionisme a été de
transformer le peuple juif d’une
structure de diaspora en une structure
souveraine. Cela n’a été qu’un
échafaudage. À partir de 1948, nous
aurions dû n’être que des Israéliens,
quelle que soit l’origine. Mais si ce
n’est pas suffisant et que vous avez
besoin du sionisme pour définir quelque
chose, cela signifie que vous
discriminez quelqu’un. Oui, aujourd’hui,
en Israël, le sionisme est un outil de
discrimination ».
Et du même
auteur : "Que celui qui refuse de
voir et d'entendre ne s'étonne pas de
découvrir un jour qu'Israël ressemble
déjà à l'Allemagne qui trompa son peuple
et permit à nos exterminateurs de faire
aboutir leurs projets diaboliques. En
effet, notre situation rappelle
étrangement l'Allemagne – durant la
période qui va de l'humiliation de la
défaite de la 1e guerre mondiale à la
conquête du pouvoir par Hitler et les
nazis"(« Vaincre Hitler",
p.108). Burg qui a dit aussi que les
Palestiniens d'aujourd'hui sont les
juifs d'hier.
L’Etat d’Israël
n’est pas ce foyer national juif espéré
par Herzl et évoqué dans le projet de
l’ONU de partition de la Palestine en
1947.
C’est une entité
militaro-étatique qui refuse de définir
ses frontières une fois pour toutes et
qui n’a pour seule constitution qu’une
compilation de lois religieuses ; un
état d’apartheid qui ne reconnaît de
citoyenneté pleine et entière qu’à ceux
de ses ressortissants auxquels il
attribue la « nationalité juive »… et
plus encore, un Etat qui prétend
désormais unilatéralement être « l’Etat
des Juifs » du monde entier, auxquels il
reconnaît le droit d’accéder à la
propriété sur les terres qu’il occupe en
toute illégalité… tandis qu’il refuse ce
même droit à ceux qui y habitent depuis
toujours, comme leurs aïeux avant eux.
Pour autant, Israël
existe désormais, selon le « principe
d’effectivité » invoqué par les
instances de l’ONU elles-mêmes.
Nier l’existence
d’Israël n’a donc aucun sens.
Mais invoquer la
menace de « destruction » qui pèserait
sur Israël et ses habitants pour tenter
de justifier la poursuite de ses
exactions contre les droits fondamentaux
est tout aussi vain : aucun État, aucune
puissance n’a jamais réellement mis
Israël en danger, ni ne le menace
aujourd’hui : pas même l’Iran où les
fulminations apocalyptiques de quelques
mollahs n’ont d’autre portée que de
faire vibrer la corde nationale pour
tenter d'occulter l'urgence démocratique
exprimée par la société iranienne.
En revanche, il
n’existe pas, en droit international, de
« droit à l’existence » d’un État, et
ceci vaut pour Israël comme pour tout
autre État. La légitimité d’un État
n’est pas seulement fragile : elle est
aussi relative et ne peut donc se
décréter. Elle dépend totalement de la
synergie entre ses propres
ressortissants et ses voisins dans le
niveau de reconnaissance qu’ils
lui accordent.
C’est ainsi que
l’Etat d’apartheid d’Afrique du sud a
aujourd’hui disparu.
C’est ainsi que
l’Etat d'apartheid d’Israël doit
disparaître afin qu’Israël – ou quelque
autre nom que prendra tout ou partie de
l’ancien pays de Canaan - ne soit pas
plus « L’Etat des Juifs » que l’Etat de
toute autre confession religieuse, mais
l’Etat de tous ses citoyens et
citoyennes.
Ce qui menace
réellement Israël, c’est la fuite en
avant de ses institutions : militariste,
colonialiste, et de plus en plus
ségrégationniste, envers les
Palestiniens bien-sûr et envers ses
« protégés » druzes aussi, mais même
envers les juifs non-européens :
falashas, mizrahim et séfarades… ou
pauvres, comme ces survivants de la
Shoah, abandonnés à la misère dans les
immeubles décrépis des années 50 de Akkà.
Ce qui menace
d'abord Israël, c’est l’implosion de sa
société : celle à laquelle conduisent
inexorablement l'état de guerre
permanente, la paranoïa envers
l’étranger, ou « l’autre » de manière
générale, ainsi que le manque d’empathie
envers les plus démunis.
Quant à
l’instrumentalisation du conflit
israélo-palestinien pour attiser les
conflits « intercommunautaires » en
France, voici ce qu’en écrivait Rony
Brauman - ex-président de MSF – dans
Siné Mensuel d’avril 2015 :
« Il (le CRIF),
ne cesse d’affirmer le soutien
inconditionnel des Juifs français à
Israël tout en faisant vibrer la corde
antisémite jusqu’à l’extrême. Il a
franchi un degré supplémentaire en
faisant campagne contre l’appel à la
reconnaissance d’un État palestinien
voté au Parlement français.
Soudainement, la reconnaissance d’un
Etat Palestinien était un acte
antisémite. Le CRIF vide de son
sens-même la notion d’antisémitisme en
l’assimilant à une critique ou à une
attitude politique. Ces gens-là mettent
les juifs en danger. »
Plus qu’une
expression particulière du racisme , le
sionisme est donc devenu un des
principaux pourvoyeurs de
l’antisémitisme dont le CRIF a fait son
fond de commerce pour peser sur la
politique proche-orientale de la France.
Dénoncer
l’idéologie sioniste, c’est combattre le
racisme sous toutes ses formes, à
commencer par l’antisémitisme.
Plus qu'un délit,
l'antisémitisme est un crime. A ce
titre, il doit être poursuivi et
condamné sans ambiguïté aucune.
L’antisionisme,
lui, est une opinion et une composante
du combat antiraciste : Prétendre en
faire un délit revient à mettre en cause
la liberté d'expression et constituerait
une étape supplémentaire et fort
significative de la régression des
droits démocratiques en France
C’est pourquoi,
n’en déplaise aux dirigeants du CRIF et
à leurs affidés, Emmanuel Macron en
tête, je suis antisioniste et le
revendique, tout comme mon grand-père,
le Lieutenant Clément, officier
FTPF et mon grand-oncle, combattant FTPF
tombé au maquis, étaient antinazis et le
revendiquaient… face aux sbires de
Pétain… auquel Macron rendait hommage en
novembre dernier.
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