Al
Manar
Pourquoi Daech a frappé au Sri Lanka :
l’agenda de Washington
Leila Mazboudi
Mardi 14 mai 2019
Les liens entre les
Etats-Unis et Daech se confirment au fil
des évènements. Depuis que cette milice
wahhabite terroriste est entrée en
action, elle a sans cesse servi l’agenda
américain. Depuis l’Irak, en passant par
la Syrie, et en terminant par le Sri
Lanka, dernière victime de ses attentats
meurtriers fin avril. Elle offre
toujours l’alibi à l’interventionnisme
de l’Oncle Sam.
Dans cette ile
stratégique à plus d’un niveau, il s’est
avéré que Washington s’emploie pour y
imposer un accord militaire prévoyant
l’implantation d’une base américaine. Et
pas seulement. Conformément au projet,
le Sri Lanka devrait mettre en place
toutes les conditions nécessaires pour
déployer et entretenir une base
militaire américaine sur son territoire.
Sa maintenance devrait relever du budget
srilankais. De plus, le document,
baptisé Accord de statut des forces
(SOFA), l’oblige également à prendre le
parti de Washington dans tout conflit
militaire, limitant ainsi ses
possibilités diplomatiques.
Bien entendu, ces conditions sont
inadmissibles pour un pays qui veuille
préserver son indépendance, sa
souveraineté et ses propres intérêts.
C’est du moins
l’avis du chef de l’armée sri-lankaise,
Mahesh Senanayake, qui a jugé
inacceptables ces conditions énoncées
dans le projet d’accord militaire avec
les États-Unis.
«Comment pouvons-nous signer un tel
accord? Nous ne pouvons pas accepter ce
qui y est énoncé. C’est comme se
suicider après avoir légué toute ma
propriété à quelqu’un d’autre», a-t-il
déclaré, cité par Lankaweb et rapporté
par l’agence russe Sputnik.
Le responsable
militaire a affirmé que «plusieurs
puissances régionales et mondiales
cherchaient à profiter de la situation
actuelle vu l’importance stratégique et
géographique du Sri Lanka», indique
Lankaweb.
Le refus de ce
projet émané aussi selon le site
d’information Ceylon Today, de larges
pans de la société civile, sans compter
l’opposition qui a demandé au
gouvernement d’arrêter les négociations
liées à la signature du document, au
motif qu’une fois scellé il sera
difficile de le rompre. Plusieurs partis
d’opposition affirment par ailleurs que
l’accord porte atteinte à la
souveraineté de l’île.
Il faut croire que
c’est pour faire fléchir tout ce monde
qu’ont été commanditées ces
attaques-suicides contre trois églises
et trois hôtels sri-lankais le 21 avril
et qui ont fait 258 morts et autour de
500 blessés. Devrait s’en suivre une
exacerbation des conflits entre
Musulmans et Bouddhistes. De quoi
déstabiliser le pays et justifier la
présence des Américains et
l’implantation de leur base. Aux frais
des Sri-Lankais eux-mêmes.
Depuis l’invasion
de l’Irak, l’interventionnisme américain
opère en créant ses conditions
favorables, dont en tête la
déstabilisation interne.
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