Russie politics
Ingérence russe : faute de pouvoir
gagner dans les urnes, les Démocrates
relancent la propagande
Karine Bechet-Golovko
Dimanche 23 février 2020 La politique américaine
n'en finit pas de se répéter, à
l'absurde, à l'ennui, à l'exaspération
des humeurs et des résistances. Les
Démocrates n'ayant pas réussi à obtenir
un Impeachment de Trump et ne pouvant
réécrire l'histoire de leur défaite
électorale tout en se sentant mal partis
pour les prochaines présidentielles,
accusent par avance la Russie - et
personnellement Poutine - de leur futur
échec. En effet, comment risquer de
croire que leur idéologie mortifère ne
satisfait pas la population, qui veut
sortir de l'impasse socio-économique où
elle a été plongée ? Trump a
effectivement de très bonnes chances, ce
que le Deep State ne peut accepter. Un
morceau de propagande digne des grandes
oeuvres de la Pravda dans le
New York Times de ce matin : ils en
sont certains, la Russie va chercher à
faire élire Trump. Des preuves ? Quelle
importance. Ils sont convaincus -
j'hésite sur le nombre de syllabes.
Des députés
démocrates, prévenus par les
renseignements, annoncent la main sur
le coeur que la Russie
pourrait déstabiliser les
élections présidentielles à venir et
évidemment les Primaires des Démocrates.
Car la Russie en général et Poutine en
particulier adorent Trump et veulent
qu'il gagne. Ils l'affirment, ils en
sont certains, ils sont prêts à le
jurer. Que vous faut-il de plus ?
En effet, ça se
répète. Toujours la même histoire,
encore et encore. Et l'opposition entre
Trump et certains services ne peut
cesser, puisque le combat politique lui
aussi continue. Trump avait accusé ces
services de faire le jeu des Démocrates
:
Mr. Trump has long
accused the intelligence community’s
assessment of Russia’s 2016 interference
as the work of a “deep state” conspiracy
intent on undermining the validity of
his election.
Et il n'est pas le
seul, des Républicains le soutiennent,
quand les services accusent
personnellement Poutine d'avoir ordonner
d'influencer les élections américaines
en faveur de Trump :
Très logiquement,
certains ne voient pas en quoi il serait
plus facile pour la Russie de travailler
avec Trump qu'avec Sanders, par exemple.
Surtout que les relations
russo-américaines sont au plus mal sous
cette présidence. Mais peu importe, pour
les Démocrates, la Russie s'est
entraînée jusqu'à présent, notamment en
Géorgie, en vue des élections
américaines.
C'est pathologique
? A ce niveau, c'est possible. En tout
cas, c'est désespéré. Et l'article ne
s'arrête pas en si bon chemin. Car le
problème, au-delà de la croyance reste
toujours celui de la preuve. Et jusqu'à
présent, ils sont objectivement en
difficulté de ce côté-là. Donc l'on
apprend que les "services de Poutine"
développent des méthodes quasiment
indétectables.
Quelle chance!
Maintenant, il ne sera plus nécessaire
de prouver les accusations d'ingérence
de la Russie, puisqu'elles sont
indétectables. Seuls les résultats des
élections permettront de savoir si les
élections américaines ont été, ou non,
manipulées. S'ils sont conformes aux
intérêts du Deep State, tout va
bien le vote est libre et les résultats
sont légitimes. Sinon, et il y a de
fortes chances que tel soit le cas, la
Russie aura manipulé la volonté des
électeurs. C'est quand même plus
confortable ainsi.
Les Démocrates ne
pourraient essayer de faire campagne
pour gagner réellement ces élections ?
En fait, non. Ils sont dans l'impasse.
Ils défendent, comme la plupart des
élites aujourd'hui, une position
idéologique minoritaire dans la société
et qui convainc, au regard de la
détérioration et des services publics,
et de l'économie, et donc du niveau de
vie, de moins en moins. Il devient alors
de plus en plus difficile à cette élite
de se maintenir au pouvoir par
l'intermédiaire des mécanismes
démocratiques, qui sous-entendent la
volonté de la majorité. Et c'est encore
plus difficile d'y revenir. Si elle
garde entre ses mains les mécanismes
indirects de pouvoir, la gouvernance
directe reste encore indispensable, d'où
l'importance de maîtriser les
institutions.
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