Algérie
patriotique
Le général Nezzar répond à Ziari
et fait de nouvelles révélations sur le
5 Octobre 1988
Khaled Nezzar
Le général
à la retraite Khaled Nezzar. Sid-Ali/NewPress
Mardi 6 octobre 2015
Qui êtes-vous donc, M. Ziari ? Vous êtes
connu pour avoir été révoqué des rangs
de la DGSN. Je ne sais pas pour quelle
raison. Je sais seulement qu’en règle
générale, ce sont les ripoux qu’on vire
de la police. J’ai l’impression que vous
en gardez une haine que je ne m’explique
pas. Je ne vous connais pas
personnellement. Je vous ai entendu
intervenir sur les événements de la
décennie noire qui a entaché le pays et
je vous ai trouvé réaliste et très
connaisseur en la matière, votre
fonction de policier oblige. Mais que
vous a-t-il pris, depuis un certain
temps, à invectiver à tout va ?
Récemment, sur votre mur Facebook, vous
vous êtes laissé aller à ce que vous
croyez être des jugements constructifs,
mais qui ne sont, en fait, que des
divagations. Ce qui est navrant et
déplaisant, ce n’est pas tellement ce
que vous écrivez, car, après tout, c’est
votre droit de faire n’importe quoi et
de vous en prendre à qui vous voulez. Ce
qui est, par contre, fort regrettable
pour vous, c’est que vous faites preuve
de trop de présomptions (ce qui,
d’ailleurs, reste à voir). Ce que vous
écrivez intéresserait plus d’un psy, car
il dénote d’une personnalité à part.
Vous êtes, M. Ziari, quelqu’un
d’emballé, de léger, d’insensé,
d’inconséquent, d’emporté, de farfelu et
– je dirais même – d’inconscient.
Voyez-vous, en synonymes, je peux citer
tout le Larousse et cela vous irait très
bien. Je vous signale que ce même
Larousse dispose d’une qualification
pour des gens de votre acabit.
En ce qui concerne le général
Toufik
Voyons, d’abord, ce que vous avez écrit
sur le général à la retraite Mohamed
Mediene (1). En vous relisant, je
m’aperçois que je ne me suis pas trompé
sur les qualificatifs que je vous ai
attribués, car vous avez encore une fois
démontré que vous étiez un poltron, un
couard, un pleutre, un péteux, une poule
mouillée, et j’en passe… Ah ! J’en
oublie un ; celui-là vous va très bien :
vous êtes un Lâche avec un grand «L».
Sinon, pourquoi avoir attendu maintenant
pour le dire ? Pourquoi ne l’avez-vous
pas fait avant pour éviter qu’on dise de
vous que «vous tirez sur des ambulances»
? Mais, pardi !, le général Toufik n’est
pas une «ambulance», il est d’une autre
trempe ; celle que vous ne pouvez jamais
espérer atteindre quoi que vous en
pensiez ou écriviez.
En ce qui me concerne
En ce qui me concerne, vous reprenez le
verbiage éculé (2) qu'ont utilisé bien
avant vous tous ceux à qui les arguments
font défaut. Oui, j'ai appartenu à cette
catégorie de gens qui ont apporté leur
concours à la Révolution et j'en suis
fier. J'ai écrit mon parcours lors de la
guerre d'Indépendance et je n'ai pas à
en rougir, car, en ce qui me concerne,
tous ceux qui m'ont côtoyé peuvent en
témoigner. Eux savent que je n'ai jamais
triché avec la mort et mes états de
service en sont la preuve irréfutable.
Et sachez que j'ai choisi l'Algérie bien
avant ma mère, pour paraphraser Albert
Camus. Ceux qui ont en usé avant vous –
et vous par ricochet – oublient que 15
000 de ces «soldats français» qui, dans
votre bouche, est une péjoration
insultante – ont déserté l'armée
française et rejoint les rangs de la
glorieuse Armée de libération nationale.
Ne vous en déplaise à tous, j'étais
officier et non pas soldat comme vous le
prétendez ou «soudard», qui a sabré des
Algériens, comme vous le suggérez. En
désertant, j'ai ramené la connaissance.
