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état d'esprits, politique

Discours intégral de Cristina Kirchner (seule)
à l’ONU (septembre 2014)

La LEF

Mardi 7 octobre 2014

Ce mercredi 24 Septembre 2014 a lieu la 7272ème scéance du conseil de sécurité de l’ONU. « L’ONU existe depuis près de 70 ans et ce n’est que la sixième fois que le Conseil de sécurité se réunit à un niveau tel que celui d’aujourd’hui » dit Obama qui a lui même pris l’initiative. Tous les pays sont représentés le Cabo Verde, des Palaos à la Papouasie. Peu ont la parole.

Trois discours nous intéressent celui du chef Obama à l’initiative, celui des alliés Hollande et Cameron censés mettre les points sur les i, et Cristina Kirchner dans un tout autre registre.

La raison pour laquelle vous trouverez ci dessous son discours en intégralité c’est que son langage est le votre que vous soyez d’accord ou en désaccord, ce qui est dit est clairement exprimé, pas d’embrouille, pas de salamalec. C’est ce même sentiment lorsqu’on (arrive à) écoute Poutine ou Lavrov, on retrouve ses petits, il y a des faits exprimés avec des points de vue. Alors je reviendrai sur le discours de Kirchner mais d’abord voyons ce qui pousse nos puissants à  souhaiter agir ensemble sous le couvert de l’ONU dont ils se sont bien passé depuis quelques années tant au Moyen Orient qu’en Afrique.

Obama pose les données :
« Ce qui nous réunit ici aujourd’hui –ce qui est nouveau– c’est le flot sans précédent de combattants ces dernières années, depuis et vers des zones de conflits, y compris l’Afghanistan et la Corne de l’Afrique, le Yémen, la Libye et, plus récemment, la Syrie et l’Iraq »,

puis le problème
« , ils pourraient tenter de rentrer dans leur pays d’origine pour y mener des attaques meurtrières  »

puis la résolution
« La résolution historique 2178 (2014), que nous venons d’adopter exprime notre volonté de faire face à ce problème. Elle est juridiquement contraignante. Elle définit de nouvelles obligations que les pays doivent respecter. Plus précisément, il est demandé aux pays de prévenir et d’éliminer les activités de recrutement, d’organisation, de transport ou d’équipement bénéficiant à des combattants terroristes étrangers, ainsi que le financement des voyages et activités de ces personnes. Les pays doivent prévenir les mouvements de terroristes ou de groupes terroristes sur leur territoire et veiller à ce que leur législation interne permette d’engager des poursuites contre ceux qui tentent de le faire. ».

Et si Obama vous dit qu’elle sera contraignante, n’en doutez pas.
Le fric ne sera pas un problème
« qu’un grand nombre de nos pays ont approuvées hier, et que les États-Unis s’emploieront à promouvoir grâce à notre fonds pour des partenariats antiterroristes (Counter terrorism Partnerships Fund). » (Obama says)

Alors où est le problème pourquoi l’ONU et pourquoi l’OTAN est absent ou insuffisant cette fois ci?  Et bien il le suscite aussi
« Cette résolution renforcera la coopération entre pays, notamment en partageant davantage d’informations sur les voyages et les activités des combattants terroristes étrangers, et indique clairement que le respect des droits de l’homme, des libertés fondamentales et de l’état de droit n’est pas optionnel –c’est un élément essentiel pour que nos efforts de lutte antiterroriste soient efficaces. L’histoire nous apprend en effet que le non-respect de ces droits et libertés peut en fait alimenter l’extrémisme violent. ».

Donc c’est clair, les frappes in situ c’est pour le folklore et les média. Bonne nouvelle pour les Syriens excepté le « continuer » qui fait pâlir « Il faut notamment continuer de rechercher une solution politique en Syrie permettant à tous les Syriens de vivre en sécurité, dans la dignité et en paix », mais c’est tout de même reconnaitre que foutre la merde là bas n’incite pas aux comportements pacifiques recherchés parmi la population. Non, il s’agit de faire le ménage chez nous et de concert, tous les pays doivent se doter de l’arsenal juridique propre à surveiller, contraindre ceux qui sont susceptibles de partir et surtout de revenir. Chacun a sa façon mais interconnecté et certainement aux US. Si ces messieurs avaient la garantie que tous ceux qui partent y resteraient ils n’auraient pas sacrifié une longue journée de leur temps si précieux.

