Russie politics
Lavrov soutient les journalistes russes
à Paris
Karine Bechet-Golovko

Jeudi 29 novembre 2018
La rencontre des
deux ministres des Affaires étrangères
français et russe à Paris hier n'a pu se
dérouler sans un incident avec la presse
- russe évidemment, laissée à la porte
pour avoir le dos trop droit en Macronie.
Cette nouvelle conception macronienne de
la liberté de la presse a été mise à mal
par Sergueï Lavrov. Hier à Paris se
déroulait la
rencontre entre Lavrov et Le Drian
dans le cadre assez creux du Dialogue de
Trianon, qui a surtout permis, au cas où
un doute surviendrait, de prendre acte
des désaccords entre la France et la
Russie sur de nombreuses questions, mais
de la nécessité du dialogue et de la
coopération technique. C'est le rôle de
la diplomatie, avec ou sans Trianon
d'ailleurs.
Mais l'intérêt est
ailleurs. La conception du journalisme
en Macronie s'est radicalisée, est
devenue clanique. Ceux qui ne font pas
parti du clan sont immédiatement
qualifiés de propagandistes, ce qu'avait
fait Macron au sujet des journalistes de
RT et Sputnik devant Poutine lors de
leur rencontre à Paris.
Depuis, RT n'a pas
eu d'accréditation à l'Elysée,
l'intervention de Poutine en novembre a
conduit à des déclarations françaises
plus favorables, mais semble-t-il sans
avoir été suivies de pas concrets. Il
est donc entré dans les nouvelles
traditions post-démocratiques et
post-vérités en vigueur dans ce régime
de ne pas accréditer les journalistes
russes, pas tous, et sur des critères
assez flous.
Or, après la
rencontre Lavrov / Le Drian, une
conférence de presse était prévue.
Avant d'entrer dans la salle, le ministe
russe des Affaires étrangères, Sergueï
Lavrov, apprend que les journalistes de
trois chaînes de télévision russe (RT,
Pervyi Kanal et TV Tsentr) n'ont pas pu
entrer dans la salle de conférences. Et
cela bien que l'ambassade de Russie à
Paris les ait bien inclus dans la liste
des journalistes à accréditer pour
l'évènement.
Faisant de choix de
ne pas faire semblant, S.
Lavrov a refusé d'entrer dans la
salle de conférence tant que les
journalistes russes n'y seraient pas
autorisés. Et cela a marché, les
journalistes russes ont pu participer à
la conférence de presse, qui finalement
a eu lieu.
La leçon a en tirer
est assez évidente: la Russie se fait
respecter uniquement lorsqu'elle
fait preuve de fermeté. L'époque est
ainsi ... Mais d'une manière générale,
dans les relations internationales, l'on
ne respecte que la fermeté.
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