Al Manar
Alep-est et Alep-ouest : Les dernières
contrevérités
du dirigeant de l’opposition syrienne
Khaled Khoja
Leila Mazboudi
Khaled
Khoja - Photo: Al Manar
Mardi 1er novembre 2016
Les contrevérités ont été l’une des
constantes de la propagande de
l’opposition syrienne depuis que le
mouvement de revendication pacifique
lancée dans la foulée du Printemps arabe
a été récupéré par des agents régionaux
et pro occidentaux pour renverser le
pouvoir syrien.
Faute
d’une assise populaire qui vaille,
toutes sortes de mensonges avaient été
proférées, pour tromper la population
syrienne ainsi que l’opinion publique
étrangère.
Le
mensonge le plus courant qui adhère le
plus aux rebelles et aux opposants
syriens a été celui d’attribuer aux
autres les crimes et les horreurs qu’ils
ont commis.
Le
plus gros d’entre eux, et le plus
horrible aussi, aura sans aucun doute
été l’attaque chimique de la Ghouta
orientale en août 2013, qui a causé la
mort de plus de 300 personnes, dont de
nombreux enfants. Les rebelles et leurs
alliés régionaux et internationaux
s’étaient arrachés pour accuser le
pouvoir syrien. A tort. Deux mois plus
tard, un rapport du prestigieux institut
MIT assurait que l’origine des tirs
était les zones rebelles.
Alep-est: c’est la faute à la Communauté
internationale
Ce
comportement qui conjugue les horreurs
aux mensonges se poursuit en toute
impunité.
Le
dernier de ces cas d’horreur est celui
d’Alep, et plus précisément ses
quartiers est où une partie de sa
population est interdite d’en sortir,
comme en témoigne les déclarations de
ceux qui sont parvenus à fuir. Les
autres semblent être les proches des
terroristes ou leurs partisans.
Les
responsables russes ont plusieurs fois
dénoncé au sein de l’instance onusienne
la prise en otage de cette population
par la branche d’Al-Qaïda, le front al-Nosra
et ses alliés. Surtout que durant la
trêve qu’ils avaient été décrétée le
mois dernier, 8 couloirs humanitaires
avaient été ouverts sans que personne de
la population n’ose s’en approcher. Le
premier jour de la trêve, 14 membres
d’un conseil de notables qui œuvraient
pour évacuer les civils avaient été
abattus.
Or,
dans les déclarations des dirigeants de
l’opposition syrienne, soutenue de
concert par les monarchies arabes et les
puissances occidentales sans oublier la
Turquie, les réalités sont entièrement
déformées.
« Les
personnes bloquées dans la ville
assiégée d’Alep ne peuvent pas se payer
le luxe de refuser l’aide des jihadistes
», estime un haut responsable de
l’opposition syrienne proche des
monarchies du Golfe et des puissances
occidentales, Khaled Khoja.
Et la raison en est comme il la
présente, « l’inaction » de la
communauté internationale.
« L’inaction de la communauté
internationale pour briser le siège
d’Alep a permis à Al-Nosra d’intervenir
dans cette bataille », a-t-il enchainé
avec une autre accusation, lors d’une
interview lundi soir à Genève.
« Vous ne pouvez pas demander aux gens
qui souffrent dans Alep à cause du siège
de refuser l’aide de quiconque », a-t-il
ajouté.
Le
besoin de 20 mille rebelles à 300
jihadistes du Nosra
Khoja
se devait de donner une explication,
quelle qu’elle soit, surtout que
l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie,
Staffan de Mistura, a demandé aux
jihadistes takfiristes de quitter la
ville, afin de permettre la livraison
d’aide humanitaire aux civils bloqués
dans les quartiers est.
Dans
ses propos sournois, il innocente les
miliciens takfiristes connus pour leur
répertoire horrifique en les présentant
comme des combattants qui sont venus en
aide aux gens, lesquels sont présentés à
leur tour comme abandonnés à leur sort
et ayant pressement besoin d’eux.
Mais
comme « la corde du mensonge est bien
courte », comme l’indique l’adage arabe,
la contrevérité de Khoja ne tardera pas
à éclater.
Selon
lui, rapporte l’AFP, « il n’y a
qu’environ 300 membres d’Al-Nosra qui se
battent au côté de quelque 20.000
rebelles retranchés dans Alep-est ».
Il
n’explique comment se fait-il que 20
milles rebelles soient si dépendants de
l’aide de quelques 300 miliciens !
La
même remarque s’impose en se référent
aux chiffres de l’ONU qui estime de son
côté à environ 8.000 le nombre de
rebelles antigouvernementaux, parmi
lesquels 900 appartiennent au front
Fateh al-Sham. (nouvelle appellation du
front al-Nosra).
Dans
les deux estimations des chiffres des
rebelles takfiristes, se profile un
effort pour minimiser leurs effectifs
par rapports aux autres. Alors que les
premiers constituent le gros lot, selon
de nombreux observateurs qui connaissent
bien le dossier syrien.
A
Alep de l’ouest, c’est la faute aux
bombes
D’autres contrevérités de Khoja se sont
succédées à la question de savoir
pourquoi les civils vivant à Alep-ouest
sont visés dans l’attaque lancée depuis
vendredi par la coalition Jaïsh al-Fateh,
pour conquérir Alep. Et où plus de 80
ont péri depuis vendredi dernier (51
civils d’après un bilan allégé de
l’OSDH, dont 18 enfants).
La
première en reniant un fait avéré :
« le HCN n’accepte pas que des civils
soient pris pour cible ». Des milliers
d’Aleppins des quartiers ouest, où se
trouvent la majeure partie des habitants
qui n’ont pas fui , ont été tués et
blessés dans le pilonnage quasi
quotidien de leurs quartiers depuis
l’occupation des quartiers est.
La
seconde en rejetant la responsabilité à
des parties tierces, « il a rejeté la
faute sur les soutiens internationaux
comme les Etats-Unis qui ont refusé de
livrer des armes appropriées », rapporte
l’AFP.
Une
troisième qui rappelle la première,
lorsqu’il a insisté sur le fait que les
rebelles « ne visent pas les civils,
mais le régime ».
Et une
quatrième lorsqu’il accuse les bombes.
« Toutefois, les bombes qu’ils utilisent
ne sont pas des bombes parfaites »,
a-t-il prétendu.
Sachant que l’Arabie saoudite, et par la
voix de son ministre des AE, avait
déclaré depuis deux semaines leur avoir
envoyé des armements sophistiqués. Et
les rebelles s’étaient eux-même targués
d’en avoir reçus des plus performants
abant le lancement de leur bataille.
Pour
faire passer ses contrevérités, Khoja se
devrait sans doute de compter sur
l’ignorance du public auquel s’adresse
son interview réalisée à Genève. Sans
oublier la complicité, volontaire ou
inculte des différents agents
médiatiques.
Publié le 5 novembre 2016
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