Al
Manar
Cancer… crise cardiaque… mort…
C’est S. Nasrallah qui décide quand il
faut parler…
Leila Mazboudi
Mardi 15 janvier 2019
Depuis quelques temps, les provocations
médiatiques évoquant l’état de santé du
numéro un du Hezbollah pullulent.
Certains médias libanais et arabes
tournant dans la mouvance pro saoudienne
font volontairement partie de la valse.
De concert avec des médias israéliens.
Surtout ceux qui sont proches de لآenjamin
Netanyahu. Des médias moins hostiles
aussi y ont pris part, par notoriété et
pour faire lire. Il est vrai que sayed
Hassan Nasrallah fait lire !
Rumeurs, fake news, fabrications,
spéculations, exagérations, fausses
sources. Les ingrédients ne manquent pas
au festin d’intoxication.
La plus récente de
ces rumeurs date du 14 décembre et
marque une hausse dans son
intensité: elle fait état de sa mort
dans un hôpital de Beyrouth. Israel Youm,
le média israélien proche du Premier
ministre Benjamin Netanyahu s’est
réjoui de la répandre le 14 décembre, en
indiquant l’avoir relayé à partir de
médias libanais.
Auparavant, des
médias avaient argué que S. Nasrallah
est atteint d’un cancer et qu’il a été
hospitalisé pour une crise
cardiaque qui en aurait découlé. La
rumeur n’est pas nouvelle. D’aucuns
avançaient qu’il se faisait soigner dans
les hôpitaux iraniens. Ce à quoi le
porte-parole iranien Hussein
Abdullahiane a rétorqué. Accusant les
Israéliens d’abord, et assurant que
Sayed Nasrallah priera à Al-Aqsa. Un
discours qui sait bien comment les
irriter en leur insinuant que le
Hezbollah aura auparavant libéré la
Palestine.
Des médias se sont
mêmes mis à évoquer un soi-disant
enregistrement sonore, fake également,
disséminé sur la Toile, attribué à sayed
Nasrallah, dans lequel il dément
les informations sur sa maladie et son
hospitalisation. Ce qui n’a pas
manqué d’être présenté comme une preuve
de plus qui étaye leurs soi-disant
doutes, parce que sayed Nasrallah ne
bronche toujours pas.
La diffusion de cet
enregistrement a été l’occasion pour le
dénommé tweeter libanais Jerry Maher de
vertement défier « le Hezbollah et
l’Iran de sortir Hassan Nasrallah dans
un discours direct et sur le terrain et
non pas via écran pour confirmer qu’il
va bien et qu’il n’est pas soumis à la
résidence surveillée dans un hôpital
dans lequel il subit des soins ».
Sa véritable identité étant Daniel Ahmad
al-Ghosh, Jerry Maher qui se présente
comme étant un journaliste n’a jamais
été pris au sérieux comme tel au Liban.
Mais plutôt comme une mauvaise langue
sur les réseaux sociaux. Dans l’une de
ses interventions biscornues, il avait
propagé que sayed Nasrallah a épousé une
star libanaise.
Vivant en Suède et
de nationalité suédoise, il semble être
connecté à des lobbies pro israéliens en
Europe et n’a de mots que pour fabriquer
des mensonges contre le Hezbollah, la
Résistance et ses commandants, dévoile
l’enquête du site d’informations
libanais al-Hadath news. Le Yediot
Ahronot préfère lui attribuer des liens
avec des services de renseignements
occidentaux.
Originaire de la
région libanaise d’Iqlim al-Kharroub,
contrôlée par le courant du Futur,
il affiche un soutien inconditionnel à
l’Arabie saoudite, et se meuve dans des
positions politiques qui balisent le
terrain à la normalisation avec l’ennemi
sioniste, en diabolisant l’Iran et le
Hezbollah.
Dans le cadre de la
nouvelle campagne, c’est de son compte
que le journaliste israélien Simon Arann
a relayé une anecdote aussi farfelue que
ridicule. «Le Hezbollah refuse de
transporter Nasrallah en Syrie pour
subir des soins de la part de médecins
russes, et l’Iran a envoyé trois
médecins à Beyrouth dont l’un d’entre
eux réside en Europe, pour surveiller
son état de santé ».
La plupart des
observateurs libanais sont unanimes
qu’il est derrière cette campagne
infeste, qu’il a jeté le premier caillou
dans la mare, afin que les ondes
soient repêchés par les israéliens…
Curieusement,
celle-ci a éclaté lorsque le parti de la
résistance et son chef en particulier
ont observé le plus grand silence dans
l’affaire des tunnels soi-disant
découverts par les israéliens, entre le
sud Liban et les colonies israéliennes
au nord de la Palestine occupée.
Un silence qui
semble avoir outragé les dirigeants
israéliens. Surtout dans les milieux
proches du Premier ministre Benjamin
Netanyahu. Ce dernier se trouve dans une
mauvaise posture sur le plan interne, en
raison des accusations de corruption qui
semblent cette fois-ci s’être beaucoup
trop approchées de lui. Et en raison
aussi de l’échec de l’opération commando
dans la bande de Gaza et du revers
militaire qui s’en est suivi. D’autant
que cela a fait éclater son
gouvernement.
Aussi bien l’affaire des tunnels
que la campagne contre S. Nasrallah
semblent donc être adressées au public
israélien, en couvrant les déboires de
Netanyahu, pour favoriser ses chances
dans le prochain scrutin électoral prévu
pour le printemps prochain.
Selon la chaine 12 israélienne, ce que
les israéliens ont recherché le plus sur
Google ces derniers jours a été le mot
Nasrallah.
Le Hezbollah,
parfaitement conscient de l’enjeu fait
la sourde oreille. Pour les médias
libanais dignes de ce nom, des sources
du Hezbollah ont assuré que la plus
proche apparition le SG aura lieu le 11
février prochain. Puis le 16. Deux dates
fixes, chaque année, pour commémorer la
révolution islamique en Iran et les
commandants martyrs du Hezbollah. Et
rien sur toute la valse qui tempête
autour de lui.
S. Nasrallah ne
manquera pas d’expliquer cela cette
date-là. En attendant, il aura fait
passer le message que c’est lui qui
décide quand il faut parler…
Source :
Divers
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