Russie politics
Coronavirus for ever :
le vaccin contre
l'immunité collective,
la stratégie
marketing contre la santé publique
Karine Bechet-Golovko
Photo :
AFP
Mardi 28 avril 2020
Alors que les
populations attendent avec impatience la
levée des assignations à domicile et un
retour à la normale, différentes
déclarations de l'OMS, reprises au
niveau national, obligent à réfléchir.
Le but affiché, cette fois-ci et à la
différence des autres attaques virales
que nous avons connues par le passé,
n'est pas que la population puisse
développer une immunité collective qui
la protègerait à l'avenir contre la
réapparition de ce virus. Désormais, les
populations, 4 milliards et demi de
personnes, sont enfermées en attendant
qu'un vaccin les sauve. Et l'on nous a
prévenu que cela va prendre du temps. En
attendant, merci de rester chez soi, en
silence, avec patience, docilement, pour
laisser les labos remporter la cagnotte
dans cette course hautement
concurrentielle. Vu le nombre officiel
de personnes touchées et l'annonce des
2e et 3e vague - faute d'immunité
collective, l'on serait fondé à
s'interroger sur l'efficacité de la
stratégie commerciale retenue dans cette
crise sanitaire. Mais non, il ne faut
pas se poser de questions, il paraît que
la contestation nourrit le virus (dixit
l'OMS). Bref, faites vos stocks de
masques et de terreur, c'est pour
longtemps. N'oubliez pas, "le
masque, c'est la santé", "le
confinement, c'est l'éternité",
"la vie, c'est la mort". Pas d'immunité
collective, on attend le vaccin.
Maintenant, c'est dit, dixit Jérôme
Salomon, médecin-chef du Royaume de
France :
"Ce virus
continuera à circuler tant que nous
n’aurons pas une immunité collective
importante, et nous en sommes très
loin, ou un vaccin. L’objectif de
la France n’est pas de créer une
immunité collective en créant une
deuxième puis une troisième vague, ça
nous paraît trop dangereux. L’objectif
est d’empêcher la circulation du virus,
et d'avoir des conditions favorables
pour gagner du temps par rapport à
l’arrivée de médicaments efficaces ou de
vaccins"
Ces "conditions
favorables pour gagner du temps", au
cas où vous auriez un doute, c'est
d'être enfermé. Donc pour être protégé
des 2e et 3e vague du coronavirus, qui
sont déjà annoncées, il faut une
immunité collective, qui ne peut pas
être obtenue dans le cadre du
confinement. L'obtenir naturellement,
comme ce fut toujours le cas, ne
présente aucun intérêt, en tout cas pour
les labos. Donc, il faut bien mettre les
populations sous clé, "pour les
protéger", en attendant. Pour un certain
temps. Je dirais même pour un temps
certain. Cette fois-ci, dixit l'OMS:
« Ne vous y trompez
pas : nous avons encore un long chemin à
parcourir. Ce virus nous accompagnera
pendant longtemps », a prévenu le
directeur général de
l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus
depuis Genève
Comment
justifier ce changement de stratégie,
qui conduit à un régime carcéral pour
plus de 4 milliards et demi d'individus
dans le monde? Ici aussi
l'OMS vient en aide et c'est très
simple :
Peut-on attraper
deux fois le Covid-19 ? Ce samedi,
l'Organisation mondiale de la santé
(OMS) a déclaré qu'il n'y avait
actuellement « aucune preuve » que
les personnes guéries du coronavirus et
qui ont développé des anticorps étaient
immunisées.
Quelle chance, ça
tombe bien quand même. Il est vrai que
le raisonnement a contrario est
un grand classique pour faire semblant
de démontrer ce que l'on veut. L'on peut
avec la même assurance déclarer : "aucune
preuve que les personnes vaccinées ne
tombent pas malade". Bref, les
anticorps ne servent à rien - ou peuvent
ne servir à rien, en fait l'on n'en sait
rien. Vous l'avez bien compris, vous
devez attendre, chez vous, avec vos
masques, gants, avec votre terreur, avec
vos espoirs déçus, avec votre vie qui
n'intéresse plus personne, attendre le
vaccin. Et la concurrence est rude pour
savoir quel labo va gagner la clé de la
caverne d'Ali Baba. Ne les dérangez pas
s'il vous plaît, restez chez vous, en
silence, docilement. Vous en avez encore
pour à peu près un an et demi.
Pour celui-ci, de virus et de vaccin.
Enfin, n'oublions pas que le virus peut
muter et qu'il faudra encore trouver un
autre vaccin. Les gens sérieux
s'occupent de choses sérieuses,
laissez-les faire. De temps en temps,
l'on vous fera prendre l'air, ensuite,
coucouche panier.
Pourtant, avec les
chiffres annoncés de personnes touchées
et décédées, l'on pourrait se dire que
cette "innovation stratégique" ne
marche pas très bien - sur le plan
sanitaire en tout cas. Car pour
éviter la
résurgence saisonnière du virus, il
faut que la population soit immunisée à
50% - 66%. Or, en confinant les gens, on
permet de ne pas atteindre ce chiffre
protecteur - et donc de faire durer le
plaisir. En attendant d'avoir le vaccin.
Bref, on laisse le temps aux labos de
travailler.
Mais il ne faut pas réfléchir, ne pas
s'opposer, car le chantage continu
parfaitement, Jérôme Salomon vous met en
garde, et ce n'est pas le seul :
"pas de
déconfinement si le confinement n’est
pas réussi"
C'est une
question d'honneur, faute d'être de
santé publique.
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