Al Manar
Décision liberticide,
l’Occident opte pour la censure des
médias russes
Leila Mazboudi
Photo:
Al-Manar
Mercredi 23 novembre 2016
La démocratie n’a plus le vent en poupe
en Occident.
L’un de ses plus importants piliers, la
liberté de la presse, a pris un nouveau
coup fatidique ce mercredi 23 novembre.
Le
Parlement européen a adopté une
résolution prévoyant des mesures
destinées à limiter l’activité des
médias russes en Europe. Sur les 691
députés qui ont pris part au vote, 304
personnes ont voté pour, 179 contre et
208 députés se sont abstenus.
La
raison arguée par le document « Les
communications stratégiques de l’UE en
tant qu’instrument pour contrecarrer la
propagande des parties tiers »: la
Russie promeut une propagande hostile
contre l’Union européenne.
Les médias concernés sont nommés par le
Parlement européen, l’UE et ses
partenaires de l’Europe de l’Est :
l’agence de presse Sputnik, la chaîne de
télévision RT, la fondation « Le monde
russe » et l’agence fédérale russe «
Rossotroudnitchestvo ».
La
résolution européenne comporte un autre
grief qu’elle impute aux Russes : celui
que Moscou accorde un soutien financier
aux partis politiques et aux
organisations d’opposition dans les
États membres de l’UE.
Elle accuse la Russie d’utiliser les
relations bilatérales pour semer la
discorde dans la communauté européenne.
La
décision avait été prise le mois dernier
par la Commission des affaires
étrangères avant d’être soumise au
vote. Elle devrait être suivie par la
mise en place de mécanismes
institutionnels pour bloquer l’accès aux
médias russes.
Il n’est pas à exclure que des mesures
similaires soient imposées sur un plan
plus élargie, pour bloquer au public
mondial cet accès.
Dégradation de la démocratie
Pour
le président russe, nul doute que
l’adoption de cette résolution adoptée
est un signe de la dégradation politique
de la démocratie.
« Si une telle décision est prise, cela
veut dire que nous avons affaire à une
dégradation manifeste, politiquement
parlant, de la conception de la
démocratie au sein de la société
occidentale », a déclaré Vladimir
Poutine aux journalistes après
l’adoption de la résolution par le
Parlement européen. « J’espère que le
bon sens l’emportera et qu’il n’y aura
pas de restrictions réelles pour les
médias russes ».
On essaye de nous enseigner la
démocratie, mais les restrictions ne
sont pas le meilleur moyen de le faire,
a-t-il fait remarquer, avant de
féliciter les journalistes de la chaîne
RT et de l’agence de presse Sputnik pour
leur travail.
Des médias influents
Depuis
le lancement de leurs services en
langues étrangères, les médias russes
ont apporté une grande variété à
l’information en Occident, fortement
concentrée entre les mains de groupes
d’influence politico-économiques
étroitement liés entre eux.
Ils
ont grandement contribué à contrer la
russophobie qui constitue le credo des
médias occidentaux.
Mais aussi, ils ont permis de mettre la
lumière sur la face que ces médias ont
cachée dans de nombreux évènements
cruciaux, dont la Syrie en tête,
contestant la version presque unique
véhiculée en brèche.
Et le plus important de tout cela, c’est
que les médias russes se sont taillés
une place importante eu sein du public
européen, voire mondial. Une place qui
ne cesse de grandir.
Les
avancées médiatiques russes dilapidaient
des années d’efforts déployés par les
occidentaux et leurs alliés pour
contrôler l’information et la soumettre
à leurs bus politiques expansionnistes.
«L’Occident est en train de perdre la
guerre de l’information contre la
Russie», s’était alarmée l’Otan, depuis
quelques semaines.
Bizarrement, c’est la censure qui a été
choisie par les dirigeants occidentaux
pour remédier à cette situation.
S’ils avaient été honnêtes, ils auraient
opté pour la vérité médiatique.
Publié le 25 novembre 2016
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