Hollande comme d’habitude est un poil devant, il a déjà bossé sur le sujet,
« D’abord, nous devons prendre des mesures dans chacun de nos pays. La France, de ce point de vue, a adapté sa législation, et un texte est en discussion au Parlement. Il vise à prévenir, à empêcher le départ d’individus, à l’interdire même, quand il y a des raisons sérieuses de penser que le déplacement a une finalité terroriste. Il y a aussi une volonté de mettre en cause la propagande terroriste sur Internet, et les sites qui appellent à la haine seront fermés. »
toujours plein d’allant pour le patron
« Monsieur le Président, je voudrais d’abord remercier le Président Obama et l’ensemble des membres du Conseil de sécurité de s’être associés à la peine du peuple français dans l’épreuve qu’il traverse », rappelle les chiffres 1000 français en Syrie et surtout un atrocement réduit à Tizi Ouzou (c’est pas en Syrie mais ses ravisseurs ont dit que c’était pareil alors!).

Il rappelle et paraphrase ce que vient de dire Obama
« Nous devons renforcer le dispositif juridique international et cette résolution est aussi un message de fermeté et d’unité de la communauté internationale tout entière. »

et souhaite aussi s’attaquer aux traffics qui permettent de financer ces affreux
 » Donc, nous devons avoir une réponse qui puisse non seulement permettre de lutter contre les influences, les embrigadements, mais aussi contre les sources de financement du terrorisme ». Reconnaissons tout de même que le délit étant posé sans chichi « traffic » il aura ainsi plus de réussite qu’en matière d’optimisation fiscale.

Cameron maintenant, lui est censé être plus clair et plus abrupt. Amabilité donc pour le patron
« Je rends hommage au Président Obama pour le rôle moteur qu’il assume face à ce problème capital »

et ensuite premièrement
« Premièrement, nous devons intensifier nos efforts de lutte antiterroriste afin de prévenir les attentats et de pourchasser ceux qui les planifient ».

deuxièmement
 » Deuxièmement, et je crois que c’est crucial, nous devons battre en brèche l’idéologie extrémiste nocive qui est à la base même de cette menace terroriste ».

et troisièmement (il est carré)
« Troisièmement, et pour finir, outre les mesures qu’il nous incombe à chacun de prendre individuellement dans notre propre pays, nous devons faire bien plus, en travaillant ensemble, pour venir à bout de cette menace »

C’est à dire la même chose que Obama et Hollande mais en 3 parties.

Donc ce que nous comprenons est que le principal danger est en Occident, qu’il faut s’armer en Occident donc non pas avec des missiles mais avec des lois. Forts de leur expertise quant à leur impuissance à endiguer les traffics financiers, ils préconisent de légiférer ensemble et de concert non pas pour combattre la finance (surtout pas)  mais l’EIIL. C’est un Patriot Act International qui est en gestation.

Dès lors se pose la question suivante : suis je en train d’enfreindre une loi? et si je ne suis pas le seul à me poser cette question, c’est que l’on ne connait pas encore celui qui est apte à y répondre. J’ai bien peur que ce soit selon…… En conclusion, voilà un conseil de sécurité qui est bien plus inquiétant pour les ennemis de l’intérieur que pour ces fous de EIIL qui ont eux l’avantage d’être prévenus avant les frappes. Ceux qui s’expriment sur le même réseau que les recruteurs voyagistes du jihad devront faire le nécessaire pour ne pas être assimilé à ces agences de voyage. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles vous ne trouverez que peu de photos paysages sur ce blog (le mot ticket est d’ailleurs bannis).

Le discours de Krichner est le discours d’un état indépendant, qui n’est pas dans la confidence, qui a ses propres problèmes et qui ne ratera pas l’occasion içi de dire ce qu’elle pense. Alors au début, c’est un peu désordonné, surtout quant aux attentats qu’ils ont subis sur leur territoire. Tout n’est pas dit, beaucoup est suggéré, l’intention est de culpabiliser ceux qui savent. Elle fera référence d’ailleurs à ceux qui en savent beaucoup plus que les procureurs argentins. Elle se sent impuissante, elle le dit, et dénonce les 2 poids 2 mesures dans cette assemblée. Et elle constate, comme moi, comme vous, que beaucoup de mensonges ont permis de justifier d’autres résolutions de cette même assemblée, qui a la fâcheuse tendance de désigner rapidement de nouveaux responsables et que on y perd un peu la tête (en tout cas les otages c’est certain). Elle rappelle (honte à Hollande et Cameron mais aussi Jonathan du Libéria) qu’Israel ne respecte pas les résolutions de l’ONU (içi présente) et que cela joue un petit peu peut être dans le problème qui nous rassemble. Que de l’évidence donc. Elle ironise sur le nouveau nom d’EIIL demain, Léviathan? mais aussi un monstre qui « dispose d’outils de communication et de diffusion dignes de studios de cinéma ». Et enfin, quand un remède ne fonctionne pas il faut en changer. C’est d’ailleurs ce qu’elle a fait en matière économique quant au remède FMI/Banque Mondiale.

