Al Manar
L’armée syrienne entre les Turcs et les
Kurdes:
Les Américains renforcent leur présence
Leila Mazboudi
Mardi 28 février 2017
Au moment où les troupes syriennes
régulières assoient leur emprise dans
les zones conquises ces derniers jours,
entre la ville d’Al-Bab, occupée par les
Turcs et la ville de Manbij occupée par
les Kurdes, les Etats-Unis ont renforcé
leur présence et leurs effectifs.
Selon une source proche des Kurdes
syriens, citée par la télévision
arabophone al-Mayadeen, les Américains
de nouveau livré à leurs alliés de la
milice à majorité kurde des Forces
démocratiques syriennes (FDS) une
nouvelle cargaison d’équipements
américains. Il s’agirait de véhicules
blindés qui sont arrivés en provenance
du nord irakien.
En même temps, des soldats polonais
ont débarqué dans l’aéroport de Rmilane,
tranformée en une base amériaine depuis
que les Kurdes l’ont conquise. Les trois
autres bases se trouvant à Tal Baydar
et non loin de Aïn Arab (Kobané). Ils
devraient participer à la campagne
lancée pour libérer Raqqa, et baptisée
Colère de l’Euphrate.
Press TV a aussi fait part que des
forces américaines opérant au sein de la
coalition internationale ont déployé
leurs effectifs de combat et leurs
équipements aux alentours de Manbij dans
la province nord-est d’Alep.
Ces nouveaux déploiements
interviennent une semaine à peine après
une visite dans les zones kurdes
syriennes du commandant en chef du
Central Command (CENTCOM) et commandant
des opérations militaires des États-Unis
au Moyen-Orient, le général Joseph Votel,
et celle du sénateur républicain John
McCain
Dans un entretien pour le journal
libanais al-Alkhbar, le porte-parole des
FDS, Talal Sello assure que l’envoi des
équipements américains relève d’une
décision strictement américaine. Sello
qui paraissait parfaitement satisfait
s’est vanté que les Américains ne sont
pas seulement « une partie garante, ou
un allié politique mais ils sont partout
avec nous sur le terrain ».
A la lumière des propos de Sello,
Al-Akhbar croit deviner que le nombre
des effectifs américains pourrait bien
être supérieur au chiffre médiatisé et
que leur aide s’est amplifiée avec
l’avènement de Donald Trump.
Sur la participation des Turcs dans
la bataille de Raqqa, elle n’a jamais
été imposée par les Américains aux
Kurdes comme certains médias l’ont
propagée, assure Sello. Évoquant la
rencontre avec le sénateur républicain
John McCain, il a affirmé qu’ils se sont
contentés de demander aux Kurdes s’ils
consentaient la participation turque, ce
qu’ils ont refusé.
Selon une source kurde citée par Al-Mayadeen,
Washington ne compte pas rallier les
Turcs à la libération de Raqqa de Daesh.
De même elle s’est portée garante de
protéger la ville de Manbij contre toute
attaque, quelque soit l’assaillant.
Après avoir pris la ville d’Al-Bab,
ce sont les Turcs qui avaient promis de
prendre cette ville. L’un des objectifs
de leur offensive Bouclier de l’Euphrate
étant de déplacer les Kurdes vers la
rive orientale de l’Euphrate. Ce mardi
encore, le président Recep Tayyip
Erdogan a réitéré la volonté aussi de
participer à la bataille de Raqqa, mais
toujours sans les kurdes.
Or l’avancée des Turcs et de leurs
alliés syriens de l’Armée syrienne libre
se trouve sérieusement bloquée par les
avancées réalisées ces derniers jours
par l’armée syrienne et ses alliés.
Celle-ci a conquis la province sud et
est d’Al-Bab. Elle a pris une quinzaine
de villages et de localités et selon
l’Observatoire syrien des droits de
l’homme (OSDH), elle est en train de se
diriger vers la banlieue de Dayr Hafir
et la localité stratégique d’al-Khafasa,
sur la rive occidentale de l’Euphrate.
Sur le terrain, ce sont donc les
troupes gouvernementales qui séparent
les régions occupées par les forces de
Bouclier de l’Euphrate de celles
occupées par les milices de la Colère de
l’Euphrate . Une situtation aussi
critique que stratégique.
Source: Divers
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