Actualité
L’interview de Sputnik que L’Express
a reléguée aux oubliettes
Ksénia Lukyanova
© Sputnik
Samedi 10 juin 2017
Source :
Sputnik
Pour faire un bon article, il faut
choisir un sujet intéressant et en
parler avec les personnes concernées.
L’Express semblait avoir tout, même une
interview de la directrice de Sputnik
France… qui n’a jamais été publiée.
Peut-être qu’après tout, les
spécialistes de la Russie en savent plus
sur Sputnik que Sputnik lui-même?
L'article de
l'Express en question a été édité après
notre publication, deux citations de la
directrice de Sputnik France y ayant été
ajoutées.
Parler une énième
fois des «médias stratégiques » russes?
Des médias « financés à 100% par le
Kremlin »? Des médias qui « voudraient
être influents… mais ne le sont pas »?
Le sujet est passionnant, alors
parlons-en! Mais pour ne pas traiter le
thème de manière superficielle, la
moindre des choses est de demander
l'avis du média en question. C'est
d'ailleurs ce que
la journaliste de l'Express Audrey
Kucinskas a fait. Mais pour des
raisons qui m'échappent, aucune des
réponses données par la rédactrice en
chef de Sputnik France n'a été utilisée
dans l'article. En revanche, on découvre
comment Sputnik France fonctionne, quel
est son objectif et ce que ses
journalistes pensent, le tout par la
voix de deux experts de la Russie que la
journaliste a choisi d'interroger pour
son article.
Voici les réponses
de Natalia Novikova, rédactrice en chef
du bureau parisien de Sputnik, qui a
accepté de répondre aux questions
d'Audrey Kucinskas,journaliste de
l'Express. Des réponses dont on ne
trouve pas la moindre mention dans
l'article.
-Emmanuel
Macron juge que Sputnik est un organe de
propagande. Qu'en pensez-vous?
Nous pensons
qu'il est temps que l'équipe d'Emmanuel
Macron accepte enfin notre demande
d'interview pour que nous puissions nous
expliquer en direct, dans nos studios,
pour voir ensemble quelles sont les
prétendues « erreurs » que l'on nous
reproche. Nous aimerions avoir des
exemples concrets d'une information
soi-disant inexacte dont nous serions à
l'origine. M. Macron et ses partisans
ont beaucoup parlé de nous ces derniers
temps mais jusqu'à présent, nous n'avons
reçu aucune réponse à nos multiples
sollicitations d'entretien.
-Assumez-vous
avoir un parti pris politique dans la
publication de vos articles?
Nous n'avons pas
de parti pris politique, nous publions
des articles sur l'actualité et invitons
des experts à l'analyser. Il ne faut pas
faire d'amalgame entre les convictions
politiques de nos intervenants et notre
vision des choses. Nous proposons
également, à nos auditeurs et à nos
lecteurs, des émissions ou des rubriques
thématiques dans lesquelles on donne la
parole aux journalistes, aux experts et
aux personnalités politiques de renom.
Nous couvrons par ailleurs l'actualité
russe et laissons des hommes politiques
du pays s'exprimer, car on peut rarement
les entendre en France. A en croire les
statistiques, ce type d'information est
de plus en plus recherché par les
Français. Et, encore une fois, dans nos
publications nous ne traitons que de
l'actualité.
-Le fait
d'être financé par le Kremlin est-il une
forme de dépendance?
Et le fait que
France 24, RFI ou encore France
Télévisions reçoivent du financement de
la part de l'Etat français ne crée-t-il
pas une sorte de dépendance vis-à-vis de
l'Elysée? Par ailleurs, à titre
d'information, nous vous invitons à lire
l'article intitulé
L'ayatollah Milonov et les terroristes
homophages qui témoigne de la
liberté d'expression et de l'audace des
médias français présents en Russie.
-Comment
décidez-vous de la publication de vos
articles?
Nous recherchons
des sujets qui sont peu ou pas du tout
abordés dans la presse française. Nous
faisons également appel à notre
principale ressource, la diffusion du
contenu exclusif en 32 langues par nos
autres rédactions. Avant de publier tel
ou tel article, on travaille le sujet,
on en discute avec nos journalistes et
c'est à la direction de Sputnik France
que revient la décision de publier,
c'est-à-dire à moi-même et à mes
collègues.
-Estimez-vous
avoir déjà publié des « fake news »?
Nous
n'exploitons que des sources
d'information fiables et vérifiées.
Toutes les accusations portées contre
nous restent sans fondement. Si on avait
trouvé une quelconque fausse information
sur notre site, on en aurait déjà fait
toute une histoire!
- Quel regard
portez-vous sur la presse française
traditionnelle?
Chaque média
français poursuit ses propres objectifs
et nous en avons conscience. Nous avons
beaucoup d'estime envers nos collègues
et leur travail, auquel nous sommes
toujours très attentifs et que nous
considérons comme un exemple pour nous.
La dernière mode
consistant à mesurer qui possède le
journalisme « le plus vrai » a donné
naissance à une série d'articles sur les
journalistes des médias russes « qui ne
sont pas des vrais journalistes ». Dans
le même temps les « vrais » journalistes
qui écrivent ces articles ne se donnent
même pas la peine d'utiliser l'interview
de ces soi-disant « faux » journalistes
pour mieux les démasquer. Peut-être que
les réponses ne cadrent pas avec le
message prévu pour l'article, ou
peut-être l'auteur considère que les «
spécialistes de la Russie » suffisent
amplement à la étayer crédibilité de
leurs informations.
Quoi qu'il en soit,
les lecteurs sont libres de tirer leurs
conclusions.
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dossier Russie
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