Al Manar
Maintenir Assad au pouvoir : les
US veulent
concéder aux Russes ce qu’ils
ne détiennent pas
Leila Mazboudi
Samedi 8 juillet 2017
Nouveau
chamboulement de la politique américaine
en Syrie ? Ou énième manœuvre aux visées
louches ? L’administration
Trump a laissé fuiter à la presse
qu’elle serait prête à laisser au
pouvoir le Président syrien, Bachar el-Assad,
en vue de régler la crise syrienne.
Depuis l’avènement
du président républicain, ce n’est pas
la première fois qu’une telle
proposition est véhiculée dans les
médias. Et ce ne sera pas surprenant
qu’elle soit rejetée ou démentie.
La dernière fois,
l’éventualité d’une ouverture américaine
à l’encontre du président syrien,
pourtant mise en avant par la sénatrice
Tulsi Gabbard, avait été tout de
suite suivie par les accusations
d’attaque chimique contre Khan
Cheïkhoune et du bombardement de la base
militaire syrienne d’al-Chaayrate.
Cette fois-ci,
c’est le site d’actualités The Daily
Beast qui a rapporté ce vendredi cette
ancienne-nouvelle position de
Washington, citant une source anonyme.
Ce qui équivaut à dire il ne s’agit pas
d’une position formelle.
Autre chose que la
Maison-Blanche pourrait admettre est de
donner son feu vert à la présence de la
police militaire russe en Syrie et à la
création de zones de sécurité dans le
pays, activement promulguée par Moscou.
La région sur laquelle porte des
discussions est la province d’Alep dont
la majeure partie a été libérée des
rebelles et de la milice wahhabite Daech
par l’armée syrienne et ses alliés.
D’après le Daily
Beast, des négociations portant sur une
transition éventuelle vers une telle
stratégie de règlement consensuel se
déroulent entre Moscou et Washington
depuis quelques mois. Une esquisse
pourrait être présentée lors de la
rencontre entre Donald Trump et Vladimir
Poutine, qui aura lieu le 7 juillet.
Cette prise de
position semble répondre à la dernière
rencontre d’Astana au cours de laquelle
les différends se sont portées sur
les frontières et les régions comprises
dans les zones de désescalade et sur les
forces qui devraient y être stationnées.
Le gouvernement syrien ayant refusé
toute ingérence militaire turque dans
les zones du nord.
Alors que Damas et Téhéran ont rejeté
aussi que la zone de désescalade du sud
syrien comprenne les deux provinces de
Quneitra et de Souweïda, frontalières
avec le Golan occupé par Israël et
voudraient qu’elle se limite à la
province de Deraa, limitrophe de la
Jordanie. Question de ne pas laisser le
champ libre à l’entité sioniste.
Comme prévu, et le
rapporte le site américain, les
Etats-Unis ne comptent pas restituer à
l’État syrien les zones nettoyées de
Daech par les milices qui lui sont
alliés. Est surtout concerné le nord
syrien où les milices à majorité kurde
des Forces démocratiques syriennes (FDS)
occupent une partie de la province nord
d’Alep, la région de Hassaké et la
majeure partie de la province de Raqqa.
Cette prise de
position américaine encore informelle
intervient alors que sur le terrain, les
milices pro américaines essuient des
revers.
Au nord, selon
l’OSDH ce vendredi, les FDS peinent à
avancer dans la ville de Raqqa, où une
violente résistance de la part de Daech
les harcèle.
Dans le sud, après
avoir installé une base dans la région
al-Tanf, située entre l’Irak et la Syrie
et non loin de la Jordanie, les
tentatives menées par les milices
soutenues par Washington et Amman pour
s’emparer de certaines zones loyalistes
de Deraa ces dernières semaines se sont
soldées par un échec. Même revers dans
la ville loyaliste al-Baath, dans la
province de Souweïda.
De même, les
velléités de Washington non avouées et
visant à s’emparer des zones est de la
Syrie, limitrophes avec l’Irak, semblent
jusqu’à présent trébucher.
Un contexte qui
empêche les Etats-Unis de faire des
concessions, pour la simple raison
qu’ils ne détiennent pas ce qu’il compte
concéder.
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