Nous voilà donc rassurés, nous ne sommes pas des complotistes puisque des chefs d’état parlent comme nous, nous ne sommes pas les seuls à ne pas bien comprendre, où ces gens là veulent en venir, ni surtout où ils veulent aller. Comme Kichner nous sommes contre la barbarie, des décapiteurs d’Irak, de Tizi Ouzou, des bombardements de civils palestiniens. Mais nous sommes contre ces 2 poids 2 mesures, cette duplicité et toutes ces interventions agressives menées au nom d’une société qui a de plus en plus de mal à se travestir en solidaire pouvant donner des leçons aux autres. Merci Cristina KIrchner.

La Présidente Fernández (parle en espagnol):

Je suis venue assister à cette séance du Conseil avec certaines certitudes et certaines questions, et bien entendu pour voter pour la résolution 2178 (2014) que nous venons d’adopter et aussi pour condamner le terrorisme, résolument et explicitement. Mon pays, la République argentine, et les États-Unis, sont les seuls pays des Amériques qui ont fait l’objet d’attaques terroristes sauvages. L’on a fait sauter l’ambassade d’Israël à Buenos Aires en 1992 et le siège de l’Association mutuelle israélite argentine (AMIA) en 1994.

Depuis lors, je me pose beaucoup de questions parce que tout ce qui se passe actuellement –ce phénomène qui vient d’apparaître, l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), qui était inconnu l’année dernière–, c’est comme ce qui s’est passé en Argentine depuis 1994. À l’époque, aussi bien dans mon pays que dans le reste du monde, l’on disait que le Hezbollah était responsable de l’attentat contre le siège de l’AMIA. Aujourd’hui, le Hezbollah est un parti politique au Liban. Par la suite, en 2006, la justice de mon pays, suite à la création d’une entité spéciale au sein du ministère public sur l’initiative du Président Kirchner, a mené une enquête exhaustive sur l’attentat qui s’était produit en 1994–cette année, cela fait 20 ans que s’est produit cet attentat et les coupables n’ont toujours pas été jugés.

À la suite des enquêtes menées par le Procureur, le juge de première instance a décidé d’inculper huit citoyens iraniens vivant à Téhéran. Après cela, l’ancien Président Kirchner, et moi-même par la suite, de 2007 jusqu’en 2012, à chacune des sessions de l’Assemblée générale qui se sont tenues ici à l’ONU, avons demandé à la République islamique d’Iran de coopérer pour que nous puissions interroger ces accusés.

Nous avons même proposé des solutions de rechange, comme dans l’affaire de Lockerbie, par exemple que ces personnes soient jugées dans un pays tiers. Finalement, en 2012, le Ministre iranien des affaires étrangères nous a proposé une réunion bilatérale et c’est ainsi qu’en 2013 a été élaboré un mémorandum d’accord en vue de la coopération judiciaire entre les deux pays, dans le seul but de faire en sorte que ces citoyens iraniens puissent faire une déposition devant un juge. En effet, le système judiciaire argentin n’autorise pas les condamnations par contumace. Les accusés doivent être interrogés et jugés, ce qui contribue au respect de la Constitution et des droits fondamentaux. Suite à la signature de cet accord, aussi bien dans mon pays qu’au sein des organisations communautaires qui avaient toujours appuyé nos demandes de coopération à l’Iran, l’on nous a accusé de nous être mis d’accord avec les Iraniens. Cela m’a amené à me demander si au moment où l’on nous priait de demander à l’Iran de coopérer, c’était réellement dans le but d’obtenir cette coopération ou de provoquer un casus belli.

