Al-Manar
Allemagne : projet de loi pour
pénaliser l’hostilité à Israël, en
assimilant antisionisme et antisémitisme
Leila Mazboudi
Lundi 8 janvier 2018
En Allemagne, pays fortement soumis au
diktat sioniste, du fait du harcèlement
à l’holocauste dont il fait l’objet pour
son passé nazi, l’assimilation entre
sionisme et antisémitisme est de
vigueur.
Surtout depuis l’avènement des réfugiés
musulmans qui pourraient afficher des
prises de positions antisionistes. Comme
certains l’ont fait au lendemain de la
reconnaissance par le président
américain Donald Trump de la ville
sainte d’Al-Quds occupée comme capitale
de l’entité sioniste.
Le 6 janvier dernier, le journal Die
Welt a révélé que le parti de la
chancelière allemande Angela Merkel, la
CDU et son alliée la CSU comptent
présenter devant le Bundestag un projet
de loi instaurant une nouvelle
réglementation afin de faciliter
l’expulsion des immigrés qui
exprimeraient des idées antisémites.
«L’acceptation sans
restriction de la vie juive» est un
«critère pour une intégration réussie»,
est-il ainsi écrit dans le document qu’a
pu consulter Die Welt, rapporte le site
francophone du média russe RT.
«Quiconque rejette la vie juive en
Allemagne ou conteste le droit d’Israël
à exister ne peut avoir sa place dans
notre pays», est-il encore précisé.
Force est de
constater que l’antisionisme et
l’antisémitisme sont mis dans le même
bain.
Ces derniers mois les milieux pro
israéliens en Europe s’attellent pour
faire voter des lois qui placent sur le
même pied d’égalité l’antisionisme
et l’antisémitisme, en le sanctionnant.
Des demandes ont été faire par le Crif
auprès du président français Emmanuel
Macron, qui ne leur a pas encore donné
satisfaction.
En Allemagne, le processus de
pénalisation semble être amorcé, au
lendemain des manifestations de
protestation contre la décision de
Trump, au cours desquels les
manifestants ont brûlé le drapeau
israélien.
Certains
manifestants auraient scandé des slogans
anti juifs aussi, selon des médias
allemands. Une assimilation que les
mouvements de résistance palestiniens et
libanais, dont le Hezbollah, rejettent,
assurant que le problème avec Israël est
d’ordre national, du à l’occupation et
non pas aux différences de religion ou
d’ethnie.
Or, le gouvernement
allemand est aussi tombé dans le piège
de cette confusion malsaine, en voulant
les condamner.
« Des slogans ont été scandés lors de
certaines manifestations ce week-end
(dans des villes allemandes), des
drapeaux (israéliens) ont été brûlés,
des insultes honteuses contre l’Etat
d’Israël et les Juifs ont été
proférées », avait alors déclaré le
porte-parole du gouvernement allemand
Steffen Seibert. Sans oublier d’exprimer
« sa honte ».
Inutile de dire que l’injustice infligée
au peuple palestinien par la décision de
Trump, entre autre, n’aura pas droit à
une telle compassion germaine.
Plus est-il que le
texte proposé au parlement allemand «
condamne l’appel au boycott des
entreprises et des biens israéliens»,
tel que défendu par le mouvement BDS
(Boycott, désinvestissement et
sanctions).
Ce mouvement qui soutient pacifiquement
la cause du peuple palestinien dont la
patrie a été usurpée par les sionistes
proteste notamment contre l’occupation
et la colonisation des territoires
palestiniens en appelant au boycott
économique, politique, dans
l’enseignement et autres. A l’instar du
mouvement amorcé contre l’apartheid en
Afrique du sud.
Or, il fait l’objet de menaces
d’interdiction par de nombreux
gouvernements et partis politiques
occidentaux qui plient sous les
pressions des instances pro
israéliennes.
Soutenir les
Palestiniens en les privant de tous les
moyens de restituer leurs droits et leur
patrie, aussi bien la résistance que le
boycott, revient à les condamner à mort.
Un constat qui ne devrait pas échapper à
la raison allemande…
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