Politique
Je ne vous aime pas Monsieur le
Président !
Kiki Puech
Photo AFP
© crédit : AFP
Dimanche 7 octobre 2018
Vos déclarations à l'emporte pièce,
définitives, empreintes de hautaine
suffisance, concernant les pauvres, les
chercheurs d'emplois, et maintenant les
retraités, me révoltent et me révulsent.
"Il faut prévenir
la pauvreté et responsabiliser les gens
pour qu'ils sortent de la pauvreté."
dites vous en désignant ceux qui,
complètement anéantis par la pauvreté,
n'ont plus aucune force pour essayer de
refaire surface.
Aux nombreux jeunes
sans emploi, terriblement touchés malgré
leurs diplômes et leurs longues
recherches de travail, vous prétendez
"leur trouver un emploi en traversant la
rue", sous-entendant qu'ils se
complaisent dans leur état de chômeurs.
Maintenant votre
message adressé aux retraités: "La seule
chose qu'on n'a pas le droit de faire,
c'est de se plaindre" leur
admonestez-vous !
Tous ceux que je
côtoie en tant que bénévole au Secours
Populaire, ne se plaignent pas non, ils
sont dignes. Et pourtant ils sont de
plus en plus nombreux d'années en
années, pauvres, étudiants, jeunes
chômeurs, retraités, à rejoindre ceux à
qui nous apportons aide, nourriture,
vêtements, accès aux soins. Notre aide
alimentaire, certains mois de l'hiver
2017/2018, a vu le nombre de ses denrées
distribuées, multiplié par deux!
Mais ceux là, vous
ne les connaissez pas, vous n’allez pas
à leur rencontre; avec eux pas de selfie,
pas de rodomontades, soupçonnez-vous
même leurs existences?
Je n'ose vous
parler de ces dizaines de familles avec
enfants et bébés qui depuis de nombreux
mois à Toulouse dorment à même le
trottoir ou sous des tentes, alors que
vous avez obligation en tant que chef
d’État, de forcer la préfecture à leur
trouver un hébergement d'urgence. (La
Cour Européenne des droits de l'homme à
justement ordonné à votre gouvernement
de reloger d'urgence à Toulouse, en
juillet, deux familles qui avaient été
remises à la rue).
Non Monsieur le
Président, enfermé dans les ors de votre
Palais, vous êtes loin de la réalité et
de la vie pauvre et douloureuse de
beaucoup de personnes dans notre pays,
dont il est de votre responsabilité et
de votre devoir de les protéger.
Vous clamer haut et
fort que vous n'êtes pas le Président
des riches, mais vous n'êtes
certainement pas celui des pauvres.
Non décidément, je
ne vous aime pas Monsieur le Président
et je pense ne pas avoir énormément de
respect pour votre personne,
contrairement à celui que j'ai pour tous
les pauvres, les précaires, les exclus,
les laissés pour compte, abandonnés au
bord du chemin. Ceux que vous semblez ne
pas voir, ceux pour lesquels vous
semblez n'avoir que peu de compassion,
ceux que vos affirmations blessent et
que vous, vous ne respectez pas.
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