Dans ce pays également, les États-Unis, on a fait pression sur le Congrès américain, principalement les fonds dits vautours –on peut voir cela sur les sites Web du groupe de travail sur les fonds vautours, où on a affiché des photos où on peut me voir en compagnie d’Ahmadinejad– . Jusqu’à l’année dernière, on qualifiait ce pays d’État islamique terroriste et on nous condamnait pour avoir conclu avec lui un mémorandum d’accord sur la coopération judiciaire.

Avec surprise, mais pas avec dégoût, parce que le dialogue ne peut jamais être une mauvaise chose, nous avons appris que le week-end dernier, le Chef du Département d’État américain a rencontré son homologue iranien dans un hôtel bien connu de cette ville pour discuter du problème de l’EIIL –l’on sait que ce groupe est sunnite et que l’Iran est gouverné par des chiites- pour voir quel degré de coopération ou de progrès ils pouvaient espérer en ce qui concerne le programme nucléaire. Par la suite, nous avons constaté qu’il y avait un discours beaucoup plus convivial, plus amical, de la part de ceux qui l’année dernière étaient accusés, tout comme nous, qui avions discuté avec eux, d’être des terroristes.

Je ne dis pas que c’est mal de dialoguer, je ne peux que m’en réjouir. Je crois que le dialogue entre les nations est toujours une bonne chose. La question que je me pose, c’est qu’après cet attentat en 1994, il y a eu l’attentat contre les tours jumelles, commis par Al-Qaida, conçu et planifié par Oussama ben Laden, qui lui non plus, n’est pas apparu subitement comme un champignon après la pluie. Oussama ben Laden a été entraîné, aux côtés des Taliban, pour combattre la Russie durant la guerre froide. Comme j’ai coutume de le dire, l’Afghanistan est un pays à part dont seul Alexandre le Grand est sorti vivant. Ensuite il y a eu le fameux «Printemps arabe», pendant lequel tout le monde était, semble-t-il, des combattants de la liberté, et dont de nouvelles démocraties allaient surgir, alors qu’il s’avère en fait que nombre de ces combattants de la liberté étaient des fondamentalistes qui recevaient alors un entraînement militaire et qui combattent aujourd’hui dans les rangs de l’EIIL ou embrigadent de jeunes recrues.

Sur une note personnelle, je voudrais dire au passage que, moi aussi, j’ai été menacée par l’EIIL. La justice de mon pays enquête actuellement contre les menaces qui ont été proférées contre ma personne par l’EIIL. Franchement, je ne crois pas que l’EIIL se préoccupe beaucoup de la Présidente de la République argentine. Je suis sincère quand je dis cela. Mais le fait est que l’EIIL m’a menacée et a déclaré qu’elle allait intenter à ma vie en raison de mon amitié avec le pape Français et parce que je reconnais et défends l’existence de deux États, l’État de Palestine et l’État d’Israël, et l’idée qu’ils puissent vivre côte à côte pacifiquement.

J’ai noté quelques questions qui ne me sont venues à l’esprit parce qu’également, au milieu de tout cela, il y a eu le problème de Saddam Hussein et des armes chimiques en Iraq. On a fini par se débarrasser de Saddam Hussein, mais depuis, la situation en Iraq n’a fait que se compliquer toujours davantage. En fait, c’est le monde qui devient de plus en plus complexe. Les choses sont plus compliquées aujourd’hui qu’elles ne l’étaient l’an passé, où il semblait que le problème le plus important était celui de la menace nucléaire posée par l’Iran. Aujourd’hui, on n’en parle plus et on est passé à l’EIIL, ce nouveau groupe terroriste dont on ne sait qui lui fournit du pétrole, qui lui vend des armes, qui l’entraîne mais qui, à l’évidence, a des ressources économiques, détient des armes et dispose d’outils de communication et de diffusion dignes de studios de cinéma. Cela m’amène à me demander ce qui est réellement en train de se passer et comment, en définitive, nous pouvons combattre efficacement le terrorisme. Évidemment, face à l’agression, il faut se défendre –personne ne le conteste- d’où la pertinence d’une riposte militaire. Mais il est clair que la façon dont, jusqu’ici, nous avons lutté contre le terrorisme n’est pas la bonne. En effet, à chaque fois, la situation se fait plus complexe; à chaque fois, les groupes sont plus nombreux; à chaque fois, ils sont plus violents; à chaque fois, ils sont plus puissants.

