Al
Manar
Berlin après Londres : interdire le
Hezbollah et
les balivernes des
renseignements allemands
Leila Mazboudi
Lundi 10 juin 2019 Selon le diktat de
l’Oncle Sam, l’Allemagne devrait suivre
le pas de la Grande Bretagne.
Dans ce pays, il
est question que le Bundestag ou le
Parlement s’apprête à interdire le
Hezbollah entièrement dans ses deux
branches militaire et politique, a
indiqué le journal aux capitaux
saoudiens Ashark al-Awsat.
Selon ce dernier,
cette question avait été discutée lors
de la dernière visite du secrétaire
d’état américain Mike Pompeo à Berlin au
cours de laquelle il lui demandé de
suivre les pas de Londres qui a interdit
la branche politique du Hezbollah depuis
quelques mois.
C’est le Parlement
qui devrait discuter de cette question
ce jeudi 6 juin, en réponse à une
motion présentée par le parti d’extrême
droite Alternative pour l’Allemagne (AfD),
un parti d’extrême droite qui ne cache
pas ses affinités avec l’entité
sioniste, et dont le chef Alexander
Gauland estime que « l’existence
d’Israël fait partie de notre raison
d’État ».
Jusqu’à présent,
Berlin suivait la politique de l’Union
européenne qui répudie exclusivement la
branche militaire du Hezbollah.
Dans sa recommandation, le parti
allemand argue que le « Hezbollah
constitue une menace pour l’Allemagne ».
Alors qu’il n’a jamais été question
d’activités du Hezbollah dans ce pays.
Balivernes des
renseignements allemands
Ces assertions
alarmistes semblent se fonder sur un
rapport des renseignements allemands. Il
a récemment fait état d’une hausse
du nombre des membres du Hezbollah dans
ce pays de 950 en 2017 à 1050 en 2018.
Sans préciser les critères suivis pour
cette classification, et qui pourraient
tout simplement inclure de simples
libanais sympathisants et rien
d’autre. Dans leur rapport, ces services
allemands se penchent sur le cas de
150 soi-disants membres du Hezbollah
vivant en Basse-Saxe et qui
« fréquentent les mêmes mosquées
financées par l’Iran ».
Dans leur approche
de ce dossier, les renseignements
allemands ne font pas un travail
équitable et basé sur des normes
scientifiques. Ils lancent des
prévisions alarmistes en se basant sur
des non-faits. Ainsi, tout en avouant
que ces présumés membres ne font jamais
d’apparition en public, ils prétendent
«qu’il ne faut surtout pas sous-estimer
qu’ils puissent se rassembler ».
Autre baliverne
spéculative: ils arguent aussi que
le lien de ces gens-là avec le Hezbollah
est effectué par le biais de médiateurs
qui voyagent au Liban d’une façon
régulière. Il suffirait donc qu’un
Libanais résidant en Allemagne fasse le
voyage annuel pour les vacances vers son
pays pour être suspecté d’avoir un lien
du Hezbollah. Quitte aussi à ce qu’il
soit originaire d’un village du
sud-Liban ou de la Békaa.
Toujours selon ces
renseignements, les membres et les
sympathisants du Hezbollah sont
disséminés dans plusieurs organisations
dans le gouvernorat de la Basse-Saxe.
Comme par hasard, l’Allemagne a connu
ces derniers jours une recrudescence des
actes antisémites. Quoiqu’ils aient été
commis par des éléments de l’extrême
droite, ils devraient servir de terroir
pour pousser les partis politiques vers
l’option de l’interdiction du Hezbollah
au sein de l’assemblée parlementaire
allemande. Deux partis allemands la
rejettent jusqu’à présent: l’Union
chrétienne démocrate et le parti
socialiste démocrate.
Sachant que Berlin
fait l’objet de pressions accrues de la
part de Washington pour « interdire les
milices libanaises », selon la
terminologie de l’ambassadeur des USA à
Berlin, Richard Grenel qui mène la danse
en tweetant régulièrement que
l’Allemagne « doit être plus
intransigeante contre l’Iran et ses
milices ».
Depuis quelques
mois, le gouvernement allemand a plié
sous ces pressions et s’est résigné à
interdire la compagnie aérienne
iranienne Mahan Air, sous prétexte
qu’elle transporte des armes et des
combattants vers les régions de combat
au Moyen-Orient.
La république
islamique d’Iran et les groupes qui
tournent autour de son orbite
soutiennent sans faille la cause
palestinienne et considère illégitimes
les fondements fondateurs de l’entité
sioniste. Et ce malgré les sanctions et
les pressions énormes qui leur sont
infligées depuis sa fondation à la fin
des années 70 du siècle dernier.
Téhéran se trouve désormais aux prises
avec les manigances américaines et
israéliennes qui œuvrent de concert avec
la plupart des régimes arabes pour faire
passer le Deal du siècle. Un accord
conclu par l’administration Trump qui
veut liquider et usurper les droits du
peuple palestinien, dont ceux prescrits
par les Nations unies: le droit de
retour des palestiniens, et Jérusalem
al-Quds comme capitale de l’Etat
palestinien. Celui préconisé par le Deal
en question devrait aboutir à une entité
fantoche, ni plus ni moins.
Source:
Divers
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