Sans ces connaissances dont j’ai tiré
des règles, vous n'auriez pas demandé
des comptes à Nezzar sur les événements
de 1988, mais vous auriez pleuré des
milliers de morts causés par la bêtise
et l'ignorance de ces «coureurs de
steppe» dont parlait le colonel Lotfi à
Abane Ramdane, et qui ont pullulé en
Algérie pendant fort longtemps. Sachez
qu'un grand nom que vous chérissez et
que chérissent beaucoup de vos pairs –
c’était mon responsable direct – s'est
fait éjecter manu militari par moi-même
parce qu'il voulait faire tirer les
hélicoptères sur les manifestants. Cet
incident s'est déroulé dans la salle des
opérations en présence de l'ensemble des
officiers et des personnels qui en
étaient témoins. Je me suis toujours
abstenu de décrire l’atmosphère délétère
dans laquelle les valeureux soldats de
l’ANP avaient dû œuvrer au
rétablissement de l’ordre dans le strict
respect de la loi. Ces hommes, qui
n’étaient pas formés pour ce genre de
mission, étaient souvent nourris et
blanchis par les citoyens qui leur
savaient gré de leur abnégation et de
leur discipline, malgré le manque de
moyens. M’accuser d’avoir «massacré les
manifestants» en octobre 1988, c’est
insulter ces jeunes conscrits que vous
prenez, sans le dire, pour des machines
à tuer pour peu qu’ils en eussent reçu
l’ordre. Et alors même que je
multipliais les consignes verbales et
écrites pour éviter tout débordement, il
s’en trouva qui, habitués à la manigance
et la conspiration au sein de la
hiérarchie militaire, allèrent jusqu’à
fantasmer sur une présumée tentative de
putsch, bien que l’action fût clairement
ordonnée par le Président lui-même.
Et puis, après tout, M. Ziari, n'oubliez
pas que malgré tous vos griefs, j'étais
le premier ministre de la Défense
nationale algérienne et je ne suis pas
arrivé à cette fonction par les
intrigues dont vos semblables sont si
friands. Je suis le premier militaire à
abandonner les rangs de l'ANP et le
poste de ministre de la Défense
nationale à l'âge de 55 ans et de mon
plein gré et, six mois plus tard, mes
fonctions politiques. Je suis aussi le
premier à avoir écrit sur les jours
sombres qui ont suivi l'Indépendance
suite au conflit fratricide entre les
Wilayas historiques et sur les
événements de 1988, en donnant ma
version des faits au journaliste
Sid-Ahmed Semiane (SAS), dans son livre
«Ils parlent». J'ai écrit mes mémoires
et je ne pouvais naturellement pas
oublier 1988 que j’ai évoqué dans mes
livres «Arrêt du processus électoral» et
«Le procès de Paris».
J'ai affronté les magistrats de Paris et
de Genève sur, justement, les événements
de 1988 et 1992, et ils n'ont rien pu
faire à ce jour. J’aurais aimé que vous
apportiez des critiques et des
controverses à mes écrits. Mais au lieu
de cela, vous palabrez et polémiquez
pour rien. Vous n'affrontez pas les
véritables problèmes et vous vous cachez
derrière vos écrits qui n’ont rien de
consistant. Alors, M. Ziari, trêve de
plaisanterie et arrêtez de vous
trémousser ainsi ; les danseuses du
ventre sont déjà assez nombreuses comme
ça ! Il n’y a pas pire bassesse que de
se cacher derrière Internet, ce lieu de
rencontre des hyènes et des vautours.
Les aigles, ma foi, sont rares dans nos
contrées par les temps qui courent.
Le général à la retraite Khaled
Nezzar
P. S. : Je ne vous
réponds pas parce que j’aurais prêté
quelque attention à vos récriminations,
mais pour en finir une fois pour toutes
avec ces forfanteries hypocrites qui
altèrent la vérité et faussent le
jugement.
(1) «S’il y a bien quelqu'un qui a une
très grande responsabilité dans la
destruction du pays et les atteintes aux
droits de l'Homme, c'est bel et bien,
l'ex-patron du DRS, le fameux Mediene
qui devrait être jugé par un tribunal
populaire».
(2) «Pour les tueries d'octobre 88, s’il
y a bien quelqu'un qui devrait être jugé
par un tribunal populaire, c'est bel et
bien l'ex-soldat de l'armée française,
le sinistre général Nezzar».
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