La logique veut que lorsqu’on suit une méthode donnée pour combattre un problème et que ce problème, au lieu de disparaître ou de reculer, s’accentue et gagne du terrain, il faut au moins revoir la méthode et les moyens utilisés, puisque quelque chose ne fonctionne pas. Je ne prétends pas détenir la vérité ou avoir la science infuse. Je ne prétends pas savoir avec une certitude absolue ce qu’il faut faire, mais ce que je sais c’est que, dans mon pays, un vieux proverbe dit que la seule chose qu’on ne peut pas faire face à des cannibales, c’est les manger.

Il me semble que le plus important est de bien comprendre que la logique du terrorisme consiste à déclencher une réaction parfaitement symétrique, du point de vue tant de la violence que des attaques, afin de pouvoir justifier le sang versé à l’infini, car les terroristes vont tuer deux personnes si on tue un des leurs, trois si on en tue deux, quatre si on en tue trois. C’est l’escalade sanguinaire, la loi du talion, et ce, d’autant plus, dans un contexte –celui du Moyen-Orient– où on continue à ne pas reconnaître l’État de Palestine, où il y a eu un usage disproportionné de la force contre la population civile palestinienne sans qu’aucune tête ne tombe du côté de ceux qui lançaient des roquettes. Au contraire, ce sont des enfants, des femmes, des personnes âgées, des innocents que nous avons vu mourir. Cela ne fait à chaque fois qu’un peu plus le lit de ces groupes.

C’est pourquoi, pour parler franchement, nonobstant la résolution 2178 (2014), à laquelle nous souscrivons, que nous approuvons, et que nous allons appliquer, il serait cynique et mensonger de ma part de dire au Conseil que ça y est, nous tenons la bonne méthode. Je crois que la situation au Moyen-Orient ne peut manquer de se compliquer.

L’année passée à Saint-Pétersbourg –en novembre, ce qui n’est pas si vieux, puisque cela fait moins d’an– nous, les membres du Groupe des Vingt, considérions que l’ennemi juré était le Gouvernement syrien et que ceux qui le combattaient étaient des combattants de la liberté. Or maintenant, on découvre que nombre de ces combattants de la liberté ont rejoint les rangs de l’EIIL. Mais qui soutenait les opposants? Qui leur fournissait des armes, des ressources, à ces combattants de la liberté? Je crois donc que nous devons nous poser toute une série de questions, à commencer par ceux qui sont beaucoup mieux informés que la Présidente de la République argentine que je suis.

Comme les membres le savent, mon pays ne fabrique pas d’armes, ne vend pas d’armes. Au contraire, nous avons besoin d’acheter du pétrole parce que nous n’avons pas assez de ressources énergétiques, même si nous avons découvert un important gisement de pétrole qui va faire de nous un grand producteur –et je ne sais pas si je dois me réjouir quand je dis cela, étant donné que tous les pays qui ont du gaz ou du pétrole ont également de grands problèmes. Quoi qu’il en soit, nous ne fabriquons pas d’armes, nous importons l’énergie et nous n’avons pas toutes les informations dont disposent les grandes puissances. Mais je pense que très souvent disposer des informations ne suffit pas, il faut également comprendre ce qui se passe au sein de chaque société, de chaque peuple et essayer de déterminer quels sont les moyens les plus appropriés pour contrecarrer véritablement le terrorisme. Il ne serait pas surprenant en effet de constater l’année prochaine, en 2015, que l’EIIL a disparu de la scène au profit d’un autre groupuscule au nom étrange et aux méthodes encore plus violentes et virulentes, et que, finalement, nous n’avons fait qu’aggraver le problème.

Pour terminer, je crois également qu’une autre question fondamentale dans cette lutte est le respect des droits de l’homme. Et j’en parle parce que l’Argentine a connu une dictature génocidaire sans égale et qu’elle a rendu la justice de façon inédite. Nous n’avons pas eu besoin d’un tribunal de Nuremberg ni de faire juger les dictateurs à La Haye. C’est l’Argentine elle-même, et son système judiciaire, qui a jugé et condamné les responsables, y compris ceux qui avaient fait tuer des ressortissants français, je pense notamment aux religieuses françaises, ou étaient à l’origine de la disparition de ressortissantes suédoises. Je pense donc que nos antécédents nous permettent de dire que la lutte contre le terrorisme doit se faire dans le respect des droits de l’homme, afin précisément de ne pas continuer à alimenter le monstre.

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Source : La LEF
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