Algérie
Assigné à résidence
Lahouari Addi
Dimanche 3 novembre 2019
Hier soir, le candidat Ali Benflis a été
conspué et expulsé d’un restaurant à
Alger où il s’attendait à distribuer des
autographes et accepter des selfies. Les
Algérois en ont décidé autrement. Un
tribunal populaire informel l’a condamné
à ne pas sortir dans l’espace public et
l’a assigné à résidence. Il a été privé
de liberté de circuler pour avoir trahi
les Algériens en acceptant de participer
à une opération électorale destinée à
faire avorter leur révolution. Désigné
par le général Gaid Salah pour être le
prochain préposé aux fonctions de
président, Ali Benflis, 75 ans, a un
lourd passé. Il a participé à la mise en
place d’une fausse ligue de droits de
l’homme pour neutraliser la ligue de la
société civile créée par Ali Yahya
Abdennour, il a été ministre de la
justice, il a été directeur de campagne
de Bouteflika en 1999, il a été
secrétaire général de la présidence,
puis premier ministre. A titre
personnel, il a sa part de
responsabilité dans le naufrage de
l’économie nationale et dans le
délabrement des institutions de l’Etat.
Au lieu de faire une autocritique
publique et apporter son soutien à la
mobilisation populaire qui vise à
restaurer l’Etat national, il préfère
continuer à être le harki du système.
Par son assignation à résidence, les
Algérois l’ont exclu de la communauté
nationale. Ceux qui l’ont conspué et
expulsé du restaurant lui ont dit
clairement : « Tu ne fais plus partie de
nous pour avoir trahi la mémoire de ton
père, martyr de la guerre de libération
». Les gens comme Ali Benflis sont prêts
à vendre leur âme au diable juste pour
avoir une voiture de service et un
chauffeur. C’est pour montrer à leurs
femmes qu’ils sont importants et qu’ils
ont une parcelle d’autorité dans l’Etat.
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