Al-Manar
L’attaque israélienne contre le
Hezbollah à Quneitra:
Questions et réponses
Leila Mazboudi
Lundi 19 janvier 2015
Comment les combattants du Hezbollah
ont-ils été tués ? Qui a aidé les
Israéliens dans leur crime ? Que se
passe-t-il dans cette région hautement
stratégique?
De nombreuses questions fourmillent
au lendemain du raid israélien dans
lequel 6 combattants du Hezbollah sont
tombés en martyre à Quneitra, dans le
Golan syrien.
Ce qui est certes sûr et certain
c’est que l’attaque consistait en deux
tirs de missiles en provenance d’un
hélicoptère israélien en direction de la
localité de Mazraat al-Amal.
Or, il n’est pas clair si les
combattants se trouvaient à bord d’un
convoi de véhicules lorsqu’ils ont
essuyé ces tirs mortels, ou dans une
maison, lors du bombardement.
Sachant que depuis l’éclatement de la
crise syrienne, cette région du Golan
syrien, aux confins avec le Golan occupé
par Israël depuis 1967, se trouve sous
haute supervision de l’ennemi sioniste
et l’ingérence israélienne y est des
plus flagrantes.
En plus de la surveillance
électronique, via les drones entre
autre, Israël devrait disposer d’un
réseau de collaborateurs locaux qui lui
fournissent les informations dont
il a besoin sur le terrain.
Ceux-ci ont été recrutés dans les rangs
des milices sur place qui ont joui de
l’assistance israélienne dans leur
guerre contre le pouvoir syrien et
l’armée régulière.
Il s'agit surtout de la branche
militaire d’Al-Qaïda le front al-Nosra,
qui y est la plus influente, sans
oublier la Brigade des martyrs de
Yarmouk.
Il est bien connu que les Israéliens ont
apporté aux miliciens d'al-Qaïda une
aide hospitalière, financière voire
militaire, grâce à laquelle ils ont pu
déloger l’armée syrienne de certaines
positions.
Selon le journal libanais al-Akhbar,
le soutien israélien ne se limite pas à
l’aide hospitalière ou financière. Elle
est militaire par excellence. Ce sont
les israéliens qui ont aidé les
miliciens à s’emparer des positions de
l’armée syrienne d’une façon méthodique
: à commencer par les collines
orientales et occidentales d’Al-Homr,
dans le secteur central du Quneitra et
dans les villages Hamidiyyeh et
Kahtaniyyeh jusqu’à la colline
stratégique d’al-Harat.
Al-Akhbar assure que la totalité des
équipements de la position militaire
syrienne qui se trouvaient dans cette
colline ont été entièrement transférés,
en plein jour, par le front al-Nosra en
Israël, en passant par le passage
frontalier de Quneitra.
Certains chefs sont équipés de
numéros de téléphones portables
israéliens, à l’instar du commandant du
bataillon des martyrs de Yarmouk ,
Mohammad al-Baridi , et le chef du Nosra
à Quneitra, Abou al-Dardara.
Même le correspondant de la chaine de
télévision de l‘opposition Orient en
possède un, à travers lequel il rentre
en contact avec l’officier israélien des
services de renseignements militaires
israéliens.
Parfois, l’aide israélienne à ces
rebelles s’illustrait par une ingérence
directe de sa part. Il y a quelques
mois, Israël qui a abattu un avion
militaire syrien qui bombardait les
positions rebelles. À partir des deux
positions Tal al-Faras et Tal Aboul-Nada
dans le Golan Occupé, ses avions et son
artillerie sont plusieurs fois
intervenus pour bombarder les endroits à
partir desquels l’armée syrienne
pilonnait les positions des miliciens,
dont la base de la birgade-90 dans la
région al-Kom.
Néanmoins, les miliciens
échouent depuis plusieurs mois dans
leurs tentatives effrénées de s’emparer
des localités de Khan Arnaba et de Baas,
et ce malgré l’aide israélienne.
Selon les informations des services de
renseignements syriens, libanais et ceux
du Hezbollah, rapportés par al-Akhbar,
les services sécuritaires israéliennes
s’attellent pour mettre au point des
listes sécuritaires et créer des réseaux
de collaborateurs dans les rangs des
milices armées, à l’instar de l’unité
504 (qui avait œuvré au sud du Liban à
partir de la deuxième moitié des années
70 et jusqu’en l’an 2000, annee de la
liberation).
Ce sont les blessés qui ont été
hospitalisés chez eux, à l’hopital Safad
et dans les hopitaux-dispensaires
installés près de la frontière, qui sont
ciblés. Motivés par un sentiment de
reconnaissance pour les Israéliens pour
leur avoir sauvé la vie, ils sont plus
dociles et maléables.
Selon une source de l’armée syrienne,
citée par le site d’information al-Hadath
News, c’est surtout la milice « brigade
des deux honorables Haramayne » (les
deux lieux saints en Arabie : la Kaaba à
La Mecque et le mausolée du prophète
Mohammad (p) à Medine), dirigée par un
officier déserteur de l’armée syrienne,
Charif Saffouri, qui serait la
plus impliquée dans la
collaboration avec l’ennemi sioniste.
En échange, ce n’est pas un secret de
coccinelle que les services de sécurité
syriens et le Hezbollah s’attellent de
leur côté pour former, à partir des
habitants du Golan syrien, une force
bien entrainée et équipée capable de
défendre ces régions.
Il est également question d’une force
spéciale chargée de lancer des
opérations de résistance contre les
positions israéliennes dans le Golan
occupé et la montagne al-Cheikh (Mont
Haramoune) .
Dans ces préparatifs, le versant
libanais de cette montage, n’est en
aucun cas épargné.
En même temps que le Golan syrien,
Hasbayya et Chebaa surtout,
devraient être eux aussi mis sur le pied
de guerre contre l’ennemi sioniste.
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